SCÈNES DE L'ODYSSÉE DESSINÉES PAR JOHN FLAXMAN
ET GRAVÉES PAR THOMAS PIROLI
John Flaxman (York 1755 - Londres 1826)
Depuis son adolescence, John Flaxman prenait plaisir à dessiner et à modeler tout en étudiant les traductions de la littérature classique. Sa carrière changea de direction à son départ pour Rome en 1787. Il y vécut jusqu'en 1794, très actif dans le milieu néoclassique. C'est de cette période que datent les illustrations pour l'Iliade et l'Odyssée, la Divine Comédie et les tragédies d'Eschyle. Ses dessins linéaires sont la partie de son œuvre qui a soulevé le plus d'intérêt. Il a illustré en 1793 les Chants d'Homère, éliminant dans ses illustrations de l'Iliade et de l'Odyssée les nuances changeantes, les lumières, ne conservant que le simple contour au trait sur papier uni.
De retour à Londres, il a été élu membre de la Royal Academy (10 février 1800), où il sera ensuite nommé professeur de sculpture, recevant d'importantes commandes, notamment dans le domaine de la sculpture funéraire. Cet interprète raffiné du néoclassicisme a été admiré par les plus grands artistes de son époque.
Flaxman, autoportrait
Édition des gravures par Piroli, 1793 | Édition des gravures par Reveil, 1835 |
Tommaso Piroli (Rome, 1752 - Rome, 1824) | Étienne Achille Réveil (Paris, 1800 - Paris, 1876) |
Les traductions sont de Philippe Jaccottet.
ZEUS, PERSUADÉ PAR ATHÉNA, DÉCIDE QU'ULYSSE VA ENFIN POUVOIR RENTRER À ITHAQUE, MALGRÉ LA COLÈRE DE POSÉIDON. HERMÈS EST CHARGÉ D'ALLER TROUVER CALYPSO POUR LUI FAIRE CONNAÎTRE LA VOLONTÉ DE ZEUS.
Gravure par Réveil
Athéna dont l'oeil étincelle répondit. "Ô Maître souverain, notre Père, Fils de Cronos, s'il est vrai qu'en ce jour il plaise aux Bienheureux que le sagace Ulysse rentre enfin dans sa demeure, dépêchons donc Hermès, le Messager éblouissant, à l'île d'Ogygie, afin qu'il transmette au plus vite à la nymphe bouclée notre irrévocable décret, le retour du patient ulysse en sa patrie. Pour moi je gagnerai Ithaque afin de ranimer le zèle de son fils et pour lui donner le courage de convoquer à l'agora les Grecs aux longs cheveux et d'y désavouer les prétendants qui, tous les jours, lui saignent ses moutons et ses fauves paisibles bœufs. Je l'enverrai à Sparte et à Pylos, ville des sables, s'enquérir du retour de son père, s'il est possible, afin qu'il en acquière bon renom parmi les hommes." [I,81-95]
ATHÉNA, ELLE, SE REND À ITHAQUE POUR CONSEILLER À TÉLÉMAQUE D'ALLER CHERCHER DES NOUVELLES DE SON PÈRE À PYLOS ET À SPARTE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Cela dit, à ses pieds elle mit ces belles sandales divines, toutes d'or, qui la portent en lieux humides et sur la terre sans limites avec la vitesse du vent. Elle emporta sa forte lance à la pointe de bronze, la grande lourde lance avec quoi la Fille du Fort, déchaînée, fait s'abattre les héros, rang après rang. Elle fondit du haut des cimes de l'Olympe et en Ithaque s'arrêta devant l'entrée d'Ulysse, sur le seuil de la cour; sa lance de bronze à la main, elle avait pris l'aspect de Mentès, prince de Taphos. [I,96-105]
PHEMIOS, DEVANT LES PRÉTENDANTS DE PÉNÉLOPE, CHANTE LE RETOUR DES GRECS QUI ONT COMBATTU À TROIE
Gravure par Réveil
Puis les fiers prétendants tendirent les mains vers les plats qu'on avait servis. Lorsqu'on eut apaisé la soif et l'appétit, ils ne furent plus préoccupés que de danse et de chant: c'est l'ornement de tout festin. Un héraut remit la belle cithare entre les mains de Phémios, qui chantait pour les prétendants par contrainte. Et il préluda à quelque beau chant sur les cordes. […] En silence, ils l'écoutaient. Il chantait le retour des Grec, le retour d'Ilion que Pallas avait endeuillé. [I,149-155 + 326-327]
