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ASSOCIATION ORLÉANAISE GUILLAUME-BUDÉ

 



–– INFORMATIONS DIVERSES
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PAUL VEYNE

IN MEMORIAM

(1930- 29 septembre 2022)

Elève de l'ENS, de l'École Pratique des Hautes Etudes et de l'École Française de Rome, agrégé de grammaire, Paul Veyne soutient en 1974 une thèse de doctorat sur la pratique du don dans l'Empire romain. Il l'a publiée en 1976 sous le titre LE PAIN ET LE CIRQUE, SOCIOLOGIE HISTORIQUE D'UN PLURALISME POLITIQUE, un livre consacré aux aspects irrationnels et oubliés de la politique (pourquoi distribuer du pain et du cirque au peuple dans une Antiquité qui ne ressemble guère à celle des humanistes ?)

Spécialiste de la Rome antique, il enseigna à la Sorbonne, puis à Aix-en-Provence (sa ville natale), puis au Collège de France (de 1975 à 1998). Il prit sa retraite dans le village de Bédouin, près du mont Ventoux.

UNE PERSONNALITÉ RICHE ET ORIGINALE

– Dans son livre ET DANS L'ÉTERNITÉ JE NE M'ENNUIERAI PAS (2014) Paul Veyne se présente ainsi : "Né en 1930 dans le Midi de la France, dans un milieu presque populaire, je suis professeur honoraire d'histoire romaine au Collège de France. Je me suis marié trois fois, comme Cicéron, César et Ovide. J'ai été membre du Parti communiste dans ma jeunesse et j'ai écrit des livres sur des sujets divers. Je vis depuis longtemps dans un village de Provence, au pied du mont Ventoux."

Dans son abondante bibliographie, on trouve plusieurs ouvrages dans lequels il se donne à connaître :

– Dans LE QUOTIDIEN ET L'INTÉRESSANT (1995), il confie ses goûts personnels, ses choix, la manière dont il se situe dans l'Université ; il explique par exemple pourquoi il est plus proche de Michel Foucault que de Raymond Aron (voir aussi : MICHEL FOUCAULT, SA PENSÉE, SA PERSONNE, 2008), pourquoi il prend le parti de René Char contre ses détracteurs. (voir aussi : RENÉ CHAR EN SES POÈMES, 1990)

– Dans MON MUSÉE IMAGINAIRE OU LES CHEFS-D'ŒUVRE DE LA PEINTURE ITALIENNE (2010) il met en lumière ses goûts en matière d'art sous forme d'une promenade en Italie de chef-d'œuvre en chef-d'œuvre.

– Dans UNE INSOLITE CURIOSITÉ (2020), ouvrage publié chez Robert Laffont, on trouve ce texte très éclairant sur la personnalité de Paul Veyne : "Paul Veyne est un savant hors pair : un immense historien de Rome, un très grand latiniste, doublé d'un intellectuel inclassable, déroutant, non conformiste, épris de liberté et étincelant d'humour. Cet ouvrage permet de découvrir l'univers d'un homme curieux de tout, de suivre les cheminements de l'écrivain, de l'historien virtuose. La profusion des idées, les notations ou les éreintements jubilatoires, la phrase qui tranche net, le regard à l'affût des sujets les plus divers, l'appétit de savoir, les positions qui s'imbriquent et se superposent sont autant d'ingrédients d'une œuvre originale, irriguée par la vivacité d'un style libre et inventif. Derrière l'apparence trompeuse d'une légèreté parfois déconcertante, la pensée avance, toujours plus subtile. Sur des thèmes volontiers ardus, et abordés avec toutes les ressources de l'érudition, Paul Veyne offre au lecteur des points d'accroche chaque fois saisissants, par leur fantaisie, leur incongruité, leurs anachronismes réfléchis. Il finit ainsi par établir une sorte de familiarité avec des mondes et des hommes à première vue très éloignés de nous. Mêlant autobiographie, études d'histoire antique, extraits de traductions de poésie latine et témoignages d'amitié, cet ensemble d'une exceptionnelle densité embrasse la majeure partie de l'histoire et de la littérature du monde gréco-romain, sans cesser d'être en dialogue avec nos poètes et philosophes contemporains."

UN PHILOSOPHE DE L'HISTOIRE

Paul Veyne historien a souvent développé une réflexion pertinente sur l'histoire en général.

– Dans COMMENT ON ÉCRIT L'HISTOIRE (1971) et dans L'INVENTAIRE DES DIFFÉRENCES (sa leçon inaugurale au Collège de France, 1976), il montre en particulier que l'histoire doit structurer sa matière à partir de concepts empruntés aux sciences humaines.

