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OVIDE, LES MÉTAMORPHOSES

Analyse du texte dans l'édition de Georges Lafaye, éd. Les Belles Lettres


Invocation (I,1,4)

Un dieu tire le monde du chaos; il sépare les éléments, donne au ciel et à la terre leur forme définitive et crée les êtres vivants (I,5-88). Les quatre âges du monde : âges d'or, d'argent, d'airain et de fer. Les Géants, qui avaient tenté d'escalader le ciel, sont vaincus par Jupiter (I,89-162). Lycaon, roi d'Arcadie, se souille de tous les crimes ; il se prépare à assassiner Jupiter, son hôte, et à lui faire manger de la chair humaine ; Jupiter le change en loup. Il convoque l'assemblée des dieux et lui annonce son intention de renouveler l'humanité (I,163-262). Le déluge ; Deucalion, épargné seul avec sa femme Pyrrha, crée un nouveau genre humain en jetant des pierres derrière son dos (I,253-415). Un monstre, né de la terre avec les autres animaux, le serpent Python, est tué par Apollon. Origine des jeux Pythiques (I,416-451).

L'Amour, qu'Apollon avait défié, lui inspire une passion violente pour Daphné ; échappant à sa poursuite, elle est changée en laurier (I,452-567).

Jupiter s'est épris de la nymphe lo; pour la soustraire à la jalousie de Junon il l'a métamorphosée en génisse ; Junon la fait garder par Argus aux cent yeux ; Mercure, que Jupiter a envoyé pour la délivrer, endort la surveillance du monstre en lui racontant la métamorphose de Syrinx, devenue le roseau dont il a fait la flûte. Mort d'Argus ; ses yeux ornent le plumage du paon ; lo reprend sa forme première (I,568-746).

Phaéthon, parce qu'il a entendu contester que le Soleil soit son père, décide d'aller lui rendre visite, afin de s'en assurer (I,747- 779). Phaéthon monte au palais du Soleil (II,1-18) ; il lui demande, comme gage de sa tendresse, la faveur de conduire son char à travers les cieux ; le Soleil, après lui avoir montré les dangers qu'il va courir, y consent à regret et lui donne ses conseils (II,19-152). Les chevaux de Phaéthon s'emportent; il s'égare hors de la voie et met le feu à l'univers (II,153-271). Sur la plainte de la Terre embrasée, Jupiter le foudroie ; son corps, précipité sur les bords de l'Éridan, y est enseveli par ses sœurs, les Héliades, qui sont ensuite changées en peupliers (II,272-366). Le roi des Ligures, Cycnus, inconsolable de la mort de Phaéthon, son parent, est changé en cygne (II,367-380). Le Soleil, sur l'ordre de Jupiter, reprend sa course habituelle (II,381-400).

La nymphe arcadienne Callisto, compagne de Diane, ayant été séduite par Jupiter, est changée en ourse par Junon, puis transportée au ciel sous la forme d'une constellation (II,401-530). Le corbeau, puni pour son indiscrétion, de blanc devient noir. Métamorphoses de Cornix en corneille, de Nyctimène en chouette ; Apollon tue Coronis, qui lui était infidèle (II,531-633). Il confie son fils Esculape à Chiron ; Ocyrhoé, fille du centaure, douée du don prophétique, est châtiée de sa clairvoyance par les dieux ; elle devient une cavale (II,634-675).

Mercure dérobe les bœufs gardés par Apollon ; le paysan Battus, qui l'a dénoncé, est transformé en rocher (II,676- 707).

Mercure s'éprend de l'Athénienne Hersé ; la sœur d'Hersé, Aglaure, excitée par l'Envie, à l'instigation de Minerve, veut repousser le dieu, qui, pour avoir raison de sa résistance, fait d'elle une statue (II,708-832).

Europe inspire une violente passion à Jupiter; caché sous la forme d'un taureau, il l'enlève de la Phénicie, sa patrie, à travers les flots de la mer (II,833-875).

Cadmus, prince phénicien, envoyé à la recherche d'Europe, sa sœur, est conduit par un oracle en Béotie ; il y tue un dragon, fils de Mars, et il sème dans la terre les dents du monstre, d'où naissent des guerriers qui s'égorgent mutuellement ; avec ceux qui restent Cadmus fonde Thèbes (III,1-130).

Son petit-fils Actéon, ayant aperçu Diane au bain, est changé par elle en cerf et déchiré par ses chiens (III,131-250).

