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131 figures en taille douce,

la plupart par Bernard Picart (1673-1733),

illustrant une édition de 1732 des Métamorphoses d'Ovide

par l'abbé Antoine Banier (1673-1741)



LIVRES I À VI



UN DIEU CRÉE LE MONDE PUIS, APRÈS UNE PREMIÈRE TENTATIVE MALHEUREUSE, LES HUMAINS

1 – A partir d'un Chaos initial, un dieu, quel qu'il soit, a séparé la terre du ciel, les eaux de la terre ; en haut les étoiles, plus bas l'éther, plus bas encore les nuages, le tonnerre et les vents. L'air fut le domaine des oiseaux, les mers celui des poissons, la terre celui des animaux sauvages. (I,5-76)


3 – Après les animaux, ce fut le tour de l'homme, créé par le même dieu à partir d'un germe divin issu de l'éther. (I,76-89)


6 – Au début sur la terre ce fut l'Âge d'Or. La terre produisait tout sans être cultivée. Dans un printemps éternel, de paisibles zéphyrs la caressaient de leurs tièdes haleines. Les hommes vivaient en paix entre eux et avec les animaux. (I,90-112)


8 – Le second âge fut l'Âge d'Argent avec l'apparition des saisons et la nécessité pour les hommes de construire des abris de feuillage et de semer, après avoir labouré la terre avec des attelages de taureaux. Vinrent ensuite l'Âge de bronze et l'Âge de fer. (I,113-124)


10 – Des Géants ont tenté de se rendre maîtres du royaume des cieux et ont entassé des montagnes pour l'atteindre. ** Jupiter devra les foudroyer, puis les écraser sous d'énormes rochers. Mais la Terre imprégnée de leur sang donnera naissance à de nouveaux hommes, impies et violents. (I,151-162)

12 – Alors Jupiter a convoqué une assemblée des principaux dieux, pour les informer de son intention d'anéantir le genre humain pour renouveler l'humanité. ** Ainsi la Terre sera-t-elle au moins habitable pour les dieux rustiques, les Nymphes, les Faunes, les Satyres et le Silvains. (I,165-208)

14 – Pour convaincre les dieux de la méchanceté des hommes Jupiter leur a raconté une expérience qu'il a faite. « Après être descendu de l'Olympe, il avait pris une figure humaine et avait parcouru la terre. Partout il avait découvert des crimes. Étant entré dans la maison du tyran d'Arcadie, Lycaon, il avait voulu se faire reconnaître comme dieu. Mais Lycaon, pour s'en assurer, l'invita à sa table et tenta de lui faire manger de la chair humaine. ** Alors Jupiter foudroya sa demeure et transforma Lycaon en loup féroce. » (I,209-244)

16 – Afin de faire disparaître cette première race d'hommes devenus tous criminels, Jupiter a résolu de les exterminer. Pour cela, il suscita un déluge universel. Les eaux tout à la fois tombèrent du ciel et sortirent des profondeurs de la terre. Les humains et les animaux tentèrent vainement d'échapper à la montée des eaux. Ceux qui avaient pu se hisser sur les hauteurs étaient destinés à mourir de faim avant d'être engloutis. (I,153-312)

19 – Quand il ne resta plus qu'un couple d'humains, Jupiter mit fin au déluge. Neptune apaisa les flots : il ordonna à Triton de souffler dans sa conque pour donner l'ordre aux eaux de se retirer, afin que la terre réapparaisse. (I,325-348)

21 – Deucalion et sa femme Pyrrha furent les seuls survivants, car ils étaient restés vertueux et pieux adorateurs des dieux. Dans une petite barque, voguant sur l'océan où surnageaient des cadaves d'enfants, ils avaient pu aborder sur les hauteurs du mont Parnasse. Là ils allèrent se prosterner devant la déesse Thémis pour savoir comment ils pourraient donner vie à une nouvelle humanité. La recette était de jeter des pierres. Alors ils se voilèrent la tête et jetèrent des pierres derrière eux ; les pierres jetées par Pyrrha donnèrent naissance à des filles et les pierres jetées par Deucalion à des garçons : ce fut le début de l'humanité. (I,350-415)


HARCELÉE PAR APOLLON, DAPHNÉ, LA FILLE DU PÉNÉE, LUI ÉCHAPPE EN SE MÉTAMORPHOSANT.

25 – L'Amour avait inspiré à Apollon une passion violente pour la fille du dieu-fleuve Pénée, la belle Daphné, qui avait décidé de rester vierge. Devant l'insistance de Phébus, la Nymphe s'était enfuie. Poursuivie par le dieu, elle arriva, épuisée, au bord du Pénée ; là elle demanda à son père de la métamorphoser. Ausitôt elle se transforma en laurier. ** Et Apollon, résigné, décidera que les feuilles de laurier deviendraient son symbole. (I, 495-367)


IO, VIOLÉE PAR JUPITER, EST VICTIME DE LA JALOUSIE DE JUNON QUI LA FAIT SURVEILLER PAR ARGUS.

29 – Jupiter avait repéré près du fleuve Inachus, en Argolide, la belle Io et l'avait poursuivie. Après avoir enveloppé la terre d'une nuée ténébreuse, il l'avait violée. Mais cette nuée insolite en plein jour avait attiré l'attention de Junon, toujours à l'affût des frasques de son divin époux. (I, 588-609)

31 – Alors Junon descendit sur la terre, ordonna à la nuée de se retirer. Trop tard : Jupiter, ayant prévu l'arrivée de sa jalouse épouse, avait déjà changé Io en une génisse toute blanche. Faisant semblant d'ignorer d'où provenait cet animal surgi de nulle part, Junon demanda à son époux de lui en faire cadeau. ** Jupiter ne pourra refuser et Io se retrouvera sous la garde d'Argus aux cent yeux. (I,605-630)

35 – Jupiter a envoyé Mercure avec mission de délivrer Io prisonnière. Pour endormir la surveillance d'Argus, Mercure lui a raconté une histoire, celle de la métamorphose de Syrinx. « Syrinx était une Hamadryade qui parcourait les forêts d'Arcadie avec un arc de corne qui la faisait ressembler à Diane. Très désirable, elle devait souvent fuir devant les satyres qui la poursuivaient. Un jour Pan, reconnaissable à sa couronne de feuilles de pin, l'aperçut et tenta de la séduire. Syrinx s'enfuit, mais elle dut s'arrêter au bord du Ladon. ** Pour échapper à un viol inévitable, elle suppliera ses sœurs de la métamorphoser et, lorsque Pan voudra la saisir, il ne tiendra dans ses bras que des roseaux de marais. Cela lui donnera l'idée d'assembler plusieurs de ces roseaux et d'en faire une syrinx, une flûte de Pan. » (I, 689-712)

37 – Argus s'étant assoupi, Mercure l'a endormi à l'aide d'une baguette magique et, avec une sorte de serpette, il lui a coupé la tête, devant la génisse Io impassible. (I,713-721-)

38 – Pour ne pas laisser les cent yeux d'Argus inutiles, Junon est arrivée sur son char, a récupéré les yeux et les a placés sur la queue du paon, son animal favori. ** Alors Io pourra s'enfuir, poursuivie par la colère de Junon. Mais Jupiter saura convaincre son épouse de se montrer indulgente et Io reprendra sa première forme. (I,722-746)


PHAETON,FILS DU SOLEIL, EST RESPONSABLE D'UNE CATASTROPHE UNIVERSELLE ET EST TUÉ PAR JUPITER

41 – Phaeton, parce qu'il avait entendu contester que le Soleil fût son père, vint lui rendre visite pour s'en assurer. Il pénètra dans son palais magnifique, arriva devant Phébus qu'il trouva sur son trône, vêtu d'un manteau de pourpre. D'abord il resta assez loin de lui pour ne pas être brûlé par la couronne de rayons que le dieu avait sur la tête. ** Le Soleil attestera qu'il est bien son père et promettra imprudemment de lui accorder toute faveur qu'il souhaiterait. Alors Phaeton lui demandera de conduire son char à travers les cieux. Lié par sa promesse, le Soleil consentira à regret. (I,751-779 + II, 1-60)

46 – Phaeton s'était lancé sur le char de son père traîné par quatre chevaux. Mais il en perdit vite le contrôle : les chevaux s'emportèrent, l'entraînant hors de la voie normale. ** Bientôt tout l'univers va s'embraser et Jupiter va devoir foudroyer l'imprudent. (II,150-226)

52 – Le corps de Phaeton étant tombé sur les bords de l'Éridan, sa mère Clyménè et ses sœurs les Héliades avaient fait ériger pour lui un riche tombeau, près duquel elles ne cessaient de se lamenter. Alors, peu à peu, les Héliades se sont transformées en peupliers. ** Un parent de Phaéton, le roi des Ligures Cycnus, inconsolable, sera transformé en cygne. Et Jupiter fera en sorte que tout soit remis en ordre dans le monde après l'incendie causé par Phaéton. (II,333-380)


VIOLÉE PAR JUPITER, LA NYMPHE CALLISTO, MÉTAMORPHOSÉE EN OURSE PAR JUNON,
DEVIENDRA LA CONSTELLATION DE LA GRANDE-OURSE.

