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PROGRAMME DE LA SAISON 2024-2025

 

 

Dimanche 8 septembre, de 11 h. à 18 h., au Campo Santo
Rentrée en fête
Dans le stand mis à notre disposition par la Mairie d'Orléans,
présentation de notre Association
et de notre programme pour la saison 2024-2025
 
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Jeudi 26 septembre, à 18 h. au Musée des Beaux-Arts
En présence de M. William Chancerelle, adjoint au maire chargé de la Culture,
et de Mme Diane Cuny, vice-présidente de l'Association nationale Guillaume-Budé,
1- Présentation de notre programme de la saison 2024-2025.
2- Lecture de la nouvelle de Rimbaud Un coeur sous une soutane, par le "clown" Amédée Bricolo (Christian Massas), professeur au Conservatoire d'Orléans.
3- Cocktail offert par la Mairie d'Orléans à l'hôtel Groslot.

Jeudi 3 octobre, à 18 h au Musée des Beaux-Arts
L'humanisme renaissant, ses racines et ses aspirations,
conférence par Frank LESTRINGANT,
professeur émérite de littérature française à l'Université Paris-Sorbonne.
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Présentation par Olivier ROLIN, romancier,
de son ouvrage
Jusqu'à ce que la mort s'ensuive, sur une page des
Misérables (Gallimard, 2024)
Samedi 23 novembre, de 10 h à 18 h au Musée des Beaux-Arts
1- 70e Anniversaire de notre Section – Ce jour-là, notre association, fondée le 23 novembre 1954, fêtera ses 70 ans. En cette circonstance seront présents M. William Chancerelle, adjoint au maire chargé de la Culture et M. Michel Fartzoff, président de l'Association nationale Guillaume-Budé.
2- Journée d'études sur Étienne Dolet (né à Orléans en 1509, mort à Paris sur le bûcher en 1546) : communications de Sophie Astier, Marie-Luce Demonet, Michel Magnien, Silvère Ménégaldo, Philippe Nivet, Catherine Pezeret.
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conférence-entretien entre Jean-Pierre SIMÉON et Éric FOTTORINO
sur le thème
D'Homère à demain, comment la poésie comprend le monde.
Mardi 21 janvier, à 18 h, à l'auditorium de la Médiathèque
conférence par John SCHEID,
historien et archéologue,
Qu'est-ce qu'un bois sacré chez les Romains ?
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Lundi 3 mars, à 18 h à la Faculté des Lettres

conférence par Blandine LE CALLET
Médée en bande dessinée

Jeudi 13 mars, à 18 h au Musée des Beaux-Arts
L'Antiquité selon Guillaume Budé,
Présentation de l'ouvrage "Les noces de Philologie et de Guillaume Budé" (École des Chartes, 2021)
études réunies par Romain MENINI et Luigi Alberto SANCHI
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En mars, remise du prix Guillaume-Budé-Alain-Malissard

En partenariat avec le rectorat, nous avons créé un prix qui, en mars 2025, récompensera la production d'un groupe de lycéens de l'Académie d'Orléans-Tours, production inspirée d'un texte de la littérature antique choisi et étudié en classe sous la conduite de leur professeur.

PARTENARIATS

11 et 12 octobre, à l'UFR Lettres et à la Maison des Associations d'Orléans-La Source
en partenariat avec le "Festival des langues 2024"
À la découverte des langues
L'après-midi du **, interventions de Pierre-Alain Caltot, Nicole Laval-Turpin
et Colette Spenlé-Calmon
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en partenariat avec l'Association "Livres et Vins en Terre de Loire"
en clôture du festival sur le Vin des 16 et 17 novembre
Le Vin dans la littérature, lecture de textes par
par Françoise Guerry-Raby, Nicole Laval-Turpin, Véronique Servais, Colette Spenlé-Calmon.

Lundi 18 novembre, de 20 h 30 à 21 h 40, au "Bouillon" d'Orléans-La Source
en partenariat avec le département Lettres et Japonais de l'Université d'Orléans
Medea, tragédie de Sénèque, adaptée en théâtre nō par la troupe Sangaku.
11 € - tarif réduit : 8 €. Billets d'entrée uniquement sur le serveur du Bouillon : https://www.univ-orleans.fr/fr/culture/decouvrir/le-bouillon

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en partenariat avec le département Lettres et Japonais
de l'Université d'Orléans
projection de Médée de Pier Paolo Pasolini, avec Maria Callas (1969)
Inscription gratuite mais obligatoire sur le serveur du Bouillon.
Mardi 3 décembre à 18 h, à la salle du Cercil, 45 rue du Bourdon-Blanc,
en partenariat avec le Cercil
conférence de Léa VEINSTEIN, philosophe et documentariste,
Présentation de son ouvrage
J'irai chercher Kafka, une enquête littéraire
(Flammarion, 2024)
Gratuit, réservation conseillée au Cercil (02 38 42 03 91)
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24-25-26 avril 2025 : au cinéma "Les Carmes"
Festival "Peplum"
Jeudi 24 avril à 20 h : La chute de l'Empire Romain d'Anthony Mann (1964)
Vendredi 25 avril à 15 h : Golgotha de Julien Duvivier (1935)
Samedi 26 avril à 10 h : Ulysse de Mario Camerini (1954)
Samedi 26 avril à 20 h : Spartacus de Stanley Kubrick (1960)


PRÉSENTATIONS

AMÉDÉE BRICOLO interprète Un coeur sous une soutane, intimités d'un séminariste, d'Arthur Rimbaud

Le texte de cette nouvelle, datant de 1870 (Rimbaud avait 16 ans), n'a été publié qu'en 1924, car jugé sulfureux par ses implications anticléricales. Louis Aragon et André Breton ont écrit une préface où ils déclarent : « Nous sommes heureux de faire ici chavirer la légende d'un Rimbaud catholique ».

La nouvelle :
Au séminaire, le jeune Léonard, qui a 18 ans, vient de se décider à prendre la soutane. Dans une sorte de journal, il raconte comment s'est passée l'année qui a précédé son ordination. Eprouvant une véritable répulsion pour ses condisciples, persécuté par le Père supérieur, il tentait d'échapper à cette atmosphère en écrivant des vers. Reçu un jour dans une famille bourgeoise, les Labinette, il tomba follement amoureux de leur fille Théothima. Il la rencontra d'abord dans la cuisine qui sentait la soupe aux choux, puis dans le salon où le père Césarin jouait aux cartes avec Riflandouille, un ancien sacristain. Sans s'en rendre compte, le jeune garçon s'y montra ridicule, ébloui qu'il était par la pourtant très banale Thimothima. Il finit par comprendre qu'on riait de lui à cause de ses mauvais vers, mais aussi parce que ses pieds sentaient mauvais (c'est pour cela que sa belle lui avait offert des chaussettes). C'est en étant résigné à être à jamais un "martyr de l'amour" qu'il avait finalement pris le vêtement sacerdotal. Il serait donc un modeste curé de campagne; mais il se jurait… de ne jamais quitter les chaussettes que Thimothina Labinette lui avait données.