Amours de Jupiter et de Sémélé, fille de Cadmus ; sur le conseil de Junon, qui veut se venger de sa rivale, celle-ci demande à Jupiter de se montrer à elle dans toute sa gloire ; elle périt foudroyée (III,251-315).

Le devin thébain Tirésias, qui avait changé deux fois de sexe, est frappé de cécité pour avoir donné tort à Junon dans un débat qu'elle avait avec son époux (III,316-338).

La nymphe Écho est réduite à l'état de son ; le fils du Céphise, Narcisse, qu'elle aimait vainement, ayant vu sa propre image dans une fontaine, devient amoureux de lui-même et dépérit, consumé par cette passion insensée ; changé en fleur, il est pleuré par Écho (III,339-510).

Penthée, petit-fils de Cadrans, comme Actéon, refuse d'adorer Bacchus, dont ses sujets célèbrent, aux portes de Thèbes, le culte nouveau ; un des ministres du dieu, Acétès, cherche à le convaincre, en lui racontant comment des pirates tyrrhéniens, qui avaient aussi méconnu la divinité de Bacchus et l'avaient fait captif, ont été métamorphosés par lui en dauphins pendant une traversée ; Penthée, s'étant obstiné dans son aveuglement, est mis en pièces par sa mère et par les autres bacchantes, à qui Bacchus a inspiré un transport de délire furieux (III,511-733).

Les filles de Minyas persistent encore à repousser le culte de Bacchus (IV,1-415). Pendant une de ses fêtes, elles refusent d'interrompre leurs occupations domestiques et, tout en travaillant la laine, elles se racontent à tour de rôle des histoires romanesques (IV,1- 35).
– 1° Récit d'[Arsippé] ; métamorphoses diverses (IV,36-54); puis aventures de Pyrame et de Thisbé, dans la campagne de Babylone (IV,55-166).
– 2° Récit de Leuconoé: pour avoir révélé les amours adultères de Vénus avec Mars (IV,167-189), le Soleil est puni par cette déesse, qui allume en lui une folle passion pour Leucothoé, fille du roi des Perses ; elle est changée en arbre à encens (IV,190-255) et Clytie, sa rivale, en héliotrope (IV,256-270).
– 3° Récit d'Alcithoé: après plusieurs légendes mentionnées sous forme de prétérition (IV,271-284), elle retrace celle de Salmacis, nymphe d'un lac de Carie, qui, s'étant éprise d'Hermaphrodite, l'entraîne sous ses eaux, et ne forme plus avec lui qu'un seul corps au double sexe (IV,285-388).
Après ces trois récits, les filles de Minyas sont changées en chauves-souris par Bacchus, irrité de leur aveuglement (IV,389-415).

Junon, poursuivant le cours de ses vengeances contre la famille de Cadmus, inspire une folie furieuse à Athamas, mari d'lno, sa quatrième fille ; celle-ci, égarée par la douleur, se précipite dans la mer avec son fils Mélicerte; ils deviennent des dieux marins ; les compagnes d'lno, des rochers et des oiseaux (IV,416-562). Enfin Cadmus lui-même et sa femme Harmonie, accablés par le chagrin, sont transformés en serpents.

Légende de Persée (IV,604-801). Vainqueur de la Gorgone, il s'envole à travers les airs et prend pied en Afrique, dans le royaume du géant Atlas ; celui-ci lui ayant refusé l'hospitalité, il le change en montagne (IV,604-662). De là il gagne l'Éthiopie, où il délivre Andromède, attachée à un rocher par ordre de Jupiter Ammon pour expier l'orgueil de sa mère; il tue le monstre marin qui s'apprêtait à la dévorer (IV,663-752). Après sa victoire, il épouse Andromède ; au banquet de noces, il raconte lui-même comment il avait auparavant tué la Gorgone (IV,753-801). Phinée, fiancé d'Andromède, furieux de se la voir enlever, soulève contre son nouvel époux une émeute sanglante. Combat dans le palais du roi. Persée pétrifie ses ennemis en leur présentant la tête de Méduse (V,1-235). Par le même moyen il se venge de Prétus à Argos et de Polytecte à Sériphe (V,236-249).