LES PRÉTENDANTS, INFORMÉS PAR UNE SERVANTE, DÉCOUVRENT LA RUSE QUE PÉNÉLOPE EMPLOIE POUR NE PAS RÉPONDRE À LEURS SOLLICITATIONS
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
C'est ainsi que ses jours passaient à tisser l'ample voile et ses nuits à défaire cet ouvrage sous les torches. Ainsi, trois ans durant, elle dupa les Achéens. Mais lorsque vint la quatrième année, et le printemps, une femme qui savait tout nous renseigna; et nous la prîmes défaisant le brillant voile. [II,104-109]
ATHÉNA SOUS LES TRAITS DE MENTOR ET TÉLÉMAQUE ARRIVENT À PYLOS OÙ RÈGNE LE VIEUX NESTOR.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Ayant ainsi parlé, Pallas Athéna l'emmena rapidement et il marchait sur ses traces divines. Ils gagnèrent la réunion des Pyliens. [III,29-31]
NESTOR, QUI A RECONNU ATHÉNA VENUE À PYLOS, FAIT À CETTE DÉESSE LE SACRIFICE D'UNE VACHE DONT LES CORNES ONT ÉTÉ ORNÉES DE FEUILLES D'OR
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Nestor, le Conducteur de char, fournit l'or; l'artisan le façonna, puis en couvrit les cornes de la vache pour mieux plaire à la déesse. Échéphron, Stratios menaient la bête par les cornes. Arétos sortit du trésor; il portait l'eau lustrale dans un bassin fleuri et de son autre main la corbeille des orges; et Trasymède était debout à côté de la bête, la hache en main, prêt à l'abattre. Persée tenait le vase à sang. Le Conducteur de char répandit l'eau lustrale et les orges; puis, une fois brûlés les poils pris sur la tête, il pria la déesse. [III,436-446]
ATHÉNA SOUS LES TRAITS D'IPHTHIMÉ, LA SOEUR DE PÉNÉLOPE, ANNONCE À CETTE REINE LE RETOUR DE SON FILS TÉLÉMAQUE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Athéna dont l'oeil étincelle eut alors une idée; elle fit un fantôme tout semblable à une femme, Iphthimé, elle aussi fille du généreux Icare et femme d'Eumélos qui demeurait à Phères, et l'envoya dans le palais d'Ulysse pour mettre fin aux pleurs, aux larmes, aux sanglots de l'éplorée et pitoyable Pénélope. [IV,795-801]
HERMÈS, ENVOYÉ PAR ZEUS, ORDONNE À CALYPSO DE RENVOYER ULYSSE, QU'ELLE RETIENT DEPUIS SEPT ANNÉES DANS SON ÎLE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
La merveilleuse Calypso dit à Hermès, en l'ayant fait asseoir sur un fauteuil étincelant: "Quelle raison t'amène, Hermès à la baguette d'or, ô cher, ô vénéré? À l'ordinaire, on te voit peu ici. Exprime donc ton voeu: mon coeur m'ordonne d'y souscrire, si je le puis, si c'est un vœu que l'on puisse exaucer." Sur ces mots, la déesse avança une table avec de l'ambroisie et mêla le pourpre nectar. [V,84-90]
POSÉIDON A SUSCITÉ UNE TEMPÊTE QUI A BRISÉ LE BATEAU D'ULYSSE. MAIS LEUCOTHOÉ LUI DONNE UN VOILE QUI VA LUI PERMETTRE, ACCROCHÉ À UNE POUTRE, DE GAGNER LE PAYS DES PHÉACIENS.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
"Pauvre Ulysse, pourquoi l'Ébranleur de la terre te hait-il tellement, t'accable-t-il de tant de maux? Quel qu'en soit son désir, il n'aura pas ta vie. Voici comment agi, car tu n'as pas l'air emprunté. Quitte ces vêtements et abandonne cette barque aux bourrasques, puis tâche en nageant d'aborder au pays phéacien,où le destin t'offre un refuge. Prends ce voile divin et étends-le sur ta poitrine: tu n'auras plus à craindre la souffrance ni la mort. Puis, quand tes bras t'auront fait toucher au rivage, détache-le en hâte, jette-le dans la mer vineuse loin du rivage, et cependant détourne-toi!" [V,339-350]
NAUSICAA ET SES FEMMES, APRÈS AVOIR LAVÉ AU FLEUVE LE LINGE QU'ELLES AVAIENT APPORTÉ, JOUENT TOUTES ENSEMBLE À LA BALLE EN PRÉSENCE D'ATHÉNA
