LES AVENTURES D'ULYSSE ILLUSTRÉES PAR LE PRIMATICE DANS UNE GALERIE DU CHÂTEAU DE FONTAINEBLEAU
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Située dans l'aile sud du château de Fontainebleau, longue de plus de 150 mètres, la "galerie d'Ulysse" formait une grande promenade. La réalisation de son décor prit plus de trente ans, commencée sous le règne de François Ier et terminée sous celui de Charles IX en 1571. Le Primatice (1504-1570) en livra les dessins et c'est Nicolo dell'Abbate qui les interpréta et les mit en couleur sur les murs de la galerie, dont les parois étaient ornées de cinquante-huit scènes tirées de l'Odyssée.
Cette galerie d'Ulysse fut détruite en 1738, sur ordre de Louis XV, pour y créer de nouveaux appartements. La mémoire de cette galerie subsiste aujourd'hui grâce aux dessins préparatoires du Primatice et surtout à un ensemble complet de gravures publié en 1633 par Théodore van Thulden (1606-1669).
La BnF possède une édition des gravures datée de 1640
sur gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525022123/f1.item
Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France
Voir :
Sylvie Béguin, Jean Guillaume, Alain Roy, La galerie d'Ulysse à Fontainebleau, PUF, 1985
Mignot Claude, "Fontainebleau revisité : la galerie d'Ulysse", dans Revue de l'Art, 1988, n°82. p. 9-18.
– I – LE SORT D'AGAMEMNON APRÈS LA PRISE DE TROIE On le connaît dans l'Odyssée par un récit que fait Nestor à Télémaque, |
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01-LES ACHÉENS VICTORIEUX SE PRÉPARENT À QUITTER TROIE EN FLAMMES
Nestor raconte à Télémaque : "Quand nous eûmes pillé la citadelle de Priam, […] nous mîmes nos vaisseaux à la mer dès l'aurore pour y charger nos biens et les femmes de taille fine." [III, 130+152]
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02-AU MOMENT DE QUITTER TROIE AGAMEMNON FAIT SACRIFIER UN BOEUF DANS L'ESPOIR D'APAISER LA DÉESSE
Suite du récit de Nestor : "Quand nous eûmes pillé la citadelle de Priam, Ménélas demandait à tous les Achéens de songer au retour. Agamemnon s'y opposait résolument, car il voulait retenir les soldats, dresser les saintes hécatombes dans l'espoir d'apaiser la colère de la déesse: un enfant, qui croyait devoir être obéi ! Ils restèrent ainsi à échanger des violences. Cependant la moitié de l'armée demeura avec l'Atride Agamemnon." [III,141-156]
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07-AGAMEMNON BAISE LA TERRE EN RETROUVANT SA PATRIE
Protée raconte à Ménélas quel fut le sort d'Agamemnon au retour de Troie : "Plein de joie, il mit le pied sur le sol de ses pères; il touchait, baisait sa patrie; et il pleurait à chaudes larmes, heureux de revoir cette terre." [IV,521-523]
Autour de lui on voit Clytemnestre, Egisthe qui s'apprête à le tuer et les "vingt guerriers choisis parmi le peuple". [IV,530]
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08-À MYCÈNES, MEURTRE D'AGAMEMNON PAR EGISTHE ET DE CASSANDRE PAR CLYTEMNESTRE
Chez les morts, Agamemnon raconte comment il a été assassiné : "C'est Egisthe qui a préparé mon trépas, aidé par ma maudite épouse, et m'a tué chez lui, en plein repas, comme on tue un boeuf à la crèche. Autour de moi, mes gens furent tués jusqu'au dernier tels des porcs aux dents blanches. […] Ton coeur eût gémi profondément s'il avait vu, tout autour du cratère et des tables chargées de mets, nos cadavres couchés et tout le sol fumant de sang! J'entendis de la fille de Priam la voix piteuse, Cassandre que tuait Clytemnestre rusée par ma faute; levant les mains, je retombai à terre, expirant sous le glaive; et la face de chienne s'éloigna sans même vouloir, quand j'allais chez Hadès, de ses mains me clore les yeux et me fermer la bouche!" [XI,418-426]
– II – LES AVENTURES D'ULYSSE JUSQU'AU SÉJOUR CHEZ CALYPSO C'est Ulysse lui-même qui raconte ses aventures |
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03-DÈS SON DÉPART DE TROIE, ULYSSE EST REJETÉ VERS LE NORD PAR UNE TEMPÊTE
Ulysse commence, chez Alcinoos, le récit de ses aventures : "Loin de Troie, le vent m'entraîna chez les Cicones". [IX,39]
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04-ULYSSE PILLANT LA VILLE DES CICONES
"Je pillai Ismaros et massacrai ses défenseurs. On emmena beaucoup de biens et les femmes loin de la ville, et le juste partage en fut approuvé par chacun." (IX,39-42)
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05-ULYSSE AU PAYS DES LOTOPHAGES
"Mes gens, ayant goûté à ce fruit doux comme le miel, ne voulaient plus rentrer nous informer, mais ne rêvaient que de rester parmi ce peuple et, gorgés de lotus, ils en oubliaient le retour. Je dus les ramener de force, tout en pleurs, les traîner aux vaisseaux et les attacher sous les bancs." (IX,95-99)
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06-DANS UNE ÎLE FACE AU PAYS DES CYCLOPES ILS TROUVENT UNE SOURCE ET DES CHÈVRES