56 – La nymphe arcadienne Callisto était une compagne de Diane. Un jour dans une forêt, alors que, pour se reposer après la chasse, elle avait déposé son arc et son carquois, elle fut aperçue par Jupiter qui, aussitôt, la désira. Pour pouvoir l'approcher, il prit l'apparence de Diane et commença à l'embrasser. ** Rapidement, Jupiter va se révèler et la violer avant de remonter vers l'éther. (II,410-440)

58 – Plus tard, Callisto avait rencontré Diane et les nymphes ses compagnes. Près d'un ruisseau, la déesse avait décidé que toutes se mettraient nues pour se baigner. C'est ainsi que Diane s'aperçut que Callisto était enceinte. ** Aussitôt, elle va la chasser, lui interdisant désormais de faire partie de ses nymphes. (II,441-465)

59 – Callisto avait mis au monde l'enfant de Jupiter, Arcas. Alors Junon, ne supportant pas ce nouveau témoignage de l'infidélité de son époux, avait changé Callisto en ourse. Quand Arcas eut 15 ans, il se trouva un jour face à une ourse : c'était sa mère. Il s'apprêtait à la tuer d'ue flèche ; lorsque Jupiter intervint et détourna le coup. Aussitôt il prit Arcas et Callisto, redevenue femme, pour en faire, dans le ciel la constellation de la Grande-Ourse. ** Et Junon sera furieuse de voir ainsi la maîtresse de son époux resplendir au milieu des astres. (II,456-508)


AGLAUROS DÉCOUVRE ERICHTHONIOS ET LE SERPENT DANS LA CORBEILLE

63 – A l'insu des dieux, Athéna avait enfermé le bébé Erichthonios dans une corbeille d'osier, qu'elle avait confiée aux filles de Cérops, en leur défendant de l'ouvrir. Mais Aglauros, trop curieuse, ouvrit la corbeille et y découvrit l'enfant entouré d'un serpent. La scène eut pour témoin, cachée dans un arbre, une corneille, Coronis, fille de Coronée (qu'Athéna avait changée en corneille pour qu'elle échappe aux poursuites de Poséidon). (II,553-565)


APOLLON, JALOUX, BLESSE MORTELLEMENT CORONIS QUI ÉTAIT ENCEINTE D'ESCULAPE.

65 – Une autre Coronis avait été la maîtresse d'Apollon. Le dieux avait préposé à sa surveillance un corbeau, qui avait découvert qu'elle avait couché avec un jeune homme. Apollon, rendu furieux par ce que le corbeau lui avait appris, laissa tomber sa lyre et son plectre, prit son arc et blessa mortellement Coronis, qui, avant de mourir, lui apprit qu'elle était enceinte de lui. ** Apollon regrettera immédiatement son geste et il réussira à arracher le bébé du ventre de la morte : ce sera Esculape. (II, 542-632)


OCYRRHOÉ, TROP BAVARDE, EST TRANSFORMÉE EN JUMENT.

67 – Ocyrhoé, fille du centaure Chiron et de la nymphe Chariclo, avait reçu en naissant le don de divination. Mais elle avait eu tort de révéler quel serait le destin du petit Esculape. Elle était en train de dire à son père Chiron quelle serait sa mort, lorsque Jupiter l'interrompit et la transforma en jument. (II,633-675)


ALORS QU'HERMÈS VENAIT DE VOLER LE TROUPEAU D'APOLLON,
IL SE MÉFIA DU VIEUX BATTUS QUI RISQUAIT DE LE DÉNONCER.

69 – Dans le Péloponnèse, Apollon, sous l'apparence d'un berger, jouait d'une flûte faite de sept roseaux au point qu'il oubliait de surveiller son troupeau. Mercure en profita pour chasser devant lui toute les bêtes pour aller les cacher dans les forêts. Mais il s'aperçut qu'il avait été vu, par un vieux paysan, Battus. ** Craignant d'être dénoncé, Mercure va acheter son silence en lui donnant une génisse. Puis, voulant tester le vieillard, le dieu, sous une autre apparence, lui demandera s'il n'a pas vu des génisses volées, lui promettant cette fois comme récompense une vache et un taureau. Battus se laissera tenter et révèlera l'endroit où est le troupeau. Mercure punira sa trahison en le métamorphosant en rocher. [II,676-707)


HERMÈS, POUR CONQUÉRIR LA BELLE ATHÉNIENNE HERSÉ,
A DEMANDÉ L'AIDE DE SA SŒUR AGLAUROS, SUSCITANT UNE RÉACTION DE MINERVE.

71 – A Athènes, lors des Panathénées, des jeunes filles venaient d'offrir à Minerve, dans son temple, des corbeilles de fleurs. Mercure, qui volait dans le ciel, les aperçut et fut immédiatement séduit par le belle Hersé, la sœur d'Aglauros et de Pandoros. ** Décidé à entreprendre sa conquête pour avoir d'elle des enfants, il demandera l'aide d'Aglauros ; celle-ci acceptera, mais en échange d'un énorme poids d'or. (II,708-751)

73 – Minerve, déjà prévenue contre Aglauros la curieuse et craignant de la voir gagner encore en prestige et en richesse, se rendit dans la sombre retraite où s'était retirée l'Envie, une horrible femme qui se nourrit de vipères. Elle lui demanda d'infecter Aglauros de son poison. ** L'Envie ira à Athènes inspirer à Aglauros un très vif dépit en évoquant le bonheur de Hersé comblée par l'amour de Mercure. Désespérée et rongée par l'envie, Aglauros voudra interdire l'accès de leur demeure à Mercure qui finira par forcer le passage d'un coup de sa baguette et punira la jeune fille en la métamorphosant en une statue noire comme son âme. (II,752-832)


JUPITER, SOUS LA FORME D'UN TAUREAU, ENLÈVE EUROPE, FILLE DU ROI DE PHÉNICIE

76 – Jupiter avait demandé à son fils Mercure de pousser vers le rivage le troupeau du roi de Phénicie Agénor, précisément vers l'endroit où Europe, la fille de ce roi, s'amusait avec ses compagnes. Lui-même avait pris la forme d'un taureau blanc. Celui-ci parut si affectueux à la jeune princesse qu'elle joua avec lui sans aucune crainte. (II,835-875)

79 – Europe osa même s'asseoir sur le dos du taureau. ** Alors celui-ci va marcher doucement vers le rivage, puis s'élancer en pleine mer, emportant sa proie. Jupiter et Europe se retrouveront dans l'île de Crète, où ils feront l'amour sous des platanes, près d'une source. Plusieurs enfants naîtront de cette union. (II, 869-875)


CADMUS TUE UN DRAGON ET EST MÉTAMORPHOSÉ EN SERPENT.

81 – Cadmus, le fils d'Agénor, avait décidé de s'installer en Béotie et avait envoyé ses serviteurs chercher de l'eau dans une caverne pour des libations en l'honneur de Jupiter. Mais ils furent attaqués par un dragon monstrueux, fils de Mars, qui les mordit et les massacra tous. ** Partis à leur recherche, Cadmus découvira le monstre et, au cours d'un combat épique, aux multiples rebondissements, il parviendra à le tuer. (III,25-100)

134 – Cadmus avait dû expier le meurtre du dragon en servant Arès comme esclave pendant huit ans. Puis Jupiter lui avait donné comme épouse une fille d'Arès et de Vénus, Harmonie. Mais, en Illyrie, Cadmus, lassé par tout ce qu'il avait enduré, forma le voeu d'être transformé en serpent, ce que les dieux lui accordèrent aussitôt. Et Harmonie elle-même, à sa demande, fut également changée en serpent. ** Ils iront se cacher dans la forêt, devenus deux dragons inoffensifs. (IV,570-603)


DIANE PUNIT ACTÉON EN LE CHANGEANT EN CERF ET EN LE FAISANT DÉVORER PAR SES CHIENS.

85 – Dans la vallée de Gargaphie, Diane se baignait, nue, avec ses Nymphes lorsqu'apparut Actéon, petit-fils de Cadmus, qui, ayant quitté ses compagnons de chasse et sa meute, errait dans la forêt. Diane eut honte d'être vue sans vêtements : elle jeta de l'eau à la figure du jeune homme, puis elle fit naître sur sa tête des cornes de cerf. (III, 155-196)

87 – Actéon commença à se métamorphoser en cerf devant ses chiens ** Devenu entièrement cerf, il va prendre la fuite ; mais sa meute va l'attaquer et le mettre en pièces. Ainsi sera assouvie la colère de Diane. (III, 196-252)


JUNON SE VENGE DE SÉMÉLÉ, UNE DES NOMBREUSES MAÎTRESSES DE SON MARI.

90 – Junon avait décidé de faire périr Sémélé, la fille de Cadmus, qui était enceinte des œuvres de Jupiter. Pour cela, elle a pris l'apparence de sa vieille nourrice Béroé et est venue trouver Sémélé dans sa maison. Là, elle lui suggéra de demander à Jupiter, en gage de son amour, de se montrer à elle dans toute sa gloire, tel qu'il se montre lorsqu'il tient son épouse dans ses bras. (III,260-286)

93 – Lorsque Jupiter prit l'engagement devant le Styx de satisfaire un vœu de Sémélé, elle lui demanda de se monter à elle dans toute sa gloire. Ne pouvant plus refuser, Jupiter essaya d'affaiblir sa force autant que possible et de ne prendre que des foudres de second ordre. Mais, dès qu'il entra dans la demeure d'Agénor, Sémélé fut immédiatement consumée. ** On aura pourtant la possibilité de récupérer l'enfant prématuré qu'elle portait dans son sein. Jupiter, en le gardant dans sa cuisse pendant trois mois, lui permit de vivre. Ce sera Dionysos-Bacchus. (III, 287-315)


POUR AVOIR ÉTÉ INSENSIBLE À L'AMOUR DE LA NYMPHE ÉCHO, RENDUE MUETTE PAR JUNON,
NARCISSE EST PUNI PAR NÉMÉSIS.

