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Stéphanie LOUBÈRE

LA MUSE LÉGÈRE,
APPROCHES DE LA POÉSIE ÉLÉGIAQUE ET ANACRÉONTIQUE DES LUMIÈRES

Jeudi 5 février à 18 h au Musée des Beaux-Arts


Stéphanie Loubère est professeure de Littérature du XVIIIe siècle à l'Université d'Orléans.

Ses principaux thèmes de recherche sont :
– Littérature et histoire des idées du XVIIIe siècle
– Traduction et imitation des auteurs antiques à l'âge classique
– Formes de l'érotisme dans la littérature des Lumières
– Poésie et poétique des Lumières

Sa thèse (2002) portait sur les Arts d'aimer au siècle des Lumières.

L'Art d'aimer au siècle des Lumières, Oxford, Studies on Voltaire, 2007, 343 p.
L'Art d'aimer, ce chef d'oeuvre d'Ovide, a eu une influence capitale sur les écrivains du siècle des Lumières; mais ce n'est que maintenant que cet ouvrage fait l'objet de l'attention des dix-huitiémistes. En élaborant un 'art' d'aimer, Ovide comblait ce profond désir de théoriser le monde si difficilement saisissable des sentiments humains, désir qui a également été l'une des grandes obsessions du siècle des Lumières.
Dans son ouvrage, Stéphanie Loubère retrace et décrit l'impact et la réception de l'ouvrage d'Ovide, depuis les fidèles traductions en vers du début du XVIIIe siècle jusqu'aux autres imitations poétiques, réécritures, et modernisations qu'il a inspirées cinquante ans plus tard. L'Art d'aimer de Gentil-Bernard, salué par Fréron comme étant "un des ouvrages les plus célèbres de ce siècle" fait l'objet d'une attention particulière. Gentil-Bernard, ne cherchant plus à adapter ou à imiter l'original, exprimait une conception sensualiste de l'amour qui était neuve par le lien qui lui faisait réunir plaisir et savoir.
L'auteur documente le déclin du modèle ovidien à mesure que les oeuvres de fiction libertines augmentent en popularité, et retrace sa transformation en d'autres parodies d'écriture didactique qui vont du traité juridique au catéchisme.

Leçons d'amour des Lumières, Garnier, 2011, 378 p.
Nombreux furent les émules d'Ovide et de son Art d'aimer au siècle des Lumières. Qu'ils imitent le modèle antique ou inventent de nouvelles formes, leurs leçons d'amour nous renseignent sur les ressources inépuisables de l'invention et de la subversion érotiques d'une époque qui fit de l'amour sa grande affaire.

La Muse légère, approches de la poésie élégiaque et anacréontique des Lumières, Classiques Garnier, 2023, 376 p.
Stéphanie Loubère a réussi à réhabiliter la poésie du XVIIIe siècle, dont les historiens de la littérature déploraient l'absence de profondeur, le manque d'originalité et l'intérêt porté essentiellement à la forme ; à peine accordaient-ils quelque intérêt aux textes qui semblaient annoncer la future poésie romantique. Prenant appui essentiellement sur la poésie amoureuse du XVIIIe siècle, Stéphanie Loubère a montré que l'ambition des auteurs n'était pas de créer des œuvres originales à tout prix, mais de faire d'habiles variations sur les modèles anciens, comme par exemple les poésies de Properce. Elle a montré aussi que cette poésie était destinée surtout à un usage "mondain", à des lectures dans les salons ; c'est pourquoi elle n'abordait pas les grands thèmes philosophiques et religieux, reflétait un discret hédonisme et s'attachait surtout aux aspects phoniques et rythmiques des vers.


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