"Il est une île assez petite en face de leur port, ni trop près ni trop loin du pays des Cyclopes, avec des bois; des chèvres sauvages en grand nombre y vivent. […] À la bouche du port, une eau brillante coule et sourd de sous le roc; des peupliers poussent autour. […] Nous vagabondâmes dans l'île. Filles du puissant Zeus, des Nymphes débusquaient des chèvres montagnardes pour nourrir mes compagnon." [IX,116-155]
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09-ULYSSE AVEC DOUZE COMPAGNONS ARRIVE À L'ANTRE DE POLYPHÈME
Suite du récit de ses aventures par Ulysse : "Au bout du cap, nous vîmes une grotte sur la mer, haute sous des lauriers. Là des brebis en nombre et des chèvres étaient au parc. […] Là vivait un géant, un solitaire, qui menait paître au loin ses troupeaux; il ne fréquentait pas les autres, mais vivait à l'écart, hors la loi. C'était un monstre gigantesque. […] Alors je commandai à mes fidèles compagnons de rester auprès du vaisseau pour le garder. Puis, lorsque j'eus choisi les douze plus braves d'entre eux, je partis, emportant dans une outre de chèvre du doux vin noir, […] avec des vivres en ma besace. […] Bientôt nous arrivâmes à son antre…" [IX,182-216]
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10-ULYSSE ET SES COMPAGNONS CRÈVENT L'OEIL DE POLYPHÈME AVEC UN PIEU D'OLIVIER
"Mes compagnons étaient autour de moi; un dieu nous insufflait un grand courage. Eux, s'emparant du pieu d'olivier acéré, l'enfoncèrent dans l'oeil; moi, appuyant par en dessous, je tournai, comme on fore une poutre pour un bateau à la tarière; en bas les aides manient la courroie qu'ils tiennent aux deux bouts, cependant que la mèche tourne: ainsi, tenant dans l'oeil le pieu affûté à la flamme, nous tournions, et le sang coulait autour du pieu brûlant. Partout sur la paupière et le sourcil grillait l'ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grésillaient." [IX,382-390]
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11-DEVANT POLYPHÈME AVEUGLE, ON ATTACHE LES HOMMES SOUS LE VENTRE DE BÉLIERS
"Polyphème avait des béliers bien nourris, d'épaisse toison, beaux et grands, qui portaient une laine foncée. Sans bruit, je les liai avec des osiers bien tressés, trois par trois; celui du milieu porterait l'homme, les deux autres le flanqueraient, sauvant mes gens. Ainsi chaque homme était porté par trois béliers. Pour moi, il restait un bélier plus beau que tous les autres: le saisissant aux reins, je me glissai sous la toison du ventre; accroché par les mains à sa laine admirable, je m'y maintins de toute ma vigueur, patiemment. Ainsi nous attendîmes, gémissant, l'aube divine." [IX,425-436]
Le Primatice a représenté Polyphème avec deux yeux.
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12-POLYPHÈME JETTE UN ROCHER VERS LE NAVIRE D'ULYSSE
Poursuivi par Polyphème aveugle, Ulysse embarque quelques moutons et s'éloigne du rivage, en interpelant le géant.
"Il arracha la cime d'un mont, la jeta; elle tomba devant notre navire à la proue bleue; la chute du rocher créa un remous dans la mer; le flot en refluant porta le bateau vers le bord, et le courant du large nous poussa vers le rivage. Mais moi, de mes deux mains empoignant une grande gaffe, je résistai à la poussée; j'encourageai mes gens d'un signe de la tête: ils se ployèrent sur leurs rames." [IX,481-490]
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13-ÉOLE DONNE À ULYSSE LE SAC CONTENANT LES VENTS LUI PERMETTANT DE REJOINDRE ITAQUE
Eole est entouré de ses enfants (six filles et six fils). "Il me donna une outre où il avait bouclé le chemin des vents hululants, car le fils de Cronos l'avait créé gardien des vents: il pouvait les calmer ou les déchaîner à sa guise. Il le noua d'un fil d'argent brillant, afin qu'il n'en pût pas sortir le moindre souffle." [X,19-24]
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14-LE ZÉPHYR D'ÉOLE POUSSE LA FLOTTE D'ULYSSE
"Puis il fit s'élever un souffle de zéphyre, qui devait emporter bateau et gens." (X,25-26)
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15-ULYSSE, ÉPUISÉ, DIRIGE VERS ITHAQUE SON NAVIRE POUSSÉ PAR LE ZÉPHYR
"Neuf jours durant nous naviguâmes jour et nuit. […] J'étais épuisé, ayant toujours tenu le gouvernail, le refusant aux autres pour que nous fussions plus tôt rendus." [X,28]
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16-CROYANT QU'ELLE CONTENAIT DES RICHESSES, LES COMPAGNONS D'ULYSSE OUVRENT L'OUTRE DES VENTS
"Allons! vite! voyons ce qu'il en est, combien d'or et d'argent il y a dans cette outre! Ils défirent le noeud, tous les vents sautèrent dehors, l'ouragan vite déchaîné le rejeta au large, tout en pleurs, loin de la patrie." [X,44-49]
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17-LE ROI DES LESTRYGONS DÉVORE UN DES COMPAGNONS D'ULYSSE
Arrivé chez les Lestrygons mangeurs d'hommes, Ulysse envoie trois hommes en reconnaissance vers le palais du roi.
