
SAISON 2025 - 2026
Présentations et comptes rendus
Dimanche 7 septembre, au "Campo Santo" |
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Jeudi 2 octobre 2025 Condorcet, un mathématicien humaniste
PRÉSENTATION – Le Marquis Nicolas de Condorcet (1743-1794) est connu pour ses positions humanistes et avant-gardistes. Il s'est érigé contre l'esclavage, pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Il prônait une école n'imposant aucune croyance mais que des vérités, en particulier scientifiques, et conduisant au perfectionnement réel de l'individu. On sait moins que Condorcet se fit connaitre par ses talents de scientifique, que ses premiers écrits furent des ouvrages novateurs en mathématiques. Mettant à profit ses compétences dans cette discipline et son intérêt pour la chose publique, il s'est penché sur la façon de composer un jury d'assises pour minimiser les risques d'erreurs, sur les systèmes de vote équitables l'amenant à introduire le paradoxe qui porte son nom; plus généralement il s'est efforcé d'étendre l'empire de la Raison aux sciences humaines. Le conférencier présentera dans ses facettes scientifiques et humanistes tellement liées chez lui, cet esprit des Lumières qui fréquentait les salons mondains, creuset des idées que portera la Révolution. La pensée de Condorcet a fait progresser l'humanité et reste d'une grande modernité dans une époque où l'on sent régresser les valeurs qu'il a portées, en particulier Outre-Atlantique. COMPTE RENDU –
Condorcet est connu et souvent cité pour sa philosophie humaniste et ses positions avant-gardistes mises en action dans son engagement politique; il l'est aussi pour ses talents mathématiques, descendant de Pascal par sa précocité, ses innovations et ses inventions dans ce domaine. Il n'est pourtant pas secondaire de connaître son œuvre mathématique, car, toute sa vie, Condorcet n'eut de cesse mettre ses connaissances et conclusions mathématiques abstraites au service de la chose publique et politique, en les appliquant directement dans le concret de certaines réformes qui lui paraissaient nécessaires. La conférence de B. Hauchecorne s'attache, dans un chemin volontairement chronologique, à dérouler les trois fils directeurs – science, humanisme et tous domaines et action politique – de ce grand esprit de la société de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Esprit éminemment représentatif des Lumières et qui a une place exceptionnelle dans l'histoire des idées grâce à la diversité de ses recherches et à la modernité éclatante de ses idées. Né en 1743, orphelin de son père militaire peu après sa naissance, couvé par une mère très pieuse, Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet, reçoit, dès son précepteur particulier jusqu' à son entrée au collège de Navarre à Paris, une instruction jésuite rigoureuse marquée par une discipline brutale et souvent humiliante, mais un enseignement approfondi et très novateur, ces deux aspects contradictoires n'étant peut-être pas totalement étrangers à certaines de ses positions humanistes futures. Son talent de mathématicien éclot à 16 ans durant sa première année au collège, avec sa thèse sur l'Analyse mathématique, qui suscite l'admiration du jury dont fait partie d'Alembert. De leur rencontre naîtront une amitié et un compagnonnage intellectuel sans faille. Dès 1763, il décide de se consacrer aux sciences et, en 1765, il soumet à l'Académie des Sciences un Essai sur le Calcul Intégral dont la dernière partie est consacrée aux diverses applications possibles, premier mémoire qui lui vaut à nouveau une pluie d'éloges, notamment du grand mathématicien Lagrange. En 1768, dans une lettre à d'Alembert intitulée le Système du monde et le Calcul intégral, il donne une définition de ce qu'on nommera le déterminisme : « Une intelligence qui connaîtrait l'état de tous les phénomènes dans un instant donné, les lois auxquelles la matière est assujettie, et leur effet au bout de d'un temps quelconque, aurait une connaissance parfaite du Système du monde. C'est le but auquel se doivent diriger tous les efforts des géomètres philosophes […] sans pouvoir jamais espérer d'y atteindre ». Définition reprise presque littéralement par Laplace un demi-siècle plus tard dans son Essai philosophique sur les Probabilités. Avec son entrée, grâce à d'Alembert, dans le salon de Julie de Lespinasse drainant la fine fleur des Lumières, en premier lieu l'équipe de L'Encyclopédie, le réseau des relations de Condorcet s'élargit au-delà du monde scientifique. Et certes, il régnait dans les salons le sentiment général que, vu