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L'ENLÈVEMENT DE GANYMÈDE PAR L'AIGLE DE JUPITER


 

MBAO, 2008.0.1649

Quem praepes ab Idâ sublimem pedibus rapuit Jovis armiger uncis.
L'Aigle de Jupiter fond tout à coup sur lui et l'enlève entre ses serres.

Estampe : Jean Baptiste Marie PIERRE (1713-1789), gravé par Johann Martin PREISSLER Johann Martin


MBAO, 2008.0.1306

Estampe : Vecelli ou Vecellio Tiziano ou Titian, dit LE TITIEN, 1488-1576,
gravé par Gérard Audran (1640-1703)


 

Damiano Mazza (actif 1573-1590), toile à l'origine octogonale,
vers 1575, pour le plafond d'un hôtel de Padoue.
(Londres, National Gallery)


La scène se passe dans la région du mont Ida, au sud-et de Troie. Ganymède, petit-fils d'Ilos, le fondateur de Troie, était un adolescent d'une si grande beauté qu'il séduisit Jupiter. Alors que Ganymède se trouvait dans la région du mont Ida, au sud-est de Troie, Jupiter le fit enlever par son aigle, qui le transporta sur l'Olympe, où il devait servir d'échanson pour les dieux.


Virgile, dans l'Énéide (V,252-257), évoque la scène de l'enlèvement de Ganymède: elle est brodée sur une chlamyde offerte comme récompense au vainqueur d'une régate.

Intextusque puer frondosa regius Ida
uelocis iaculo ceruos cursuque fatigat
acer, ahelanti similis, quam praeceps ab Ida
sublimem pedibus rapuit Iovis armiger uncis;
longaeui palmas nequiquam ad sidera tendunt
custodes, saeuitque canum latratus in auras.
On y voit brodé l'enfant royal; dans les forêts de l'Ida il poursuit à la course les cerfs rapides avec son javelot, ardent, haletant. Mais, fondant du sommet de l'Ida, l'oiseau qui porte les armes de Jupiter l'a ravi dans les airs de ses serres crochues. Ses gardiens, trop âgés, tendent en vain leurs paumes vers les astres et l'aboiement des chiens vers les souffles fait rage.

Ovide, dans ses Métamorphoses (X, 155-161) fait une brève allusion à la légende :

Rex superum Phrygii quondam Ganymedis amore
arsit, et inuentum est aliquid, quod Iuppiter esse,
quam quod erat, mallet; nulla tamen alite uerti
dignatur, nisi quae posset sua fulmina ferre.
Nec mora, percusso mendacibus aere pennis
abripit Iliaden; qui nunc quoque pocula miscet
inuitaque Ioui nectar Iunone ministrat.
Le souverain des dieux jadis se consuma d'amour pour le Phrygien Ganymède; il se trouva dans le monde un être dont Jupiter aima mieux prendre la forme que de garder la sienne; cependant le seul oiseau auquel il daigna l'emprunter fut celui qui pouvait porter sa foudre. Aussitôt, battant l'air de ses ailes empruntées, il enlève le petit-fils d'Ilus. Aujourd'hui encore c'est cet enfant qui mélange le breuvage dans la coupe de Jupiter et qui, en dépit de Junon, lui présente le nectar.

Pour comparaison :

 

Un chapiteau de Vézelay est plus proche du texte de Virgile :
on y voit le jeune garçon tête en bas, mais aussi un de ses gardiens levant les mains au ciel et un chien aboyant avec rage.


 

Le Corrège, L'enlèvement de Ganymède, 1532, Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche.


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