"Arrivés au palais, ils trouvèrent une femme plus haute que montagne et cette vue les atterra. Vite, elle rappela de l'agora Antiphatas, son époux, qui leur préparait un triste sort: sans attendre, il en broya un pour son repas. Les deux autres s'enfuirent pour rejoindre les navires. Alors son cri de guerre emplit la ville; en l'entendant, les vaillants Lestrygons accoururent de toutes parts par milliers, et plus proches des Géants que des humains." [X,112-120]
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18-LES GRECS, QUI VIENNENT D'ABORDER DANS L'ÎLE DE CIRCÉ, SE RESTAURENT
Ulysse rapporte un cerf qu'il vient de tuer [X,169] et, jusqu'au soir, tous se restaurent de viande et de vin doux [X,184]. A l'arrière-plan, le palais de Circé à l'entrée duquel sont des loups pacifiques. [X,212]
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19-HERMÈS DONNE À ULYSSE LE MOYEN D'ÉCHAPPER AUX SORTILÈGES DE CIRCÉ
"Hermès à la baguette d'or vint au-devant de moi sous l'aspect d'un jeune homme à sa première barbe, dans le charme de cet âge. Il me tendit la main et me dit ces paroles: Tes compagnons sont chez Circé, parqués comme des porcs dans des cachettes bien fermées. Viens-tu les délivrer? Mais, crois-moi, à ton tour, tu ne pourras entrer, tu resteras avec les autres. Néanmoins je veux te tirer de peine et te sauver. Tiens! prends cette bonne herbe avant de gagner les demeures de Circé: son pouvoir t'évitera le jour fatal. Je te dirai les sortilèges de Circé: t'ayant fait un mélange, elle y jettera une drogue, mais sans pouvoir t'ensorceler; car la bonne herbe que je te donnerai l'empêchera." [X,277-292]
A l'arrière-plan, on voit le palais, où se promènent des lions pacifiques, et Ulysse couché avec Circé, "sur le lit très beau de la déesse". [X,347]
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20-LES ACHÉENS AFFLIGÉS S'EMBARQUENT POUR SE RENDRE À L'ENTRÉE DES ENFERS
"Alors que, vers le prompt navire et le bord de la mer, nous marchions affligés, pleurant à chaudes larmes, Circé était venue auprès du noir navire y lier un agneau et une brebis noire, passant sans peine inaperçue." [X,569-573]
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21-ULYSSE ET SES COMPAGNONS QUITTENT L'ÎLE DE CIRCÉ POUR SE RENDRE À L'ENTRÉE DES ENFERS
"Quand on eut tous rejoint le navire et la mer, on tira tout d'abord le navire dans l'eau divine. Puis nous mêmes embarquâmes, pleurant à chaudes larmes" (XI,1-5)
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22-ULYSSE FAIT ÉGORGER LES DEUX VICTIMES DONNÉES PAR CIRCÉ
"Arrivés, on fit échouer le bateau, on sortit le bétail; puis on longea les eaux de l'Océan jusqu'à l'endroit désigné par Circé. Là Pérymède, avec Euryloque, maintint les victimes (un agneau et une brebis noire). Tirant mon épée sur ma cuisse, je fis d'abord un trou d'une coudée carrée; je répandis autour la libation à tous les morts. […] Puis je saisis les deux bêtes, leur tranchai la gorge sur le trou; le sang noir coula…" [XI,20-36]
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23-LES ÂMES DES MORTS SE PRÉCIPITENT POUR BOIRE LE SANG DES VICTIMES
"Alors, du fond de l'Érèbe, les âmes des défunts trépassés affluèrent. […] En foule autour du trou ils accouraient de tous côtés avec d'étranges cris et la peur verte me gagnait. […] Puis, tirant mon épée aiguë contre ma cuisse, j'empêchai les têtes sans force des morts de s'approcher du sang avant qu'eût parlé Tirésias." [XI,36-50]
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24-ULYSSE ARRIVE DANS LE ROYAUME D'HADÈS ET DÉCOUVRE "LES NATIONS SANS NOMBRE DES MORTS"
On reconnaît :
–
à droite, accueillant Ulysse, le puissant Héraklès qui "tenait son arc nu et une flèche sur la corde, avec des yeux féroces, comme s'il allait tirer". [XI,606-607]
–
au fond, Minos, "le splendide fils du grand Zeus assis, portant un sceptre d'or et rendant la justice aux morts; les plaideurs s'assemblaient autour du prince." [XI,568-569]
–
près de lui le chien Cerbère à trois têtes.
–
au premier plan, la belle Ariane tenant son fil enroulé sur un fuseau. [XI,321]
–
A gauche Tantale, "en proie à la torture, plongé debout jusqu'au menton dans un marais: toujours brûlant de soif, il ne pouvait atteindre l'eau. […] Au-dessus de sa tête, de hauts arbres offraient leurs fruits; chaque fois que le vieillard essayait d'y porter la main, le vent les rejetait vers les nuages sombres." [XI,582-592]
– au pied de l'arbre, Tityos, "le fils de la glorieuse Terre, étendu sur le sol: il couvrait neuf arpents et deux vautours, à ses côtés, rongeaient son foie et fouillaient ses entrailles; mais ses mains n'y pouvaient rien". [XI,576-579]
–
À l'arrière plan, Sisyphe "en proie à ses tourments, soulevant des deux mains un énorme rocher" [XI,593-594]
– près de lui, Ixion tournant sa roue.
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25-REVENUS DANS L'ÎLE D'AIAIÉ, LES GRECS INCINÈRENT LE CORPS D'ELPÉNOR
Elpénor, ivre, s'est tué dans le palais de Circé en tombant du toit. Son corps y est resté "sans pleurs, sans sépulture"; son âme est descendue chez Hadès. Là Ulysse lui a promis qu'il lui donnerait une sépulture.
"Lorsque parut la fille du matin, l'aube aux doigts de rose, j'envoyai de mes compagnons au palais de Circé afin qu'ils m'en ramènent la cadavre d'Elpénor. Ayant bûché du bois au plus haut du cap, on l'incinéra tristement, pleurant à chaudes larmes. Puis, le mort consumé et les armes du mort, la terre amoncelée en tertre et la stèle érigée, sa bonne rame sur le tertre fut plantée." [XII,8-15]
Attachées au tronc de l'arbre, on voit les armes,la cuirasse et la rame d'Elpénor.