Minerve, étant allée voir sur l'Hélicon la nouvelle source d'Hippocrène, y est reçue par les Muses; l'une d'elles lui raconte l'outrage qu'elles ont subi de la part de Pyrène et sa punition (V,250-293), puis la lutte qu'elles ont engagée contre les Piérides qui leur disputaient le prix du chant (V,294-314).
– 1° Chant d'une Piéride: la guerre des Géants contre les dieux (V,315-331).
– 2° Chant de Calliope: hymne en l'honneur de Cérès; enlèvement de Proserpine par Pluton, en Sicile (V,332-408) ; la nymphe Cyané, qui tentait de s'y opposer, est changée en source (V,409-437). Courses errantes de Cérès à la recherche de sa fille ; elle change en lézard un enfant qui se moquait d'elle (V,438-461). Ayant appris ce qu'est devenue Proserpine et le nom du ravisseur, Cérès va se plaindre à Jupiter, qui décide de la lui rendre six mois chaque année. Métamorphoses d'Ascalaphus en hibou et des Sirènes en oiseaux (V,462-571). La nymphe Aréthuse, qui avait renseigné Cérès, lui raconte comment, aimée d'Alphée, fleuve de l'Élide, et voulant échapper à sa poursuite, elle fut jadis changée en une source qui, par dessous la mer, est venue jaillir en Sicile (V,572-641). Cérès apprend à l'Athénien Triptolème à ensemencer la terre ; il va porter ses secrets en Scythie ; le roi Lynous, qui se préparait à l'assassiner pour le voler, est changé en lynx (V,642-661).
Les Piérides vaincues sont changées en pies (V,662-679).

La Lydienne Arachné, prétendant être supérieure à Minerve dans l'art du tissage, engage avec elle une lutte. Minerve représente sur sa tapisserie les métamorphoses imposées par Junon aux humains qui ont prétendu rivaliser avec elle (Rhodope et son frère Hémus transformés en montagnes, Gérana transformée en grue, Antigone soeur de Priam, transformée en cigogne, les filles de Cinyras en escalier de marbre). Arachné, elle, représente les formes diverses prises par Jupiter pour engrosser des femmes (en taureau pour Europe, en aigle pour Astérie, en cygne pour Léda, en homme pour Alcmène, en pluie d'or pour Danaé, en flammes pour Égine, en berger pour Mnémosyne, en serpent pour Perséphone). Elle représente aussi les métamorphoses de Neptune pour assaillir les femmes (en taureau pour Canacé, en fleuve pour Iphimédie, en bélier pour Bisaltès, en cheval pour Cérès, en oiseau pour Méduse, en dauphin pour Mélantha). Minerve dépitée change sa rivale en araignée (VI,1-145).

A Thèbes, Niobé refuse de reconnaître la divinité de Latone. Pour venger l'insulte faite à leur mère, Apollon et Diane percent de leurs flèches les sept fils et les sept filles de Niobé ; elle est elle-même changée en rocher (VI,146-312).

Histoire des paysans Lyciens, qui avaient aussi outragé Latone, lorsque, persécutée par Junon, elle errait sur toute la terre; elle les avait changés en grenouilles (VI,313-381 ).

Le satyre phrygien Marsyas, vaincu et supplicié par Apollon, était devenu une rivière (VI,382-400).

L'épaule d'ivoire de Pélops (VI,401-411).

Térée, roi de Thrace, étant allé au secours d'Athènes menacée d'une invasion, y épouse Procné, fille du roi Pandion, et l'emmène dans son pays. Quelques années après, il revient chercher Philomèle, sœur de sa femme. Sous l'empire d'une passion criminelle il abuse de la jeune fille, qu'il a séquestrée dans une solitude lointaine, et, pour la réduire au silence, il lui coupe la langue. Délivrée par Procné, elle se venge avec elle de Térée en lui faisant manger les membres de son fils ltys. Procné est changée en hirondelle, Philomèle en rossignol, Térée en huppe (VI,412-674).

Borée, vent de la Thrace, épouse l'Athénienne Orithye ; il en a deux fils, Calaïs et Zétés, qui vont rejoindre les Argonautes (VI,675-721).

Expédition des Argonautes. Histoire de Médée (VII,1-452). Follement éprise de Jason, leur chef, elle trahit pour lui son père, le roi Éétès, et la Colchide, sa patrie, en lui donnant par ses enchantements le moyen de conquérir la Toison d'or ; il dompte des taureaux d'airain qui soufflaient du feu par leurs naseaux, les force à labourer un champ où il sème les dents du dragon de Mars et vient à bout des guerriers nés de ces dents. Maître de la Toison, il repart pour la Thessalie, emmenant Médée avec lui (VII,1-158). Là elle rajeunit Éson, père de son amant, grâce là un philtre magique qu'elle a composé elle-même et qu'elle a versé dans les veines du vieillard (VII,159-296). Elle feint de vouloir rajeunir aussi Pélias, frère d'Éson, qu'il avait détrôné ; sous ce prétexte, elle le fait égorger par ses filles et le plonge dans une chaudière d'eau bouillante (VII,297-349). Elle s'enfuit ensuite à travers les airs en passant au-dessus de plusieurs villes où ont eu lieu des métamorphoses mentionnées incidemment, notamment celle de Cygnus ; à Corinthe, elle égorge, pour se venger de Jason infidèle, les enfants qu'elle a eus de lui (VII,350-403). Accueillie à Athènes par le roi Égée et, devenue son épouse, elle cherche à empoisonner son fils Thésée, qui n'échappe que par hasard à la mort. Fuite de Médée. Réjouissances en l'honneur de Thésée (VII,404-452).