Gravure par Réveil
Enfin, quand les suivantes et leur maîtresse eurent mangé, en dénouant leur voile, elle jouèrent à la balle, et la princesse aux bras très blancs menait la danse. [VI,99-101]
ULYSSE SUIT LE CHARIOT QUI, GUIDÉ PAR NAUSICAA, SE DIRIGE VERS LE PALAIS D'ALCINOOS.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Là dessus, elle fit claquer son fouet brillant: les mules eurent tôt fait de quitter le ravin du fleuve. Tantôt elles trottaient, tantôt elles marchaient au pas. Nausicaa les retenait, maniant le fouet avec adresse, afin qu'Ulysse et les suivantes pussent suivre. [VI,316-320]
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
L'ingénieux Ulysse alors lui répondit: "J'aurais du mal, ô reine, à raconter tous mes ennuis dans les détails, car les Divins m'en ont été prodigues. Je répondrai pourtant aux questions que tu m'as posées. Il est, loin dans la mer, une île du nom d'Ogygie: c'est là que loge Calypso, fille d'Atlas." [VII,240-245]
ASSIS À CÔTÉ DU ROI ALCINOOS, ULYSSE S'ATTENDRIT AU RÉCIT DU SIÈGE DE TROIE QUE CHANTE L'AÈDE DÉMODOCOS.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Voilà ce que chantait l'illustre aède; Ulysse faiblit, des pleurs coulaient de ses paupières sur ses joues. [VIII,521-522]
ULYSSE VERSE UNE TROISIÈME JATTE DE VIN POUR ENIVRER LE CYCLOPE POLYPHÈME AVANT DE LUI RÉVÉLER SON NOM.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Ainsi dit-il, et je lui reversai du vin de feu; trois fois je l'en servis, et trois fois l'imprudent le but. Puis, quand le vin lui eut embrumé les esprits, je lui soufflai ces mots aussi doux que du miel : "Cyclope, tu t'enquiers de mon illustre nom. Eh bien, je répondrai: mais tu n'oublieras pas le don promis! Je m'appelle Personne, et Personne est le nom que mes parents et tous mes autres compagnons me donnent." [IX,360-367]
SOUS LE REGARD DE SON ÉPOUSE, ANTIPHATAS, ROI DES LESTRYGONS, MASSACRE UN GRAND NOMBRE DES COMPAGNONS D'ULYSSE.
Gravure par Réveil
Vite, elle rappela de l'agora Antiphatas, son époux, qui leur préparait un triste sort: sans attendre, il en broya un pour son repas. [X,114-116]
ULYSSE, S'APITOYANT SUR LE SORT DE SES COMPAGNONS TRANSFORMÉS EN POURCEAUX, SUPPLIE CIRCÉ DE LES RENDRE À LEUR PREMIÈRE FORME.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
À ces mots, je lui dis en guise de réponse: "Ô Circé, quel est l'homme ayant quelque justice qui oserait toucher à ce pain ou au vin avant d'avoir revu, sauvé ses compagnons? Si c'est loyalement que tu m'invites à manger, délivre-les d'abord, que je revoie mes compagnons!" [X,382-387]
ULYSSE, DESCENDU AUX ENFERS POUR Y CONSULTER L'OMBRE DE TIRÉSIAS, VOIT AFFLUER VERS LUI LES OMBRES DES MORTS, DONT AGAMEMNON, ACHILLE ET AJAX.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Et du fond de l'Érèbe les âmes des défunts trépassés affluèrent; jeunes femmes, jeunes gens, vieillards usés par la vie, jeunes filles portant au cœur leur premier deuil, guerriers nombreux, blessés par les lances de bronze et victimes d'Arès, qui portaient leurs armes sanglantes. En foule autour du trou ils accouraient de tous côtés avec d'étranges cris et la peur verte me gagnait. [XI,36-43]
AU MOMENT OÙ L'AURORE, ACCOMPAGNÉE PAR LES HEURES, CHASSE LA NUIT, CIRCÉ VA SE RENDRE SUR LE BORD DE LA MER POUR Y RECEVOIR ULYSSE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Lorsque parut la fille du matin, l'aube aux doigts de rose […], Circé apprit notre retour de chez Hadès; elle accourut bientôt, toute parée. [XII,16-18]
LES SIRÈNES CHERCHENT PAR LEURS CHANTS À ATTIRER ULYSSE PRÈS D'ELLES.
