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BÉLISAIRE

BÉLISAIRE EST RECONNU PAR L'UN DE SES ANCIENS SOLDATS

Bélisaire (500-565) est un général qui combattit pour l'empereur romain d'Orient Justinien le Grand,  et l'aida dans sa politique de conquêtes. Selon son secrétaire Procope de Césarée (Histoire secrète de Justinien), il était le jouet de son épouse Antonina, une débauchée. Vers la fin de sa vie il fut un moment soupçonné, à tort, d'avoir participé à un complot contre l'empereur et, pendant quelque temps, il ne fut plus qu'un citoyen anonyme de Byzance, vagabondant dans les rues, triste, pratiquement seul, toujours pensif et sombre. Il avait été en conflit avec Jean de Cappadoce, préfet du prétoire de Justinien qui, victime d'une machination d'Antonina, fut déchu de ses fonctions et condamné à vivre d'aumônes, puis à entrer dans les ordres.
C'est le moine Tzetzès, au XIIe siècle, qui, dans ses Chiliades, mêlant la disgrâce passagère de Bélisaire et de celle de Jean de Cappadoce, créa la légende du général Bélisaire devenu aveugle et réduit à la mendicité, quémandant dans les rues de Constantinople en suppliant : "Date obolum Belisario".

François de NOMÉ, Bélisaire reconnu par l'un de ses soldats, huile sur toile

Le Tableau d'Orléans :
De part de d'autre d'un long passage  sont alignés des édifices de style baroque et bizarre, éclairés par un soleil couchant. A droite une porte d'entrée gardée par deux satyres en atlantes; plus loin la façade d'une sorte de cathédrale fantastique ; à gauche, une fontaine. Dans le passage devisent des personnages vêtus de sortes de toges colorées. Sur une passerelle, deux personnages peu distincts, dans lesquels, dit le titre de l'oeuvre, il faut reconnaître un soldat (empanaché) et le vieux général Bélisaire en mendiant appuyé à la balustrade.

Jean-François Marmontel a repris ce thème dans un roman, Bélisaire (1767) et le sujet a été repris par de nombreux peintres aux XVIIIe-XIXe siècles.

François de Nomé (1593 - av. 1650) est un peintre lorrain qui a vécu et travaillé à Rome puis à Naples au début du XVIIe siècle. Il avait une prédilection particulière pour les architectures baroques imaginaires (les capricci) dans lesquelles André Breton verra une annonce du surréalisme (L'Art magique, 1957). Dans ces architectures démesurées, presque fantastiques, François De Nomé introduit souvent des personnages un peu perdus dans le décor (par exemple Salomé se faisant présenter la tête de Jean Baptiste au musée de Baltimore).


Pour comparer :
– Jacques-Louis David, Un de son anciens soldats reconnaît le général Bélisaire qui, devenu aveugle, accepte l'aumône d'une dame (1781), au Palais des Beaux-Arts de Lille :


– Baron Gérard, Bélisaire marchant sur une route en portant un jeune garçon mordu par un serpent (1797) au Getty Center à Los Angeles.
– François-André Vincent, Bélisaire, réduit à la mendicité secouru par un officier de Justinien (1776), au Musée Fabre à Montpellier
– Jean-François Pierre Peyron (1744-1814), Bélisaire recevant l'hospitalité d'un paysan
etc


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