Minos, roi de Crète, prépare une expédition contre Athènes ; il va proposer une alliance à Éaque, roi d'Égine, qui refuse. Céphale, envoyé d'Athènes en ambassade, est accueilli avec faveur par Éaque ; celui-ci lui raconte que, quelques années auparavant, un fléau terrible, envoyé par Junon, a dépeuplé son royaume. La peste d'Égine. L'île a été repeuplée par des fourmis, que Jupiter a transformées en hommes, les Myrmidons (VII,453-660). A son tour, Céphale raconte ses amours tragiques avec sa femme Procris. Ayant dédaigné les avances de I'Aurore, il en est puni par une aveugle jalousie, qui lui fait suspecter la fidélité de Procris. Brouille et réconciliation des deux époux. Chasses de Céphale : le renard de Thèbes changé en pierre. Procris, jalouse à son tour, vient épier Céphale dans la forêt où il chassait ; il la tue par mégarde, sans la voir, la prenant pour une bête sauvage (VII,661-865).

Minos ayant été mettre le siège devant Mégare, alliée d'Athènes, Scylla, fille du roi Nisus, qui s'est éprise du héros Crétois, lui livre sa patrie en arrachant du front de son père un cheveu de pourpre auquel était attaché le sort de la ville ; Minos la repousse avec horreur ; elle est changée, ainsi que son père, en oiseau de mer (VIII,1-151).

Retour de Minos en Crète; résumé de l'histoire du Minotaure; la couronne d'Ariane transformée en constellation (VIII,152-182). Dédale, architecte du Labyrinthe, que Minos retenait captif, s'envole avec son fils Icare au moyen d'ailes qu'il a fabriquées; chute d'Icare (VIII,183-235). Aventure de l'artisan Perdix, émule de Dédale, métamorphosé en perdrix (VIII,236-259).

Le territoire de Calydon, en Etolie, est dévasté par un énorme sanglier que Diane, irritée contre ses habitants, a envoyé pour les punir. Chasse du sanglier de Calydon ; il est tué par Méléagre, fils du roi (VIII,260-419). Atalante reçoit en hommage de Méléagre, qui l'aime, la dépouille du monstre ; Méléagre blesse d'un coup mortel les deux frères de sa mère, qui s'y opposaient. Sa mère indignée jette au feu un tison dont dépendait l'existence du jeune homme et il succombe aussitôt ; ses sœurs désolées sont changées en pintades (VIII,420-546).

Thésée, revenant de Calydon à Athènes, est arrêté sur la route par un débordement du fleuve Achéloüs ; celui-ci lui donne l'hospitalité dans sa grotte et lui raconte comment les nymphes Échinades et Périmèle sont devenues des îles sur la côte de l'Étolie (VIII,647-610).
– A ce propos, un des compagnons de Thésée, pour prouver que les métamorphoses sont possibles, retrace l'histoire de deux pauvres vieillards de Phrygie, Philémon et Baucis, qui avaient donné l'hospitalité à Jupiter et à Mercure déguisés ; ils ont été changés, l'un en chêne, l'autre en tilleul (VIII,611-724).
– Nouveau récit d'Achéloüs. Érysichthon, roi d'une ville thessalienne, s'étant attiré la haine de Cérès pour avoir abattu un de ses arbres sacrés, est en proie à une faim que rien ne peut apaiser ; quand il a mangé tout son bien, il vend sa fille comme esclave à plusieurs reprises, pour se procurer de nouvelles ressources ; mais elle échappe chaque fois à l'esclavage, grâce à la faculté qu'elle possède de revêtir tour à tour des formes diverses. A la fin Érysichthon se dévore lui-même (VIII,725-878).
– Achéloüs cite encore son propre exemple (VIII,879-884). Il explique pourquoi on ne voit plus qu'une seule corne au-dessus de son front. Ayant voulu épouser Déjanire, recherchée aussi par Hercule, Il a défié son rival à la lutte; bien qu'il ait pris successivement la forme d'un serpent et d'un taureau, Il a été vaincu et mutilé (IX,1-98).

