LA NAÏADE SYRINX, POURSUIVIE PAR LE DIEU PAN, SE MÉTAMORPHOSE EN ROSEAUX
Au pied des montagnes glacées d'Arcadie vivait une naïade plus célèbre que toutes les autres qui s'appelait Syrinx. Elle était vierge et, bien des fois, elle avait échappé aux poursuites des satyres et de tous les dieux qui habitent les forêts et les campagnes. Un jour que, portant son arc de corne, elle revenait de la colline du Lycée, elle fut abordée par le dieu Pan, la tête couronnée d'aiguilles de pin. Elle s'enfuit, mais dû s'arrêter au bord d'une rivière, le Ladon. A sa prière, Syrinx fut métamorphosée en roseaux. C'est alors que Pan eut l'idée de se confectionner une flûte faite de plusieurs roseaux assemblés, qu'on appelle syrinx.
Charles de LA FOSSE (1636-1716), Pan et Syrinx
Ses trois soeurs voient Syrinx se métamorphoser progressivement en roseaux
et Pan embrassant ces roseaux. C'est en assemblant quelques-uns qu'il eut l'idée d'en faire une flûte, la flûte de Pan.
OVIDE, Métamorphoses, I, 701-712 | |
[…] Restabat verba referre |
Insensible à ses prières, la nymphe s'enfuit à travers champs jusqu'à ce qu'elle arrivât aux eaux paisibles du Ladon sablonneux; là, arrêtée dans sa course par les ondes, elle avait supplié ses fluides soeurs de la métamorphoser ; à l'instant où Pan croyait déjà saisir Syrinx, au lieu du corps de la nymphe, il n'avait tenu dans ses bras que des roseaux de marais ; tandis qu'il exhalait ses soupirs, l'air agité à travers leurs chalumeaux avait produit un son léger, semblabe à une plainte ; le dieux, charmé par cette découverte et par ces sons mélodieux, a dit alors : "Voilà qui me permettra de m'entretenir avec toi à tout jamais." Et c'est ainsi qu'en rapprochant des roseaux de longueur inégale joints avec de la cire, il avait conservé le nom de la nymphe. |