En écrivant cette nouvelle, Rimbaud pressentait peut-être ce que serait sa vie. Comme son personnage, ne supportant pas le monde tel qu'il est, il voudra d'abord se révolter en se réfugiant dans la poésie. Puis, de même que Léonard finira comme simple curé de campagne, lui aussi renoncera en devenant négociant en Abyssinie.

Début de la nouvelle : O Thimothina Labinette ! Aujourd'hui que j'ai revêtu la robe sacrée, je puis rappeler la passion, maintenant refroidie et dormant sous la soutane, qui l'an passé, fit battre mon cœur de jeune homme sous ma capote de séminariste !
Fin de la nouvelle : Un an après, 1er Août — Aujourd'hui, on m'a revêtu de la robe sacrée ; je vais servir Dieu ; j'aurai une cure et une modeste servante dans un riche village. J'ai la foi ; je ferai mon salut, et sans être dispendieux, je vivrai comme un bon serviteur de Dieu avec sa servante. Ma mère la sainte Église me réchauffera dans son sein : qu'elle soit bénie ! que Dieu soit béni ! Quant à cette passion cruellement chérie que je renferme au fond de mon cœur, je saurai la supporter avec constance : sans la raviver précisément, je pourrai m'en rappeler quelquefois le souvenir : ces choses-là sont bien douces ! — Moi, du reste, j'étais né pour l'amour et pour la foi ! — Peut-être un jour, revenu dans cette ville, aurai-je le bonheur de confesser ma chère Thimothina ?... Puis, je conserve d'elle un doux souvenir : depuis un an, je n'ai pas défait les chaussettes qu'elle m'a données... Ces chaussettes-là, mon Dieu ! je les garderai à mes pieds jusque dans votre saint Paradis !...

Manuscrit intégral sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10021498f/f26.item
Texte intégral sur http://abardel.free.fr/tout_rimbaud/un_coeur_sous_une_soutane.htm

Depuis plus de quarante ans, Christian Massas (alias le "clown" Amédée Bricolo) enseigne le théâtre burlesque au Conservatoire d'Orléans.
« Nous voudrions par notre travail trouver et faire trouver une euphorie proche de l'humour joyeux de notre enfance. Car nous pensons que le rire soulage de la souffrance. Le plaisir de rire ne masque pas la lucidité. Son caractère libérateur contrarie le tragique de l'existence. L'humour ne se résigne pas, il défie. Le trop sérieux réclame du rire pour ne pas sombrer dans le ridicule de la gravité. Nous voudrions trouver un rire sain qui serait le juste milieu entre la lourde gravité de l'intellectualisme et l'exubérance légère de l'inconsistant. C'est ainsi que nous assumons nos choix artistiques. » (Christian Massas)

C'est en 2019 qu'il a créé la lecture spacialisée de "Un coeur sous une soutane".
Le 16 novembre 2024, il donnera son "C'est la faute à Bacchus" à Mareau-aux-Prés.

Voir : http://www.amedee-bricolo.org/

FRANK LESTRINGANT

Né en 1951 à Rouen, Frank Lestringant est professeur émérite de littérature française à l'Université de Paris-Sorbonne. Sa thèse, dirigée ar Jean Céard et soutenue en 1988, portait sur le cosmogaphe André Thevet (1516-1592). Depuis, il a travaillé sur les récits de voyages au XVIe siècle et sur les textes d'auteurs huguenots qui songeaient à implanter un refuge dans le Nouveau monde. On lui doit aussi une biographie de Musset et un étude sur André Gide l'inquiéteur. Il dirige avec Michel Zinc le premier tome de l'Histoire de la France littéraire, intitulé "Naissances, renaissances (Moyen Âge-XVIème siècle"). Sa dernière publication, aux Belles Lettres, Rabelais cartes sur table, trame les cartes sur lesquelles s'échafaudent les fictions rabelaisiennes : depuis le tour de France des universités et l'arpentage du Chinonais, jusqu'à l'océan et ses îles du Quart Livre, puis la descente vers la Dive bouteille au Cinquième livre.

Frank Lestringant est membre du comité de la Société de l'histoire du protestantisme français, de la Société française des études seiziémistes et de la Société des amis d'Agrippa d'Aubigné. Récemment, il s'est penché sur la Cosmographie Universelle de Le Testu, véritable joyau de la cartographie de la Renaissance, établie par le corsaire et explorateur français qui a découvert au XVlème la baie de Guanabara où se dresse aujourd'hui Rio de Janeiro. Sa dernière publication, aux Belles Lettres, Rabelais cartes sur table, trame les cartes sur lesquelles s'échafaudent les fictions rabelaisiennes : depuis le tour de France des universités et l'arpentage du Chinonais, jusqu'à l'océan et ses îles du Quart Livre, puis la descente vers la Dive bouteille au Cinquième livre.

Le terme humanisme, créé à la fin du XVlllème siècle et popularisé au début du XIXème siècle, a pendant longtemps désigné exclusivement un mouvement culturel, philosophique et artistique prenant naissance au XVlème siècle dans l'Italie de la Renaissance, puis se développant dans le reste de l'Europe. Point de rupture autant que moment de transition entre le Moyen Âge et les Temps modernes, ce mouvement est en partie porté par l'esprit de liberté critique qui resurgit alors, point de départ d'une crise de confiance profonde qui affecte notamment l'Église catholique. Les penseurs humanistes de la Renaissance, en renouvelant considérablement l'approche de la civilisation antique européenne à la suite d'une approche médiévale notamment marquée par l'aristotélisme scolastique, n'abjurent pas pour autant leur foi. En plaçant au cœur de leur réflexion l'homme dans toute sa complexité, ils cherchent plutôt à produire la synthèse du double héritage gréco-romain et chrétien, en insistant non plus sur l'observation du monde compris comme seule création divine, mais sur le rôle actif des capacités intellectuelles humaines dans l'élaboration de la réalité de toute chose. C'est de cette révolution de la pensée, de ses racines et aspirations dont nous parlera Frank Lestringant.