SES ÉTUDES SOUVENT ORIGINALES SUR LE MONDE GRÉCO-ROMAIN

LES GRECS ONTS-ILS CRU À LEURS MYTHES ? (1983)
On a peine à croire que les Grecs, qui nous ont transmis la raison, aient pu croire à toutes les fables de leur mythologie. Cela amène Paul Veyne à s'interroger sur cette "crédulité" des Anciens et sur nos propres croyances.

LA SOCIÉTÉ ROMAINE (1991)
Paul Veyne y met en question l'image que nous nous faisons de la société romaine : le statut des eclaves, l'idéal de l'autarcie, le statut de l'économie, la symbolisation du pouvoir…

L'EMPIRE GRÉCO-ROMAIN (2005)
La distinction qui est faite entre "Grèce" et "Rome" est peu pertinente. Dans l'Antiquité, on parlait latin à l'ouest de la Méditerranée, mais à l'est la langue véhiculaire était le grec. Et puis la culture romaine venait d'une assimilation de la culture hellénique, même lorsque le pouvoir politique était clairement romain.

SEXE ET POUVOIR À ROME (2005) + LA VIE PRIVÉE DANS L'EMPIRE ROMAIN (2015)
Paul Veyne veut montrer que les Romains était très différents de nous, n'ayant rien à envier aux Amérindiens ou aux Japonais en matière d'exotisme. Par exemple la "famille" romaine ressemblait très peu à ce que nous appelons une famille. Et, contrairement à ce que l'on croit souvent, la société romaine romaine a été une société puritaine, pleine de tabous, lesquels, évidemment, étaient transgressés : toutes les formes de perversion (sexuelles ou sociales), ainsi que la corruption politique, étaient présentes dans la vie des Romains.

QUAND NOTRE MONDE EST DEVENU CHRÉTIEN (2007)
Paul Veyne, incroyant lui-même, cherche à comprendre comment ce "chef d'oeuvre de création religieuse" qu'est le christianisme a pu, en un siècle (300-400), s'imposer dans tout l'Occident, grâce en particulier à Constantin qui avait compris que, face aux dieux usés du paganisme, le christianisme était la religion d'avant-garde; c'est pourquoi il a aidé les chrétiens à mettre en place leur Église.

SES ÉTUDES SUR QUELQUES ŒUVRES ESSENTIELLES DE LA LITTÉRATURE DE ROME

– L'ÉLÉGIE ÉROTIQUE ROMAINE, L'AMOUR, LA POÉSIE ET L'OCCIDENT, CATULLE, TIBULLE, PROPERCE (1983)
L'élégie romaine, avec ses Lesbie, ses Corinne, est un monde où l'on fait semblant, avec humour, d'être amoureux, un peu comme, dans une baraque foraine, on joue à se faire peur.

SÉNÈQUE, UNE INTRODUCTION (2007)
Sénèque a mené l'existence accomplie d'un intellectuel au pouvoir. Il fut philosophe et banquier, sénateur et homme de lettres, sage et conseiller du prince. Il a vécu la succession des prospérités et des disgrâces en maître du stoïcisme, qui est une philosophie de la vertu, de la constance et du bonheur. Il a pensé et exécuté sa mort volontaire, comme la plus haute manifestation de la liberté humaine.

L'ÉNÉIDE, INTRODUCTION ET TRADUCTION (2012)
"L'épopée virgilienne n'est jamais languissante, elle a de la fluidité et du rythme ; avant même de saisir la beauté d'ensemble de l'œuvre, nous percevons tout de suite, ligne à ligne, que l'écriture de l'Énéide est une des plus limpides et raffinées qui soit, semée de vers dont la pureté, l'opalescence et l'émotion donnent le frisson. Bien différente des épopées homériques, l'Énéide est une symphonie à l'harmonie aussi savante que limpide, d'une grâce sans mièvrerie, voilée d'une légère mélancolie. Virgile est le plus mozartien des poètes antiques. Les lecteurs romains ont dû estimer que l'Iliade n'était qu'une ébauche grossière de l'épopée virgilienne."

SES PUBLICATIONS SUR DEUX SITES IMPORTANTS DU MONDE GRÉCO-ROMAIN

LA VILLA DES MYSTÈRES À POMPÉI (2016)
Paul Veyne veut dénoncer le contresens que font ceux qui voient dans la grande fresque de la villa dite "des Mystères" l'illustration de mystères mystiques païens. Selon lui, il s'agit en fait d'un jour de mariage tout à fait profane, toilette de la mariée et nuit de noces comprises.

PALMYRE, L'IRREMPLAÇABLE TRÉSOR (2015)
Paul Veyne écrit: "Avec la destruction de Palmyre par l'organisation terroriste Daech, tout un pan de notre culture vient brutalement de voler en éclats. Malgré mon âge avancé, c'était mon devoir d'ancien professeur et d'être humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible et d'esquisser un portrait de ce que fut la splendeur de Palmyre qu'on ne peut plus désormais connaître qu'à travers les livres."