95 – Lorsque Jupiter, dans la forêt, était occupé à caresser quelque nymphe et que Junon était sur le point de le surprendre, la nymphe Écho s'appliquait à la retenir par ses bavardages, afin que les nymphes aient le temps de fuir. Quand Junon comprit son manège, elle la rendit muette ou plutôt seulement capable de répéter les derniers mots d'une phrase qu'elle venait d'entendre. Aussi, quand Écho tomba amoureuse de Narcisse, elle ne put que répéter quelques mots et Narcisse, excédé, la repoussa. Alors, réfugiée dans une grotte et toujours amoureuse de Narcisse, elle maigrit au point de perdre son corps et de n'être plus qu'une voix, l'écho qu'on entend dans les montagnes. (III, 356-401)

98 –  Narcisse, insensible à l'amour qu'il suscitait chez les jeunes femmes et les jeunes hommes, fut puni par Némésis. Un jour que, pour boire, il s'était penché sur l'eau d'une source, il vit son image et en tomba follement amoureux. ** Incapable de saisir l'objet de son amour, il dépérira peu à peu et mourra en entendant l'écho de ses plaintes renvoyé par la Nymphe Écho qu'il avait dédaignée. À la place de son corps disparu, on trouvera une fleur, le narcisse.(III,402-510)


PENTHÉE EST VICTIME DES FEMMES DE THÈBES RENDUES FOLLES PAR LE CULTE DE BACCHUS

102 – Depuis quelque temps, on avait annoncé qu'un culte nouveau devrait être rendu au fils de Sémélé et de Jupiter, Dionysos-Bacchus. De fait on vit Bacchus arriver à Thèbes sur un char, entouré d'hommes et de femme en délire, dans le vacarme des cymbales et des flûtes. (III,518-537)

108 – Les femmes de Thèbes ont gagné la montagne du Cithéron en costume de Bacchantes, célébrant les mystères du dieu Bacchus. Penthée, lui, voulut s'opposer à la propagation de ce culte violent et traita Bacchus d'imposteur. Celui-ci, pour mieux le perdre, lui suggéra d'aller sur le Cithéron espionner les femmes. Ce que fit Penthée, qui assista à leurs excès caché dans les branches d'un pin. Mais les femmes le virent, déracinèrent le pin pour le faire tomber sur le sol et, là, prises de folie, elles commencèrent à déchirer son corps. Les plus acharnées étaient ses deux sœurs Ino et Autonoé et sa propre mère, Agavé. C'est elle qui, aveuglée par la folie, lui coupa la tête. ** Lorsqu'elle prendra conscience de son crime, Agavé s'enfuira jusqu'en Illyrie. (III,708-733)


PYRAME ET THISBÉ SONT VICTIMES D'UNE TRAGIQUE MÉPRISE

111 – Pyrame et Thisbé étaient deux jeunes Babyloniens qui s'aimaient mais qui ne pouvaient s'épouser, leurs parents s'opposant à leur mariage. Une nuit, ils s'étaient donné rendez-vous en dehors de la ville, près du tombeau de Ninos, là où il y avait un mûrier et une fontaine. Thisbé était arrivée la première ; mais, effrayée par une lionne venue pour boire, elle s'était enfuie, perdant son écharpe. La lionne, la gueule encore tachée du sang de sa dernière proie, avait mis en pièce le morceau d'étoffe et s'était retirée. Quand Pyrame était arrivé, il avait vu l'écharpe lacérée et sanglante et s'était imaginé que Thisbé avait été victime d'un fauve. Alors il s'était tué avec son épée. Quand Thisbé, revenue au lieu du rendez-vous, vit le cadavre de son amant, elle arracha l'épée fichée dans son corps et se perça le sein. ** Après ce drame, les fruits blancs du mûrier devinrent rouges. Les cendres des deux amants ont été réunies dans la même urne. (IV, 55-166)


APRÈS UNE NUIT D'AMOUR AVEC MARS, VÉNUS EST SURPRISE AU LIT PAR SON MARI VULCAIN

118 – Mars et Vénus avaient fait l'amour toute la nuit. Mais, au petit matin, le Soleil, choqué par cet adultère, avait prévenu Vulcain, le mari de la déesse. Celui-ci les enferma dans un filet magique et appela tous les dieux de l'Olympe, qui s'amusèrent fort au spectacle des deux amants immobilisés dans le filet. ** Ensuite, à la demande de Neptune, Vulcain acceptera de les libérer. Vénus, enceinte, s'enfuira vers Chypre et Mars vers la Thrace. (IV,171-189)


APOLLON, REPONSABLE DE LA MORT DE LEUCOTHOÉ, LA TRANSFORME EN ARBRE

121 — Apollon, amoureux de Leucothoé, la fille du roi des Perses, avait réussi à entrer dans la chambre de la jeune fille et l'avait violée. Clytie, jalouse, avait révélé la chose au père de Leucothoé qui, furieux, avait enterré sa fille vivante. Apollon, arrivé sur son char, intervint trop tard pour la ranimer. Alors il répandit sur le corps de Leucothoé un nectar odorant. ** Imprégné de ce nectar céleste, le corps va s'amollir et baigner la terre de son parfum ; un arbre à encens va s'élever sur la tombe. Quant à Clytie, abandonnée par Apollon, elle se consumera d'amour et se transformera en héliotrope, toujours tournée vers son ancien amant. (IV, 214-270)


À CAUSE DE LA NYMPHE SALMACIS, HERMAPHRODITE SE RETROUVE AVEC UNE DOUBLE SEXUALITÉ.

123 – Hermès et Aphrodite avaient eu un enfant qui, parce qu'il ressemblait autant à son père qu'à sa mère, avait reçu le nom d'Hermaphrodite. Quand il avait eu quinze ans, il s'était promené à travers le monde. En Carie, arrivé au bord d'un étang à l'eau très pure entouré de gazon et d'herbes bien vertes, il s'était mis nu et était entré dans l'eau. Or cet étang était le domaine de la nymphe Salmacis qui, prise de désir pour le beau jeune homme, rejeta ses vêtements et vint vers lui, d'abord le couvrant de baisers, puis le serrant si étroitement dans ses bras qu'il ne pouvait lui échapper. **  Les dieux, pour satisfaire le vœu de Salmacis, feront en sorte que lui et la nymphe ne forment plus qu'un être unique, à la fois homme et femme. (IV,286-388)


À LA DEMANDE DE JUNON, TISIPHONE S'EN PREND À ATHAMAS ET À SON ÉPOUSE INO

128 – Junon, poursuivant le cours de ses vengeances contre la famille de Cadmus, avait voulu s'en prendre à Athamas, fils d'Éole, qui avait épousé Ino, la fille de Cadmus. Pour cela, elle avait sollicité l'aide d'une des trois Erynnies, Tisiphone. Celle-ci, couverte de vipères et de couleuvres, la taille entourée d'un serpent, entra brusquement en brandissant une torche dans le palais où Athamas se trouvait avec son épouse Ino. Elle commença par les terroriser, puis elle versa sur eux un poison qui rendit fous tous les deux. ** Saisis de fureur, Athamas tuera son fils Léarque et  Ino son fils Mélicerte. (IV,465-530)


GRÂCE À LA TÊTE D'UNE GORGONE, PERSÉE PEUT ENLEVER ANDROMÈDE À SON ONCLE ET L'ÉPOUSER

136 — Persée, fils de Jupiter et de Danaé, grâce à l'aide d'Hermès qui lui avait procuré un sabre d'acier très dur et très tranchant, était allé vers les trois Gorgones, Sthéno, Euryale et Méduse, qu'il avait trouvées endormies. Ces montres avaient un regard si puissant qu'il transformait en pierre tous ceux sur lesquels il se posait. Aidé par Athéna, il put décapiter la seule des trois qui était mortelle, Méduse. Du cou mutilé sortit un cheval ailé, Pégase. ** Persée pourra alors mettre la tête de Méduse dans sa besace et partir vers d'autres aventures, la tête lui étant bien utile pour pétrifier ses adversaires. Quant à Pégase, il s'envolera vers l'Olympe où il se mettra au service de Jupiter. (IV,784-803)

141– Persée, volant en l'air, était arrivé en Éthiopie. Là il aperçut une jeune fille, Andromède, liée à un rocher et menacée d'être dévorée par un monstre marin. Près d'elle se trouvaient son père et sa mère impuissants. ** Persée proposera au père d'Andromède, Céphée, de délivrer sa fille à condition qu'il la lui donne en mariage. Le marché étant conclu, Persée n'aura aucun mal à tuer la bête avec ses armes magiques. (IV,663-740)

146 – Un grand banquet avait suivi le mariage de Persée et d'Andromède. Mais la fête avait été troublée par un oncle de la mariée, Phinée, qui se considérait fiancé à sa nièce, mais qui n'avait rien fait pour la délivrer. Malgré l'intervention de Céphée, Phinée et ses partisans envahirent le palais, menaçants. Tué par un javelot, Rhétus fut le premier mort. Puis Minerve accourut pour protéger son frère Persée. ** Alors un long combat va s'engager devant l'autel sur lequel brûlait une bûche. (V,1-176)

152 – Voyant qu'il risquait de succomber sous le nombre, Persée se saisit de la tête de Méduse et la brandit devant ses adversaires. ** Tous ceux qui avait pris les armes pour Phinée, soit deux cents hommes, seront changés en statues de pierre, puis Phinée lui-même. Alors seulement Persée pourra retourner dans son pays avec Andromède, sans oublier la tête de Méduse, bien utile. (V,177-236)


LE ROI DE DAULIS, PYRÉNÉE, MEURT POUR AVOIR EU L'INTENTION DE VIOLER LES MUSES.