FESTIVAL DES LANGUES

L'association Linguafest'45 a transposé dans le Loiret, en 2023, ce qui avait été initité à Tours en 1995 par l'association Linguafest'37. Il s'agit de donner un aperçu des multiples langues, patois et dialectes qui ont été et qui sont encore parlés sur la planète. Le 7 octobre 2023, Marcelle Provost avait organisé, à La Source, un "festival des Langues" au cours duquel une trentaine de langues ont été présentées.

Une seconde édition de ce festival sera organisée à l'UFR Lettres et à la Maison des Associations de La Source les 11 et 12 octobre. Parmi les 30 langues qui seront présentées figurent le grec ancien et le latin.
Voir : http://linguafest45.free.fr/

LE LIVRE ET LE VIN

"Pour célébrer l'alliance plurimillénaire des lettres et du vin, nous voulons réunir, le temps d'un week-end, les amoureux des livres et les œnophiles autour de la littérature générale et spécialisée et de l'art de vivre." (Jean-Pierre Delpuech, président de l'Association "Livres et vins en terre de Loire").

Le Salon du Livre et du Vin en Terre de Loire sera organisé à Mareau-aux-Prés les 16 et 17 novembre par L'Association "Livres et Vins en Terre de Loire" sous la présidence d'honneur de Jean-Robert Pitte, vice-président de l'Académie des sciences morales et politiques, spécialiste du paysage et de la gastronomie, et auteur de nombreux ouvrages sur le vin. Ce salon mettra à l'honneur des auteurs de tous crus, de l'essai au roman, en passant par l'histoire, la gastronomie et naturellement la littérature vinique. Il rassemblera les amoureux de la littérature, les éditeurs, les auteurs, les libraires, les viticulteurs, les producteurs, les œnophiles, dans le cadre d'évènements consacrés à la littérature en général, à la littérature spécialisée et à l'art de vivre. Des viticulteurs seront là pour faire découvrir leurs terroirs, leurs productions et faire déguster leurs dernières créations. La commune viticole allemande de Stetten am Bodensee, jumelée avec Mareau-aux-Prés, sera invitée.

Les deux journées seront émaillées d'animations pour les enfants, d'une grande dictée œnologique pour tous, de conférences sur l'histoire de la vigne et des vignerons dans !'Orléanais, à l'époque gauloise puis au Moyen Âge, complétées par une exposition. Marieke Aucante, journaliste à France Télévisions animera une table ronde avec Jean Robert Pitte et Kilien Stengel consacrée aux mots du vin. Le samedi soir après un spectacle burlesque, Christian Massas-Amédée Bricolo, C'est la faute à Bacchus, les visiteurs pourront se retrouver autour d'un repas du terroir proposé par des associations locales.

Le second jour, 17 novembre, à partir de 15 h 30, des textes sur le vin (poèmes antiques, Rabelais, Ronsard, Colette…) seront lus par Françoise Guerry-Raby, Nicole Laval-Turpin, Véronique Servais et Colette Spenlé-Calmon. Bertrand Hauchecorne présentera Omar Khayyam (1048-1131), mathématicien, astronome et poète persan, qui fut épicurien et grand amateur de vin.

Parmi tous les vins de France et du monde, il ne faudrait pas oublier les vins de l'Orléanais. Pour les évoquer, nous disposons de l'article de notre regretté secrétaire André Lingois : "Le vin d'Orléans dans les textes littéraires du Haut Moyen Âge au XVIIIe siècle", paru dans le Bulletin de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais, n° 123, 1999, p. 43-68.
On trouvera sur notre site le texte intégral du poème de 721 vers de l'Orléanais Simon Rouzeau : L'Hercule Guespin ou Hymne du vin d'Orléans (1605). Extraits :

[…] Entre les précieux et les plus excellents,
C'est le bon vin qui croît au terroir d'Orléans. […]

Ainsi notre bon vin sur tous les vins doit être
Vaillant, Premier, Soleil, Roi, Empereur et Maître.
Ainsi doivent céder tous les plus rares vins
Aux vins qui sont cueillis sur les coteaux Guêpins. […]

Ça donne m'en, garçon, une grand' tasse pleine,
Tant qu'on en peut tirer sans reprendre l'haleine.
Je sens jà sa vertu qui m'échauffe au dedans,
Qui noie mes ennuis et mes soucis mordants,
Ô qu'il est frais et bon ! ô que mon foie est aise !
Cela coule plus tôt que ne fait une fraise :
Ne vois-tu pas mon front que cette douce humeur
A peint du vermillon de sa vive couleur ?
Je ne sens pas ma soif, pour ce coup étanchée.

Allons en quelque lieu, couchés sur la jonchée,
Réjouir nos esprits, réveiller notre cœur,
Avalant à longs traits cette douce liqueur :
Sa céleste vertu plus soueve que le basme
Peut, divine, animer un esprit qui se pâme.

Donnons encore un coup la charge à ce flacon :
Tant plus j'en bois souvent, plus il me semble bon.
Quand je vois ce rubis pétiller dans la tasse,
Dont l'odeur porte au nez plus loin qu'un pied d'espace,
Le miel et l'hypocras n'est comme lui coulant,
La manne n'est au goût si douce en l'avalant. […]
Les baumes odorants que porte l'Arménie,
La Chine et les Moluques ne font telle harmonie
En nos corps, et ne sont si plaisants au goûter.

Si tous les dieux des Grecs avecques Jupiter,
Lorsqu'ils banquetaient tous à la céleste table
Et buvaient le nectar, si doux et délectable,
Eussent eu ce bon vin, bon vin délicieux,
Ils eussent pour l'avoir abandonné les Cieux ;
Et, pour trinquer d'autant si douce malvoisie,
Ils eussent jeté là nectar et ambroisie.

Que béni sois-tu donc, baume, nectar divin,
Qu'immortel soit ton nom, ton honneur, ô bon vin !
[…]


MÉDÉE DE SÉNÈQUE

De l'Antiquité gréco-latine nous avons conservé la Médée d'Euripide et celle de Sénèque, qui ont fait l'objet de quelques adaptations en français par Jean de La Péruse (1555), Pierre Corneille (1635), Bernard de Longepierre (1694), Ernest Legouvé (1854), Hippolyte Lucas (1855), Jean Anouilh (1946). Marc-Antoine Charpentier (1693) et Luigi Maria Cherubini (1797) ont mis le thème en musique.
Le thème peut se résumer ainsi. La magicienne Médée, réfugiée à Corinthe avec ses fils et son mari Jason, apprend que celui-ci épouse la fille de Créon, roi de Corinthe. Bien décidée à se venger, elle obtient de Créon, qui l'a bannie, un délai d'un jour. Ayant proposé en vain à l'infidèle de s'enfuir avec elle, Médée le supplie de lui laisser ses fils; mais Jason refuse encore : il les aime bien trop pour s'en séparer. Forte d'un tel aveu, la magicienne sait comment elle se vengera. Elle envoie comme cadeau de noces un manteau magique à la fille de Créon et cette dernière, sitôt qu'elle l'a mis, est consumée par les flammes. Ayant commis ce premier crime, Médée tue ses fils et s'enfuit à travers les airs dans un char que conduisent des dragons.

