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LE MARIAGE DU CAPUCIN

Résumé


En Provence, près de la frontière avec le Piémont, dans une auberge au milieu d'un bois, non loin du château de la famille Dorsainville.

L'aubergiste est Julie Desbois, une femme d'une grande bonté, bienveillante pour les pauvres. Elle est aidée par une femme de charge, Marguerite et par quatre domestiques.

Fréquente l'auberge un perruquier gascon, Brillant, un ancien maréchal des logis, dont on apprendra que, fourrier dans le régiment du Langedoc, il avait déserté, sans rembourser les 200 francs qu'il devait à son capitaine. Pour payer un uniforme d'officier qu'il a récupéré, il emprunte 60 francs à Marguerite, à laquelle il fait la cour.

Julie Desbois a deux enfants de 14 et 13 ans, qu'elle a élevés dans la plus grande vertu. C'est que, environ quinze ans plus tôt, elle avait été séduite par l'aîné des fils Dorsainville, qui lui avait fait deux enfants, puis qui n'avait pas tardé à l'abandonner. Rejetée par le père de Dorsainville, repoussant, à cause de ses enfants, la tentation du suicide, Julie est finalement devenue servante dans l'auberge de son oncle, puis la patronne de cette auberge. Désormais elle vit dans le souvenir de sa faute, conservant seulement le portrait de son séducteur.

Dorsainville, lui, est devenu capitaine de dragons. Mais il a tué un ami en duel et, pour échapper à la famille, il s'est réfugié dans un couvent italien; comme il a refusé de prononcer ses voeux, victime de l'inquisition, a passé dix ans dans un cachot; libéré par un ami, il a dû se réfugier "dans des antres sauvages", se laissant pousser la barbe pour ne pas être reconnu.

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L'action commence lorsque deux hommes portant épée se présentent à l'auberge : le plus âgé, c'est Rochemont, qui porte un uniforme d'officier; il est accompagné d'un jeune soldat de 25 ans environ, Dorsainville le cadet : lorsque celui-ci signe son nom dans le registre de l'auberge, Julie comprend qu'il est le frère de son ancien amant.
– Rochement, en fait, n'est nullement un militaire : clerc de procureur à Fréjus, il avait dû fuir pour avoir dérobé 150 louis à son père et pour avoir fait de nombreuses dettes; poursuivi par la famille d'une demoiselle qu'il avait enlevée, il a l'intention de se réfugier en Piémont.
– Dorsainville, lui, ayant perdu beaucoup d'argent au jeu, s'apprête à vendre le château familial, dans la mesure où son frère aîné, dont on n'a pas de nouvelles depuis 15 ans, est considéré comme mort.

Arrive alors à l'auberge un moine capucin barbu qui demande asile. C'est en réalité Dorsainville déguisé qui, venant de Gênes, a voulu se rapprocher du château familial. Bien accueilli par les deux enfants, il comprend vite que se sont ses propres enfants et que l'aubergiste est cette Julie qu'il a abandonnée autrefois. Il comprend aussi que le jeune Dorsainville est son frère et que le perruquier Brillant est un de ses anciens soldats qui avait déserté (et qui, par ailleurs, devait 200 francs à son capitaine… Dorsainville).

Alors Dorsainville se fait raser par Brillant et lui achète son uniforme d'officier. Ayant ainsi retrouvé son apparence d'autrefois, il est vite reconnu par Julie, qui, après avoir hésité, lui accorde son pardon.

Tout, alors, va s'arranger grâce à Dorsainville et à la bienveillance de l'exempt venu pour arrêter Rochemont, dont on découvre qu'il n'a jamais été militaire. Dorsainville, qui dispose désormais de 50.000 livres de rente, va payer les dettes de son frère, s'installer dans le château familial et surtout épouser Julie.

Brillant, lui, épousera Marguerite, à laquelle Julie cède gratuitement son auberge, à condition qu'elle aussi devienne bienveillante pour les pauvres.

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La pièce a été jouée avec succès pendant six ans à Paris. Mais, en province, des réticences sont apparues chez les directeurs de théâtre, choqués par le titre "le mariage du capucin". Alors l'auteur leur a proposé de remplacer le capucin par un pélerin, lui aussi barbu, la pièce recevant un autre titre : "Les Malheurs de l'inconstance".


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