155 —  Minerve, munie de son bouclier à tête de Gorgone, est en compagnie des Muses qui lui racontent une aventure qui leur est arrivée alors qu'elles remontaient vers les hauteurs du Parnasse. « Le roi de Daulis, Pyrénée, les avait reconnues et les avait invitées à se mettre à l'abri de la pluie dans son palais, avec l'intention de leur faire violence. Comme elles avaient la possibilité de se mettre des ailes à leur gré, elles avaient pu facilement lui échapper. Alors, devenu fou, Pyrénée avait voulu voler comme elles. Il grimpa en haut d'une tour, se jeta dans le vide et s'écrasa sur le sol. A la fin du récit, on entendit les voix de neuf pies qui vinrent se percher sur les arbres. **C'était les Piérides, transformées en oiseaux parce qu'elles avaient voulu rivaliser avec les Muses. (V,269-300)


PLUTON, RENDU FOU D'AMOUR POUR SA NIÈCE PROSERPINE, L'ENLEVA ET EN FIT LA REINE DES ENFERS

160 — Pluton, craignant que la recrudescence du volcanisme en Sicile ne menace son royaume souterrain, était venu en tournée d'inspection sur son char tiré par quatre chevaux noirs. Alors que, rassuré, il faisait un petit tour de promenade, Vénus, en compagnie de son enfant Amour, l'aperçut au loin. Cela lui donna une idée : pourquoi le Tartare échapperait-il à l'Amour, alors que celui-ci régnait déjà sur la mer et sur le ciel (bien que Minerve et Diane soient restées vierges) ? Pourquoi ne pas faire en sorte que Proserpine, fille de Cérès et de Jupiter, s'unisse à son oncle Pluton ? Alors Vénus demanda à l'Amour de prendre sa flèche la plus sûre et de percer le cœur de Pluton, qui passait à proximité. (V,360-384)

162 — Devenu fou d'amour, Pluton lança son char vers le centre de la Sicile, où, près d'un lac entouré de forêts, Proserpine cueillait des fleurs avec ses compagnes. Dès qu'il vit la jeune fille, il l'enleva et lança son char en avant, jusqu'à Syracuse. ** De là Pluton emmènera Proserpine aux Enfers. (V,385-408)

166 — Proserpine, devenu reine de l'Érèbe, avait retrouvé les Sirènes qui, pour mieux la rechercher sur les mers après son enlèvement, avaient obtenu des dieux qu'ils leur donnent des ailes. Cérès, elle, voulant récupérer sa fille, avait obtenu de Jupiter qu'elle lui fût rendue, à la condition qu'elle n'ait pris aucun aliment. Mais Ascalaphe, fils d'une Nymphe du Styx et de l'Achéron, l'avait vue prendre entre ses lèvres sept grains de grenade et l'avait dénoncée, rendant impossible son retour sur terre. Furieuse, Proserpine arrosa Ascalaphe de l'eau du Styx et le transforma en un affreux hibou. (V,438-563)


POUR QU'ELLE PUISSE ÉCHAPPER À L'ALPHÉE, LA NYMPHE ARÉTHUSE EST CHANGÉE EN FONTAINE.

170 — Dans le Péloponnèse, la Nymphe Aréthuse, par un jour de grande chaleur, s'était baignée nue dans le fleuve Alphée et avait entendu avec surprise le fleuve lui parler. Alors elle s'était enfuie, serrée de près par le dieu très excité qui avait pris figure humaine. Quand elle sentit qu'elle ne pouvait plus lui échapper, elle appela Diane à son secours. Le déesse la dissimula dans un épais nuage, puis la métamorphosa en fontaine. ** Ensuite le dieu redeviendra rivière pour mêler ses eaux à celle de la fontaine. Aréthuse pourra, par des cavernes souterraines, aller jusqu'à Syracuse, dans l'île d'Ortygie. (V,577-641)


CÉRÈS CHARGE TRIPTOLÈME D'ALLER PAR LE MONDE ENSEMENCER LES TERRES INCULTES.

174 – Cérès, déesse de la fertilité, avait été bien reçue, à Eleusis, par les parents de Triptolème. En remerciement, elle lui confia son char tiré par deux dragons ailés, avec mission d'aller jeter des semences de blé sur les terres incultes ou récemment remises en culture. ** Triptolème s'acquittera correctement de sa mision. Mais, en Scythie, le roi Lyncus s'apprêtera à l'assassiner pendant son sommeil. Heureusement Cérès interviendra et changera le meurtrier en lynx. (V, 642-661)


MINERVE TRANSFORME ARACHNÉ EN ARAIGNÉE

177 – En Lydie Arachné prétendait être supérieure à Minerve dans l'art du tissage et elle avait défié la déesse. Un concours s'était engagé : Minerve avait représenté les métamorphoses par lesquelles certains dieux avaient puni leurs rivaux ; Arachné avait représenté les dieux qui avaient changé d'apparence pour satisfaire leurs amours coupables. Cela déplut à Minerve, qui, tout en tenant dans sa main droite la navette qui lui avait servi, changea Arachné en araignée. (VI,1-145)


APOLLON TUE LES FILS DE NIOBÉ

184 —Niobé, fille de Tantale, était très fière de ses sept fils et de ses sept filles et elle alla jusqu'à déclarer qu'elle était supérieure à Latone qui n'avait, elle, qu'un fils et une fille. La déesse l'entendit, se sentit offensée, et demanda à Apollon et à Artémis de la venger. Alors que les fils de Niobé faisaient évoluer des chevaux dans une plaine, Apollon les tua à coups de flèche et Niobé ne put que distribuer au hasard des baisers sur leurs cadavres. ** Ce sera ensuite le tour de ses six filles, tuée par Diane. Alors Niobé, dans sa douleur, s'enfuit auprès de son père Tantale, à Sipylos, où les dieux la transformèrent en rocher et ses larmes en source. (VI,165-312)


LATONE TRANSFORME DES PAYSANS EN GRENOUILLES

191 – Latone, ayant mis au monde des jumeaux, dut fuir jusqu'en Lycie la colère de Junon. Là, un jour de forte chaleur, elle aperçut un petit étang sur les bords duquel des paysans coupaient des osiers et des joncs. Elle s'en approcha et se pencha sur l'eau pour boire dans sa main. Les paysans le lui interdirent et firent en sorte de rendre l'eau imbuvable en l'agitant pour soulever la vase. Furieuse, la déesse les transforma progressivement en grenouilles. (VI, 335-381)


APOLLON CONDAMNE LE SILÈNE MARSYAS À UN HORRIBLE SUPPLICE.

194 – Le Silène Marsyas avait osé prétendre que la musique de sa flûte était la plus belle du monde et il avait défié Apollon d'en produire une aussi belle avec sa lyre. Apollon avait accepté le défi, à la condition que le vainqueur serait libre de faire subir au vaincu le traitement qu'il voudrait. Vaincu, Marsyas fut suspendu à un pin et la peau lui fut arrachée sur toute la surface de son corps. ** Ayant assisté à ce supplice, les faunes, les satyres, les nymphes de bois et les bergers pleureront tellement que leurs larmes alimenteront un fleuve, le Marsyas, le plus limpide de toute la Phrygie. (VI, 382-400)


PROCNÉ ET SA SŒUR SONT CHANGÉES EN OISEAUX
APRÈS AVOIR SERVI AU ROI TÉRÉE SON FILS ITYS EN RAGOÛT.

197 – Térée, roi de Thrace, était venu au secours d'Athènes menacée d'une invasion. En remerciement, le roi Pandion donna à cet étranger sa fille Procné en mariage. Ce furent des Euménides qui, tenant des torches qu'elles avaient empruntées à un convoi funèbre, préparèrent la chambre nuptiale. ** Térée emmènera Procné dans son pays, où elle mettra au monde un garçon, Itys. (VI,425-435)

203 – Cinq années après, Térée, à la demande de Procné, était revenu à Athènes chercher Philomèle, la sœur de sa femme. Mais, pris de passion pour elle, à peine débarqué, il avait entraîné la jeune fille dans une bergerie isolée et l'avait violée; ensuite, pour la réduire au silence, il lui avait coupé la langue, avant d'abuser d'elle à nouveau. Puis il avait annoncé à Procné que sa sœur était morte. Mais Philomème, séquestrée et muette, avait réussi à faire savoir à sa sœur qu'elle était vivante et Procné avait pu la libérer. Alors les deux femmes, pour se venger, avaient tué le petit Itys, l'avaient dépecé et le l'avaient servi en viande bouillie et rôtie à la table de Térée. Quand celui-ci demanda à voir son fils, Philomèle lui lança à la figure la tête sanglante de l'enfant. Comprenant ce qui était arrivé, Térée renversa la table avec un grand cri et menaça les deux femmes de son épée. ** Alors, pour qu'elles puissent lui échapper, elles seront métamorphosées en oiseaux :  Procné en hirondelle, Philomèle en rossignol et Térée en huppe. (VI,440-674)


BORÉE ENLÈVE L'ATHÉNIENNE ORITHYE POUR L'ÉPOUSER

207 – Le Vent Borée, fils de l'Aurore, désirait épouser Orithye, fille du roi d'Athènes Érechthée. Mais celui-ci tardait à la lui accorder. Alors Borée décida d'utiliser la force. Il s'empara de la jeune fille et, par les battements de ses grandes ailes, il suscita une tempête qui les emporta vers la Thrace. ** Là il l'épousera et elle lui donnera deux jumeaux, Calaïs et Zétès qui, plus tard auront des ailes comme leur père. (VI,683-721)

LIVRES VII À XV



SORTILÈGES ET CRIMES DE MÉDÉE

210 – Le roi Pélias, pour se débarrasser de son neveu Jason, qui risquait de le détrôner, l'avait envoyé en Colchide avec mission de conquérir la Toison d'or que le roi Éétès conservait sous la garde d'un dragon. Parti avec ses compagnons les Argonautes, Jason n'aurait pu réussir sans Médée, la fille d'Éétès, qui avait trahi son père par amour pour le héros. Grâce à une potion somnifère préparée par Médée, Jason put endormir le dragon et s'emparer de la Toison suspendue dans un arbre. ** Il pourra alors rentrer en Thessalie, emmenant Médée avec lui. (VII,149-158)

