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Charles Barbara

L'ASSASSINAT DU PONT-ROUGE

paru dans la Revue de Paris, 1er et 15 janvier 1855, paru à Bruxelles en 1855, édité Hachette 1859 et 1860, paru dans L'Évènement, 10, 20 octobre 1866, édité en 1881, édité dans Marabout en 1975

Le Pont-Rouge, mélodrame, parut en 1858


RÉSUMÉ :

Max Destroy, violoniste, romancier raté, habite un immeuble à Paris dans lequel vivent Mme Ducornet et sa fille Henriette Thillard-Ducornet, dont le mari, l'agent de change Thillard, s'est suicidé il y a quelque temps en se jetant dans la Seine près du Pont-Rouge. Dans le jardin du Luxembourg, Max rencontre un certain Clément, un homme plutôt antipathique qu'il avait connu au collège. Depuis cette rencontre, jour après jour, il va découvrir l'histoire tragique de ce Clément.

L'histoire de Clément et Rosalie

A Paris, Clément avait commencé dans la vie par de petits boulots, dont six mois chez un apothicaire. Puis il avait rencontré Rosalie, une des maîtresses de Thillard. Bien que richement entretenue par son amant l'agent de change, elle avait choisi de vivre avec Clément, alors que celui-ci vivait dans de très misérables conditions. Pour humilier son rival, Thillard l'avait embauché dans un poste subalterne et logé avec Rosalie dans un taudis qu'il possédait près du Pont-Rouge.

Pour vivre, Clément laissa Rosalie se prostituer. Puis, pour sortir de la misère, il abusa de la crédulité d'un prêtre, feignant une pratique religieuse régulière. Désormais Clément et Rosalie, pervertie par lui, ne cherchèrent plus qu'à « faire un coup » pour s'enrichir. Pourtant, leur misère s'accentuant, ils songèrent au suicide et se procurèrent pour cela opium et poison.

Mais Thillard, ruiné, décida de s'enfuir à Londres. Une nuit, il passa chez Clément en portant 300.000 francs dans une valise. Il fut alors facile pour le couple de l'empoisonner, de prendre une partie de l'argent, et de jeter le corps et la valise dans la Seine.

Grâce à l'argent retrouvé dans la valise, à une lettre écrite à sa femme et une lettre à une maîtresse, tout le monde a cru au suicide de Thillard.

Max découvre la vérité

C'est peu à peu que Max devait découvrir la vérité. Il commença par s'étonner de rencontrer un Clément correctement vêtu, ayant acquis une certaine aisance et soucieux de la justifier en montrant à son ami, qui ne lui demandait rien, ses livres de comptes personnels. Ayant loué un bel appartement, il y organisait des soirées musicales auxquelle il invitait un abbé et un ancien juge d'instruction, Durosoir (celui-ci angoissa Rosalie en racontant un meutrre qui ressemblait fort à celui qu'il avaient commis). A l'une de ces soirées participa un poète anonyme qui écrivit sur l'album un sonnet : c'était Baudelaire.

Max trouvait Clément de plus en plus mystérieux, alors qu'il s'affichait cynique et sans morale : «Puisqu'il n'y a pas de Dieu, tout ce qu'on peut faire impunément est permis », disait-il. En revanche, la belle Rosalie s'enlaidissait, dépérissait, hantée par la peur d'enfer. Et elle mit au monde un enfant idiot dont la ressemblance avec Thillard frappait tous ceux qui le voyaient.

Arpès de terribles accès de délire, Rosalie, épuisée, mourut dans le remords et sans confession. Et Clément ne tarda pas à avouer son crime à Max, fasciné par cet odieux personnage.

Les dernières années de Clément

Quelques années plus tard, Max a eu par hasard de nouvelles de Clément. Avec l'argent du crime, il avait pu partir aux États-Unis, près du lac Ontario. Là, véritable cadavre ambulant, il vécut avec son fils idiot. Enrichi dans le commerce, il se dévouait pour les autres et dépensait sans compter pour de bonnes oeuvres. Après quelques années de cette vie, il prit un bateau pour revenir en Europe. Mais, au cours de la traversée, il fut pris d'une crise. On accosta dans une île pour lui laisser le temps de se calmer, mais il mourut sous les yeux du capitaine.

Par son testament, il répartissait sa fortune entre son ami Max Destroy, et Mme Thillard (la veuve de sa victime), tout en assurant l'avenir de son fils idiot dans une maison spécialisée et en créant des lits dans un hospice.


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