Hercule tue le centaure Nessus, qui avait cherché à lui enlever Déjanire par une perfidie ; en mourant, Nessus donne à Déjanire sa tunique empoisonnée par le venin de l'hydre de Lerne, comme un sortilège propre à réveiller l'amour (IX,99-134 ). Déjanire, qu'Hercule délaissait, envoie à son époux la tunique de Nessus. L'ayant revêtue, le héros est déchiré par d'horribles souffrances ; pour y mettre fin, il se donne la mort sur l'Oeta ; mais Jupiter, son père, l'enlève au ciel. Apothéose d'Hercule (IX,135-273).

Alcmène, devenue vieille, raconte à Iole, sa belle-fille, comment, au moment de la naissance d'Hercule, elle accoucha heureusement, malgré Junon, grâce à une ruse de sa servante Galanthis ; Lucine irritée a changé celle-ci en belette (IX,274-324).

Iole, à son tour, raconte à Alcmène l'aventure de sa sœur Dryope, métamorphosée en lotus (jujubier), pour avoir, par mégarde, brisé les rameaux d'un de ces arbres, qui cachait la nymphe Lotis (IX,325-394).

Iolaüs, compagnon d'Hercule, est rajeuni par Hébé ; plusieurs dieux demandent vainement la même faveur pour leurs protégés (IX,395-447).

De Tirynthe et de la demeure d'Hercule le lecteur est transporté à Milet ; dans cette ville, Byblis, fille du roi qui l'a fondée, s'éprend d'un amour incestueux pour son frère Caunus ; repoussée par lui avec horreur, elle s'enfuit en Lycie, où elle est changée en fontaine par les nymphes de ce pays (IX,448-666).

En Crète, une femme d'humble condition, désobéissant aux ordres de son mari, a épargné la vie de sa fille Iphis, qu'elle venait de mettre au monde et l'a fait passer pour un garçon. Devenue grande, Iphis s'éprend d'amour pour lanthé, sa compagne, et s'en fait aimer; la veille de leur mariage, approuvé par les deux familles, la mère d'Iphis, près de voir sa supercherie découverte, obtient d'Isis, la déesse égyptienne, que sa fille soit changée en garçon (IX,667-797).

Orphée, ayant perdu Eurydice, descend aux enfers pour l'en ramener; au moment de revenir avec elle sur la terre, il la perd une seconde fois par son impatience (X,1-85). Pour se consoler dans la solitude où il vit, il chante en s'accompagnant de la lyre ; ses accords attirent autour de lui, sur le sommet du mont Hémus, des arbres de toute espèce, entre autres le cyprès, né de la métamorphose de Cyparissus (X,86-142). Suivent les chants d'Orphée:
– Orphée, entouré d'animaux sauvages que charment ses mélodies, célèbre d'abord, en guise de prélude, les adolescents qui furent aimés des dieux, Ganymède, favori de Jupiter (X,143-161) et Hyacinthe, favori d'Apollon (X,162-219).
– Puis Orphée raconte les métamorphoses de plusieurs jeunes filles que perdirent leurs amours criminelles. Légendes chypriotes et orientales :
1° les Cérastes et les Propétides (X,220-242).
2° Follement épris d'une statue de jeune fille qu'il avait sculptée lui-même, Pygmalion obtient de Vénus, la grande déesse de Chypre, que cette jeune fille soit douée de vie et il l'épouse (X,243-297).
3° Une descendante de Pygmalion, Myrrha, fille de Cinyras, roi de Chypre, conçoit une passion incestueuse pour son père et elle réussit à la satisfaire dans les ténèbres, sans avoir été reconnue par lui ; le crime enfin découvert, elle s'enfuit en Arabie, où elle est changée en arbre à myrrhe (X,298-502).
4° Là vient au monde le fruit de l'inceste, Adonis; quand il arrive à l'âge d'homme, il est aimé de Vénus (X,503-739); voulant se prémunir contre les dangers que lui font courir à la chasse les bêtes féroces, elle lui raconte pourquoi elle a horreur des lions.
5° Histoire d'Atalante et d'Hippomène ; Atalante ne voulait d'autre époux que celui qui la vaincrait à la course ; elle faisait mettre à mort tous ses concurrents malheureux ; Hippomène réussit à la dépasser, grâce à la protection de Vénus, en jetant devant elle, pendant la course, des pommes d'or, qu'elle s'attarde à ramasser. Il l'obtient en mariage; mais les deux époux, ayant souillé un temple de la Mère des dieux, ont été changés en lions (X,560-707).