Gravure par Réveil
Eles disaient, lançant leur belle voix, et dans mon coeur je brûlais d'écouter, priai mes gens d'un signe des sourcils d'ôter mes liens : ils se courbèrent sur leurs rames. Aussitôt Euryloque et Périmède se levèrent, multipliant mes liens et leur donnant un nouveau tour. [XII,192-196]
SCYLLA, DEVENUE UN MONSTRE, DÉVORE SIX DES COMPAGNONS D'ULYSSE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Nous regardions du côté de Charybde, craignant la mort; et cependant Scylla ravissait au profond navire six compagnons, les meilleurs bras et les plus forts. Ramenant mes regards au prompt navire et à mes gens, je ne vis que leurs pieds et leurs mains au-dessus enlevés dans les airs; ils m'appelaient encore, criant mon nom pour la dernière fois avec tristesse. [XII,244-250]
DANS L'ÎLE DU SOLEIL, LES COMPAGNONS D'ULYSSE AYANT TUÉ LES PLUS BELLES VACHES, LAMPÉTIE VA EN INFORMER HÉLIOS, SON PÈRE, ALORS QU'IL GUIDE SON CHAR À QUATRE CHEVAUX.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Rapide, Lampétie aux beaux voiles fut annoncer le meurtre de ses vaches au Soleil, dieu d'En Haut. [XII,374-375]
ULYSSE ENDORMI EST DÉPOSÉ PAR LES MARINS PHÉACIENS SUR LE RIVAGE D'ITHAQUE, PRÈS DES CADEAUX QU'IL AVAIT REÇUS.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Débarquant du vaisseau bien charpenté, les Phéaciens emportèrent d'abord du profond vaisseau le héros enroulé dans son drap moiré et son linon, le déposèrent sur le sable, accablé de sommeil, puis emportèrent les cadeaux que les rois phéaciens lui avaient faits à son départ, poussés par Athéna. [XIII,116-121]
ULYSSE, SOUS LES TRAITS D'UN VIEILLARD, S'ENTRETIENT AVEC EUMÉE, GARDIEN DE SES TROUPEAUX.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Sur ces mots, le porcher le conduisit à sa cabane, le fit entrer, asseoir, ayant entassé des branchages et mis dessus la grande et épaisse toison d'une chèvre sauvage: c'était son lit. Ulysse fut heureux d'être reçu ainsi. [XIV,48-52]
EUMÉE RACONTE À ULYSSE QUE, DANS L'ÎLE DE SYRA OÙ IL EST NÉ, QUAND LA DERNIÈRE HEURE DE LA VIE EST ARRIVÉE, APOLLON ET ARTÉMIS EN TERMINENT LE COURS AVEC LEURS FLÈCHES.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Il est une île nommée Syra, tu la connais peut-être, au-dessus d'Ortygie, où tourne le Soleil, peu peuplée, c'est pourtant une terre assez bonne pour les boeufs, les moutons, le vin et le froment. Le peuple ignore la famine, aucune autre odieuse maladie ne s'y attaque aux malheureux mortels; quand les générations dans les villes vieillissent, Apollon, dieu à l'arc d'argent, et Artémis viennent de leurs plus douces flèches les frapper. [XV,403-411]
ATHÉNA TOUCHE ULYSSE AVEC UNE BAGUETTE QUI LUI REND SON ANCIENNE APPARENCE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Sur ces mots, Athéna le toucha de sa verge d'or. Elle lui mit d'abord une écharpe lavée de frais et une cape autour du cou; puis le grandit, le rajeunit. Il reprit son teint brun, ses joues se regonflèrent, une barbe bleu-noir encadra son menton. Cela fait, elle s'en alla. [XVI,172-177]
ULYSSE, ARRIVÉ À SON PALAIS, A ÉTÉ RECONNU PAR SON CHIEN ARGOS, QUI, D'ÉMOTION, MOURUT PRESQUE AUSSITÔT.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
C'est là qu'Argos était couché, couvert de tiques. Or, sitôt qu'il flaira l'approche de son maître, il agita la queue et replia ses deux oreilles. Mais il ne put s'en approcher. Ulysse, à cette vue, se détourna, essuyant une larme. […] Mais la mort noire s'était emparée d'Argos aussitôt qu'il avait revu son maître, après vingt ans. [XVII,300-303 + 326-327]