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26-DANS LE DÉTROIT, ULYSSE AFFRONTE LES SIRÈNES PUIS LE MONSTRE SCYLLA
En vue de l'île des Sirènes, l'équipage cargua les voiles. Ulysse boucha avec de la cire les oreilles de ses compagnons et ceux-ci l'attachèrent au mât. Ainsi purent-ils s'éloigner à la rame sans être séduits par le chant des Sirènes. Puis Ulysse, muni de son armure et de deux lances, s'apprêta à affronter la monstrueuse Scylla, ne pouvant l'empêcher de saisir au passage six de ses compagnons et de les dévorer devant son antre. [XII,170-257]
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27-AVANT DE DÉBARQUER DANS L'ÎLE DU SOLEIL, ULYSSE FAIT JURER À SES COMPAGNONS DE NE PAS TOUCHER AUX VACHES
"Jurez pas un serment puissant que, si nous rencontrons vaches ou brebis en troupeaux, nul d'entre vous n'ira, pris d'une fatale fureur, en tuer une seule tête, mais que, bien sagement, vous mangerez les vivres dont Circé nous a munis! À ces mots, aussitôt, ils jurèrent docilement. Quand ils eurent juré et scellé le serment, nous ancrâmes la forte barque au fond du port près de l'eau douce et mes compagnons débarquèrent." [XII,298-306]
Dans le ciel, on voit Lampétie, fille d'Hélios, qui suit le char de son père; c'est elle qui est chargée, avec sa soeur Phaeétuse, de veiller sur les troupeaux. Quand les compagnons d'Ulysse auront tué et dépecé les plus belles des vaches, c'est elle qui ira avertir Hélios.
En bas à droite, Neptune tenant son trident avec les quatre chevaux de
son char.
Quand Ulysse, quittant l'île du Soleil, eut repris la mer, une brusque tempête entraîna la perte de son navire et de l'équipage. Seul rescapé, il se retrouva dix jours plus tard dans l'île de Calypso, où il fit un long séjour.
La série d'illustrations ne propose aucune scène du séjour d'Ulysse chez Calypso.
Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France
28-ULYSSE, DANS L'ÎLE D'OGYGIE, CONSTRUIT UN RADEAU SOUS LES YEUX DE CALYPSO
Les dieux, assemblés sous la présidence de Zeus, (en haut) décidèrent qu'Ulysse devait enfin rentrer à Ithaque. Ils envoient donc le messager Hermès (tenant son caducée) demander à Calypso de le laisser partir.
"Je veux bien te donner congé… Allons! coupe de longues poutres à la hache et construis-en une barque assez grande, avec un pont assez haut, afin qu'elle t'emporte dans les brumes de la mer. […] Ulysse alors coupa les poutres: il eut vite achevé. Il abattit vingt troncs, les dégrossit à coups de hache, les plana savamment et les équarrit au cordeau. Calypso cependant avait apporté des tartière; il put forer toutes les poutres et les joignit ensemble au moyen de chevilles…" [V,161-164 et V,243-248]
Pour Jacottet, Ulysse construit une "barque", alors que Victor Bérard traduisait le même mot par "radeau".
Ulysse quitte donc l'île d'Ogygie. Mais Poséidon, revenu de chez les Visages-Noirs, déchaîne contre lui une tempête dont Ulysse seul réchappera. Il dérive pendant trois jours accroché à une poutre, puis se retrouve en Phéacie. Sur le rivage, il rencontre la fille du roi, Nausicaa, qui lui permet d'accéder au palais du roi Alcinoos. Là Ulysse raconte ses aventures depuis le départ de Troie jusqu'à son arrivée dans l'île de Calypso.
Cette partie des aventures d'Ulysse n'a pas été illustrée par Le Primatice, pas même la scène de la rencontre entre Ulysse et Nausicaa.
– III – SUITE DES AVENTURES D'ULYSSE JUSQU'À LA RÉCONCILIATION FINALE Récit dicté par la Muse invoquée dans le premier vers de l'Odyssée |
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29-LES SERVANTES DE LA REINE ARÉTÉ ATTENDENT ULYSSE QUI PREND CONGÉ D'ALCINOOS
Charmé par le récit qu'a fait Ulysse de ses aventures, Alcinoos lui a fait de nombreux présents. Puis, après un festin d'adieu, Ulysse va s'embarquer sur un navire phéacien qui doit le ramener chez lui, à Ithaque.
"À Alcinoos, Ulysse dit ces paroles: Puissant Alcinoos, honneur de tout ce peuple, ramenez-moi donc sauf, libation faite. Je vous salue! En effet tout les voeux de mon coeur sont comblés…". Alcinoos le fit escorter d'un héraut pour le conduire au prompt navire et au bord de la mer. Arété envoya pour l'accompagner des servantes, l'une portant la robe et le châle tout frais lavé, la deuxième tenant le coffre bien fermé, la troisième apportait le pain et le vin rouge." [XIII,37-69]
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30-ON PORTE ULYSSE ENDORMI DANS LE NAVIRE QUI VA ALLER À ITHAQUE
"Quand ils eurent rejoint le navire et la mer, les superbe passeurs déposèrent vite les dons dans le profond vaisseau, la boisson et la nourriture. Ils étendirent pour Ulysse un drap et un linon sur le gaillard de poupe du profond navire, afin qu'il pût dormir tranquille." [XIII,70-75]
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32-SE RÉVEILLANT À ITHAQUE, ULYSSE SE TROUVE FACE À UN JEUNE PÂTRE QUI N'EST AUTRE QU'ATHÉNA
"Il traînait sur le rivage de la murmurante mer avec de longs gémissements. Athéna s'approcha sous les traits d'un tout jeune pâtre du troupeau, presque un enfant, ainsi qu'on voit le fils de prince, portant sur ses épaules une double et solide cape. Ulysse, en le voyant, se réjouit." [XIII,221-229]
Sur la mer on voit repartir le bateau des Phéaciens qui l'a amené à Ithaque (en représailles de l'aide apportée à Ulysse, Poséison va transformer ce navire en rocher).