217 – Rentré chez lui, Jason a demandé à Médée d'user de ses pouvoirs magiques pour rajeunir son vieux père Éson. Alors, à minuit, Médée se prépare en retirant la ceinture de sa robe, en dénouant ses cheveux et en se mettant pieds nus. Puis appelle à elle un char traîné par des dragons ailés et elle part pendant plusieurs jours à travers le monde pour cueillir les herbes dont elle aura besoin. Revenue, elle élève deux autels, l'un à Hécate, l'autre à la Jeunesse. Puis elle fait allonger sur un lit d'herbes le corps d'Éson endormi et elle allume des torches sur les deux autels. Enfin, dans un grand bassin de bronze posé sur des charbons ardents, elle prépare un philtre puissant composée d'herbes, du cadavre d'une strige, du corps d'un serpent, du foie d'un cerf, d'une tête de corneille et elle agite le tout avec un bâton d'olivier. ** Il lui restera à ouvrir la gorge du vieillard et à remplacer son vieux sang par la mixture ainsi préparée.… et Eson sera rajeuni de quarante années. (VII, 180-293)

224 – Jason et Médée avaient vécu quelque temps à Corinthe, jusqu'au jour où le roi Créon avait voulu donner sa fille Glaucè en mariage au héros. Jason avait accepté et répudié Médée. Celle-ci s'était vengée en tuant sa rivale et son père. Puis elle incendia leur palais et égorgea les deux enfants qu'elle avait eus de Jason. ** Son forfait accompli, elle s'enfuira à Athènes sur son char traîné par des dragons. Là elle épousera Égée. (VII,394-401)

227 – A Athènes, Médée vit arriver Thésée lorsque celui-ci vint se faire reconnaître de son père Égée. Pour le faire mourir, elle prépara un poison à base d'aconit. L'aconit avait pour origine la bave qui sortit de la gueule de Cerbère, le chien infernal à trois têtes, lorsque Hercule réussit à l'enchaîner et à le traîner hors de sa caverne. Trompé par Médée, Égée présenta cette coupe de poison à Thésée, qu'il prenait pour un ennemi. Mais, au moment où Thésée allait boire, Égée le reconnut comme son fils à une marque qu'il avait sur la garde de son épée. Thésée échappa de peu à la mort et Médée s'évada sur son char aux deux dragons. ** Bannie d'Athènes, Médée retourna en Asie, accompagée d'un fils qu'elle avait eu d'Égée. (VII,404-424)


L'HISTOIRE DE CÉPHALE ET DE SON ÉPOUSE PROCRIS

230 – Minos, roi de Crète, préparant une expédition contre Athènes, est venu à Égine proposer une alliance au roi Éaque ; mais celui-ci a refusé. ** À peine Minos sera-t-il reparti vers la Crète qu'arrivera Céphale, envoyé d'Athènes en ambassade, pour demander du secours contre Minos ; cette demande sera accueillie avec faveur par Éaque. (VII,453-

236 – Céphale s'étant étonné de constater que l'île d'Égine n'était peuplée que de jeunes gens, Éaque lui a raconté comment l'île d'Égine, ravagée par une épidémie de peste, a été, à sa prière, repeuplée par son père Jupiter : celui-ci avait transformé en hommes les fourmis qui grouillaient sur un chêne ; on les appellera les Myrmidons (VII,615-660)

239 – Céphale a épousé Procris, fille du roi Érechthée. Deux mois après son mariage, Céphale, partant à la chasse au cerf, rencontre l'Aurore ; comme il dédaigne ses avances, elle va l'amener à douter de la fidélité de son épouse Procris. (VII,700-715)

244 – Procris, jalouse, est venue épier Céphale dans la forêt où il chassait. Il la tue par mégarde, sans la voir, l'ayant prise pour une bête sauvage. (VII,825-865)


SOUS LE RÈGNE DE MINOS, THÉSÉE ET ARIANE, DÉDALE ET ICARE

249 – Minos a commencé la guerre en assiégeant la ville de Mégare, alliée d'Athènes. Scylla, la fille du roi Nisus, amoureuse de Minos, lui fait signe du haut d'une tour qu'elle a arraché du front de son père le cheveu de pourpre qui protégeait la ville (VIII,1-94)

254 – Minos, ayant vaincu les Athéniens, les obligeait à envoyer régulièrement en Crète des jeunes hommes et des jeunes filles pour être la proie du Minotaure enfermé dans le Labyrinthe conçu et construit par Dédale, un Athénien exilé en Crète. Thésée est celui que le sort a désigné pour aller affronter le monstre. Quand il s'apprête à entrer dans le Labyrinthe, Ariane, fille de Minos, lui donne un fil qui lui permettra de retrouver la sortie ** Thésée enlèvera Ariane, mais il l'abandonnera dans l'île de Naxos. (VIII,155-174)

257 – Minos, furieux contre Dédale, l'a enfermé dans le Labyrinthe avec son fils Icare, qu'il avait eu d'une esclave de Minos. Pour s'évader, Dédale a fabriqué pour lui et pour son fils des ailes à l'aide de plumes assemblées par de la cire. Avant de s'envoler avec lui, il lui donne le conseil de ne pas s'élever trop haut dans le ciel ni trop bas vers la mer. Mais Icare n'en tint pas compte et s'approcha trop près du soleil. Alors la cire fondit et, sous les yeux de son père qui s'était tenu à mi-distance de la mer et du ciel, Icare tomba dans la mer et se noya. (VIII, 183-235)


L'HISTOIRE DE MÉLÉAGRE VAINQUEUR DU SANGLIER DE CALYDON

261 – Le territoire de Calydon est dévasté par un sanglier monstrueux envoyé par Diane, furieuse d'avoir été oubliée dans un sacrifice offert par le roi aux autres dieux. Alors, pour tuer la bête, Méléagre, fils du roi, rassembla des chasseurs avec, parmi eux, Pirithoüs, Jason, Thésée et Atalante, fille du roi d'Arcadie (VIII-300-328)

265a – Atalante réussit à blesser la bête d'une flèche et Méléagre va l'achever d'un coup d'épieu. (VIII-329-424)

265b – Méléagre offrit la hure du sanglier à Atalante, sa maîtresse. (VIII-425-430)

267a – Méléagre tua ses deux oncles, frères d'Althée, qui contestaient l'offre du sanglier à Atalante. (VIII-431-444)

267b – Lorsque Méléagre venait de naître, les Parques annoncèrent qu'il mourrait lorsque serait consumée une bûche qu'elles ont mise dans la flamme. Alors sa mère, Althée, récupéra la bûche et l'éteignit. (VIII-451-458)

269a – Après la mort de ses deux frères, tués par Méléagre, Althée, pour les venger récupéra la bûche et la jeta au feu. (VIII-459-514)

269b – Lorsque la bûche fut consumée, Méléagre mourut.(VIII-515-526)


AU COURS D'UN REPAS CHEZ ACHÉLOÜS, ON SE RACONTE DES HISTOIRES, EN PARTICULIER CELLE D'HERCULE

277 – A son retour de la chasse de Calydon, Thésée, arrêté en chemin par une crue de l'Achéloüs, fut hébergé, avec son ami Pirithoüs, par le dieu du fleuve. Il fut accueilli dans un atrium construit en pierre ponce et en tuf non poli, dont le sol était couvert de mousse et le plafond orné de coquillages. Honoré par cette visite, Achéloüs avait invité Lélex, le héros de Trézène, dont les cheveux commençaient à blanchir. Des nymphes aux pieds nus présentaient les mets et servaient le vin dans des vases de pierres précieuses. A l'issue du repas, Thésée se renseigna sur une île qu'on voyait depuis l'entrée de la pièce et apprit que ce sont des nymphes qui ont été métamorphosées en îles sur la côte de l'Étolie. (VIII,614-619)

280 – Comme, lors du repas chez Acheloüs, Pirithoüs avait affirmé qu'à son avis toutes ces métamorphoses attribuées aux dieux n'étaient que des fables, Lélex présenta comme vraie l'histoire de Philémon et Baucis. Philémon et son épouse Baucis étaient deux pauvres vieillards de Phrygie qui avaient donné l'hospitalité à deux voyageurs. Or ceux-ci étaient en fait Jupiter et Mercure déguisés. ** En remerciement, leur chaumière sera transformée en un temple magnifique, dont ils seront les gardiens ; ensuite ils seront changés l'un en chêne et l'autre en tilleul. (VIII,620-720)

285 – Acheloüs raconte une autre histoire. Erésichthon, roi d'une ville thessalienne, avait abattu un arbre consacré à Cérès ; pour se venger, celle-ci prêta son char tiré par deux dragons à une Oréade, dont la mission serait d'aller en Scythie pour y rencontrer la Faim. Celle-ci va devoir entrer de nuit dans la chambre d'Eresichthon, et lui insuffler un besoin irrépressible de nourriture. ** Erésichthon mangera tout son bien et finira par se dévorer lui-même. (VIII,740-878)

290 – Acheloüs raconte ensuite sa propre histoire. Comme sa fille Déjanire était cherchée par de nombreux prétendants, son père Oenée la promit à qui serait capable de vaincre les autres. C'est ainsi qu'Achéloüs fut amené à combattre Hercule. Pendant le combat, il se métamorphosa d'abord en serpent, puis en taureau. Alors Hercule put lui arracher une de ses cornes. Ensuite les Naïades, filles de l'Achéloüs, ramassèrent cette corne et la remplirent de tous les fruits que l'automne peut fournir. Elle l'appelèrent corne d'Abondance. ** Et Hercule épousa Déjanire. (IX, 1-90)

294 – Retournant dans sa patrie avec sa nouvelle épouse Déjanire, Hercule arriva au bord du fleuve Événus en crue. Avant de le traverser lui-même à la nage, il installa la jeune femme toute tremblante sur le dos du Centaure Nessus, qui faisait à cet endroit fonction de passeur. (IX,103-112)

296 – Le Centaure Nessus ayant voulu profiter de l'occasion pour tenter de violer Déjanire, Hercule le tua d'une flèche dans le dos. ** Mais Nessus, avant de mourir, a eu le temps de donner à Déjanire une tunique trempée dans son sang, lui disant qu'elle serait un excellent préservatif contre l'infidélité de son mari. Aussi, plus tard, quand Déjanise apprit qu'Hercule était amoureux d'Iole, elle lui envoya la tunique. L'ayant revêtue, il sentit des douleurs si insupportables qu'il préféra se jeter dans les flammes d'un bûcher sur l'Oeta. ** Mais son père Jupiter l'enlèvera au Ciel. (IX,113-272)