* * *

« Étudier l'Antiquité offre le même plaisir que celui que peut avoir un astronome quand, grâce à un appareil assez puissant, il détecte une planète qui n'appartient pas à notre galaxie, et il y a quelque chose d'infiniment précieux à donner la possibilité aux enfants d'aller faire un tour dans ces autres galaxies et de se frotter aux langues étranges qu'on y parle. Il faut en effet savoir ce que savent tous les astronomes, que notre galaxie n'est pas la seule dans l'univers. »


HOMMAGE À PHILIPPE JACCOTTET (1925-2021), TRADUCTEUR DE L'ODYSSÉE

Notre atelier 2020-2021 "Les mille tours d'Ulysse" avait choisi de fonder cette étude et ses thèmes sur la traduction de L'Odyssée établie par Philippe Jaccottet en 1955. Lui qui sut transposer dans notre langue Musil, Mandelstam, Ungaretti et Rilke ne pouvait que s'ajuster, avec son regard de poète, au monde subtil et infini d'Homère.

Rejoignant peut-être le rêve des aèdes, il souhaitait être cet anonyme "vêtu comme n'importe quel autre homme soucieux […] de veiller comme un berger et appeler tout ce qui risque de se perdre s'il s'endort". Ne connaissant pas la Grèce lorsqu'on lui commanda sa traduction, il raconte comment il découvrit ensuite les corés du musée de l'Acropole :

Je ne les ai pas rencontrées alors comme des pierres, ni comme des œuvres d'art, mais comme des présences aussi fortes, aussi fraîches que des jeunes filles qui seraient en même temps des divinités, comme autant d'heures de l'aube en demi-cercle sur leur cadran. Comme Nausicaa et ses compagnes. Oui, ce sont des laveuses de linge sur une grève, peut-être au lever du jour. […] Et tel aura été le rêve, chimérique, de cette traduction, défectueuse comme toute traduction : que le texte vienne à son lecteur ou, mieux peut-être, à son auditeur un peu comme viennent au voyageur ces statues ou ces colonnes lumineuses dans l'air cristallin de la Grèce.

Le motif de la lumière, omniprésent dans ses vers, accompagnait au plus près, selon Starobinski, sa maîtrise poétique : "Il aime assez [la lumière] pour vouloir qu'elle circule dans les mots qu'il trace, et pour veiller à n'écrire aucune ligne qui ne soit pour le lecteur un chemin de clarté". Jaccottet se disait redevable à Victor Bérard, traducteur trente ans plus tôt de la même œuvre, sur un rythme d'alexandrins. La version de Jaccottet peut paraître parfois plus abrupte, mais elle associe la rigueur, le chair et la beauté de la langue grecque.

Avec ces quelques vers, en écho à Homère, restons dans leur double éblouissement :

Toute couleur, toute vie,
Naît d'où le regard s'arrête
Ce monde n'est que la crête
D'un insensible incendie.

N. Laval-Turpin


In memoriam
VASSILIS ALEXAKIS
(Athènes 25 décembre 1943 – Athènes 11 janvier 2021)

Écrivain franco-grec, auteur d'une importante œuvre romanesque, écrite à la fois en français et en grec,
Vassilis Alexakis était venu à deux reprises rencontrer les "Budistes" orléanais, en 1997 et en 2013.

– Jeudi 13 novembre 1997, entretien avec Mme Doron, présidente des Amis de la Grèce, sur le thème "Paris Athènes ou le voyage entre deux langues et deux cultures".

Mme Doron a d'abord demandé à l'écrivain les raisons de l'ordre du voyage : pourquoi Paris-Athènes et non Athènes-Paris ? "Il s'agissait pour moi, répond M. Alexakis, de montrer la nostalgie de ma terre natale quand j'étais d'abord un étranger à Paris." Et d'évoquer ses souvenirs lorsqu'il est arrivé en France à 17 ans, avec un bagage linguistique fort réduit. Plus tard, après avoir suivi les cours de l'Ecole de journalisme de Lille — où il apprit vite à maîtriser notre langue (au point de perdre son accent hellénique qu'il met aujourd'hui un point d'honneur à retrouver, pour ne pas être totalement francisé) — et après s'être installé à Paris, il a éprouvé le besoin de reprendre contact avec la Grèce, alors encore sous le régime des Colonels. Il avoue avoir été contraint à un effort pour mieux connaître son pays ; mais M. Alexakis précise bien qu'il ne s'agissait pas en premier lieu de la Grèce antique, présente de manière trop artificielle et officielle, la mythologie, par exemple, ayant été revue, moralisée et censurée par le christianisme.
À un auteur qui connaît en France un succès plus qu'estimable, à un écrivain doté d'une "double identité", une seconde question était inévitable : comment se situer par rapport à ces deux langues et à ces deux pays ? M. Alexakis a répondu qu'il s'agissait là d'un faux problème et qu'il ne fallait pas s'apitoyer sur les personnes "déchirées entre deux cultures". Cette situation n'est pas forcément inconfortable, dit il, surtout si l'émigration a été volontaire. La difficulté n'est pas de changer de langue, mais de garder intactes les deux langues. Cette coexistence offre même des avantages, chaque langue ayant ses facilités ; la "seconde langue" permet l'humour, lequel se nourrit de distance. M. Alexakis reconnaît que certains de ses livres lui ont imposé la langue grecque, en particulier ceux qui révèlent "la part intime de soi". Ainsi Talgo — où s'imbriquent les images de trois villes, Paris, Athènes et Barcelone — a été rédigé en grec, puis traduit en français ; et la traduction permet de saisir les imperfections du texte original…
Dans la conclusion de l'entretien, l'écrivain a justifié une fois de plus son projet initial : le retour à Athènes a pour but une vision plus claire en soi même. "Mais, dit il en souriant, je n'ai pas clarifié les choses ; j'écris pour connaître la fin de l'histoire. L'identité est plus intéressante comme question que comme réponse."

