ASSOCIATION GUILLAUME-BUDÉ D'ORLÉANS Le samedi 23 novembre 2024 à l'occasion du 70e anniversaire de l'Association orléanaise JOURNÉE ÉTIENNE DOLET |
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PROGRAMME 10 h 45 – Ouverture en présence de M. William Chancerelle, maire-adjoint à la Culture d'Orléans, de M. Michel Fartzoff, président de l'Association nationale Guillaume-Budé et de Mme Catherine Malissard, présidente de l'Association orléanaise. 11 h 15 – Catherine PEZERET : De Lyon à Paris en passant par Orléans : Étienne Dolet et ses villes. Dolet traite-t-il la peinture de ville selon les codes rhétoriques ? Quel regard il pose-t-il sur Toulouse, Lyon, Paris et surtout Orléans, sa patrie ? 11 h 35 – Michel MAGNIEN : Dolet en ses Commentaires de la langue latine. Il s'agira de montrer à quel point Dolet fait du commentaire humaniste, qu'on pourrait imaginer comme une pratique érudite et distanciée, un instrument pour se mettre lui-même en scène et assurer sa propre promotion. 11 h 55 – Silvère MÉNÉGALDO : Étienne Dolet, personnage problématique de la naissante histoire littéraire en France, des Bibliotheques françoises aux Vies de Guillaume Colletet. Personnage contesté de son vivant, Etienne Dolet continue visiblement de mettre dans l'embarras ses premiers biobibliographes, La Croix du Maine et Du Verdier, qui offrent dans leur Bibliotheque françoise (1584 et 1585) respective une information assez parcellaire, sinon contradictoire. Composée plus de cinquante ans après (1648), la Vie que lui consacre Guillaume Colletet, bien mieux informée, témoigne encore d'un tel embarras qui conduit toutefois à une forme de réhabilitation, de l'humaniste sinon du poète. 14 h 30 – Marie-Luce DEMONET : L'esperluette & le point-virgule chez Dolet. Le système ponctuant de Dolet (décrit en 1540) ne comprend pas de point-virgule, mais fournit une recommandation sur l'usage de l'esperluette selon sa positon dans la phrase. Si le premier est encore utilisé en français soutenu, l'esperluette est devenue une fantaisie typographique. On observera l'application des principes de Dolet dans quelques ouvrages qu'il imprime, dans les différentes éditions des Essais de Montaigne entre 1580 et 1595, et dans ses manuscrits. 14 h 50 – Sophie ASTIER : Étienne Dolet, un homme d'actualités. Étienne Dolet a vécu à une époque où la presse n'existait pas, mais où l'actualité politique, diplomatique, politique et littéraire était néanmoins abondamment commentée. Les événements récents circulaient sous diverses formes, de l'information délivrée par le curé au prône du dimanche dans les paroisses aux correspondances des lettrés ou des marchands entre eux ; par ailleurs, ils faisaient l'objet de récits imprimés sous forme de livrets à la vaste diffusion. Non seulement Étienne Dolet est au contact de cette diffusion de l'actualité, mais, en plus, il compte parmi ses protecteurs des hommes qui font cette actualité : les frères Guillaume et Jean du Bellay, oncles du célèbre poète mais surtout conseillers et diplomates de François Ier. Par ce biais, Dolet a aussi accès à des textes officiels écrits pour justifier la politique royale auprès des cours étrangères. Lorsqu'il ambitionne de devenir l'historiographe du roi en écrivant l'histoire officielle du règne sous la forme d'un livre portant le titre de "Gestes de François de Valois" (1539), il compile de nombreuses sources, et il puise aussi dans la documentation à sa disposition, qu'il recopie parfois mot-à-mot. Il complète son texte en 1543 en y insérant les événements qui se sont déroulés entre-temps. Dolet s'efforce ainsi d'écrire l'histoire récente et l'histoire en train de se faire de son temps. 15 h 40 – Philippe NIVET : Le projet orléanais, exemple des polémiques suscitées par les monuments à Étienne Dolet (XIXe-XXe siècles). Dans les premières années du XXe siècle, alors que triomphe la République radicale, le projet d'édifier à Orléans un monument en hommage à Étienne Dolet, natif de cette ville, suscite des contestations politiques. La Grande Guerre met fin au projet qui resurgit, sous une forme plus modeste, sous la municipalité radicale d'Eugène Turbat, et conduit à l'inauguration d'un buste dans le jardin de l'Hôtel de Ville en 1933. Ce buste, fondu en 1942, sera remplacé en 1957 par une reproduction en pierre, toujours visible actuellement. Cette communication rappellera les différentes étapes du projet orléanais et les polémiques qu'il a engendrées, établira des comparaisons avec les débats suscités à Paris et à Lyon par des projets similaires de monuments à Étienne Dolet, et analysera ces controverses au prisme du jugement porté sur Etienne Dolet par ses défenseurs et ses détracteurs.
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