302 – La vieille mère d'Hercule, Alcmène, raconte à Iole, sa bru, dans quelle circonstance son fils était né. Héra avait donné l'ordre à la déesse des accouchements, Lucine, ainsi qu'aux trois Moires, les divinités du Destin, de s'opposer à cette naissance : les Moires se tinrent donc sur le seuil de la maison d'Alcmène, empêchant à distance, par leurs enchantements, la sortie du bébé. Pendant neuf jours et neufs nuits, Alcmène avait connu des douleurs atroces. Alors son amie Galinthias avait eu pitié d'elle et avait imaginé un stratagème : elle sortit de la maison en annonçant que, sur l'ordre de Zeus, Almène venait d'accoucher d'un garçon. Alors les Moires, ne servant plus à rien, s'en allèrent et Alcmène put enfin être délivrée. Mais Lucine se vengea en transformant Galinthias en belette, un animal qui, croyait-on, fait ses petits par la bouche. (IX, 275-323)

308 – A son tour, Iole raconte à Alcmène l'aventure arrivée à sa sœur Dryope. Dryope, après avoir été violée par Apollon, avait épousé Andremon et en avait eu un enfant, Amphissos. Un jour, avec le bébé, elle était allée sacrifier aux Nymphes près d'un lac et, avec sa sœur, elle s'était amusée à cueillir quelques feuilles d'un jujubier. Mais les deux femmes s'aperçurent que du sang coulait des branches brisées : en effet cet arbre était le corps métamorphosé de la Nymphe Lotis. Celle-ci, fort en colère, changea Dryope en arbre semblable à elle-même. Pendant la métamorphose, arrivèrent l'époux et le père de Dryope, mais ils ne pourront rien changer à son sort. (IX, 330-370)


BYBLIS, AMOUREUSE DE SON FRÈRE JUMEAU, EST TRANSFORMÉE EN SOURCE.

312 – À Milet, Byblis, une arrière-petite-fille de Minos, aimait d'un amour incestueux son frère jumeau Caunus. Elle décida de lui révéler ses sentiments dans une lettre, qu'elle confia à un serviteur. ** Caunus, horrifié, s'enfuira. Byblis, devenue folle, tentera de se suicider, mais les Nymphes la transformeront en source. (IX, 450-580)


POUR QU'ELLE PUISSE SE MARIER, IPHIS EST TRANSFORMÉE EN GARÇON PAR ISIS.

320 – En Crète, un homme simple, Ligdus, apprenant que sa femme Téléthuse était enceinte, lui avait ordonné, si l'enfant était une fille, de la mettre à mort. Alors qu'elle était sur le point d'accoucher, Téléthuse vit en songe la grande déesse Isis avec son attribut le serpent, accompagnée d'Anubis, du bœuf Apis, d'Osiris, tous tenant des sistres ; Isis lui ordonna de conserver son enfant, quel que soit son sexe. ** Téléthuse mettra au monde une fille, qu'elle élèvera comme un garçon sous le nom d'Iphis, la nourrice étant seule au courant de la supercherie. Treize ans plus tard, lorsqu'un amour naîtra entre Iphis et une jeune fille, Ianthé, et qu'il sera question de mariage, Téléthuse implorera Isis qui transformera à temps Iphis en garçon. Ainsi le jeune Iphis pourra-t-il posséder sa chère Ianthé. (IX, 670-797)


ORPHÉE ET SON ÉPOUSE EURYDICE

325 – La Dryade Eurydice, nouvelle épouse d'Orphée, se promenait avec quelques Naïades dans une prairie, en Thrace, lorsqu'elle fut piquée par une vipère sur laquelle elle avait marché. Cela avait été précédé d'un présage inquiétant : la torche que tenait Hyménée produisait une âcre fumée et refusait de s'enflammer. (X, 1-12)

326 –  Alors Orphée descendit aux Enfers. Il vit la barque de Charon et le chien à trois têtes ; puis il se trouva devant Hadès et Perséphone. En s'accompagnant de sa lyre, il leur demanda de pouvoir récupérer Eurydice. ** Les dieux accepteront, à condition qu'en sortant, il marche devant elle et ne se retourne pas. Mais il ne put résister à la tentation et perdit définitivement Eurydice. (X,13-60)

330 –  Orphée, désespéré, se retira dans les montagnes. Il s'arrêta sur une colline qui manquait d'ombre et commença à jouer de la lyre. Alors des arbres vinrent vers lui en grand nombre, ainsi qu'une multitude de bêtes sauvages et d'oiseaux, tous attirés par la beauté de ses chants. (X,85-147

360 – Ayant aperçu Orphée qui chantait sur le mont Rhodope, des femmes thraces, furieuses d'être dédaignées par lui, l'attaquèrent en hurlant avec des armes diverses, l'une avec son thyrse (un bâton entouré de feuillages, terminé par une pomme de pin, attribut des Bacchantes), une autre avec une flèche, une autre avec une pierre. Orphée fut ainsi massacré. ** Redescendu aux Enfers, il y retrouvera enfin Eurydice. Les femmes Thraces seront transformées en arbres par Bacchus. (XI,1-43)
ACCABLÉ APRÈS AVOIR TUÉ SON CERF FAVORI, CYPARISSUS EST CHANGÉ EN CYPRÈS.

332 – Dans l'île de Céos vivait un cerf sacré apprivoisé, qu'aimait particulièrement Cyparissus. Celui-ci, monté sur son dos, allait souvent le faire boire l'eau des sources. Mais un jour de grande chaleur, alors que le cerf dormait à l'ombre, Cyparissus, par mégarde, le tua d'une flèche. Alors, compatissant, Apollon apparut et changea peu à peu Cyparissus en cyprès. (X,110-142)


JUPITER ENLÈVE GANYMÈDE

334 – Jupiter se consumait d'amour pour le jeune Prygien Ganymède. Il se métamorphosa en aigle pour l'enlever et l'emporter sur l'Olympe. Là, il en fit son échanson, sans tenir compte de récriminations de son épouse.(X,155-161)


APOLLON TUE PAR ACCIDENT SON AMANT HYACINTHE

335 – Apollon était amoureux du bel Hyacinthe. Un jour que tous deux jouaient à lancer le disque le plus haut possible, Hyacinthe fut heurté par le disque lancé par Apollon et mortellement blessé. Apollon en eut un chagrin profond et, pour immortaliser le nom de celui qui fut son ami, il changea le sang qui avait coulé de la blessure en une fleur nouvelle, l'hyacinthe. (X,174-219)


À CHYPRE, VÉNUS TUE LES CÉRASTES ET LES LES PROPÉTIDES.

338 – Sur l'île de Chypre, les Cérastes, d'abominables tueurs d'hommes, avaient été changés en taureaux par Vénus. Puis celle-ci, indignée par la présence dans l'île des Propétides, des prostituées qui niaient sa divinité, les transforma en rochers. (X,220-242)


VÉNUS DONNE VIE À LA STATUE DONT PYGMALION ÉTAIT AMOUREUX.

340 – A Chypre, Pymalion, resté célibataire à cause de son mépris des femmes, avait sculpté une femme nue d'une si grande beauté qu'il en fut amoureux et qu'il la traitait comme si elle était vraie. Alors Vénus voulut bien satisfaire ses désirs et elle donna la vie à la statue. Neuf mois plus tard, sous le nom de Galatée, elle mit au monde une fille. (X,245-297)


HISTOIRE D'ADONIS ET DE VÉNUS

342 – Myrrha, fille du roi de Chypre, avait conçu un amour incestueux pour son père et elle avait réussi à faire l'amour avec lui dans l'obscurité, sans être d'abord reconnue par lui. Quand sa faute avait été découverte, menacée de mort par son père, elle s'était enfuie en Arabie. Enceinte, au bout de neuf mois, elle pria les dieux de la métamorphoser. Aussitôt elle se changea en arbre à myrrhe. Alors la déesse Lucine, qui préside aux accouchements, vient aider à sortir de l'arbre un bébé, Adonis. ** Sans tarder, les Naïades vont coucher l'enfznt sur un lit d'herbes et le parfumer avec les larmes de sa mère coulant de l'arbre. (X,300-518)

349 – Adonis a été élevé par les Naïades. Devenu un beau jeune homme, Vénus tomba amoureuse de lui (sans l'avoir voulu, le petit Cupidon avait effleuré d'une flèche la poitrine de sa mère). Dès lors elle ne le quittait plus, l'accompagnant partout à la chasse, la robe retroussée à la façon de Diane. Puis, fatigués, ils se reposaient à l'ombre d'un arbre. (X,520-560)

351 – A l'ombre d'un peuplier, Vénus et Adonis parlent de la chasse. Vénus met en garde son amant intrépide contre les animaux dangereux comme les lions et surtout les sangliers. (X,540-560)

358 – Ayant mis son amant en garde contre les animaux trop agressifs, Vénus était partie sur son char vers Chypre. Mais, presque aussitôt, Adonis, ne tenant pas compte de ses avis, avait attaqué à l'épieu un sanglier qui le blessa mortellement. Alertée par ses plaintes, Vénus fit demi-tour et revint avec son attelage de cygnes. ** A l'aide d'un nectar magique, elle va faire naître du sang d'Adonis une fleur, l'anémone. (X,708-739)


ATALANTE EST VAINCUE À LA COURSE PAR HIPPOMÈNE.