– Mardi 8 octobre 2013, entretien, conduit par Alain Malissard, portant sur l'ensemble de son oeuvre.

Il a d'abors été beaucoup question de son dernier roman L'enfant grec qui, paradoxalement, a pour cadre le jardin parisien du Luxembourg. On y croise des êtres familiers, tels les deux sœurs qui tiennent le théâtre de marionnettes, ou la dame pipi, Ricardo le SDF, mais aussi les héros de nos lectures enfantines, de d'Artagnan à Tarzan, ou même des personnages historiques, de Baudelaire à Lénine, sans parler du narrateur, lequel a beaucoup de points communs avec l'auteur, devenu parisien à partir de 1968 après avoir fui le régime des Colonels. V. Alexakis l'avoue simplement : "Ce sont les Colonels qui m'ont obligé à changer de langue. Pour mon quatrième roman (Talgo) j'ai dû réapprendre le grec. Depuis j'écris deux fois mes livres, d'abord en grec, ensuite je les traduis moi-même, ce qui me pose de sérieux problèmes de traduction !"
Notre hôte s'est prêté de bonne grâce au jeu des questions ; à la première portant sur la frontière entre le réel et l'imaginaire, il a répondu qu'en général elle n'existait pas, mais que, pour sa part, il cherchait toujours un rapport avec la réalité. Au fur et à mesure de l'échange avec le public, il a apporté un éclairage sur la "fabrication" de ses livres : il cherche, dit-il, toujours à associer le lecteur à son travail de narrateur. A l'œuvre linéaire sur un thème unique, il préfère une œuvre bâtie sur deux axes, ou même sur deux sujets ; ainsi dans Ap. J.-C, il y a à la fois une enquête sur les moines du Mont Athos, de l'autre une réflexion sur le partage de la Grèce entre le monde antique et la religion orthodoxe, c'est-à-dire entre la liberté de la pensée philosophique et le dogmatisme étroit de l'Eglise byzantine. De toute façon, pour V. Alexakis, le but du romancier, c'est d'inventer une histoire et d'en avoir conscience : "J'ai su très tôt en somme que la meilleure façon de raconter un événement, c'était de l'inventer !" Et d'ajouter : "Quel sentiment de liberté !"

Vassilis Alexakis à Orléans en 2013

Un texte de Vassilis Alexakis, extrait de La Langue maternelle

Dans la classe, au-dessus du tableau noir, était suspendue une image de jésus. Les cours débutaient par une prière collective. Nous nous mettions debout. L'adoration de Dieu, comme celle des ancêtres, avait un caractère obligatoire. On nous apprenant qu'il n'y avait aucune rupture entre l'Antiquité et l'ère chrétienne, que la seconde avait paisiblement succédé à la première, qu'elle était son prolongement naturel. J'ai déjà noté, il me semble, qu'on nous donnait de la Grèce antique une image conforme aux préceptes de la religion. Antigone avait le visage d'une sainte, et Aristote annonçait à sa façon l'avènement du Seigneur. L'école célébrait quotidiennement le mariage de l'Antiquité et du christianisme. Je me demandais pourquoi Dieu avait tant tardé à se manifester, à déclarer son existence. Que faisait-il pendant les siècles qui avaient précédé, à l'époque de la guerre de Troie ou de la guerre du Péloponnèse ? Sur l'image, au-dessus du tableau noir, le Christ était à peu près habillé comme un ancien Grec. Il était vêtu d'un long chiton blanc et portait sur l'épaule, assez élégamment dois-je dire, une chlamyde rouge. Sa barbe était mieux peignée et plus lisse que celle de Platon ou de Socrate.
La parenté entre l'hellénisme classique et l'hellénisme byzantin ne me paraissait pas très évidente. Mon incertitude était due aux œuvres d'art produites par ces deux civilisations. Je ne voyais rien de commun entre la Vénus souriante et nue qui, une sandale à la main, menace le satyre qui la harcèle, et les saintes blêmes des icônes byzantines qui se tiennent immobiles dans des lieux obscurs. Je m'imaginais, à cause de la brillante et volumineuse auréole qui les coiffe, qu'elles étaient les filles d'orfèvres mélancoliques. Comme je ne savais pas que les anciens Grecs avaient la déplorable habitude de peindre leurs statues, j'avais associé leur art à la lumière, tandis que la peinture byzantine me paraissait issue de l'ombre. Dieu n'avait pas la physionomie bienveillante que lui attribuait ma mère mais celle, menaçante, des personnages nocturnes.
J'étais persuadé, étant enfant, que mes égarements me coûteraient très cher. Je ne trouvais aucun charme aux églises, pas même aux chapelles les plus pittoresques : je les voyais comme des petits tribunaux qui distribuaient parfois des peines très lourdes.