l'état de perfectionnement des mathématiques, le moment était venu de chercher les moyens d'assurer le bonheur de l'humanité. C'est là, au gré des discussions, sur l'absolutisme royal et l'Église, que se sont sans doute forgées les valeurs qui, selon lui, doivent étayer la politique publique et qui définissent sa pensée. En 1769, à 26 ans, il est élu à l'Académie des Sciences. À cette époque il noue des liens avec Diderot, Voltaire, le grand économiste Turgot. C'est à ce dernier qu'il adresse en 1773 Ma profession de foi, lettre dans laquelle il expose ses réflexions sur les notions de morale et de justice. Son engagement pour l'octroi des libertés religieuses et des droits économiques, politiques et civiques (des protestants, des juifs à qui la citoyenneté sera accordée en 1791 ; et même ceux des auteurs !) se confirme dans le pamphlet Réflexions sur l'esclavage des nègres publié 1781 en Suisse sous pseudonyme. Plaidoirie argumentant point par point pour la suppression de l'esclavage considéré comme un crime. Son action contre l'esclavage ne faiblira jamais et, pendant la révolution, député, il ne cessera d'écrire à ce sujet. Mais, malgré des avancées, l'esclavage ne sera aboli qu'en 1794 après sa mort (restauré par Napoléon et aboli à nouveau en 1848). Dans le cadre de la promotion de l'esprit des Lumières, il contribue à l'Encyclopédie. En 1782 il est élu à l'Académie française et parallèlement, à partir de cette époque, il reprend et complète nombre de ses articles dans une édition complémentaire, L'Encyclopédie méthodique, organisée sur un classement thématique et non plus alphabétique. À l'entrée Probabilités il expose avec enthousiasme cette discipline, centre d'intérêt majeur pour lui, dont il essaie surtout – selon sa méthode – de clarifier les concepts et les usages qu'on peut concrètement en faire. À la demande Turgot de produire ses réflexions sur les thèmes liés à la démocratie, il fait paraître en 1785 un de ses essais majeurs et primordiaux dans sa pensée, Essai sur l'application de l'analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix, dont le Préliminaire contient, dans un même élan, son credo humaniste et un vibrant hommage au « grand homme [qui] était persuadé que les vérités des Sciences morales et politiques sont susceptibles de la même certitude que celles qui forment le système des Sciences physiques […] Cette opinion [qui] conduit à l'espérance consolante que l'espèce humaine fera nécessairement des progrès vers le bonheur et la perfection, comme elle en a fait dans la connaissance de la vérité ». Ces recherches sur les modes de scrutin l'amènent à sa théorie sur les votes, marque de son génie, baptisée « Paradoxe de Condorcet » et pouvant être vue comme l'ancêtre de la statistique. Cette théorie sera reprise et développée au XXe siècle par l'économiste Arrow, prix Nobel 1972 pour ce travail. Condorcet démontre que le scrutin uninominal peut ne pas représenter les désirs des électeurs quand le premier candidat n'obtient pas plus de la moitié des voix « dans la mesure où le candidat préféré d'une majorité d'électeurs peut n'être pas élu, en raison de la dispersion des voix, conduisant à élire un candidat qui n'obtient qu'une majorité relative Voici l'exemple à l'appui : 60 votants et le choix entre 3 candidats a, b et c. Le signe > indiquant la préférence, c. à d. le vote. 23 préfèrent : a > c > b // 19 préfèrent : b > c > a // 16 préfèrent : c > b > a // 2 préfèrent : c > a > b. Le candidat a sera élu, ayant remporté 23 voix, soit la majorité. Néanmoins, a n'est pas le choix préféré de la majorité des électeurs, puisque 35 électeurs (19 + 16) préféraient b à a. Mais les 23 n'ont pas réussi à faire élire b, car ils ont chacun préféré voter pour leur candidat préféré dans l'absolu, c'est-à-dire b ou c. » En termes concrets, résume le conférencier, pour Condorcet, le vainqueur devrait être b ; si a échoue c'est à cause de la dispersion des voix. Le paradoxe est donc la formation d'une réponse collective contradictoire à partir de réponses individuelles cohérentes. Dans la même volonté de réduire les risques d'erreur, sa réflexion le porte sur la question de la constitution d'un jury d'assises : il démontre mathématiquement que les chances d'une décision correcte augmentent avec le nombre de votants, et soutient ainsi sa préférence pour les jurys populaires plutôt que de magistrats. Et la question de la décision la plus juste dans ces jurys l'amène in fine logiquement – ou plutôt mathématiquement – à celle de l'abolition de la peine de mort pour laquelle il se prononce fermement dès 