Fin de l'histoire d'Adonis; tué à la chasse par un sanglier, il est pleuré de Vénus, qui de son sang fait naître l'anémone (X,708-739).
Fin de l'histoire d'Orphée. Il est mis en pièces par les femmes thraces, irritées de ses dédains ; sa tête, jetée dans l'Hèbre, est transportée à la mer, où elle va échouer sur la côte de Lesbos ; un serpent, qui s'apprêtait à la dévorer, est changé en rocher par Apollon (XI,1-66).

Bacchus, pour punir les femmes thraces, les transforme en arbres (XI,67-84). Il passe en Lydie avec son cortège; Silène, son père nourricier, s'étant égaré en route, est recueilli par le roi Midas ; Bacchus reconnaissant promet à celui-ci de lui accorder la récompense qu'il voudra ; Midas demande et obtient de convertir en or tout ce qu'il touchera. Il va mourir de faim, quand le dieu lui retire ce privilège funeste et l'envoie se purifier dans les eaux du Pactole ; Midas leur transmet sa puissance surnaturelle (XI,85-145).

Pan ayant prétendu que sa flûte de roseaux l'emportait sur la lyre d'Apollon, une lutte musicale s'engage entre eux sur le Mont Tmolus et Pan est vaincu ; Midas, qui avait pris parti pour lui, en est puni par Apollon ; ses oreilles font place à des oreilles d'âne (XI,146-179). Malgré ses efforts pour dissimuler sa difformité, un de ses serviteurs la découvre et en confie le secret à un trou qu'il a creusé dans la terre ; il y pousse des roseaux, dont le murmure, révèle à tous la honte de Midas (XI,180-194).

Apollon va ensuite construire avec Neptune les murs de Troie ; mauvaise foi et châtiment du roi Laomédon ; sa fille Hésione, exposée à un monstre marin, est délivrée par Télamon, qui l'épouse (XI,195-220).

En Thessalie, Pélée, frère de Télamon, est séduit par la beauté de Thétis, déesse des mers ; elle cherche à lui échapper par des métamorphoses successives ; mais il vient à bout de sa résistance avec l'aide de Protée (XI,221-265). Ayant tué son demi-frère Phocus, il se réfugie chez Céyx, roi de Trachine ; celui-ci lui raconte comment son frère Dédallon, désolé d'avoir perdu sa file, victime de Diane, a été changé en épervier (XI,266-345). Un loup envoyé par une Néréide, mère de Phocus, égorge les bœufs de Pélée pour le punir de sa faute, puis est changé en pierre ; Pélée pardonné quitte Trachine (XI,346-409). Céyx veut aller consulter l'oracle de Claros ; malgré les supplications de sa jeune femme Alcyone, éprise pour lui d'un amour passionné, qu'il lui rend, il s'embarque pour l'Asie. Une tempête s'élève pendant la traversée ; il fait naufrage et se noie. Sur l'ordre de Junon, Iris persuade au Sommeil d'envoyer un songe qui, sous les traits de Céyx, annoncera le malheur à Alcyone. Douleur de la jeune femme ; elle est changée en hirondelle de mer ainsi que son époux, dont le corps a été rejeté par les vagues près de Trachine (XI,410-748).

Esaque, petit-fils de Priam, poursuit dans la plaine de Troie la nymphe Hespérie, dont il est amoureux ; en fuyant pour lui échapper, elle est mordue par un serpent et meurt de sa blessure. Fou de désespoir, il veut se noyer, dans la mer ; il y est changé en plongeon (XI,749- 795).


La flotte grecque est retenue à Aulis par les vents contraires. Un serpent qui avait fourni un présage à Calchas est changé en pierre (XII,1-23). Sacrifice d'Iphigénie; elle est remplacée par une biche (XII,24-38). La Renommée publie la nouvelle de la guerre (XII,39-63). Débarquement des Grecs : combat d'Achille et de Cycnus ; celui-ci était invulnérable et Achille ne peut en venir à bout qu'en l'étranglant. Métamorphose de Cycnus en cygne (XII,64-145).