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31-ATHENA RÉVÈLE À ULYSSE QU'IL EST À ITHAQUE ET LUI DIT D'ALLER TROUVER EUMÉE LE PORCHER
"Athéna alors chassa la nue et la terre d'Ithaque apparut. Ulysse se sentit plein de joie à la vue de son île et baisa la terre nourricière" [XIII, 352-354]. "Pour commencer, tu te rendras chez l'homme qui garde tes porcs". [XIII,404]
A l'arrière-plan, Ulysse, sous l'apparence d'un mendiant, arrive devant Eumée. [XIV,5]
Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France
33-ULYSSE PREND SON REPAS EN COMPAGNIE DE SON PORCHER EUMÉE
"Eumée prit deux gorets, les immola tous deux, les grilla, les hacha, les piqua sur des broches. Puis, quand tout fut rôti, il offrit la viande à Ulysse, fumante à bout de broche, et versa la farine blanche. Dans la jatte, il mêla le vin doux comme le miel, s'assit face à son hôte et lui fit cette invitation: Mange donc, étranger!" [XIV, 74-80]
A l'arrière-plan, une scène (?) se déroule sous le regard d'Athéna.
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34-LE CHIEN ARGOS RECONNAÎT SON MAÎTRE, MAIS ULYSSE DOIT FEINDRE DE NE PAS LE RECONNAÎTRE
"Un chien affalé là dressa la tête et les oreilles: c'était Argos, le chien d'Ulysse, qu'il avait nourri sans en pouvoir jouir, étant parti trop tôt pour la sainte Ilion. Les princes d'abord l'avaient pris pour chasser les chèvres sauvages,les lièvres et les daims. Mais maintenant il gisait là sans soins, le maître absent, sur du fumier de bœuf et de mulet. Or, sitôt qu'il flaira l'approche de son maître, il agita la queue et replia ses deux oreilles. […] Mais la mort noire s'était emparée d'Argos aussitôt qu'il avait revu son maître, après vingt ans." [XVII,291-327]
Eumée va entrer le premier dans le palais, suivi par Ulysse "sous l'aspect d'un vieillard et d'un pitoyable mendiant". [XVII,337]
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35-TÉLÉMAQUE FAIT PORTER AU MENDIANT DU PAIN ET DE LA VIANDE
"Télémaque, ayant fait approcher le porcher, lui dit, prenant un gros morceau de pain dans la belle corbeille et de la viande, autant qu'il en tenait dans ses deux mains: Va donc porter cela à l'étranger en lui disant d'aller quêter ensuite auprès de chaque prétendant: à un nécessiteux la honte sied bien mal. Il dit, et le porcher, dès qu'il l'eut entendu, s'en fut et, s'approchant d'Ulysse, dit ces mots ailés: Télémaque, étranger, t'envoie ceci et te fait dire d'aller quêter ensuite auprès de chaque prétendant." [XVII,342-351]
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36-UYSSE FINIT DE MANGER, PUIS, OBÉISSANT À ATHÉNA, IL VA QUÊTER AUPRÈS DES PRÉTENDANTS
"Ulysse reçut les dons dans ses deux mains et les posa devant lui, à ses pieds, sur l'affreuse besace; et il mangea, tandis que dans le palais chantait l'aède. Il fiinit de manger quand l'aède terminait. Les prétendants tempêtaient dans la salle; et Athéna, qui s'était approchée de l'illlustre fils de Laërte, l'invita à mendier aux prétendants un peu de pain pour qu'il pût distinger les justes des injustes; mais aucun, cependant, n'en devait réchapper. Il alla donc quêter auprès de chacun, vers la droite, tendant à tous la main comme s'il eût toujours mendié. Eux donnaient, par pitié." [XVII-356-367]
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37-ULYSSE FRAPPE LE MENDIANT IROS QUI LUI A REPROCHÉ DE LUI FAIRE CONCURRENCE DANS LE PALAIS
Iros, mendiant attitré du palais, a voulu en chasser Ulysse et l'a insulté. Une bagarre s'ensuit, sous les regards amusés des prétendants. Ulysse, aidé par Athéna, en sortira vainqueur. Il sera récompensé par des panses de chèvre farcies de sang et de graisse que des femmes, à l'arrière plan, font griller sur le feu.