La troupe théâtrale franco-japonaise Sangaku propose la Medea de Sénèque traduite par Maxime Pierre et adaptée en théâtre nō japonais par Richard Emmert et Lluis Valles. Une présentation de la pièce est disponible sur le site https://www.sangaku.fr/

La troupe Sangaku sera reçue à Orléans sur l'invitation du programme de recherches Translatio (laboratoire POLEN et laboratoire Rémélice de l'Université d'Orléans) qui étudie la réception de l'Antiquité grecque et romaine dans le Japon contemporain.

Le nō a été introduit au XIVe siècle à la cour de l'empereur Ashikaga Yoshimitsu à Kyôto. Cet art scénique intègre chant, musique et danse. Il a été ensuite considéré comme cérémonial et son répertoire a été fixé selon des règles rigides. Il a connu un renouveau, consacré par la construction à Tokyo du Théâtre National de Nô en 1989 et par sa reconnaissance comme patrimoine immatériel de l'humanité en 2008.
Basil Hall Chamberlain, en 1890, regardant un spectacle de nō, s'imagina voir une tragédie grecque : "Le résultat fut quelque chose qui ressemblait de façon frappante à l'ancien drame grec. Il y avait le même chœur, la même attitude des acteurs qui étaient souvent masqués. Il y avait la même position assise en plein air, la même atmosphère quasi-religieuse qui pénétrait le tout." Alors que des anciennes tragédies nous avons presque tout perdu, en tant qu'art visuel et musical, le nô permet de combler un manque et de retrouver les masques, les danses  et les musiques disparues. Comme la tragédie ancienne, le nō est une performance musicale. La musique interagit de façon codifiée avec les mots et les gestes de l'acteur. Les réalisations vocales de l'acteur sont multiples. L'enchaînement de ses modes de diction varie suivant des codes stricts : tantôt c'est le chœur, tantôt c'est l'acteur qui chante, tantôt ils interagissent. Le nô est un art non réaliste : l'acteur n'incarne pas une psychologie mais incorpore un répertoire de gestes. Le visage couvert d'un masque  peint, portant un large costume de soie colorée, l'acteur masqué offre une présentation stylisée des passions. Comme une marionnette tirée par les fils invisibles du chant et de la musique, l'acteur danse. Par des mouvements précis et calculés de la tête, par des gestes pesés où chaque détail compte – posture, vitesse, direction – le masque prend vie. Le masque ne cache pas. Il exprime l'essence des émotions. Le chœur dans la tragédie ancienne est souvent l'un des éléments les plus difficiles à mettre en scène. Le nô aide à penser le chœur non comme personnages mais comme récitants. Assis sur le côté de la scène, le groupe de chanteurs du nô n'agit que par leur voix. Il narre, décrit et prend le relais de la voix de l'acteur. Cela fournit la structure narrative, vocale et musicale sur laquelle vient se caler le jeu du protagoniste.

MEDEA, FILM DE PIER PAOLO PASOLINI

C'est une adaptation très libre de la tragédie d'Euripide avec l'utilisation, dans sa première moitié, de manière fragmentaire, des motifs de la légende des Argonautes. En fait, Il s'agissait moins, pour Pasolini, d'adapter le mythe antique que de reprendre les thèmes de l'ethnologie et de l'anthropologie que l'on trouve dans les ouvrages de Mircea Eliade, James Frazer ou Lévy-Bruhl. Avec Médée (interprétée par une chanteuse qui ne chante pas, La Callas) et Jason (interprété par un sportif de haut niveau, Gentile), il veut opposer le sacré et le profane, le monde archaïque (avec ses valeurs mythiques et sacrées) et le monde moderne (rationnel, matérialiste, pragmatique). Pasolini a écrit :  « Médée est la confrontation de l'univers archaïque et sacerdotal avec le monde de Jason, un monde rationnel et pragmatique. Jason est le héros contemporain qui a non seulement perdu le sens de la métaphysique, mais qui ne se pose même plus de questions de ce genre. Il est le "technicien" sans volonté, dont les aspirations servent exclusivement le succès. » Et il fait dire au Centaure : «"Le sacré se maintient à côté du nouveau profane. Même si la logique du sacré est si différente de celle de notre monde que nous ne pouvons plus la comprendre, rien ne l'empêchera d'éveiller en toi des sentiments, des sentiments au-delà de tes réflexions et de tes interprétations."
Pasolini, qui déplore la perte des traditions et des valeurs mythiques et sacrées, a suggéré que son film « pourrait tout aussi bien être l'histoire d'un peuple du tiers-monde, d'un peuple africain, qui vit la même catastrophe, car il entre en contact avec la civilisation matérialiste occidentale ». De fait, devant la destruction, par les pays industrialisés, de leur culture, les pays du tiers-monde n'ont plus qu'à postuler le droit à la résistance, ne serait-ce que celui à l'autodestruction, comme le fait finalement Médée dans son désespoir.
Le film est difficile à appréhender, par sa construction, par son style, par ses musiques, par sa technique, par sa recherche d'un langage "qui mette en crise l'homme moyen ou le spectateur moyen dans son rapport au langage des mass media". Et, lucide, Pasolini conclut : "En réaction à la culture de masse je fais des films plus difficiles, inconsommables". De fait, le film a été un fiasco commercial.
Olivier Père a écrit : "Pasolini relit le mythe de Médée, en le plongeant dans un passé anhistorique et barbare qu'il fait crouler sous les somptueux ornements folkloriques, musicaux et vestimentaires des civilisations anciennes d'Afrique et d'Orient. Pasolini invente un cinéma de poésie qui fuit la médiocrité prosaïque de l'Italie moderne et de la société matérialiste. C'est un cinéma à la fois magique et dialectique du retour aux sources de l'art, du mythe, de l'homme, des racines culturelles et intimes."