1785, notamment dans une lettre, mathématiquement argumentée, à Frédéric II de Prusse. Reprenant sa théorie sur les scrutins, il expose que plus la décision est grave, plus la forme du scrutin doit donner des garanties de probabilités d'une décision juste ; mais dans les scrutins la certitude absolue n'existant pas, il faut bannir la peine de mort pour deux raisons liées : elle est irrémédiable et sa décision risque d'émaner de motivations passionnelles d'un jury horrifié, excluant le rationnel. Il est à noter que cet argument sera repris par Roger Badinter dans sa lutte pour l'abolition. Cette conviction accompagnera Condorcet jusqu'à sa mort. Ce sera le sujet de son discours de député à l'Assemblée le 19 janvier 1793 et ce pourquoi il ne vote pas la mort de Louis XVI. En 1786, il se marie avec Sophie de Grouchy, très cultivée, tenant aussi salon, qui après sa mort veillera à faire connaître son œuvre. C'est dans les années suivantes, pendant la Révolution, que son parcours et son action politique se précisent. Il est fondateur, avec Talleyrand, Mirabeau et La Fayette, de la Société des trente, un véritable laboratoire d'idées, qu'on pourrait rapprocher de la notion actuelle de think tank. En 1790, au sein d'un comité de cinq savants chargés de réfléchir à l'unification des poids et mesures, c'est lui qui propose de définir le mètre comme le dix-millionième de la distance du pôle à l'équateur. Le 3 juillet 1790, en lien avec la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789, il publie un article où, précédant Olympe de Gouges, il prône l'idée de l'égalité des femmes et leur admission au droit de cité, fustigeant les hommes car « n'ont-ils pas violé le principe de l'égalité des droits en privant tranquillement la moitié du genre humain de recourir à la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cité ? ». Précurseur d'une exigence absolue que le monde moderne n'a pas encore résolue ! En 1791 il est élu à l'Assemblée législative (réélu à la Convention en 1792) et prend une part active à de nombreuses réformes – bien que son projet de Constitution n'aboutisse pas – et surtout à la question de l'instruction qui lui tient à cœur et dont il expose l'audacieux contenu, en avril 1792 dans un discours à l'Assemblée, le Rapport et projet de décret de l'organisation de l'Instruction publique. La question fut différée en raison de l'urgence du risque de guerre. Il est cependant celui qui proposa le premier véritable système d'instruction publique, contenu aussi dans l'essai Cinq Mémoires sur l'instruction publique. Il y défendait un système éducatif en cinq degrés de connaissances à partir de l'école primaire, conduisant à « l'égalité de fait » et « l'égalité politique reconnue par la loi » sans distinction de sexe, de classe ou d'âge, dans l'assurance des besoins, droits, devoirs et fonctions de chacun et celle du développement de ses talents naturels. Un enseignement laïc et indépendant du pouvoir politique, en faveur de la liberté par le combat contre l'ignorance car « même sous la constitution la plus libre un peuple ignorant est toujours esclave » et que « l'instruction est le seul remède à la stupidité », comme le souligne B. Hauchecorne par ces citations. Enfin, pour assurer à chacun la facilité de conserver ses connaissances et d'en acquérir de nouvelles il prévoyait l'éducation permanente ! Précurseur de la « formation continue » ? En 1793, l'année de la Terreur, après son vote contre la mort du roi en janvier, quand les Girondins dont il partage beaucoup d'idées sont arrêtés le 2 juin 1793, il les défend contre les Jacobins. Pour ce désaccord et ces raisons, la Convention signe sa propre arrestation le 8 juillet. Il fuit et se cache chez une amie ; arrêté neuf mois plus tard, il est retrouvé mort dans son cachot sans qu'on puisse définir clairement les raisons de son décès et c'est en vain que Sophie, sa veuve, réclame ses cendres. Le 25 décembre 1794, Le Républicain français donne à lire, comme incrédule : « Condorcet n'existe plus ! ». Il avait consacré ces mois de « sursis » à écrire une œuvre restée à l'état de brouillon, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, qui fut publiée en 1795. Un hymne au progrès de cet adversaire infatigable de tous les dogmes, notamment religieux, car réducteurs, détenteur d'une foi inébranlable dans le perfectionnement infini des sciences certes mais surtout de la pensée humaine, les premières utilisées comme moyen de la deuxième. Cette place supérieure attribuée au progrès humain qui, pour se réaliser, exige l'engagement dans l'action a conduit Condorcet à