"Ils se mirent en garde; Iros le frappa à l'épaule droite, Ulysse frappa la nuque sous l'oreille, broyant les os dedans; le sang rouge aussitôt remplit la bouche. Il s'abattit dans la poussière, geignant, grinça des dents, frappant du pied la terre. Et les superbes prétendants, levant les mains en l'air, mouraient de rire." [XVIII,95-100] "Antinoos vint lui servir une des grosses panses bien farcie de graisse et de sang." [XVIII,118-119]
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38-PÉNÉLOPE MONTRE AUX PRÉTENDANTS L'ARC D'ULYSSE QU'ILS VONT DEVOIR TENDRE
"Ulysse le divin fit son lit dans le vestibule; il étendit par terre une peau de boeuf non tannée et des peaux de brebis immolées par les Achéens; quand il se fut couché, Eurynomé le couvrit d'une cape. Ulysse donc, méditant le malheur des prétendants, était couché les yeux ouverts; et du palais sortaient les femmes qui avaient commerce avec les prétendants, riant entre elles et plaisantant toutes ensemble. [XX,1-8]
"Athéna s'approcha de lui, venant du haut du ciel, ayant pris les traits d'une femme; elle se tint à son chevet et lui dit ces paroles : Pourquoi ne dors-tu pas, ô le plus malheureux des hommes? Tu as là ta maison, et ta femme dans la maison et ce fils dont chacun souhaiterait être le père!" [XX,1-8 ]
"Quand Pénélope fut devant les prétendants, elle resta debout dans l'entrée de la forte salle en ramenant ses voiles brillants sur ses joues; ses fidèles suivantes se tenaient à côté d'elle. Sans attendre elle s'adressa aux prétendants et dit: "Prenez courage, prétendants, car voici votre épreuve: je vous présente le grand arc d'Uysse. Celui qui le plus aisément tendra l'arc et d'un seul trait traversera les douze haches, j'accepte de le suivre et de quitter cette maison de ma jeunesse." [XXI,63-78]
A gauche, Athéna tente de persuader Uysse de s'endormir. Au centre Pénélope explique aux prétendants l'épreuve qu'il faudra réussir pour devenir son époux et donc roi d'Itaque. A droite bavardent deux des servantes qui se sont compromises avec les prétendants.
Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France
39-ULYSSE VIENT DE RÉUSSIR L'ÉPREUVE DE L'ARC
Télémaque a demandé à sa mère de remonter dans sa chambre avec ses suivantes (à l'arrière-plan): "Remonte chez toi, retourne à tes travaux, toile et quenouille et donne l'ordre à tes suivantes de se mettre à l'ouvrage: le jeu de l'arc est l'affaire des hommes." [XXI,350-352]. Puis, sous le regard d'Athéna (à droite), des prétendants (au centre) et de Télémaque (à gauche), Ulysse vient de réussir l'épreuve de l'arc.
D'après le texte d'Homère, douze doubles haches devaient être alignées et la flèche devait traverser chacune par le trou dans lequel on fixait le manche. Le Primatice, à cause de la difficulté de représenter un tel dispositif, a remplacé les haches par des anneaux, peut-être pris sur un métier à tisser. voir Jean Bérard, "Le concours de l'arc dans l'Odyssée", dans Revue des Études Grecques, tome 68, fascicule 319-323, janvier-décembre 1955. pp. 1-11.
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40-ULYSSE ET TÉLÉMAQUE ATTAQUENT LES PRÉTENDANTS
Les prétendants tentent de s'abriter derrière une table renversée [XXII,20] alors qu'Ulysse va décocher une flèche contre Antinoos [XXII,15]. A côté de lui Télémaque tient la lance avec laquelle il va frapper Amphinomos [XXII,92].
A l'arrière-plan est représenté le supplice du chevrier Mélanthios qui a tenté en vain, pendant le massacre, d'apporter des armes aux prétendants: "Ils fondirent sur lui, le traînèrent à l'intérieur par les cheveux, le jetèrent au sol rempli d'angoisse, lui attachèrent pieds et mains, une fois retournés, dans le dos, d'un lien douloureux, selon les ordres; et, l'ayant ficelé d'une corde tressée, ils le hissèrent au plafond le long d'une colonne." [XXII,187-193]
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41-SUITE DU COMBAT D'ULYSSE ET DE SES FIDÈLES CONTRE LES PRÉTENDANTS
"Agélaos, le fils de Damastor, menait les prétendants avec Eurynomos, Amphimédon, Démoptolème, Pisandre fils de Polyctor et le sage Polybe: c'est eux que leur mérite distinguait des prétendants qui survivaient encore et luttaient pour leur vie; l'arc et la pluie des flèches avaient vaincu les autres." [XXII,241-246]
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42-ULYSSE FAIT VENIR LES DOUZE SERVANTES QUI SE SONT COMPROMISES AVEC LES PRÉTENDANTS
"Fais venir ici les femmes qui se sont mal conduites en mon absence… Les femmes arrivaient toutes ensemble avec d'affreux gémissements, versant de grosses larmes". Elles durent d'abord emporter le corps des tués, puis laver la salle. Ensuite Télémaque va les faire mourir par pendaison. [XXII,431-473]
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43-APRÈS LE MEURTRE DES SERVANTES ET DE MÉLANTHÉE, ON SE LAVE LES MAINS ET LES PIEDS
Ulysse ayant châtié les servantes infidèles, puis ayant amputé Mélanthée va se purifier: "
Ils bloquèrent les servantes dans un coin d'où on ne pouvait fuir. Télémaque le réfléchi prit alors la parole: Il ne sera pas dit que j'aie donné une mort pure à celles qui ont déversé l'outrage sur ma tête, sur ma mère, et passé la nuit avec les prétendants! Sur ces mots, il fixa à l'une des hautes colonnes un câble de navire, en entoura le pavillon, le tendant assez haut pour que leurs pieds ne touchent terre. […] Leurs têtes s'alignaient, un noeud coulant à chaque cou, pour que leur mort fût lamentable. Leurs pieds eurent un bref sursaut, et ce fut tout.