70e ANNIVERSAIRE

Pour évoquer les circonstances de la création de la section orléanaise, nous disposons d'un document que Jacques Boudet avait préparé pour le 40ème anniversaire :
"La section orléanaise de l'Association Guillaume-Budé a été conçue en 1953 d'un rapport imprévu entre l'académicien Jules Lemaître et la Régie nationale des Usines Renault. C'était le 18 juin 1953 : Beaugency et Tavers (où avaient enseigné les parents de Jules Lemaître et où il était inhumé) célébraient le centenaire de "l'enfant du pays" par une série de manifestations sous le patronage, entre autres illustres parains, de Maurice Genevoix et d'André Billy… Académie française et Académie Goncourt. Il y eut, dans la matinée, une "séance littéraire" au cours de laquelle je fis une communication sur "Jules Lemaître et l'Antiquité". À la fin de la journée, à la sortie du cimetière de Tavers, je fus abordé par un homme à l'allure fort avenante, qui me dit à peu près : "Je suis le nouveau directeur régional de la Régie Renault, Germain Martin ; j'ai assisté à cette journée et j'ai été attentif à votre communication. Quoique profane en la matière, je m'intéresse aux lettres, en particulier aux lettres antiques ; je suis membre de l'Association Guillaume-Budé ; pourquoi n'y a-t-il pas une section à Orléans ? Ne pourrait-on pas en fonder une ?" Je me réjouis évidemment de ce projet et je m'y associai d'emblée; nous avons donc décidé de nous retrouver à la fin de l'été. J'avoue qu'au départ je nourrissais quelque scepticisme ; mais bien vite je compris qui était Germain Martin et éprouvai pour lui, pour sa ténacité aimable, des sentiments de confiante sympathie. Il était un parfait exemple de ces techniciens, gens du commerce, de l'industrie qui, excellents en leur domaine, sont en même temps passionnés de ce qui, à nous autres universitaires, est notre naturel gibier. Ce ne sont pas des "professionnels de l'humanisme", mais, bien mieux, des hommes et des femmes qui trouvent dans les humanités ce "supplément d'âme" dont ils éprouvent un vrai besoin. M. Germain Martin entra donc en contact avec le Bureau Budé de Paris, auquel il était loin d'être inconnu. De mon côté, je m'entretins de notre projet avec quelques universitaires et amis orléanais ; et c'est ainsi qu'au cours de l'année 1954 se constitua notre section. Notre premier bureau se composait de Mgr Pierre-Marie Brun, docteur en théologie orientale, Michel Adam, professeur de philosophie, Michel Raimond, professeur de littérature française, Jacques Boudet, professeur de Première supérieure, sous la présidence, naturellement, de Germain Martin, le véritable créateur de notre section, dont la première manifestation fut, le 23 novembre 1954, la conférence de Michel Adam sur Pascal et son Dieu."

Lors de cet anniversaire, nous aurons une pensée pour les pères-fondateurs et les principaux animateurs de l'association qui nous ont peu à peu quittés :
– Germain Martin (1965), Pierre-Marie Brun (1992), Georges Dalgues (1997), Jacques Boudet (1998), Michel Adam (2007), Michel Raimond (2014),
– Alain Malissard (2014), Pierre Navier (2017), André Lingois (2018), Geneviève Dadou (2024).

ÉTIENNE DOLET

Etienne Dolet a passé ses douze premières années à Orléans, avant de faire des études à Paris, à Padoue, à Venise puis à Toulouse. A Lyon, intégré au cercle des humanistes, il a fréquenté Marot et Rabelais, tout en employant son temps à la rédaction d'un volumineux ouvrage sur la langue latine. Puis il est devenu, grâce à François Ier, imprimeur-éditeur. Mais sa production d'ouvrages religieux ne tarda pas à attirer sur lui l'attention d'une Église très inquisitoriale, à l'affût des "hérésies" et des blasphèmes. À partir de l'année 1542, il connaîtra surtout la prison et les procès, où tout sera prétexte pour l'accuser de ne pas croire dans l'immortalité de l'âme. Finalement, accusé en outre d'avoir tué un homme, il sera étranglé et brûlé à Paris, le 3 août 1546, sur la place Maubert.
La personnalité de Dolet est difficile à cerner. Fut-il un homme de bonne compagnie ou un garçon infréquentable ? Fut-il un criminel ou une victime ? Fut-il un homosexuel misogyne alors qu'il a repris les idées d'Érasme tout à fait favorables aux femmes ? Fut-il croyant ou rationaliste antichrétien ? Pendant les siècles qui ont suivi, on n'a cessé d'opposer les arguments en sa faveur ou contre lui, pour retenir, finalement, son refus d'aligner ses idées sur celles que l'Église voulait imposer à tous. Ainsi Etienne Dolet reste pour nous le représentant de la pensée libre.
On trouvera sur notre site plusieurs études sur Étienne Dolet, avec de nombreux textes issus des polémiques qu'il n'a cessé de susciter.

LÉA VEINSTEIN

Léa Veinstein a consacré sa thèse à Kafka : Les philosophes lisent Kafka. Benjamin, Anders, Arendt, Adorno (2019). Puis elle s'est intéressée au sort de ses manuscrits, que Max Brod avait conservés, en dépit de la volonté du philosophe qui lui avait demandé de les détruire. Elle a découvert que Max Brod, fuyant les autodafés nazis, avait pu les mettre dans une valise, quitter Prague et rejoindre Tel-Aviv (alors en Palestine). Là, ils avaient été cachés, après 2007, chez une vieille dame, Eva Hoffe, dans un appartement envahi par des cafards et des chats. Revendus ensuite en Allemagne, aux États-Unis, scellés dans des coffres en Suisse, ils ont fait, pendant près de 50 ans ans, l'objet de procès "kafkaïens", à l'issue desquels ils ont tous été rassemblés à la Bibliothèque nationale de Jérusalem.
C'est là que Léa Veinstein a pu les étudier, afin de vérifier la validité des textes publiés (et parfois arrangés) par Max Brod. Mais, dit-elle, « arrivée là-bas, je me suis retrouvée dans un univers tellement habité par Kafka que j'ai vite eu le sentiment d'être comme le personnage d'un roman qu'il aurait écrit après sa mort ! »
Elle y a découvert, en particulier, les cahiers qui montrent que Kafka, dans ses dernières années, avait voulu apprendre l'hébreu, ce qui semble révéler qu'il avait eu le projet d'émigrer en Palestine, projet partagé par de nombreux intellectuels des cercles sionistes de l'intelligentsia de gauche à Prague. Mais, commente Léa Veinstein, « Kafka eut aussi des mouvements de recul, voire de dégoût, à l'égard du sionisme, et même du judaïsme ; ce n'est à aucun moment pour lui une identité claire ou transparente, c'est un conflit perpétuel ». (Le Monde du 30 mai 2024)
Cette histoire rocambolesque des manuscrits est racontée dans l'ouvrage J'irai chercher Kafka, une enquête littéraire (Flammarion, mars 2024, 21 €). Puis elle a été adaptée dans un feuilleton pour un podcast de France-Culture (5 x 28 min.) où l'on entend des comédiens prêtant leur voix à Léa Veinstein, à Franz Kafka, à Max Brod… sur une musique de Louise Perret.