Vassilis Alexakis, La Langue maternelle, Prix Médicis, 1995, chap.5, éd. Folio p. 189-191.



LE 11 NOVEMBRE 2020
MAURICE GENEVOIX EST ENTRÉ AU PANTHÉON

Il faut rappeler que Maurice Genevoix avait accepté,
lors de la création de la section orléanaise Guillaume-Budé,
d'en être le président d'honneur.

• Le dimanche 9 juin 1974 nous avons rencontré Maurice Genevoix à Châteauneuf-sur-Loire, puis dans sa propriété des Vernelles. Voici le récit qu'avait fait de cette rencontre notre secrétaire Georges Dalgues :

À Châteauneuf-sur-Loire, sur la terrasse du château, face aux prairies jonchées d'andains qui furent des jardins à la française, devant leurs arbres tendres et la Loire là-bas, Maurice Genevoix, qui nous avait rejoints, voulut bien commenter la lecture que nous faisait M. Lingois des bonnes pages de Au Cadran de mon clocher (et la jeune équipe qui vient d'en tirer un film était là, représentée par M. Fontenoy) et de La Boîte à pêche. D'une voix égale, teintée d'une nostalgie souriante et veinée de malice, d'une voix qui disait surtout sa gentillesse naturelle, l'allégresse d'un esprit toujours en mouvement et cette merveilleuse juvénilité intérieure qui reste la sienne, Maurice Genevoix, sur le mode mineur de la confidence murmurée, évoqua pour nous la guerre de 14, bien sûr… Mais aussi et surtout l'ancien Châteauneuf et ses trois quartiers : celui des Mariniers, celui des Vignerons et celui du Bourg ; l'école primaire, le catéchisme et le certificat ; ses découvertes de la nature ; ses souvenirs de potache au lycée d'Orléans ; et l'histoire du château, dont les pierres pavent aujourd'hui la rue de la Bretonnerie. Tout cela ressuscité par petites touches, avec juste ce qu'il fallait de désabusement léger de la part de qui a vu changer trop vite ce qu'il avait tant aimé et qui fut sa jeunesse.
Sur ce, nous gagnâmes Saint-Denis-de-l'Hôtel et Les Vernelles. Enfouie dans une verdure odorante au fil des ans judicieusement composée, la maison ligérienne de Maurice Genevoix — vieux toit paysan aménagé avec ce goût dont seuls ont le secret les vrais amants de la nature et des créations authentiques — la maison délicieuse nous accueillit, sur son coteau devant le fleuve, sous un ciel larmoyant. Assis sur un banc, Maurice Genevoix continua à égrener pour nous ses souvenirs d'acquéreur par troc et de propriétaire raffiné. Enfin, avant la séance rituelle "de la signature" et la séparation, on nous ouvrit toute grande l'intimité ombreuse, close sur ses trésors, de la demeure aux trois escaliers.

Il est possible de consulter un dossier sur "Genevoix aux Vernelles"

Maurice Genevoix en compagnie d'André Lingois à Châteauneuf-sur-Loire

• Le mercredi 3 juin 2015, nous avons découvert depuis le promontoire des Éparges, dans un cadre impressionnant de puits de mines et de cratères d'obus, les lieux où a combattu Maurice Genevoix.

Il est possible de consulter un dossier sur "Genevoix aux Éparges"


SITE ODYSSEUM EDUSCOL

Dans cette période troublée par les attentats, les valeurs d'humanisme et de liberté de pensée qui nous sont chères sont à défendre et à promouvoir. Aussi nous conseillons le site Odysseum Eduscol (site des ressources des langues, cultures et civilisations de l'Antiquité) qui fournit de nombreux textes d'auteurs avec un volet sur l'Antiquité.