Par l'entrée et la cour, ils traînèrent dehors Mélanthée; d'un cruel coup d'épée on lui coupa nez et oreilles, on lui arracha les parties pour les jeter aux chiens et, la rage dans l'âme, on lui amputa pieds et mains. Alors, après s'être lavé les pieds, les mains, ils revinrent dans la maison auprès d'Ulysse, l'ouvrage fait. Celui-ci dit alors à la bonne Euryclée: Apporte-moi du feu et le soufre chassant les maux, que je soufre la salle. […] La nourrice Euryclée ne désobéit pas, elle apporta le feu, le soufre; alors Ulysse purifia avec soin la salle, palais et cour." [XXII,460-494]
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44-PENDANT QUE LES SERVANTES RESTÉES FIDÈLES EMBRASSENT ULYSSE, LA NOURRICE VA PRÉVENIR PÉNÉLOPE
"La vieille traversa les beaux appartements d'Ulysse pour prier les servantes de ne pas traîner. Elles sortirent de la salle, une torche à la main. Elles entouraient, elles embrassaient leur seigneur, avec tendresse lui baisaient la tête et les épaules et lui prenaient les mains… Un doux désir l'envahissait de pleurs et de soupirs, car il les reconnaissait toutes." [XII,495-501]
Au fond, la vieille nourrice va prévenir Pénélope du retour d'Ulysse : "La vieille, riant aux éclats, gagna l'étage dire à la Dame que son époux était là…" [XXIII,1-2]
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45-PENDANT QUE LES FEMMES SE LAVENT, L'INTENDANTE ET ATHÉNA S'OCCUPENT DE LA TOILETTE D'ULYSSE
"Tout d'abord, lavez-vous et revêtez vos capes; dites aux femmes du palais de prendre de beaux vêtements; que le divin chanteur avec sa lyre aiguë vous entraîne dans le circuit d'une danse enjouée, en sorte que voisins et passants sur la route, en l'entendant, pensent qu'il s'agit d'un mariage." [XXIII,131-136]
"Cependant l'intendante Eurynomé dans le palais lavait le généreux Ulysse et l'oignait d'huile, le vêtait d'une belle robe et d'un manteau; Athéna répandait la beauté sur sa tête; quand il sortit du bain, on aurait dit un Immortel." [XXIII,153-163]
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46-APRÈS MAINTES HÉSITATIONS, PÉNÉLOPE RECONNAÎT SON ÉPOUX ULYSSE
Pénélope est enfin convaincue que l'homme est bien son époux : "Toute en pleurs, elle vint à lui, jeta ses bras autour du cou d'Ulysse, baisa son visage et lui dit: Ne m'en veux pas, Ulysse. […] Mon coeur est convaincu. Il pleura, tenant sa femme fidèle, joie de son âme." [XXIII,207-232]
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47-EURYNOMÉ VA CONDUIRE LES DEUX ÉPOUX DANS LEUR CHAMBRE
"Ulysse dit alors à sa femme: Femme, nous n'avons pas encore atteint le terme de nos épreuves! Mais viens, allons au lit, ô femme, pour qu'enfin étendus nous goûtions aux douceurs du sommeil. La sage Pénélope alors lui répondit: Ton lit te recevra aussitôt qu'il plaira à ton âme, puisque les dieux t'ont redonné ta solide maison et la terre de ta patrie." [XXIII,247-259] "Cependant la nourrice et Eurynomé préparaient le lit d'étoffe tendre à la lueur des torches. Quand elles eurent non sans soin garni le lit solide, la vieille retourna dormir dans la maison. Eurynomé, la chambrière, précédait ses maîtres qui se rendaient au lit, avec une torche à la main. Les ayant fait entrer, elle se retira. Alors ils retrouvèrent avec joie la loi du lit ancien. [XXIII,289-296]
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48-AU LIT AVEC PÉNÉLOPE, ULYSSE LUI RACONTE SES AVENTURES
"Cependant Télémaque, le bouvier et le porcher interrompaient le bal, congédiaient les femmes et allaient se coucher dans l'ombre de la salle. Lorsqu'ils eurent joui des plaisirs de l'amour, ils s'adonnèrent aux plaisirs de la parole." [XXIII,297-301]
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49-AYANT ACHEVÉ LE RÉSUMÉ DE SES AVENTURES, ULYSSE S'ENDORT
"Il finissait lorsque le doux sommeil le prit, qui délasse le corps et calme les soucis de l'âme." [XXIII, 342-343]
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50-LE MATIN, ATHENA VIENT RÉVEILLER LES DEUX ÉPOUX
"Alors Pallas aux yeux étincelants eut son idée: quand elle crut qu'Ulysse, au lit de son épouse, avait rassasié de sommeil tout son coeur, elle éveilla l'Aurore en son berceau de brume et l'aube, pour apporter aux hommes la lumière, monta de l'Océan. Ulysse quitta alors sa tendre couche et dit à sa compagne: Femme, nous sommes tous les deux rassasiés d'épreuves. […] Mais d'abord il me faut aller à mon verger pour voir mon noble père qui se ronge en mon absence." [XXIII, 344-360]
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51-ULYSSE, EUMÉE, LE BOUVIER ET TÉLÉMAQUE SE RENDENT CHEZ LAËRTE
"Il revêtit ses belles armes, fit lever Télémaque, le bouvier et le porcher, leur ordonna de prendre leurs outils de guerre. Ils obéirent aussitôt, se couvrirent de bronze, ouvrirent la porte, sortirent. Ulysse allait devant. Déjà le jour avait gagné la terre; mais Pallas, pour leur faire passer les murs, les recouvrit de nuit." [XXIII,366-372]
Alors qu'ils sortent de la ville, seul Ulysse peut voir Athéna, alors que ses compagnons s'étonnent du "voile de nuit" qu'elle a répandu pour leur permettre de passer sans être vus.