OLIVIER ROLIN

Olivier Rolin, ancien élève de l'ENS, a été membre dirigeant de l'organisation maoïste Gauche prolétarienne. Il est l'auteur de récits géographiques et d'une quinzaine de romans. Dans Port-Soudan (1994), un Français exilé à Port-Soudan revient à Paris pour rencontrer les relations d'un de ses anciens camarades de Mai 68. Dans Tigre en papier (2002), le narrateur remonte dans son passé de militant maoïste et fait revivre les grandes figures de la Gauche prolétarienne, de Benny Lévy à Serge July. Un chasseur de lions (2008) romance la vie de l'ingénieur Eugène Pertuiset (qui dirigea une expédition au Chili en 1874) en le mettant à la tête d'une expédition à la recherche du trésor des Incas en Terre de Feu. Le Météorologue (2014) raconte le destin d'Alexeï Vangengheim, directeur du service de météorologie de l'URSS, victime de la terreur stalinienne.
Dans Jusqu'à ce que mort s'ensuive, Olivier Rolin est parti d'un chapitre des Misérables de Hugo (au début de la cinquième partie) : « Que fut juin 1848 ? Une révolte du peuple contre lui-même. Qu'il nous soit permis d'arrêter un moment l'attention du lecteur sur les deux barricades absolument uniques qui ont caractérisé cette insurrection. L'une encombrait l'entrée du faubourg Saint-Antoine, l'autre défendait l'approche du faubourg du Temple. Ceux devant qui se sont dressés, sous l'éclatant ciel bleu de juin, ces deux effrayants chefs-d'œuvre de la guerre civile ne les oublieront jamais. Ces deux forteresses avaient été édifiées par deux hommes nommés l'un Cournet, l'autre Barthélémy. Chacune d'elles était l'image de celui qui l'avait bâtie. Cournet était un homme de haute stature ; il avait les épaules larges, la face rouge ; il avait été officier de marine. Barthélémy, maigre, chétif, pâle, taciturne était une espèce de gamin tragique. Plus tard, à Londres, proscrits tous deux, Barthélémy tua Cournet. Quelque temps après Barthélémy fut pendu… »
Emmanuel Barthélemy, l'ouvrier, et Frédéric Cournet, le marin, ont réellement existé. Olivier Rolin a voulu tenter de reconstituer, de Paris à Londres, leur destinée romanesque de ces deux hommes qui, après s'être battus pour le même idéal, ont fini par se haïr jusqu'à ce que la mort s'ensuivre "sur un pré dans les environs du château de Windsor". Pour cela il a eu recours aux archives, aux documents de police et à sa propre imagination, pour composer un ouvrage qui est à la fois biographie, essai littéraire, roman-feuilleton. Il fait revivre Paris, une ville familière grâce à des pages de L'Éducation sentimentale ou de La Femme de trente ans ; il montre Londres "lugubre et hideux", tel qu'il a dû apparaître aux exilés. Et puis Olivier Rolin retrouve dans les querelles entre ses deux révolutionnaires – un Barthélémy blanquiste et un Cournet partisan de Ledru-Rollin – quelque chose des affrontements idéologiques de l'extrême gauche qu'il a connus comme un des dirigeants de la Gauche prolétarienne.

JEAN-PIERRE SIMÉON et ÉRIC FOTTORINO

Éric Fottorino a fait des études de droit et a été journaliste au Monde (entre 1986 et 2011). Puis il a créé diverses publications (Le 1, America, Zadig, Légende). Entre 1991 et 2024 il a publié une quinzaine de romans. Plusieurs sont liés à sa propre histoire : il est enfant naturel d'un juif marocain, reconnu et adopté par un pied-noir de Tunisie, qui s'est ensuite suicidé. On peut citer : Korsakov (2004), L'Homme qui m'aimait tout bas (2009), Questions à ma mère (2010), Dix-sept ans (2018), Mon enfant ma sœur (2023)…
Jean-Pierre Siméon, agrégé de Lettres modernes (1974), est l'auteur de nombreux recueils de poèmes, de romans, de livres pour la jeunesse et de pièces de théâtre. Il a été directeur artistique du Printemps des Poètes de 2001 à 2017. En 2006, notre association l'avait reçu, en même temps que son ami Jean-Marie Barnaud, pour une conférence intitulée Paroles de poètes

JOHN SCHEID

John Scheid, agrégé de grammaire, historien et archéologue, spécialiste de l'Antiquité romaine, est professeur honoraire au Collège de France. Après de nombreuses publications depuis 1975 (sa thèse sur les Frères arvales), il a publié récemment Les Romains et leurs religions, aux éditions du Cerf.
Les actes du colloque international du Centre Jean Bérard sur le thème des bois sacrés (Naples, 1989) ont été publiés en 1993. John Scheid est l'auteur de l'introduction, sous le titre "Lucus, nemus, qu'est-ce qu'un bois sacré?" Le texte intégral se trouve en Open Edition Book à l'adresse https://books.openedition.org/pcjb/320
« La notion moderne de bois sacré doit beaucoup aux romantiques allemands et sert de fondement à des considérations anachroniques sur le culte des arbres ou la divinisation de la nature. En fait, les textes invoqués prouvent que le lucus était pour les anciens Romains un lieu créé et habité par une divinité, un lieu "monstrueux" en pleine terre habitée, à l'instar du tescum de la formule augurale, où la toute-puissance divine se manifestait de façon éclatante. »