On y trouvera en particulier un dossier sur la liberté d'expression.
Voir : introduction-au-dossier-sur-la-liberte-dexpression


QUI EST MICHEL FARTZOFF,
LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION GUILLAUME-BUDÉ NATIONALE ?

Ancien élève de l'E.N.S. et ancien pensionnaire de la Fondation Thiers (CNRS), Michel Fartzoff est professeur de langue et littérature grecques à l'Université de Franche-Comté (Besançon) à l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité. Il est spécialiste de la tragédie grecque.

En 1990, à Paris-IV, il a soutenu une thèse intitulée : Oïkos et Polis dans l'Orestie d'Eschyle : valeurs familiales et valeurs civiques. Elle a été ensuite remaniée et publiée en 2018 aux Belles-Lettres sous le titre Famille et cité dans l'Orestie d'Eschyle: la trame du tissu tragique. En voici la présentation :

Aristote, dans la Poétique, rappelle que si les poètes d'autrefois composaient à partir des premières histoires venues, à son époque, "les plus belles tragédies sont composées sur l'histoire d'un petit nombre de familles" (Poet. 13, 1453a 17s.). Sur ce point, l'Orestie, qui met en scène la tragédie des Atrides, est parfaitement représentative du rôle que joue l'histoire familiale dans la destinée du héros tragique : d'Agamemnon à Oreste, c'est toute une tragédie de la famille qui se déroule sous les yeux du spectateur sur l'ensemble des trois pièces de cette trilogie, la seule qui nous ait été entièrement conservée. Mais la cité tient également une place exceptionnelle dans l'action dramatique : Argos, patrie d'Agamemnon, est étroitement associée au drame privé, tandis que le destin tragique de Troie est évoqué avec émotion à plusieurs reprises par les personnages, qu'il s'agisse d'en faire un titre de gloire pour les Grecs victorieux, ou d'en rappeler au contraire l'atrocité inquiétante – dont le sacrifice d'Iphigénie apparaît comme un terrible substitut symbolique. La trilogie s'achève en outre sur la cité athénienne: avec l'acquittement d'Oreste, le conflit familial s'efface au profit de la cité. Eschyle a donc étroitement entrelacé l'histoire familiale et le destin de la cité : cette construction complexe pose la question de l'unité dramatique de l'Orestie et amène à s'interroger sur les valeurs qui sous-tendent cette composition. Loin de l'approche traditionnelle qui a longtemps prévalu, et qui faisait de l'Orestie la représentation d'une évolution diachronique de la famille à la cité, l'ouvrage de M. Fartzoff étudie leur relation de manière synchronique. Il démontre, par un examen attentif du texte, que pour Eschyle et son public, le groupe familial reste un élément fondamental pour concevoir et se représenter les rapports politiques et sociaux au sein de la polis – qu'il s'agisse de l'exercice du pouvoir, des relations entre citoyens, ou du rôle essentiel de la cellule familiale pour la collectivité. Il montre comment, dans son déroulement dramatique, la trilogie en représente les risques, et en donne, à Athènes, une refondation idéale qui les légitime.

Pour voir et entendre Michel Fartzoff : https://www.youtube.com/watch?v=DvYGNHBSHe8


DÉCÈS DE JEAN-LOUIS FERRARY (1948-2020)

Nous avons appris avec tristesse le décès de Jean-Louis Ferrary, le grand historien de l'Antiquité romaine.

Cette nouvelle nous touche à plus d'un titre :
— Jean-Louis Ferrary était né à Orléans en 1948;
— Il avait fait toute sa scolarité à Orléans au lycée Pothier jusqu'en hypokhâgne;
– Agrégé en 1970, membre de l'Ecole française de Rome entre 1973 et 1976, il enseigna comme maître-assistant à la Sorbonne;
– En 1979, précisément le 17 décembre, il était venu à Orléans pour faire une conférence devant notre Association sur La Rome antique: traditions historiques et découvertes archéologiques récentes.
– Docteur en 1987, puis directeur d'études à l'EPHE, il a présidé pendant neuf ans le Bureau de l'Association Guillaume-Budé.
– Il a été également directeur de la série latine de la Collection des Universités de France.

• Sa thèse, Philhellénisme et impérialisme. Aspects idéologiques de la conquête romaine du monde hellénistique, souligne l'acculturation réciproque entre Romains et Grecs.
Rome et le monde grec (Belles Lettres, 2016) regroupe 26 études de Jean-Louis Ferrary sur l'évolution des cités grecques sous la domination romaine.

Maurice Sartre (que nous avions reçu à Orléans en 2016) vient de lui rendre hommage en ces termes : "un homme d'une modestie et d'une gentillesse rares, une œuvre irremplaçable et d'une luminosité parfaite".

 

NOTRE VICE-PRÉSIDENTE CATHERINE MALISSARD RECOMMANDE…

LES LANGUES MORTES SONT-ELLE VIVANTES ?