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52-ULYSSE DONNE SES ARMES À EUMÉE ET L'ENVOIE EN AVANT PENDANT QU'IL VA TROUVER SON PÈRE
"Descendus de ville, ils arrivèrent vite au beau domaine de Laërte. Là était sa maison; des hangars couraient tout autour où s'installaient, mangeaient et dormaient chaque jour les esclaves qui travaillaient selon son gré. Ulysse dit alors aux serviteurs et à son fils: Entrez donc maintenant dans la belle demeure et immolez pour le souper le plus beau des cochons. Moi, je vais éprouver mon père pour voir s'il me reconnaîtra. Puis il remit aux serviteurs ses instruments de guerre. Ils coururent tous trois à la maison, tandis qu'Ulysse se rendait au jardin des fruits pour cette épreuve." [XXIV,205-221]
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53-ULYSSE RETROUVE DANS LE JARDIN SON PÈRE LAËRTE
"Il trouva, dans le jardin soigné, son père seul, rechaussant une plante. Il portait un manteau malpropre, ignoble et rapiécé; il avait mis autour des jambes de vieilles guêtres en peau de bœuf pour ne pas s'écorcher, des gants aux mains contre les ronces et, sur sa tête, une toque de chèvre." [XXIV, 226-231]. Ulysse, d'abord, lui parla longuement (scène de droite). Puis, quand il lui dit enfin qu'il était son fils, Laërte, méfiant, lui demanda des preuves. Alors, convaincu, Laërte "mit les bras autour de son cou de son cher fils et l'Endurant soutint contre son corps le corps défaillant du vieillard." [XXIV,347-348]
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54-CHEZ LAERTE, DOLIOS ET SES FILS SE FÉLICITENT DU RETOUR DU MAÎTRE
"Tous deux gagnèrent la demeure. Il y trouvèrent Télémaque, Eumée et le bouvier qui tranchaient force viandes et mêlaient le vin flamboyant.. Quand ils eurent fini d'apprêter le repas, ils allèrent s'asseoir l'un après l'autre sur les sièges. Ils tendirent les mains vers le souper. Et c'est alors que survint le vieux Dolios (un serviteur qui s'occupe du jardin) avec ses fils; ils rentraient fatigués des champs. Lorsqu'ils virent Ulysse et que leur cœur le reconnut, ils s'arrêtèrent dans la salle, stupéfaits. Puis Dolios alla droit à lui, tendant les bras; il prit la main d'Ulysse qu'il baisa sur le poignet. Puis il se rassit sur le siège poli. Comme lui, ses enfants, entourant le glorieux Ulysse, lui souhaitaient la bienvenue et lui serraient les mains" [XXIV,361-410]
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55-DANS LA DEMEURE D'ULYSSE LES GENS D'ITHAQUE RÉCUPÈRENT LES CORPS DES PRÉTENDANTS
"De toutes parts accoururent les citoyens, grondant et gémissant devant la demeure d'Ulysse. Ils emportaient les corps, chacun les ensevelissait et ceux des autres villes, déposés sur des croiseurs, furent par des pêcheurs ramenés au foyer. Puis tous gagnèrent l'agora dans la tristesse." [XXIX,415-420]
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56-CERTAINS HABITANTS D'ITHAQUE VEULENT CHÂTIER ULYSSE POUR SES CRIMES
Sur l'agora, Eupithée, le père d'Antinoos, demande qu'Ulysse soit puni. Médon s'oppose à lui en rappelant qu'Ulysse a agi avec l'appui des dieux et Halithersès les conjure de ne pas susciter un nouveau conflit. "A ces mots, dans un grand tapage, plus de la moitié quitta la place; les autres restèrent groupés. Car ce discours ne leur agréait pas; il préféraient suivre Eupithée. Bientôt après, ils coururent aux armes. Lorsqu'ils furent couverts de bronze éblouissant, ils s'assemblèrent tous sous les murs de la vaste ville; Eupithée marchait à leur tête." [XXIX,463-469]
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57-AYANT PRIS L'AVIS DE ZEUS, ATHÉNA AIDE LAERTE À TUER EUPITHÉE, PUIS ELLE ARRÊTE LE COMBAT
"Cependant Athéna disait à Zeus, fils de Cronos: Ô Maître souverain, réponds à ma question : vas-tu faire durer cette funeste guerre, cette horrible mêlée ou rétablir entre eux la paix? Celui qui sait rallier les nuages lui répondit: Mon enfant, versons-leur l'oubli des frères et des enfants morts, que l'amitié renaisse entre eux comme autrefois et que la paix et l'abondance viennent les combler. À ces mots, Athéna sentit s'accroître son ardeur; elle fondit du haut des cimes de l'Olympe." [XXIV,472-488]
Après le repas, voyant des gens d'Ithaque qui s'avancent, menaçants, Ulysse, ses trois compagnons, les six fils de Dolios et Dolios lui-même avec le vieux Laërte prennent leurs armes et sortent, prêts à combattre. Athéna intervient et aide Laërte à tuer Eupithée. Puis, alors qu'Ulysse et Télémaque attaquent les premiers rangs, elle élève la voix pour metre fin au combat: "Gens d'Ithaque, cessez ce pénible combat! Au plus vite, sans plus de sang, séparez-vous! […] Et toi, fils de Laërte, enfant de Zeus, industrieux Ulysse contiens-toi, interromps ce combat trop égal de crainte que l'Assourdissant cronide ne t'en veuille!" [XXIV,531-544]
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58-FINALEMENT LES GENS DES DEUX PARTIS SE RÉCONCILIENT
"Pallas Athéna, fille de Zeus porte-égide, institua entre les deux partis un durable traité." (XXIV,546)
© Association orléanaise Guillaume-Budé