BLANDINE LE CALLET

Agrégée de Lettres classiques, Blandine Le Callet est maîtresse de conférences à l'Université Paris-Créteil. Latiniste, elle a publié Rome et ses monstres (2005), Carmina veneficarum, charmes de sorcières (Belles-Lettres, 2021) et une traduction des Tragédies de Sénèque (2022). Elle s'est fait connaître par deux romans et un recueil de nouvelles : Une pièce montée (2006), roman adapté au cinéma par Denys Granier-Deferre, La Ballade de Lila K (2010) et Dix rêves de pierre (2013).
En 2022, elle est venue nous présenter l'essai qu'elle a publié en 2018 : Le monde antique de Herry Potter (encyclopédie illustrée par Valentine Le Callet). Elle reviendra nous présenter la bande dessinée Médée, dont elle a écrit le scénario, les dessins étant de Nancy Peña, quatre volumes parus sous les titres L'Ombre d'Hécate, Le Couteau dans la plaie, l'Épouse barbare, La Chair et le Sang.
Qui Médée était-elle vraiment ? Une mère aimante et une amoureuse assumant ses désirs, que sa passion finit par égarer ? Une femme libre refusant la tyrannie des hommes ? Une barbare venue semer la confusion dans le monde civilisé des Grecs ? Une sorcière redoutable, maîtresse de forces occultes ? Un monstre, tout simplement ? Par delà calomnies, et déformations infligées par le temps, Médée raconte sa véritable histoire, depuis les jardins luxuriants de son enfance en Colchide jusqu'à l'île mystérieuse d'où elle livre son ultime confession et purge à jamais le geste inhumain et impardonnable d'avoir tué ses deux fils.

ROMAIN MENINI et LUIGI ALBERTO SANCHI

Les études réunies par Christine Bénévent, Romain Menini et Luigi Alberto Sanchi sous le titre Les noces de Philologie et de Guillaume Budé (Ecole des Chartes, 2021) « ont pour ambition de revenir, à la lumière des recherches les plus récentes, sur les différentes facettes de l'œuvre de Guillaume Budé, allant de l'essai historique novateur qu'est le De Asse à la défense et illustration du grec, de l'exégèse des sources du droit romain aux recommandations politiques de l'Institution du prince, en passant par des considérations morales et religieuses disséminées dans les lettres, des digressions et des traités. »
Agrégé de Lettres classiques, Romain MENINI est maître de conférences à l'université Gustave-Eiffel à Champs-sur-Marne, où il enseigne la langue et la littérature française, ainsi que l'histoire du livre. Ses travaux portent sur la littérature de la Renaissance et la philologie humaniste. Il est surtout spécialiste de Rabelais. Il a notamment publié Rabelais et l'intertexte platonicien (Droz, 2009) et Rabelais altérateur-Græciser en François (Paris, Classiques Garnier, 2014). Tout Rabelais (Bouquins, 2022) vient de paraître sous sa direction. Il est également co-fondateur de la revue L'Année rabelaisienne.
Luigi-Alberto SANCHI est agrégé de grammaire et docteur en histoire (2004) Il est chercheur à l'Institut d'histoire du droit Jean-Gaudemet à l'Université Panthéon-Assas. Spécialiste de Guillaume Budé, il a travaillé acec Marie-Madeleine de La Garanderie († 2005). Sa thèse de doctorat, publiée en 2006, porte sur Les Commentaires de la langue grecque de Guillaume Budé. Il est l'auteur de Budé et Plutarque, des traductions de 1505 aux Commentaires de la langue grecque, (Champion, 2008), Guillaume Budé, philosophe de la culture (Classiques Garnier, 2010), L'Epitomé du De Asse  (Les Belles lettres, 2008). Il a dirigé la publication, par 70 spécialistes, de Les Lettres grecques. Anthologie de littérature grecque d'Homère à Justinien (Les Belles Lettres, 2020).

FESTIVAL "PEPLUM"

Golgotha de Julien Duvivier (1935)
La Passion du Christ depuis son arrivée à Jérusalem jusqu'à sa Résurrection et son Ascension. – Robert Le Vigan incarne Jésus, Jean Gabin est Ponce Pilate, Edwige Feuillère son épouse Claudia Procula.

Ulysse de Mario Camerini (1954)
Le voyage de retour d'Ulysse est retardé par le cyclope Polyphène, la magicienne Circé, puis par les Sirènes, pendant que, à Ithaque, son épouse Pénélope doit ruser pour faire échouer le dessein des prétendants qui veulent s'emparer du trône. – Kirk Douglas est Ulysse, Silvana Mangano joue à la fois Circé et Pénélope, Anthony Quinn est le prétendant Antinoos.

Spartacus de Stanley Kubrick (1960), d'après un roman de Howard Fast.
Spartacus est un esclave thrace qui, dans l'école de Lentulus Batiatus, a été initié au métier de gladiateur par l'entraîneur Marcellus. Écoeuré par le comportement de ce Marcellus, il le tue et prend la tête d'une révolte des gladiateurs qui se réfugient sur les flancs du Vésuve. Mais ils sont vaincus par l'armée de Crassus et Spartacus est fait prisonnier avec Antoninus. Les esclaves révoltés sont crucifiés sur la voie Appienne. Spartacus, après l'avoir emporté contre Antoninus dans un duel auquel il a été contraint, est lui aussi crucifié. Alors qu'il agonise, passe Varinia, une esclave à laquelle il a fait un enfant. Avant de s'éloigner, elle lui montre son fils en lui disant qu'il sera, lui, un citoyen libre. – Kirk Douglas est Spartacus, Laurence Olivier est Crassus, Peter Ustinov est Lentulus Batiatus, Jean Sommons est Varinia.

La Chute de l'empire romain d'Anthony Mann (1964)
Ce sont les derniers moments du règne de Marc Aurèle et les débuts de son fils Commode, alors que l'Empire romain est au seuil d'une crise politique, sociale, économique et militaire. – Alec Guinness est Marc Aurèle, Sophia Loren est sa fille Lucilla.

 

PROGRAMME DES ATELIERS 2024-2025

 


ATELIER GREC, niveau V (Colette Spenlé-Calmon) [le mardi de 14 h à 16 h au lycée Pothier]

Mardi 1er octobre
Mardi 15 octobre
Mardi 12 novembre
Mardi 26 novembre
Mardi 10 décembre

Mardi 7 janvier
Mardi 21 janvier
Mardi 4 février
Mardi 4 mars
Mardi 18 mars

Les héllénistes poursuivront leur chemin par l'approfondissement des connaissances lexicales et grammaticales à travers la traduction de textes et par divers aspects liés aux fondements de l'esprit grec.


ATELIER LATIN, niveau II (Nicole Laval-Turpin) [le mardi de 14 h à 16 h au lycée Pothier]

Mardi 24 septembre
Mardi 8 octobre
Mardi 5 novembre
Mardi 19 novembre
Mardi 3 décembre

Mardi 17 décembre
Mardi 14 janvier
Mardi 28 janvier
Mardi 25 février
Mardi 11 mars

Le cycle amorcé l'an dernier reprend sa route vers de nouveaux acquis grammaticaux, appuyés sur des textes simples et variés. Des "nouveaux" qui auraient gardé souvenir de leur latin d'antan peuvent se greffer à notre "cercle".


