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Charles Barthélemy MAUGER

CORIOLAN
tragédie, 1748

résumé


Au -Ve siècle, le Romain Coriolan, qui appartenait à une famille patricienne, était ainsi appelé depuis qu'il avait permis à Rome de s'emparer de Corioles, la capitale des Volsques. Mais, malgré cette victoire, les tribuns de la plèbe, se méfiant de lui, l'avaient empêché d'accéder au consulat; bien plus, alors que Rome était menacée de disette, ils l'avaient condamné par contumace, alors qu'il s'était exilé chez les Volsques. Pour se venger de l'affront subi et par haine des tribuns, Coriolan s'était mis à la tête de l'armée volsque et avait infligé plusieurs défaites aux Romains. Puis, en -488, refusant toute négociation, il s'établit sous les remparts de Rome, prêt à attaquer la ville qui l'avait vu naître.


Acte I
Tullus, chef de l'armée des Volsques, s'apprête à attaquer Rome, sûr qu'il est de l'appui que va lui apporter Coriolan, poussé par la haine qu'il éprouve pour une ville qui n'a fait preuve que d'ingratitude à son égard. Le lieutenant Junius estime, lui, qu'il est peu glorieux pour les Volsques d'accepter l'aide d'un homme qui s'apprête à trahir sa patrie, mais Tullus n'a pas ce scrupule et est décidé à laisser à Coriolan l'honneur d'abattre Rome. Junius reste méfiant, car il soupçonne que Coriolan, vainqueur de Rome, voudra imposer à tous son autorité despotique; seul contre tous, il n'a que de la haine pour cet ambitieux qui est une menace pour leur liberté.

Alors que son ami Drusus tente de le persuader de renoncer à sa vengeance, Coriolan affirme la volonté qui est la sienne d'attaquer Rome avec l'aide des Volsques, sans se faire d'illusion sur ce que lui rapportera sa victoire.

Pour tenter de négocier, le Sénat romain a décidé de laisser sortir de la ville la mère de Coriolan, Veturie, et son épouse Volumnie, accompagnée de son amie Valérie. Informé de la venue des deux femmes, Coriolan craint un moment de se laisser attendrir; puis, se ressaisissant, il décide de faire preuve de fermeté et de poursuivre sa vengeance.


Acte II
Avant de retourner au Sénat, Veturie rappelle à sa belle-fille l'importance de sa mission: elle doit user de son pouvoir de séduction pour convaincre son époux d'épargner une ville dont le destin est de régner sur le monde.
Mais Volumnie, au dernier moment, semble hésiter. Avec son amie Valérie, elle prend conscience qu'elle se trouve devant un choix impossible entre ce qu'elle doit à Rome et ce qu'elle doit à son époux. Si elle persuade Coriolan de renoncer, elle sait que les Volsques s'en prendront à lui et n'hésiteront pas à le tuer; mais, si elle laisse son mari agir, il perdra son honneur en étant responsable de la ruine de sa propre patrie.

Se trouvant en présence de son mari, Volumnie comprend qu'il est décidé à accomplir sa vengeance, même s'il doit perdre la vie. Elle tente alors de gagner du temps en lui demandant d'attendre, avant d'attaquer, que sa mère et ses enfants soient sortis de la ville. Et Coriolan accepte.
Profitant de cette trêve, Volumnie espère pouvoir obtenir plus et ramener son époux vivant dans Rome.


Acte III
Un émissaire a donc été envoyé aux Romains pour leur offrir la paix à la condition que soit restitué tout ce qu'il ont pris aux Volsques et que leur capitale Antium paye un tribut. Sénateurs, consuls et tribuns ont été d'accord pour refuser cette humiliation. Veturie est donc revenue dans le camp des Volsques pour négocier avec Tullus et l'informer des conditions posées par les Romains pour éviter la guerre : que les Volsques lèvent le siège, qu'ils restituent tous les frais de la guerre et rendent Coriolan. Tullus répond que seul Coriolan va en décider, tout en sachant bien quelle sera sa réponse.

Mise en présence de son fils, Véturie tente de le persuader de renoncer et de revenir à Rome, le Sénat s'étant engagé, dit-elle, à ne pas le punir de sa trahison. Mais Coriolan repousse cette proposition, sachant bien qu'il a tout à craindre des tribuns qui voudront se venger et du Sénat qui se plie désormais aux désirs du peuple. Véturie tente en vain de le fléchir en le prévenant que ses enfants seront parmi ceux qui combattront sur les remparts.

A ce moment on annonce que les Romains ont rompu la trêve et viennent d'attaquer. Pour ne pas paraître leur complice aux yeux des Volsques, Coriolan se lance dans la bataille.


Acte IV
Les Romains ont fui devant l'attaque des Volsques commandés par Coriolan. Mais celui-ci a compris que leur tactique était d'attirer leurs ennemis dans la ville et il a prudemment donné l'ordre de cesser d'attaquer.

Devant cette décision, les chefs volsques sont partagés : Coriolan les a-t-il trahis? Faut continuer à lui faire confiance? Finalement, lorsque Coriolan vient demander ce qu'il doit faire, Tullus lui dit que l'assaut doit être poursuivi et qu'il se met sous ses ordres. Alors Coriolan comprend que les dieux se servent de lui pour causer la ruine de Rome, désormais imminente.
Dans un dernier effort, Veturie provoque son fils en donnant raison aux Romains qui, dit-elle, ont compris que Coriolan était un danger pour leur liberté; et, puisqu'il s'apprête à détruire Rome, elle demande qu'il lui donne la mort.

Cela suffit pour attendrir Coriolan: il annonce qu'il épargnera Rome, tout en sachant qu'il signe par là son arrêt de mort, car Tullus ne lui pardonnera sans doute pas sa trahison. Loin de fuir, il va se remettre entre ses mains. Malgré cela, son épouse et sa mère restent confiantes.


Acte V
Pour imposer la fin de l'assaut contre Rome, Coriolan a dû affronter Tullus et tuer son lieutenant Icilius. Alors Junius, furieux, pousse Tullus à répondre par la violence. Mais celui-ci hésite. Alors Junius lui suggère de s'en prendre à Veturie et Volumnie. Tullus, effrayé, veut pousser les deux femes à s'enfuir, mais Veturie refuse et s'offre à ses coups.
Pendant ce temps, les soldats volsques se révoltent, et Tullus se décide à faire arrêter les deux femmes. Son lieutenant refuse, bien que Veturie préfère la mort au déshonneur.

Arrive alors Coriolan qui vient se livrer à Tullus, en lui annonçant que Rome lui offre de devenir citoyen et allié. A ce moment Tullus aurait voulu laisser à l'armée le soin de décider du sort de Coriolan, mais celui-ci est blessé à mort par Junius. Lorsque, mourant, il entre en scène, sa mère tente de se tuer, mais il l'en dissuade : qu'elle s'échappe et qu'elle pousse Rome à prendre les armes pour le venger!


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