Après la bataille, le vieux Nestor raconte l'histoire d'un guerrier grec, invulnérable lui aussi, qu'il avait connu dans sa jeunesse ; c'était Cénée ; il avait d'abord été femme, mais il avait obtenu de Neptune de changer de sexe (XII,146-209). Cénée, invité aux noces de Pirithoüs, en Thessalie, s'y trouve mêlé à la lutte des Lapithes et des Centaures. Episodes divers du combat; exploits de Pirithoüs, de Thésée, de Pélée et de Nestor lui-même (XII,210-458). Cénée, vainqueur dans un combat singulier grâce à l'immunité merveilleuse dont il jouit, est écrasé par les Centaures sous des monceaux d'arbres abattus ; il est changé en oiseau (XII,459-535). Nestor raconte encore comment, toute sa famille ayant été massacrée par Hercule, son frère Périclymène, qui, après diverses métamorphoses, s'était changé en aigle, a péri sous les coups du héros (XII,536-579).

Achille est tué par Paris. Les Grecs s'assemblent pour décider à qui ils attribueront ses armes (XII,580-628). Devant les Grecs assemblés, Ajax et Ulysse revendiquent les armes d'Achille. Plaidoyer d'Ajax (XIII,1-122). Plaidoyer d'Ulysse (XIII,123-381). Ajax, vaincu dans ce débat, se donne la mort; son sang colore la fleur de l'hyacinthe (XIII,382-399).

Troie ayant été prise, Polyxène, fille de Priam, est égorgée comme victime expiatoire sur la tombe d'Achille. Son frère Polydore périt victime de Polymestor, roi des Thraces, qu'on lui avait donné pour tuteur. Hécube, leur mère, désespérée d'avoir perdu les deux derniers enfants qui lui restaient, se venge en crevant les yeux à Polymestor ; elle est métamorphosée en chienne (XIII,400-575).

Funérailles de Memnon, fils de l'Aurore ; des cendres de son bûcher naissent des oiseaux merveilleux, qui s'entretuent sur sa tombe et renaissent chaque année pour mourir de nouveau (XIII,576-622).

Enée échappe à la ruine de Troie ; il aborde à Délos, où le roi Anius lui raconte comment ses filles persécutées par les Grecs vainqueurs, ont été changées en colombes (XIII,623-674) ; il lui donne un cratère, où est représenté la métamorphose des filles d'Orion ; s'étant dévouées comme victimes expiatoires pour sauver Thèbes de la peste, elles ont ressuscité sous la forme de deux jeunes hommes (XIII,675-704).

Après un séjour sur la côte d'Epire, les Troyens débarquent en Sicile. Histoire de Scylla ; au temps où elle était encore une jeune fille, elle fréquentait la Néréide Galatée ; celle-ci lui raconte ses amours avec Acis, que le Cyclope Polyphème a tué par jalousie et qui est devenu un fleuve (XIII,705-897). Scylla rencontre Glaucus, un ancien pêcheur béotien, changé en dieu de la mer, après avoir goûté à des herbes magiques ; comme elle repousse son amour, il va demander à Circé de la fléchir par un sortilège (XIII,898-968). Glaucus, dont elle a rebuté les propositions amoureuses, va sur la côte du Latium demander à Circé un charme qui lui assure la victoire ; Circé, éprise de lui et rebutée à son tour, se venge de ses dédains sur Scylla, dont elle fait un monstre marin (XIV,1-74).


Enée quitte la Sicile; résumé de ses aventures ; il côtoie les îles Pithécuses, où les Cercopes avaient été jadis changés en singes (XIV,75-100). Il débarque à Cumes ; la Sibylle, après l'avoir conduit aux enfers, lui raconte comment elle fut aimée d'Apollon et comment elle reçut de lui le don de vivre un millier d'années (XIV,101-153).

A Gaète, Achéménide, un ancien matelot d'Ulysse, qu'Enée avait recueilli en Sicile, retrouve un de ses camarades, Macarée, jadis embarqué, lui aussi, sur la flotte du roi d'Ithaque ; ces deux Grecs se racontent mutuellement ce qui leur est arrivé depuis leur séparation ; Achéménide a échappé à la fureur du Cyclope aveugle, après le départ d'Ulysse, grâce à Enée, qui l'a pris à son bord ; Macarée a failli être victime, à Formies, du Lestrygon Antipliate ; puis, député au Cap Circéi vers la magicienne Circé, il a été transformé en pourceau avec plusieurs de ses compagnons ; délivré par Ulysse et rendu à sa forme première, il s'est établi à Gaète, où il est resté (XIV,154-307). Il raconte encore ce qu'il avait appris chez Circé : histoire de Picus, roi de Laurente, dans le Latium ; pour avoir dédaigné l'amour de Circé, il a été changé en pivert ; sa femme, la nymphe Cariente, est devenue une voix prophétique dépourvue de corps (XIV,308-440).

