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Charles Barthélemy MAUGER (1715-1801)

 


On sait peu de choses de cet auteur, sinon qu'il a été garde-du-roi.
"Les Hommes illustres de l'Orléanais" de Brainne, Debarbouiller & Lapierre (I, 175) le disent d'Orléans.
Il a édité Mes Caprices et Les Troglodites chez Couret de Villeneuve à Orléans
Le manuscrit Les Troglodites (Médiathèque d'Orléans MS 0976) porte la mention "M. Mauger d'Orléans".

Mauger est mentionné dans le Journal de Charles Collé et dans la Correspondance littéraire de Grimm:

• Charles Collé, Journal et Mémoires, éd. 1868, t. II, p. 158.

Le 2 [nov. 1858], les Comédiens français donnèrent la première représentation de l'Épreuve imprudente, comédie en trois actes et en vers de M. Mauger, ancien garde du roi. Elle ennuya tout le monde; sans être détestable, elle est du nombre de ces pièces que Piron disait qu'il était impossible de siffler parce que l'on bâillait toujours; elle a eu, je pense, cinq représentations. Les Comédiens l'ont bien servie : ils l'ont toujours mise avec des tragédies qui ont coutume d'attirer.

Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot…, éd. 1878, t. IV, p. 61.

1er janvier 1759. – On a donné le mois dernier, sur le théâtre de la Comédie Française, quelques représentations d'une comédie en vers et en trois actes, intitulée l'Epreuve imprudente. L'auteur de cette pièce, M. Mauger, est, je crois, garde du roi. Il a donné, il y a plusieurs années, une tragédie de Coriolan, et ensuite une autre intitulée Cosroés : l'une et l'autre sont tombées, et cela a sans doute engagé l'auteur de s'essayer dans le comique, où il n'a pas été beaucoup plus heureux. Sa pièce n'a pu soutenir quelques représentations qu'à la suite de nos meilleures tragédies qui attirent toujours du monde. […] Le sujet m'en a paru assez joli. Un homme revient de l'Amérique, après une longue absence, avec des richesses immenses; il a laissé à Paris son fils, et une soeur mariée à un homme opulent. De ce mariage est venue une fille, destinée de tout temps au fils de notre Américain, son cousin germain. Ce père arrive des îles, et pour connaître ses amis et les gens sur lesquels il doit compter, il fait courir le bruit qu'un naufrage sur les côtes de France l'a privé de tous ses biens et réduit à la dernière misère. Il cherche du secours, il s'adresse à tous ses anciens amis; il les trouve tous changés, chacun le plaint froidement, et tous, à peu près, le plantent là. Sa sœur même, fort ambitieuse, fort hautaine, avait résolu depuis longtemps de marier sa fille à un jeune fat de la cour, au mépris de la parole donnée à son neveu. Son mari est un homme faible qui n'a nul crédit dans sa maison, et qui est lui-même toujours incertain et irrésolu. Cette femme, qui domine son mari, n'a pas plus de ménagement pour son frère; elle lui déclare sans détour que, quoiqu'elle le plaigne beaucoup, elle ne pourra plus le voir dorénavant; son valet est même chassé de la maison à coups de bâton, et ne cesse de représenter à son maître l'extravagance de son épreuve. La seule consolation que notre essayeur éprouve, c'est de la conduite de son fils, qui, instruit du prétendu malheur de son père, laisse voir les sentimens les plus honnêtes et les plus généreux.
Avec du talent, on aurait certainement tiré parti de ce sujet; mais M. Mauger n'en a su faire qu'une pièce froide, traînante, et qui surtout finit pitoyablement ; car, pour dénouer, notre auteur imagine de faire perdre, au beau-frère et à la soeur, toute leur fortune à la fin de la pièce. Cela fait disparaître bien vite le jeune marquis, qui ne prétend plus à une fille sans fortune, et cela donne à notre Américain occasion de déployer toute sa générosité, en partageant ses richesses avec sa sœur et son mari, et en assurant le bonheur de son fils par le mariage avec sa cousine. Ce dénouement a tué la pièce, laquelle ne pèche d'ailleurs que par le plan, par la conduite, par les scènes; par les caractères et par le style; ce sont des bagatelles.

L'Épreuve imprudente a été représentée pour la première fois le 4 décembre 1758; non imprimée. Coriolan fut donné le 10 janvier 1748, et eut cinq représentations; Cosroes le fut le 30 avril 1752, et tomba dès le premier jour; Amestris, tragédie du même auteur, jouée le 3 juillet 1747 et remise le 28 décembre suivant, fut la plus heureuse de ses tristes productions. On a encore de lui un poème sur l'Origine des Gardes-du-corps, 1745, in-12.


Mauger est l'auteur de :

Ode présentée au Roy sur sa convalescence, 1744.

L'origine et les progrès des gardes-du-corps, poème, Paris, Lottin, 1745, 11 pages (BnF).

Essay sur l'art de plaire, poèmes, s.l., 1746, 27 p. (BnF).

Amestris, tragédie, Paris Vve Delormel, 1748, 74 p. (BnF).

Coriolan, tragédie, Amsterdam, 1751, 112 p. (BnF) (Gallica)

Discours sur la manière de juger des ouvrages de théâtre, publié avec avec Coriolan, 1751 (BnF)

Cosroes, tragédie, 1752

– L'art de plaire, poème en trois chants, dédié aux dames, et autres poésies intéressantes, 1756 (nouvelle édition de l'Essay sur l'art de plaire) (BnF)

L'Épreuve imprudente, comédie, 1758

Mes caprices ou Spéculations sur l'homme, en trois chants, Orléans, Couret de Villeneuve, 1764, 80 p. (Médiathèque d'Orléans) (BnF)

Les Troglodites, tragédie en cinq actes, [sans nom d'auteur], à Orléans, chez Couret de Villeneuve, 1770. (Gallica).


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