À votre temps selon votre bon plaisir vous pouvez consulter un podcast fait par Laelia VÉRON, maîtresse de conférences en stylistique à l'université d'Orléans, essayiste et critique littéraire.

Ce podcast Parler comme jamais, réalisé avec la collaboration de Pierre-Alain CALTOT, maître de conférences en langues et littérature latines à l'université d'Orléans et membre de notre Bureau, a pour titre ce mois-ci : Les langues mortes sont-elles vivantes? Vivant ! … amusant … et intéressant! "

Son adresse :

https://www.binge.audio/les-langues-mortes-sont-elles-vivantes/

 


UN ARTICLE DE BERTRAND HAUCHECORNE
DANS LE DERNIER NUMÉRO DU BULLETIN DE L'ASSOCIATION GUILLAUME-BUDÉ

En février 2015, notre président Bertrand HAUCHECORNE avait fait, devant les Budistes orléanais, une conférence intitulée Les mots, les maths et l'histoire, dans laquelle il avait repris de nombreux exemples empruntés à son Dictionnaire historique et étymologique du vocabulaire mathématique, publié en février 2014 par les éditions Ellipse.

Au dernier numéro paru du Bulletin de l'Association Guillaume-Budé (2-2018) il a confié un article de 12 pages sur « les racines grecques et latines dans le vocabulaire mathématique.

Voici un aperçu du plan de cet article :

INTRODUCTION
« La transmission du savoir mathématique passe par le langage. Les mathématiciens ont besoin de nommer les notions qu'ils manient et le choix des mots, variable suivant les époques et les écoles mathématiques, n'est pas anodin. Nommer, c'est entrer en relation avec la notion mathématique étudiée, c'est la rendre plus familière, au risque parfois de n'en avoir qu'une idée approximative. Le choix des mots influe en effet sur la représentation que nous nous en faisons. »

LES MATHÉMATIQUES GRECQUES
– Les écoles de la période classique (Thalès et Pythagore)
– L'apport du langage courant (mathématique, parallèle, trapèze, rhombe, gramme, symétrie…)
– Les constructions de mots nouveaux (polygone, diamètre, hypoténuse…)
– Les mots du raisonnement (théorème, hypothèse, lemme, scolie, problème…)
– Le langage des coniques (ellipse, parabole, hyperbole…)

LA TRANSMISSION LATINE
– Les mots pour compter (calcul, addition, soustraction…)
– Les mots de la géométrie (carré, cercle, angle…)
– Les emprunts au grec (parallèle, sphère…)
– Les calques du grec (nombre, logarithme, triangle, équilatéral, isocèle…)

CONCLUSION
« Après une éclipse au Moyen Age, l'influence du grec reprend dès la fin du XIVe siècle pour s'amplifier à la Renaissance. […] Dans la première moitié du XXe siècle,le grec reste une source d'inspiration vivace. Elle est cependant plus faible que dans des disiplines comme la médecine, la physique ou la chimie. »


L'ACADÉMIE GONCOURT EN PÈLERINAGE LITTÉRAIRE À ILLIERS-COMBRAY

Pendant la guerre de 1914-1918, l'Académie Goncourt n'a attribué son prix qu'à des romans de guerre : L'Appel du sol d'Adrien Bertrand en 1914, Gaspard de René Benjamin en 1915, Le Feu d'Henri Barbusse en 1916, La Flamme au poing d'Henry Malherbe en 1917, Civilisation de Georges Duhamel en 1918.

En 1919, on pense qu'elle va couronner Les Croix de Bois de Dorgelès. Pourtant, par six voix contre quatre, c'est Marcel Proust qui reçoit le prix pour le deuxième volume de A la Recherche du Temps perdu, "A l'ombre des jeunes filles en fleurs".

Sans doute l'Académie a-t-elle voulu montrer que – la longue et cruelle parenthèse de la guerre étant refermée – il était bon de renouer avec le courant de la pure littérature, en attirant l'attention sur une œuvre dont la premier volume, "Du côté de chez Swann", avait été publié en 1913.

L'an prochain, ce sera donc le centième anniversaire de ce prix. A cette occasion, l'Académie Goncourt et son président Bernard Pivot ont décidé qu'ils se rendraient en pèlerinage à Illiers-Combray.