ATELIER ÉTYMOLOGIE IV, "AVENTURES DU LANGAGE" (Nicole Laval-Turpin)[le mardi de 16 h à 17 h 30 au lycée Pothier]

Mardi 24 septembre
Mardi 8 octobre
Mardi 5 novembre
Mardi 19 novembre
Mardi 3 décembre

Mardi 17 décembre
Mardi 14 janvier
Mardi 28 janvier
Mardi 25 février
Mardi 11 mars

Pour clore ce long cycle, nous nous éloignerons de l'étymologie en restant résolument en quête de nos origines: "Du signe à l'écriture, et de la langue à la pensée". Ou comment nous sommes humains.


ATELIER LITTÉRATURE [4 cycles, le mercredi de 14 h à 15 h 30 au lycée Pothier]

mercredi 25 septembre
mercredi 2 octobre
mercredi 9 octobre
La littérature et ses géants : le cas Victor Hugo [Nicole Laval-Turpin] *
mercredi 15 janvier
mercredi 22 janvier
mercredi 29 janvier
Fantômes d'Orient : voyage et littérature aux pays du Levant [Hadrien Courtemanche] **
mercredi 26 mars
mercredi 2 avril
Les mots de la mer dans l'Odyssée et la question du bleu dans le monde grec [Colette Spenlé-Calmon] ***
mercredi 14 mai
mercredi 21 mai
Décrypter l'Autel de la Paix d'Auguste [Pierre-Alain Caltot] ****

* La littérature et ses géants: le cas Victor Hugo – Poète et romancier hors du commun et qui se voyait tel, Hugo a nourri son œuvre de démesure, de monstres et de l'infiniment petit accédant à la grandeur. Visions manichéennes et magnifiques, ses métaphores irriguent son engagement contre les oppressions de toutes sortes, dans un seul objectif : sortir de la nuit vers la Lumière

** Fantômes d'Orient : voyage et littérature aux pays du Levant – À l'aube du XVIIle siècle, Antoine Galland entreprend de traduire Les Mille et Une Nuits, myriade de légendes qui contribueront à fixer durablement dans l'imaginaire occidental le mythe d'un Orient aussi inaccessible que fantasmé. C'est vers les représentations des auteurs du siècle suivant que nous embarquerons pour un voyage littéraire à travers la Méditerranée, au point de rencontre du rêve et de la réalité.

*** Les mots de la mer dans l'Odyssée et la question du bleu dans le monde grec – L'atelier portera sur les substantifs et expressions attachées servant à nommer la mer essentiellement chez Homère, les termes s'étant par la suite considérablement réduits. Seront étudiées les occurrences, l'analyse et la portée sémantique de chacun dans leur contexte ainsi que la puissance poétique qui en résulte. À partir de cette étude, l'atelier ouvrira sur la question de la manière dont les Grecs anciens envisageaient la couleur bleue.

**** Décrypter l'Autel de la Paix d'Auguste – Édifié en -9 par l'empereur Auguste sur le Champ de Mars, à son retour de Gaule et d'Espagne, cet Autel (Ara pacis augustae) est visible à Rome dans le petit musée à lui consacré. Intégré à un complexe bien plus vaste voulu par Auguste (cadran solaire géant, futur mausolée de l'empereur), il témoigne de l'esthétique architecturale, de l'idéal politique et de l'ambition de restauration des valeurs morales de la période augustéenne. Deux perspectives seront étudiées : l'autel récapitule toute une pensée de la romanité, il légitime la mise en place du pouvoir augustéen, fondant l'idée d'une généalogie dynastique autour de la gens lulia.


ATELIER L'ANTIQUITÉ AUJOURD'HUI, "ROME DANS TOUS SES ÉTATS" [à la librairie "Les Temps Modernes" et au cinéma "Les Carmes"]

- Samedi 12 octobre, à 10 h 30 aux "Temps Modernes" : Rome démystifiée. Présentation géographique et peuplement (N. Laval-Turpin, C. Malissard, P.-A. Caltot).
- Lundi 14 octobre, à 20 h., au cinéma "Les Carmes" : projection du film La Dolce Vita de F. Fellini, présenté par Michel Ferry (5€50)
- Samedi 30 novembre, à 10 h 30 aux "Temps Modernes" : Une histoire de famille : les trois rois étrusques. (N. Laval-Turpin).
- Samedi 18 janvier 2025, à 10 h 30 aux "Temps Modernes" : Freud à Rome (C. Malissard).
- Samedi 8 mars, à 10 h 30 aux "Temps Modernes" : Auguste et la Pax Romana (P.-A. Caltot).
- Samedi 24 mai, à 10 h, au cinéma "Les Carmes" : Balade à Cinecitta (Philippe Couannault), puis projection de La Messe est finie de Nanni Moretti.(5 € 50)
- Samedi 7 juin, à 10 h 30 aux "Temps Modernes" : Ecrits sur Rome, choix de lectures (N. Laval-Turpin, C. Malissard, P.-A. Caltot).

En complément, nous rappelons que l'on trouve sur notre site deux communications en rapport avec la ville de Rome et le Tibre; elle ont été présentées lors du colloque de mars 2017 sur le thème des Villes-fleuves du monde au fil des siècles (en hommage à Alain Malissard). Il s'agit de :
Les Romains et le Tibre : la Rome antique comme ville-fleuve ? Histoire et représentations, par Émilia NDIAYE
Le Tibre, mythopoétique d'une mémoire transitoire au coeur de la Ville éternelle, par Franck COLLIN.


Les ateliers sont réservés aux membres de l'Association à jour de leur cotisation (sauf pour l'atelier "L'Antiquité aujourd'hui", accessible à tous sur réservation auprès de la Librairie "Les Temps Modernes")

Tarif :
– Atelier "Grec" : 25 € (10 cours)
– Atelier "Latin" : 25 € (10 cours)
– Atelier "Etymologie" :25 € (10 cours)
– Atelier "Littérature" : 1 cycle : 12 €, 2 cycles : 20 €, 3 cycles : 30 €, 4 cycles : 40 €
– Atelier "L'Antiquité aujourd'hui" : gratuit (sauf les deux films projetés au cinéma "Les Carmes" : 5€50 par film)


Un VOYAGE À ROME sera proposé du 13 au 19 juillet,
dirigé par notre vice-président Pierre-Alain Caltot.
Notre section n'avait pas proposé de voyage à Rome depuis 1991 (voir)


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