352 — Atalante ne voulait d'autre époux que celui qui la vaincrait à la course et elle faisait mettre à mort tous ceux qui échouaient dans l'épreuve. Seul Hippomène réussit, grâce à Vénus qui lui suggéra de jeter, pendant la course, trois pommes d'or qu'Atalante s'attardait à ramasser. ** Et Hippomène, vainqueur, épousera Atalante. Mais il oubliera de remercier Vénus de son aide et celle-ci se vengera en changea les deux époux en lions. (X,560-680)


LE ROI MIDAS ACCUEILLE JOYEUSEMENT SILÈNE MAIS SE RETROUVE ENSUITE AVEC DES OREILLES D'ÂNE

364 – Alors que Bacchus était passé en Lydie avec son cortège, le vieux Silène, son père nourricier, ivre à son habitude, s'était égaré en route. Des paysans le reconnurent et, tout joyeux, le conduisirent sur son âne au roi Midas. ** Celui-ci organisera dix jours et dix nuits de fêtes, avant de le rendre à Bacchus. (XI,85-100)

367 – Pan, devant quelques jeunes nymphes, avait prétendu que sa flûte de roseaux l'emportait sur la lyre de Phébus. Il avait engagé un concours, dont serait l'arbitre le dieu de la montagne Tmolus, avec sa tête couronnée de feuilles de chêne. Pan joua le premier sur sa flûte, puis Apollon, la tête couronnée de laurier, prit sa lyre dans la main gauche, son plectre dans la main droite et commença. Tout le monde reconnut la supériorité de Phébus, sauf le roi Midas, qui assistait au concours. Pour le punir, Phébus lui donna des oreilles d'âne. (XI,150-179)


PÉLÉE TROUVE LE MOYEN DE NEUTRALISER THÉTIS POUR ABUSER D'ELLE.

372 – En Thessalie, une grotte près d'un golfe servait de refuge à Thétis, la déesse marine, qui y venait portée par un dauphin. C'est là que Pélée avait tenté une première fois de la violer ; mais cette fois Thétis lui avait échappé en se métamorphosant en oiseau, un arbre, en tigresse… Ayant pris conseil de Protée, Pélée retourna à la grotte et, sans se laisser impressionner par ses métamorphoses, il l'attacha si bien qu'elle se résigna à redevenir une femme et à se laisser posséder. C'est ainsi que fut conçu le grand Achille. (XI,230-265)


ALCYONE, AYANT APPRIS PAR MORPHÉE LA MORT DE SON MARI, EST CHANGÉE EN HIRONDELLE.

379 – Céyx ayant péri dans un naufrage, il avait fallu annoncer la nouvelle à son épouse Alcyone. Iris était donc allée au pays des Cimmériens où, dans une profonde caverne, se trouvait le dieu Sommeil, couché sur un lit d'ébène au pied duquel étaient, sous des formes diverses, les Songes chimériques. Le Sommeil, à l'instigation d'Iris, fit venir son fils Morphée ; il lui dit de prendre la forme de Céys et, sous la forme d'un songe, d'aller annoncer la mauvaise nouvelle à Alcyone. ** Celle-ci, folle de douleur, suscitera la pitié des dieux : elle sera transformée en hirondelle de mer ainsi d'ailleurs que son mari, dont le corps avait été retrouvé sur le rivage. (XI,582-748)


ESAQUE, REPONSABLE DE LA MORT D'HESPÉRIE, EST CHANGÉ EN PLONGEON.

389 – Esaque, petit-fils de Priam, avait poursuivi dans la plaine de Troie la Nymphe Hespérie qui se faisait sécher les cheveux. En fuyant pour lui échapper, elle fut mordue par un serpent et Esaque, la rejoignant, vit qu'elle était morte. ** Fou de désespoir, Esaque ira se jeter dans la mer ; mais il sera changé en plongeon par Téthys. (XI,764-795)


LA BELLE CÉNIS, VIOLÉE PAR NEPTUNE, EST TRANSFORMÉE EN HOMME INVULNÉRABLE.

398 –  En Thessalie, Cénis, célèbre par sa beauté, avait une foule de prétendants, mais elle n'avait jamais connu d'homme. Un jour qu'elle se promenait sur le rivage, Neptune sortit de la mer et abusa d'elle. Puis, pour se faire pardonner, il promit de satisfaire un vœu qu'elle formulerait. Afin de ne plus jamais subir l'affront qu'elle venait de sublr, elle lui demanda  de devenir un homme. Neptune opéra immédiatement la transformation et, en plus, il fit d'elle un homme invulnérable. ** Pour le tuer, il faudra l'enterrer vivant. Alors Neptune, se souvenant de leur rencontre, le métamorphosera en flamant. (XII,190-209)


CINQ ÉPISODES DE LA GUERRE DE TROIE

392 — Lorsque, voulant traverser la mer jusqu'à Troie, les Grecs furent arrivés en Aulide, il consultèrent le devin Chalcas pour savoir si les vents seraient bientôt favorables. Sa réponse fut que les vents seraient contraires jusqu'à ce qu'Agamemnon immole sa fille Iphigénie. On amena donc celle-ci jusqu'à l'autel où elle devait être sacrifiée. Mais Diane, apaisée par cette soumission, apparut alors avec une biche qui sera immolée à la place de la jeune fille. ** Et les mille vaisseaux des Grecs pourront aller jusqu'à Troie. (XII,1-38)

414 – Pendant le siège de Troie, Achille a été tué par Pâris et son corps a été incinéré. Restent ses armes, bouclier, cuirasse, javelot. Ajax et Ulysse les revendiquent pour eux-mêmes. Agamemnon rassemble les chefs au milieu du camp et, devant les armes d'Achille, donne la parole à Ajax, puis à Ulysse. ** Ajax, vaincu dans ce débat, se donnera la mort ; son sang colorera la fleur de l'hyacinthe. (XII,620-628 et XIII,1-398)

419 – Dans son discours, Ulysse a rappelé un épisode de la vie d'Achille. Sa mère, la Néréide Thétis, qui connaissait d'avance la mort qui l'attendait devant Troie, l'avait habillé en femme et envoyé à la cour de Lycomède, le roi de Scyros, où, pendant neuf ans, sous le nom de Pyrrha, il partagea la vie des filles du roi. Mais Ulysse l'y retrouva et imagina une ruse : il se déguisa en marchand, se fit introduire dans l'appartement des femmes et leur proposa diverses étoffes et des objets faits pour les femmes, parmi lesquels il avait placé des armes, bouclier, casque, lance. « Pyrrha » se saisit instinctivement de ces armes, révélant ainsi qui il était réellement. ** Thétis se résignera, renonçant à contrarier la vocation guerrière d'Achille. (XIII, 162-170)

429 – Troie avait été prise et les Grecs allaient rentrer chez eux ; Agamemnon avait rassemblé ses vaisseaux sur le rivage de la Thrace. C'est alors qu'était apparue l'ombre d'Achille qui avait exigé, pour que ses mânes soient apaisés, que la fille de Priam, Polyxène, fût immolée sur son tombeau. Alors on arracha Polyxène des bras de sa mère et on la hissa sur le monument, où Néoptolème, le fils d'Achille, s'apprêta à l'égorger. La jeune fille, consentant à mourir, essaya, par pudeur, de cacher sa poitrine avant de s'offrir au bourreau.** Sa mère, surmontant sa douleur, lavera le sang qui souillait le corps de Polyxène. (XIII,439-493)

436 – Troie ayant été prise, Enée, qui fut le plus vaillant des Troyens après Hector, quitta la ville en flammes avec son fils Ascagne, portant sur son dos son père Anchise, qui tenait dans ses bras les les dieux les sacrés de Troie, les Pénates, ainsi que le Palladion, la statue sacrée d'Athéna. ** Il ira d'abord dans l'île de Délos, chez Anius, un fils d'Apollon. (XIII,623-630)


LE CYCLOPE POLYPHÈME, AMOUREUX DE GALATÉE, S'EN PREND À SON AMANT ACIS.

442 – Sous le regard bienveillant de quelques Néréides (parmi lesquelles Scylla), Galatée, fille de Nérée, et son amant Acis, réfugiés dans un abri sous roche, sont enlacés. Au-dessus, l'horrible Cyclope Polyphème, amoureux de Galatée, est assis près de ses moutons. Tenant un énorme bâton d'une main et jouant de la flûte de l'autre, il supplie longuement Galatée d'être favorable à son amour. ** Quand il découvrira les deux amants, il écrasera Acis sous un rocher arraché de la montagne. Mais il sera sauvé, Galatée l'ayant transformé en rivière, l'Acis, qui sort des flancs de l'Etna. (XIII,750-899)


LA NÉRÉIDE SCYLLA EST CHANGÉE EN MONSTRE MARIN PAR CIRCÉ.

