PIERRE-JEAN LESGUILLON
(1799-1873)
Notice
Pierre-Jean Lesguillon est né à Orléans le 13 février 1799.
Il était cousin avec l'historien orléanais Charles François Vergnaud-Romagesi.
Décidé dès l'adolescence à consacrer sa vie à l'écriture, il dut vaincre les réticences de ses parents; il évoque cela dans quelques vers (on les trouve dans l'Epître à Lemercier; il les a réutilisés et mis dans la bouche de Racine dans sa comédie Le Protégé de Molière).
[…]
Amant de la lecture et de la solitude,
J'allais m'égarer seul sur ces riants coteaux
Qu'embellit le Loiret du tribut de ses eaux.
Sauvé, par ces loisirs, de l'orage des vices,
De mon enchantement je goûtais les délices.
Une belle nature appelle les beaux vers
Et l'inspiration plane sur l'univers.
En vain de mes parents l'importune tendresse
Des auteurs malheureux me traçait la détresse
Et, traitant mon penchant de crime capital,
Pour terme à mes travaux promettait l'hôpital.
Leur tendre tyrannie, en glissant sur mon âme,
Du feu qui m'embrasait a ranimé la flamme.
Du courroux maternel déplorant la rigueur,
Je me réfugiais dans le fond de mon coeur.
Là, seul avec mes voeux, sans accuser ma mère,
Mon esprit, tous les jours, caressait sa chimère
Et des songes brillants chassés par le réveil
De triomphes menteurs agitaient mon sommeil.
Quand de ma liberté sonna l'heure prochaine,
Captif victorieux, je secouai ma chaîne
Et, brûlant d'avenir, tu me vois aujourd'hui,
De par le dieu des arts, réclamer ton appui. […]
Il a écrit des vaudevilles, des comédies, des drames, des romans, et un grand nombre de pièces de vers couronnées aux Jeux floraux et dans les concours de toutes les Académies départementales.
Entre 1830 et 1833, il a été à la tête de l'Almanach des Muses, une revue poétique fondée en 1765. Puis il publia le périodique La Lanterne magique.
Son "Épître en vers à Népomucène-Louis Lemercier" lui valut trois mois d'emprisonnement et 300 francs d'amende en 1826 pour avoir "outragé et tourné en dérision la religion de l'État et dirigé des attaques contre la dignité royale".
En 1834 il épousa à Paris la romancière et poétesse Hermance Sandrin, devenue Hermance Lesguillon (1812-1882)
Il est mort à Paris en 1873. Il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
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Sont numérisés sur Gallica :
– Le Colon de Mettray, poème
– Émotions, poésies
– Aoust 1572 ou Charles IX à Orléans, drame historique, 1832
– Marie Touchet, chronique orléanaise
Sont numérisés sur Books Google :
– Le protégé de Molière, comédie en un acte en vers (en coll. avec
Saint-Yves), 1848
– Couronnes Académiques, recueil de poésies
Pour lire, en texte intégral :
• Deux oeuvres sur le thème de la Saint-Barthélémy à Orléans (ou comment Catherine de Médicis s'est servie de l'Orléanaise Marie Touchet pour obtenir du roi la signature de l'édit autorisant le massacre) :
– Marie Touchet, chronique orléanaise (1833)
– Aoust 1572 ou Charles IX à Orléans, drame historique (1833)
• Les poèmes du recueil Émotions (1833) :
• Les poèmes couronnés par les Académies de province dans Couronnes Académiques-1 et Couronnes Académiques-2
• Un drame de 1834 : Morin ou la fiancée du proscrit
• Une comédie écrite en collaboration avec Déaddé Saint-Yves (1848) : Le Protégé de Molière