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HENRI LAVEDAN

(1859 - 1940)


Henri Lavedan est né le 9 avril 1859 à Oréans.

Il était le fils du journaliste catholique Léon Lavedan. Il commença ses études en 1867 au petit séminaire de La Chapelle Saint-Mesmin. Il les continua à Paris, à l'Institution Bossuet et à Louis-le-Grand, puis, son père étant nommé préfet à Poitiers et à Nantes, il y fut élève des Jésuites, avant de revenir à Paris. C'est là qu'il vécut la guerre, à l'issue de la laquelle il fut reçu au baccalauréat. Après avoir fait une année de droit uniquement pour obéir à son père, il se consacra à l'écriture.

Une abondante production le conduisit à l'Académie Française en 1898. C'était alors le moment de l'affaire Dreyfus: il rejoignit la Ligue de la patrie française, ligue anti-dreyfusarde modérée. C'est aussi l'année où il épousa une chanteuse célèbre, Mathilde Augez.

Il avait débuté dans les journaux mondains (Gil Blas, Figaro, Vie parisienne, Echo de Paris, etc.) par des chroniques d'une observation pénétrante et gaiement satirique sur la société parisienne. Dans le Gil Blas Illustré paraissent Vol-au-Vent (1891), Premiers craquements (1892), Une Cour (1892), Le Vestibule (1892), Je l'ai promis à Gertrude (1894)…

Dix-neuf nouvelles ont été rassemblées dans un premier recueil, Mam'zelle Vertu (1885), puis il publia un roman Lydie (1887), puis d'autres nouvelles (Poule, 1887, souvenir de son enfance à La Chapelle-Saint-Mesmin), Il est l'heure (1888, sur l'exécution de Campi), Les inconsolables (1888, "une féroce fumisterie" dira Jules Lemaître) et Sire (1888, "un conte narquois dans lequel on reconnaît l'esprit des guépins orléanais", a dit J. Lemaître). Suivirent d'autres recueils de nouvelles : Petites fêtes (1890), La Valse (1897).

Sa "spécialité", ce sont de petits sketches dialogués publiés dans : Gens de maison (1892), Leur Coeur (1893), Leur Beau Physique (1894), Les Marionnettes (1895), Leurs Bêtes (1895), Les Petites Visites (1896), Leurs Soeurs (1896), Les Départs (1897), Les Beaux Dimanches (1898), C'est servi (1902), La Haute (1909), Mon filleul (roman dialogué, 1911), Leur Coeur (1912)

Dès 1890 il s'était lancé dans le théâtre avec Une Famille (représentée à la Comédie-Française, une pièce dans laquelle le critique de la Revue des deux Mondes trouvera qu'il y a « parmi tout cela de l'esprit, trop d'esprit, de l'esprit de mots, pas toujours très heureux, trop cherché, trop fin de siècle ») Lavedan continuera avec une quinzaine de pièces (dont près de la moitié jouées à la Comédie Française) : Le Prince d'Aurec (1892), Viveurs (1895), Les Deux Noblesses (1897), Catherine (1897), Le Nouveau jeu (1898) et la suite Le Vieux Marcheur (1899), Les Médicis (1901), Le Marquis de Priola (1902), Varennes (1904), Le Duel (1905, qui sera dapté au cinéma par Pierre Fresnay en 1941), L'Assassinat du duc de Guise (1908, qui fut aussitôt adapté au cinéma), Sire (1909), Servir (1913), La Chienne du Roi (1913), Le Goût du vice (1911).

Après la guerre il a renoncé au théâtre, mais a continué à publier : Le Chemin du Salut (roman en 7 volumes, 1920-1924), La Belle histoire de Geneviève (1920), La Maison Brocatel (1920), La Puce et Gredine (1926), Le Vieillard (1926), Monsieur Gastère (1927), Émotions (1927), Les Portraits enchantés (1927), Monsieur Vincent aumônier des galères (1928), En confidence (1929), De la coupole aux lèvres (1930), Bonne étoile, le drame de l'adoption (1932), Volange comédien de la foire (1933) et Avant l'oubli (Mémoires qui parurent dans La Petite Illustration, 1933-1938).

Il est mort en septembre 1940


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