Enée, arrivé dans le Latium, se prépare à la guerre ; Turnus, roi des Rutules, envoie une ambassade vers la ville d'Arpi, en Apulie, pour demander du secours à Diomède contre les Troyens ; le chef grec refuse, en alléguant l'insuffisance de ses forces : la plupart de ses soldats ont été changés en oiseaux de mer par Vénus, irritée contre lui (XIV, 441-511). Incidemment, métamorphose d'un pâtre apulien en olivier sauvage (XIV,512-526). Turnus met le feu aux vaisseaux d'Enée ; Cybèle, la grande déesse de l'Asie, d'où ils venaient, en fait des nymphes de la mer (XIV,527-565).Victoire d'Enée. Il détruit Ardée, ville principale des Rutules ; de ses cendres naît un nouvel oiseau, le héron (XIV,566-580). Apothéose d'Enée (XIV,581-608).

La suite des rois d'Albe (XIV,609-622).

Vertumne, dieu des saisons, qu'on adore dans le Latium, poursuit de son amour Pomone, déesse des vergers. Pour vaincre sa résistance, il s'introduit chez elle, déguisé en vieille femme, et Il lui raconte une légende chypriote : Iphis, rebuté par la belle Anaxarète, qu'il aimait, s'est pendu de désespir ; mais Vénus, irritée contre Anaxarète rebelle à ses lois, l'a changée en statue. Pomone se laisse toucher ; elle épouse Vertumne (XIV,623-771).

Fondation de Rome; sous le règne de Romulus, les Sabins envahissent Rome ; devenus maîtres du Capitole par la trahison de Tarpeia, ils assiègent le Palatin ; une source d'eau froide, transformée en source d'eau chaude par les nymphes, leur barre le passage (XIV,772-804). Apothéose de Romulus, identifié avec Quirinus (XIV,805-828). Apothéose de sa femme Hersilie, sous le nom d'Hora (XIV,829-851).

A Romulus succède Numa; curieux de philosophie et de science, il se rend dans le sud de l'Italie, à Crotone, pour y compléter ses études ; histoire de cette colonie grecque ; sa fondation par Croton ; comment il avait été sauvé, en Grèce, d'une condamnation à mort grâce à une métamorphose (XV,1-59). A Crotone, Numa suit les cours de Pythagore. Résumé de la doctrine de ce maître. Il proscrit toute nourriture animale (XV,60-142). Théorie de la métempsychose ; tout change et se renouvelle sans cesse dans la nature et dans l'homme (XV,143-236). Les quatre éléments. Évolutions des eaux (XV,237-331). Les volcans et les tremblements de terre (XV,331-355). Métamorphoses des animaux (XV,356-417). Les évolutions des peuples dans l'histoire (XV,418-452). Conclusion; retour au sujet de l'exorde ; il faut s'abstenir de la chair des animaux (XV,433-478).

Après la mort de Numa, la nymphe Egérie, son épouse, se retire près de Rome, à Aricie, où Hippolyte, fils de Thésée, lui raconte son histoire ; après sa mort tragique, il a été ressuscité par Diane et il est devenu le dieu Virbius, que l'on adore avec elle sur les bords du lac de Némi (XV,479-551 ).

Autres légendes du Latium : naissance miraculeuse de Tagès (XV,552-559) ; le javelot de Romulus changé en arbre (XV,560-564) ; Cipus, général romain, revenant vainqueur avec ses troupes, s'aperçoit subitement que des cornes qui lui présagent la royauté ont poussé sur sa tête ; son désintéressement et sa récompense (XV,565-621).

Les Romains, décimés par une maladie contagieuse, envoient une députation à Delphes pour consulter l'oracle d'Apollon; sur son avis, ils en envoient une seconde à Epidaure, chargée d'en ramener Esculape. Esculape, transformé en serpent, consent à suivre les députés. Son voyage et son arrivée à Rome, dans l'île du Tibre (XV,622-744).

Meurtre de Jules César. Jupiter, lié par les arrêts du destin, n'a pu l'empêcher ; mais il prédit à Vénus, de qui descend la famille des Julii, la grandeur future d'Auguste. L'âme de Jules César est transportée au ciel et changée en astre (XV,745-851). Prière que le poète adresse aux dieux pour la vie de l'empereur (XV,852-870).

Epilogue (XV,871-879).


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