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HIPPOLYTE


 

1- HIPPOLYTE, ACCUSÉ PAR PHÈDRE D'AVOIR VOULU LA VIOLENTER, SE DÉFEND DEVANT THÉSÉE


Thésée a eu de son épouse Antiope un fils, Hippolyte. A la mort d'Antiope, il épouse Phèdre, la fille de Minos et de Pasiphaé. Mais Hippolyte honore Artémis et méprise Aphrodite. Cette dernière, pour se venger, suscite chez Phèdre une passion coupable pour son beau-fils Hippolyte. Phèdre s'offre à Hippolyte qui la rejette. Par vengeance et craignant qu'Hippolyte ne révèle tout à son père, elle accuse le jeune homme d'avoir cherché à la violenter.

MBAO-

Pierre-Narcisse GUÉRIN (1774-1833), Phèdre et Hippolyte

Pierre-Narcisse Guérin, Phèdre et Hippolyte, Musée du Louvre

Hippolyte, revenant de la chasse, vient d'être accusé et se défend de cette accusation. Thésée semble abattu par la nouvelle, mais son poing fermé laisse deviner qu'il prépare sa vengeance. Phèdre, effondrée sur son siège, le regard perdu, semble soumise à son destin : elle n'est qu'un simple jouet entre les mains d'Aphrodite qui lui a insufflé cette passion pour Hippolyte dans le but de se venger du dédain de celui-ci pour l'amour et du culte qu'il rend à sa rivale Artémis. Elle est aussi sous l'influence de sa nourrice Oenone qui lui parle à l'oreille.

Furieux, Thésée va appeler sur son fils la malédiction de Poséidon : un monstre marin va effrayer les chevaux du char d'Hippolyte qui périra, le long des rochers. Phèdre, de chagrin et de remords, se pendra.

 


2- LA MORT D'HIPPOLYTE

Hippolyte est un fils que Thésée a eu d'une Amazone. Il est remis à sa naissance à sa grand-mère paternelle Éthra de Trézène, dont le père Pitthée, qui est reconnu pour sa sagesse, l'élève.Thésée, lui, se remarie quelque temps plus tard avec Phèdre. Alors qu'Hippolyte voue un culte particulier à Artémis, Aphrodite, jalouse de cette adoration et de le voir mépriser l'amour, décide de se venger : elle rend Phèdre, sa belle-mère, amoureuse de lui. Étant repoussée, Phèdre se suicide de désespoir, en laissant à son mari une lettre dans laquelle elle accuse Hippolyte de lui avoir fait violence. Thésée, prêtant foi à la révélation de Phèdre, maudit Hippolyte et le chasse de la ville. Il demande à Poséidon, qui lui doit trois vœux, de tuer son fils. Alors qu'Hippolyte part en exil sur son char le long de la côte de Trézène, il voit sortir de l'écume blanche des flots un monstre à forme de taureau et de serpent qui affole les chevaux. Incontrôlables, ceux-ci s'emballent et traînent Hippolyte sur les rochers où il trouve la mort.

MBAO-

La mort d'Hippolyte, frontispice extrait des "Vers héroïques" (édition originale de 1648)
dessin par Jacques Stella, gravé par Pierre Daret

 

La Mort d'Hippolyte est une idylle en dixains d'heptasyllabes de Tristan L'Hermite (1601-1655)
dans Vers héroïques, éd. 1648, p. 127 à 145.

[…]
Tout à coup un mont liquide
Paraît au milieu des flots
Qui tient dans son flanc humide
Un nouveau tonnerre enclos.
De cette masse animée,
Des tourbillons de fumée
S'élèvent à tous moments
Et souvent, d'une ouverture,
Il sort une flamme obscure
Avec des mugissements.

À mesure qu'elle arrive,
Une surprenante horreur
Fait trembler toute la rive
D'une secrète terreur.
Mais bientôt elle se crève
Et vomit dessus la grève,
Sous la forme d'un taureau,
L'objet le plus redoutable
Et le plus épouvantable
Qui sortit jamais de l'eau. […]


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