APRÈS AVOIR PROVOQUÉ ULYSSE, LE MENDIANT IROS A RECULÉ, EFFRAYÉ; ALORS ON LE FORCE À SE BATTRE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Ils disaient, et le coeur d'Iros se sentit mal. On le troussa pourtant de force et l'amena tout apeuré: la peau lui tremblait sur le corps. [XVIII,75-77]
ALORS QUE PÉNÉLOPE SOMNOLE, EURYCLÉE, SA VIEILLE NOURRICE, RECONNAÎT ULYSSE À LA CICATRICE D'UNE ANCIENNE PLAIE QU'IL AVAIT À LA JAMBE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Cette blessure, en tâtant du plat de la main, la vieille la reconnut et aussitôt en laissa choir le pied. La jambe heurta le chaudron, le bronze retentit, le chaudron bascula et l'eau ruissela sur le sol. La joie et la douleur saisirent son esprit, ses yeux se remplirent de larmes, sa voix chaude se brisa. En prenant le menton d'Ulysse, elle lui dit: "Mais oui! tu es Ulysse, mon enfant!… Je n'ai pas su te reconnaître avant d'avoir touché tout mon seigneur!" [XIX,467-475]
PÉNÉLOPE, DÉSESPÉRÉE, SOUHAITE CONNAÎTRE SORT DES TROIS FILLES DE PANDARÉE QUI FURENT EMPORTÉES AUX ENFERS PAR LES HARPIES*.
* Pandaréos avait trois filles, Cléothéra, Méropé et Aédon, auxquelles les déesses avaient donné beauté et sagesse. Mais, alors qu'Aphrodite était montée dans l'Olympe pour demander à Zeus de leur trouver des maris convenables, les Harpyes les enlevèrent par surprise et les donnèrent comme esclaves aux Érinyes, dans les Enfers.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Lorsqu'Aphrodite se rendit au grand Olympe demander pour ces vierges un heureux mariage à Zeus, dieu de l'Éclair – et il sait toutes choses, la chance comme la malchance des mortels –, les Harpyes vinrent enlever ces jeunes vierges et les donnèrent pour suivantes aux Érinyes odieuses… Ainsi puissent m'anéantir les maîtres de l'Olympe ou Artémis aux belles boucles me frapper, afin que je revoie Ulysse, descendant sous l'odieuse terre, et ne sois pas réduite à rendre heureux moindre que lui! [XX,73-82]
PÉNÉLOPE, PAR LE CONSEIL D'ATHÉNA, PORTE L'ARC D'ULYSSE À SES PRÉTENDANTS QUI FESTOIENT ET PROMET D'ÉPOUSER CELUI QUI RÉUSSIRAIT L'ÉPREUVE DES DOUZE HACHES.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Quand elle fut rassasiée de tant de pleurs, elle fut dans la salle vers les nobles prétendants, tenant entre ses mains cet arc réflexe et le carquois où les flèches plaintives en grand nombre étaient logées. [XXI,57-60]
ULYSSE, TENANT SON ARC REDOUTABLE, COMMENCE À MASSACRER LES PRÉTENDANTS DE PÉNÉLOPE.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Ayant ainsi parlé, il tira son épée aiguë aux deux tranchants de bronze, et bondit sur Ulysse avec un effroyable cri. Ulysse, en même temps, lui décocha un rait, le toucha sous le sein, le flèche vive lui perça le foie. Sa main alors laissa tomber l'épée; frappant la table de la tête, il s'abattit, courbé en deux, faisant rouler les plats et une double coupe; il heurta la terre du front, dans la détresse, et des deux pieds ensemble culbuta un fauteuil; sur ses yeux tombèrent les ténèbres. [XXII,79-88]
PÉNÉLOPE RECONNAÎT ENFIN ULYSSE, QU'ATHÉNA A RAJEUNI DE VINGT ANS.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Elle dit, en Ulysse accroissant le désir des pleurs; il pleura, tenant sa femme fidèle, joie de son âme. [XXIII,231-232]
HERMÈS CONDUIT VERS LES ENFERS LES ÂMES DES PRÉTENDANTS.
Gravure par Piroli - Source gallica.bnf.fr / BnF
Hermès le Cyllénien appelait les âmes des prétendants à lui; il tenait sa baguette en main, belle baguette d'or dont il ferme les yeux des hommes ou les arrache ensuite au sommeil, s'il lui plaît. Il les menait ainsi, et les âmes, en piaulant, partaient ensemble, précédées par Hermès Tutélaire sur les routes moisies. [XXIV,1-5 + 9-10]