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POEME SUR L'ENTRÉE À ORLÉANS DE L'ÉVÊQUE CAMBOUT DE COISLIN

Succédant à Alphonse d'Elbène, mort en mai 1665, Pierre du Cambout de Coislin, premier aumônier du roi, fit son « entrée » à Orléans le 19 novembre 1666, selon un rituel codifié dans les moindres détails. Nous avons conservé le procès-verbal manuscrit de cette cérémonie, ainsi qu'un poème anonyme en alexandrins qui fut aussitôt imprimé.

L'auteur commence en faisant un portrait des Orléanais, reprenant la vieille idée qu'il y a parmi eux beaucoup de bossus, ainsi que des boiteux et des borgnes. Puis il avoue que ce n'est là qu'une fable, et que les Orléanaises, même si elles boitent, sont les plus belles des femmes.

Il raconte ensuite, sous forme d'un conte, l'histoire de la Loire, sa naissance au mont Gerbier-de-Jonc, son alliance avec le Lignon (la rivière de l'Astrée), puis avec l'Allier, enfin la naissance de la petite Loirette, qu'on appelle à tort le Loiret.

Après avoir fait un rapide éloge de l'intendant d'Aubray, il aborde son vrai sujet, la cérémonie toute récente organisée pour l'entrée du nouvel évêque Cambout de Coislin, à une époque où le jansénisme, après le protestantisme, commence à apparaître. On va suivre l'évêque allant à pied, en simples sandales, de Saint-Euverte à Saint-Aignan, puis, sur un fauteuil porté par quatre "barons", de Saint-Aignan à sa cathédrale. Là, pour respecter un ancien privilège, il doit faire grâce à plusieurs centaines de condamnés, ce qui indigne l'auteur de notre poème, qui sait bien que bon nombre d'entre eux, après avoir feint le repentir, vont récidiver. Puis le nouvel évêque se rend dans son évêché, où il offre aux différents corps de Ville un "festin" auquel il ne participe lui-même qu'avec modération. Enfin, après fait la morale aux criminels, il fait délivrer à chacun d'eux une patente qui le dispense de toute peine et qui le remet en jouissance de tous ses biens.

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