Ce pélerinage notre Association l'a fait à deux reprises, en 1960 et 1970. Et nous rappelons que les documents qui avaient été préparés à ces occasions sont accessibles sur notre site, à l'adresse :

http://www.bude-orleans.org/dossier-Proust/Proust-Illiers.html


OÙ EN EST L'ENSEIGNEMENT DES LCA ?
(Langues et Cultures de l'Antiquité)


Deux documents récents peuvent être consultés sur internet :

• UNE CIRCULAIRE MINISTÉRIELLE
parue dans le Bulletin officiel de l'Education Nationale n°4 du 25 janvier 2018
intitulée : MISE EN ŒUVRE DE L'ENSEIGNEMENT FACULTATIF DE LANGUES ET CULTURES DE L'ANTIQUITÉ

http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=125517

UN RAPPORT SUR LA VALORISATION DES LANGUES ET CULTURES DE L'ANTIQUITÉ
dû à Pascal Charvet* et David Bauduin
intitulé : LES HUMANITÉS AU CŒUR DE L'ÉCOLE

http://cache.media.education.gouv.fr/file/Racine/49/4/Rapport_les_humanites_au_coeur_de_l_ecole_888494.pdf

Avant-propos, par Pascal Charvet
1- Les Humanités : quelle place pour la France en Europe
2- En France, des effectifs en baisse
3- Forte demande des familles, offre limitée
4- Repenser le recrutement et la formation des professeurs de lettres classiques
5- Pour en finir avec les stéréotypes
6- Quel enseignement des langues et cultures de l'Antiquité
7- Pour le lexique, le théâtre et la Culture humaniste
8- Voyages, projets créatifs et événements festifs
9- Odysseum, la maison numérique des Humanités
Deux exemples pour les professeurs : traitement didactique du mot "Voix" et du mot "Terre"

*Pascal Charvet nous a parlé d'Alexandre le 15 novembre 2016. Parmi les nombreux contributeurs, on trouve les noms d'Arnaud Zuker (qui nous a présenté l'Encyclopédie du Ciel le même 15 novembre), de Florence Dupont (qui nous a parlé du théâtre à Rome le 24 mars 2016), de Patrick Voisin et bien d'autres.


LE FESTIVAL EUROPÉEN LATIN-GREC

Le Festival Européen Latin Grec est une manifestation culturelle et festive dédiée aux langues et cultures de l'Antiquité.

Fondé en 2005 par Elizabeth Antébi, désormais ancré à Lyon, il établit des partenariats dans de nombreux pays et invite au rassemblement  autour de la culture classique et des Humanités.

Le festival se déroule chaque année à la fin du mois de mars et met à l'honneur un texte majeur de la littérature antique.

Se déroulant sur un à quatre jours, il propose des événements  variés soulignant les résonances entre culture classique et monde contemporain : lectures publiques, conférences, spectacles, performances, jeux, concours, visites animées de sites et de musées, reconstitutions historiques, etc. Il aborde de très nombreux domaines  :  archéologie, bande dessinée, beaux-arts, cinéma, création contemporaine, culture populaire, gastronomie, histoire, humour, littérature, mode, musique, mythologie, numérique, patrimoine architectural, philosophie, sport, théâtre, etc.

Il poursuit les objectifs suivants : accentuer la visibilité des langues et cultures gréco-romaines, partager leur richesse avec le plus grand nombre, encourager les jeunes à leur étude, créer des liens entre les différentes cultures du monde d'aujourd'hui.

Après l'Odyssée d'Homère l'an dernier, le thème annoncé pour cette année (du 22 au 25 mars) est Les Métamorphoses d'Ovide.

Consulter :

http://festival-latingrec.eu/


Pour nous permettre de parcourir, en moins de 700 pages, tout un panorama de la pensée de l'Antiquité grecque et latine, les éditions Les Belles-Lettres ont publié, en novembre 2017, un choix de traductions de pages philosophiques échelonnées sur une dizaine de siècles, depuis l'Athènes classique jusqu'à l'Empire romain déclinant, précisément depuis Pythagore jusqu'à Boèce. Il s'agit de

BIBLIOTHÈQUE IDÉALE DES PHILOSOPHES ANTIQUES

textes rassemblés et présentés par Jean-Louis Poirier

On y trouvera un condensé des « humanités » sur lesquelles s'est fondée la culture européenne et qui nous surprennent encore par leur actualité et leur pertinence.


Le jeudi 9 novembre le prix Médicis a étédécerné à

YANNICK HAENEL

pour son dernier livre Tiens ferme ta couronne, qui dit les tribulations d'un homme qui ne parvient pas à caser le gros scénario qu'il vient d'écrire sur Hermann Melville, l'auteur de Moby Dick.

On se souvient de l'entretien entre Yannik Haenel et Catherine Malissard
à propos de son livre Je cherche l'Italie en septembre 2015.


Emilia NDIAYE et Franck COLLIN, tous deux membres de notre association, ont participé à l'ouvrage collectif récemment paru :

LOIS DES DIEUX, LOIS DES HOMMES

sous la direction de Patrick Voisin et de Marielle de Béchillon
éd. L'Harmattan, 37,50 €

– E. Ndiaye : Le scelus nefas dans Médée et Phèdre de Sénèque: ordres du roi, vengeances de femmes et lois des dieux.

– F. Collin : L'utopie, réflexion sur les lois les meilleures.


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