sacrifier en toute conscience sa carrière scientifique. Notre conférencier, lui-même mathématicien, le souligne par l'hommage que lui rendit F. Arago en 1841 : « Notre confrère se vit obligé de renoncer aux plaisirs si vifs et purs que donnent les découvertes scientifiques, il n'en écrivait pas moins […] : Donnez-moi des nouvelles de vos travaux. Je suis comme les vieux gourmands qui, ne pouvant plus digérer, ont encore le plaisir de voir manger les autres ». Au terme de la conférence B. Hauchecorne nous livre deux citations tirées de la dernière œuvre, l'une d'un beau lyrisme : « Il arrivera donc, ce moment où le soleil n'éclairera plus sur la terre que des hommes libres, ne reconnaissant d'autres maîtres que leur raison », l'autre, un aphorisme aux résonnances multiples et d'une grande hauteur : « Il faut douter même de la nécessité de douter de tout ». Belle conclusion pour ce modèle d'humanisme, à la fois optimiste et courageux dans ses actes et sa morale, en avance d'une façon vertigineuse dans tous les sujets qui préoccupent encore notre monde moderne et dont notre époque devrait certainement s'inspirer. C. Spenlé-Calmon |
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Samedi 8 novembre 2025 EXCURSION
QUELQUES OBJETS PRÉSENTÉS À L'EXPOSITION "LE MYSTÈRE CLÉOPÂTRE" photographiés par J.-F. BRADU Source inépuisable de rêves et de fantasmes, en Orient comme en Occident, la figure de Cléopâtre a traversé les siècles pour parvenir jusqu'à nous. Mais sur quelles fondations cette légende repose-telle ? Peintures, sculptures, estampes, manuscrits, objets archéologiques, bijoux et monnaies, costumes tentent d'éclairer le destin historique et légendaire de cette souveraine tour à tour admirée puis dépeinte comme fatale monstrum par le poète Horace (Odes, I,37).
COMPTE RENDU DE L'EXCURSION : L'objectif de cette excursion était double : la visite d'une maison d'écrivain le matin et celle d'une exposition l'après-midi. Quarante adhérents ont pu, en fin de matinée, découvrir ou redécouvrir, en groupe de vingt personnes avec un guide, la maison achetée par Louis Aragon et Elsa Triolet à Saint-Arnoult-en-Yvelines. L'après-midi a permis de suivre une visite guidée de l'exposition organisée à l'Institut du Monde Arabe intitulée "Le mystère Cléopâtre". La maison de Louis Aragon et Elsa Triolet est le moulin de Villeneuve acheté en 1951 ainsi que le parc attenant, que les deux écrivains ont agrandi en achetant d'autres terres. C'est dans ce parc, sur un tertre dominant le moulin, que repose le couple d'écrivains. La propriété, léguée par Aragon à la nation française, est entretenue et maintenue telle qu'elle était à l'époque où Aragon et Triolet l'occupaient. Une association s'occupe de l'entretien et des visites pour le public, ainsi que de l'accès aux archives pour les chercheurs. Le déjeuner avait lieu à Rochefort-en-Yvelines, à l'Ambassade, restaurant situé dans une petite partie du château de Rochefort. Perché sur une colline, le château au style néo-classique domine la forêt et surprend par ses dimensions. À la toute fin du XIXe siècle, le diamantaire Jules Porgès fit construire une réplique de l'actuel palais de la Légion d'honneur à Paris, l'Hôtel de Salm-Kyrbourg, mais fit doubler certaines proportions. Le château, devenu un hôpital durant la première guerre mondiale, fut ensuite vendu. Il fut occupé, durant la seconde guerre, très peu de temps par les Allemands, puis par les Américains. Plusieurs films y ont ensuite été tournés. En début d'après-midi, le trajet vers Paris s'est effectué sans embouteillage et a permis aux adhérents Budé d'arriver à l'Institut du Monde Arabe assez longtemps avant l'heure fixée pour la visite guidée (en deux groupes) de l'exposition "Le mystère Cléopâtre". Temps mis à profit pour accéder à la terrasse au 9ème étage et profiter ainsi de la vue sur une partie de Paris, pour se rendre à la librairie, pour boire un thé… L'exposition sur Cléopâtre, organisée de façon très pédagogique, s'attache à montrer combien cette célèbre figure féminine, dont on sait très peu de choses, a, depuis son suicide il y a deux mille ans, fasciné écrivains, peintres, sculpteurs, créateurs de costumes, de bijoux, etc… Celle que tous nomment Cléopâtre, en fait la septième du nom, donc Cléopâtre VII Philopator, n'a laissé que quelques pièces de monnaie, présentées à l'exposition, pour que nous puissions mettre un visage sur son nom. Aucune biographie rédigée à l'époque ne nous renseigne sur elle. Elle appartient à une dynastie originaire de Macédoine et a la réputation de posséder une solide formation dans de nombreux domaines et de parler plusieurs langues. Françoise Guerry-Raby |
