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LORS DE LA PRISE DE ROME PAR LES GAULOIS, LUCIUS ALBINIUS CÈDE SON CHAR AUX VESTALES EN FUITE

En -390, des troupes sénones commandées par le gaulois Brennus saccagent Rome. Le flamine du dieu Quirinus et les prêtresses du temple de Vesta essaient d'abord de sauver les objets du culte en les enfouissant dans des tonneaux, puis décident de fuir vers le Janicule en emportant les autres, afin de se réfugier à Caere, ue ville étrusque amie de Rome.

• Jean BARDIN, "Lucius Albin(i)us cédant son char aux vestales qu'il rencontre chargées de vases sacrées", huile sur papier, 45 x 64 cm, vers 1765-1768, Paris collection particulière.
Au pied des remparts de Rome en flamme, Lucius Albinius qui, à cheval (contrairement au texte de Tite-Live), accompagne le char sur lequel étaient sa femme et une servante, voit passer les vestales portant le feu sacré (détail non signalé dans Tite-Live). Il va faire arrêter son char et y faire monter les vestales.

Dans le catalogue de l'exposition "Jean Bardin, le feu sacré" au MBAO en 2023, n° 11, p. 108.

 

TITE-LIVE V, 40

Flamen interim Quirinalis uirginesque Vestales omissa rerum suarum cura, quae sacrorum secum ferenda, quae quia uires ad omnia ferenda deerant relinquenda essent consultantes, quisue ea locus fideli adseruaturus custodia esset, optimum ducunt condita in doliolis sacello proximo aedibus flaminis Quirinalis, ubi nunc despui religio est, defodere; cetera inter se onere partito ferunt uia quae sublicio ponte ducit ad Ianiculum.
In eo cliuo eas cum L. Albinius de plebe Romana homo conspexisset plaustro coniugem ad liberos uehens inter ceteram turbam quae inutilis bello urbe excedebat, saluo etiam tum discrimine diuinarum humanarumque rerum religiosum ratus sacerdotes publicas sacraque populi Romani pedibus ire ferrique, se ac suos in uehiculo conspici, descendere uxorem ac pueros iussit, uirgines sacraque in plaustrum imposuit et Caere quo iter sacerdotibus erat peruexit.
Cependant le flamine de Quirinus et les vierges de Vesta, oubliant tout intérêt privé, ne pouvant emporter tous les objets du culte public, examinaient ceux qu'elles emporteraient, ceux qu'elles laisseraient, et à quel endroit elles en confieraient le dépôt : le mieux leur paraît de les enfermer dans de petits tonneaux qu'elles enfouissent dans une chapelle voisine de la demeure du flamine de Quirinus, lieu où même aujourd'hui on ne peut cracher sans profanation : pour le reste, elles se partagent le fardeau, et prennent la route qui, par le pont de bois, conduit au Janicule.
Comme elles en gravissaient la pente, elles furent aperçues par Lucius Albinius, plébéien, qui sortait de Rome avec la foule des bouches inutiles, conduisant sur un chariot sa femme et ses enfants. Cet homme, faisant même alors la différence des choses divines et des choses humaines, trouva irréligieux que les pontifes de Rome portassent à pied les objets du culte public, tandis qu'on le voyait lui et les siens dans un chariot. Il fit descendre sa femme et ses enfants, monter à leur place les vierges et les choses saintes, et les conduisit jusqu'à Caeré, où elles avaient dessein de se rendre.

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