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448 – La Néréide Scylla se rafraîchissait sous un rocher au bord de la mer, lorsqu'elle vit surgir un être étrange, chevelu, barbu, avec un corps se terminant en queue de poisson. C'était Glaucus, un dieu des eaux. Il lui raconta qu'il avait été jadis un simple mortel, pêcheur de profession, et que, après avoir goûté à une certaine herbe, il s'était précipité dans l'eau et que, là, des dieux de la mer l'avaient aidé à devenir lui-même un dieu. Comme il déclara son amour à Scylla, celle-ci réagit en prenant la fuite. ** Alors, furieux d'avoir été repoussé, Glaucus nagera jusque chez la magicienne Circé. Celle-ci tentera d'abord de le séduire, puis, devant ses refus, elle décidera de punir sa rivale. (XIII, 900-968 + XIV, 1

452 – Marchant sur la mer, la belle Circé était allée à l'endroit où Scylla aimait se baigner, et elle avait infecté l'eau à l'aide d'affreux poisons. Quand Scylla s'y baigna, Glaucus la vit se changer en un monstre pourvu d'une horrible ceinture de chiens aboyants, celui que rencontrera Ulysse. ** Effrayé, Glaucus s'éloignera rapidement pour échapper aux avances de Circé. (XIV,1-70)


EN ROUTE VERS L'ITALIE, ÉNÉE RENCONTRE DIDON, PUIS LA SYBILLE DE CUMES

456 – Une tempête avait poussé les navires d'Énée vers l'Afrique, jusqu'à Carthage, la ville fondée par Didon. Pendant que ses compagnons réparaient les navires, Énée avait été reçu par Didon. Avec la complicité de Vénus et de Junon, ils avaient fait l'amour au cours d'une partie de chasse dans une grotte. Mais le roi Iarbas, indigné de se voir préférer un étranger, ayant demandé à Jupiter d'éloigner ce rival, le dieu avait demandé à Énée de rompre cette liaison passagère et de partir sans revoir la reine. Lorsqu'elle vit les navires s'éloigner, Didon fit élever un bûcher sous prétexte d'un sacrifice et elle se donna la mort avec une épée. ** Son corps sera consumé par les flammes. (XIV,75-81)

459 – Énée, étant arrivé en Campanie, alla rencontrer l'antique Sybille de Cumes et, ayant salué la vieille femme, il lui demanda de lui donner le moyen d'aller aux Enfers retrouver les mânes de son père. Elle accepta et lui dit qu'il suffisait d'arracher un rameau d'or du tronc d'un arbre de la forêt consacrée à la Junon de l'Averne. Après une rapide incursion aux Enfers, Énée revint auprès de la Sybille, qui lui raconta son histoire. Alors qu'elle était encore jeune et belle et qu'elle rendait déjà des oracles. Apollon voulut lui ravir sa virginité et, pour la faire céder, il lui proposa de réaliser un de ses vœux. Alors elle ramassa une poignée de poussière et lui demanda de vivre autant d'années qu'il y avait de grains de poussière, ce qu'Apollon lui accorda. Mais, comme elle ne voulut pas lui céder, Apollon ne lui accorda pas de toujours conserver sa jeunesse. ** Déjà âgée de sept siècles lorsqu'elle rencontre Énée, elle sait qu'après avoir vécu mille ans, elle sera une vieille femme si caduque et si maigre qu'elle se sera plus qu'une voix, celle de la Sybille, qu'on entendra sortir des souterrains du temple de Cumes. (XIV,101-153)


ACHÉMÉNIDE, COMPAGNON D'ULYSSE, EST RECUEILLI PAR ÉNÉE.

463 –  Ulysse, quittant à la hâte le pays des Cyclopes devant les rochers que lançaient les géants excités par Polyphème, avait oublié d'embarquer l'un de ses hommes, Achéménide. Celui-ci, laissé sur le rivage avec ses compagnons morts, avait été recueilli par Énée qui le prit à bord de son navire. (XIV, 160-220)


DEUX MÉFAITS DE LA MAGICIENNE CIRCÉ

467 – Quand Ulysse avait débarqué dans l'île de la magicienne Circé, Macarée avait été tiré au sort avec une vingtaine de compagnons pour aller se présenter dans le palais. Là ils avaient été accueillis par des servantes qui les avaient confuits vers Circé. Ils la trouvèrent assise sur un trône magnifique. Dès qu'elle les vit, elle donna l'ordre à ses nymphes de préparer un breuvage, auquel elle ajouta elle-même certains sucs. Dès qu'ils eurent bu et qu'ils eurent été effleurés par la baguette de la magicienne, ils se transformèrent en porcs, sauf Euryloque, qui refusa de boire. ** Ils seront sauvés par Ulysse, qui accepta de coucher avec Circé à la condition qu'elle redonne forme humaine à ses compagnons ; (XIV,248-300)

470 – Resté dans l'île de Circé pendant un an, Macarée apprit l'histoire de Picus. Ce Picus était un fils de Saturne qui avait épousé la belle Canens, une fille de Janus qui excellait dans l'art du chant. Un jour que Circé cueillait des plantes en forêt, elle vit un beau cavalier qu'elle désira aussitôt : c'était Picus. Alors, pour le faire descendre de son cheval, elle suscita par magie un sanglier imaginaire. Ainsi elle put s'entretenir avec Picus, lui tenant encore son javelot à la main et elle sa baguette. Elle lui proposa de devenir sa maîtresse, mais, fidèle à son épouse, Picus refusa et tenta se s'enfuir. ** La magicienne, par ses incantations, le transformera en pivert. Canens, désespérée, cherchera son mari pendant six jours et six nuits, puis, à bout de forces, elle se laissera tomber au bord du Tibre où elle chantera une dernière fois avant de se dissoudre dans l'air. (XIV, 320-432)


LES NYMPHES PUNISSENT UN BERGER EN LE TRANSFORMANT EN OLIVIER SAUVAGE.

475 – Tout au sud de l'Italie, dans les champs des Massapiens, il est un antre ombragé par d'épais feuillages et masqué par des roseaux. Il était habité par des Nymphes chasseresses. Un jour, inquiètes de la venue d'un berger, elles songèrent à fuir ; mais bientôt, remises de leur émoi, elles se mirent à danser. Le berger se moqua d'elles, fit semblant de les imiter avec des sauts de rustre et leur tint des propos obscènes. Alors il fut métamorphosé en olivier, mais en olivier sauvage, dont les fruits sont aussi amères que le furent ses propos. (XIV, 514-526)


CYBÈLE MÉTAMORPHOSE EN NAÏADES LES NAVIRES D'ÉNÉE.

479 – Quand Énée et ses compagnons arrivèrent dans le Latium, il se heurtèrent à Turnus, le roi des Rutules, qui décida de les attaquer et mit le feu à leurs navires. Alors la déesse Cybèle, mère des dieux, intervint, car les bateaux des Troyens avaient été construits avec des arbres pris sur le mont Ida. On vit paraître, dans un bruit de cloches et de trompettes, son char tiré par des lions apprivoisés. Une pluie mêlée de grêlons éteignit les flammes. Les Vents, frères d'Astrée, rompent les câbles qui retenaient les navires. Ceux-ci partent vers la mer puis s'y engloutissent, se métamorphosant en Naïades. (XIV,527-558)


POUR SÉDUIRE POMONE, VERTUMNE LUI RACONTE L'HISTOIRE D'IPHIS.

483 – Dans le Latium, sous le roi Procas, la nymphe Pomone, une des Hamadryades, n'avait d'autre passion que les jardins et la culture des plantes qu'elle ne manquait pas d'arroser. Insensible aux plaisrs de l'amour, elle se rendait inaccessible à tout ce qui était de sexe mâle, comme Satyres, Pans et Sylvains. Vertumne, pourtant protecteur des arbres fruitiers, n'avait pas plus de succès, même lorsqu'il prenait l'apparence d'un moissonneur, d'un pêcheur, d'un soldat. Mais il aimait Pomone et eut l'idée de se déguiser en vieille femme à cheveux blancs et s'appuyant sur une canne. Prenant l'exemple d'un orme sur lequel s'était attachée une vigne, il fit l'éloge du mariage et lui conseilla d'épouser Vertumne, dont il était sûr, dit-il, qu'il serait un mari fidèle. (XIV,622-697)

487 – Vertumne lui raconta alors une histoire. « Iphis, né dans une humble famille, était amoureux fou de la noble Anaxarète. Mais celle-ci le repoussait toujours avec mépris. Désespéré, il se pendit à la porte de l'inexorable fille. Les serviteurs, alertés par le bruit, le détachèrent et le conduisirent chez sa mère qui, en pleurant, fit conduire vers le bûcher le corps de son fils porté sur un brancard. Or le cortège funèbre passa devant la maison d'Anaxarète. Lorsque, de sa fenêtre, elle reconnut le corps d'Iphis, elle se pétrifia peu à peu : elle qui avait un cœur de pierre, devint totalement pierre. » ** A la fin de l'histoire, Vertumne quittera son apparence de vieille femme et redeviendra lui-même ; et Pomone sera enfin séduite par la beauté du dieu des vergers. (XIV, 698-771)


DIANE RESSUSCITE HIPPOLYTE THÉ DANS UN ACCIDENT DE CHAR.

493 – Hippolyte, fils de Thésée, raconte l'accident qui lui est arrivé. « Phèdre ayant accusé Hippolyte d'avoir voulu la violer, Thésée demanda à Poséidon de se charger de le tuer. Alors qu'Hippolyte conduisait son char au bord de la mer, à Trézène, ses chevaux furent effrayés par l'apparition d'un taureau qui jetait de l'eau par ses naseaux et Hippolyte, les pieds pris dans les rênes, fut traîné sur les rochers et mourut.  Mais Diane est intervenue pour lui permettre de continuer à vivre. ** Ressuscité et rendu méconnaissable, il deviendra le dieu Virbius, que l'on adorera sur les bords du lac de Némi, Virbius, acolyte de Diane  (XV,506-539)


ESCULAPE ACCEPTE D'ALLER À ROME POUR METTRE FIN À UNE ÉPIDÉMIE.

514 –  Les Romains, décimés par une maladie contagieuse, avaient envoyé une députation à Delphes pour demander de l'aide. Apollon les avait envoyés à Epidaure chez Esculape. Celui-ci accepta de les accompagner à Rome. Le lendemain, il sortit de son temple métamorphosé en serpent. D'abord effrayée, la foule, guidée par un prêtre, adora le dieu. ** Alors il se dirigera vers le port et  s'embarquera sur le navire qui le mènera à Rome. Accueilli par une foule en délire, il remontera le Tibre, atteindra l'île Tibérine, où il reprendra l'apparence d'Esculape et mettra un terme à l'épidémie. (XV,625-744)


CÉSAR ASSASSINÉ EST PORTÉ AU CIEL PAR VÉNUS.

519 – Jupiter, lié par les arrêts du Destin, n'a pas pu empêcher l'assassinat de César, percé de 23 coups de poignard par Brutus et les autres conjurés. Mais Vénus, invisible pour tous, captura l'âme du mort et la porta au milieu des astres du Ciel. Alors l'âme s'illumina et prit la forme d'une étoile. ** Auguste, fils adptif de César, montera sans doute lui aussi au Ciel après sa mort. (XV,780-870)


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