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Jeudi 13 novembre 2025 Relire "Le Premier homme" d'Albert Camus PRÉSENTATION – Le Premier Homme est un roman autobiographique inachevé d'Albert Camus, publié en 1994 par sa fille Catherine Camus aux éditions Gallimard. Il emprunte plus d'un trait à la biographie de l'auteur et à ses relations avec son Algérie natale et l'histoire de ce pays avec la France et les personnalités qui l'ont forgé. "En somme, je vais parler de ceux que j'aimais", écrit Albert Camus dans une note pour Le Premier Homme. Le projet de ce roman, auquel il travaillait encore peu avant sa mort, était ambitieux. Il avait dit un jour que les écrivains "gardent l'espoir de retrouver les secrets d'un art universel qui, à force d'humilité et de maîtrise, ressusciterait enfin les personnages dans leur chair et dans leur durée". Il avait jeté les bases de ce qui serait le récit de l'enfance de son "premier homme". Cette rédaction initiale a un caractère autobiographique qui aurait sûrement disparu dans la version définitive du roman. Mais c'est justement ce côté autobiographique qui est précieux aujourd'hui. Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée. COMPTE RENDU
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Mardi 2 décembre 2025
PRÉSENTATION – Dans son ouvrage La Muse légère, approches de la poésie élégiaque et anacréontique des Lumières (Classiques Garnier, 2023) Stéphanie Loubère a voulu réhabiliter la poésie du XVIIIe siècle, dont les historiens de la littérature déploraient l'absence de profondeur, le manque d'originalité et l'intérêt porté essentiellement à la forme; à peine accordaient-ils quelque intérêt aux textes qui semblaient annoncer la future poésie romantique. Prenant appui essentiellement sur la poésie amoureuse du XVIIIe siècle, Stéphanie Loubère a montré que l'ambition des auteurs n'était pas de créer des œuvres originales à tout prix, mais de faire d'habiles variations sur les modèles anciens, comme par exemple les poésies Properce. Elle a montré aussi que cette poésie était destinée surtout à un usage "mondain", à des lectures dans les salons; c'est pourquoi elle n'abordait pas les grands thèmes philosophiques et religieux, reflétait un discret hédonisme et s'attachait surtout aux aspects phoniques et rythmiques des vers. COMPTE RENDU |
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Mardi 16 décembre 2025 Gaza, Carrefour des Mondes (du -XVe au +VIIe s.)
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Jeudi 5 février 2026
PRÉSENTATION – Si l'on considère l'art pariétal et mobilier européen, on constate aisément que ce n'est pas la figure humaine qui a sollicité l'interrogation plastique des sociétés de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique récent. Alors que voit-on lorsqu'on regarde attentivement les images que ces hommes lointains nous ont laissées ? On observe principalement de mystérieux signes plutôt que des tracés figuratifs. Puis, lorsque nous distinguons des formes réalistes, il faut admettre que les animaux occupent majoritairement le devant de la scène, au détriment des représentations humaines. Enfin, lorsque l'homme se devine, il s'agit bien plus souvent de femmes. Nous irons à la rencontre d'images préhistoriques intrigantes dont l'humanité nous émeut tout en nous déconcertant profondément. COMPTE RENDU |
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Jeudi 12 mars 2026
PRÉSENTATION – Auteur, depuis 1998, d'une quinzaine d'ouvrages, confiés presque tous aux éditions de Minuit, Tanguy Viel vient de publier Vivarium. COMPTE RENDU
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Jeudi 26 mars 2026 Jürgen Habermas, le dernier philosophe ?
PRÉSENTATION – Habermas (né en 1929) est un philosophe, sociologue et théoricien allemand en sciences sociales. Il est avec Axel Honneth l'un des représentants de la deuxième génération de l'École de Francfort, et développe une pensée qui combine le matérialisme historique de Marx avec le pragmatisme américain, la théorie du développement de Piaget et Kohlberg, et la psychanalyse de Freud. Le refus des formes allemandes de pensée autoritaire et élitiste ainsi que la volonté de jouer le jeu d'une pensée faillible et modeste ont incité Habermas à penser son entreprise de renouvellement de la "théorie critique" comme un puzzle postmétaphysique. Les perspectives nouvelles de la publicité et de la délibération démocratiques vont ainsi recevoir une assise théorique inédite sous la forme d'une combinaison singulière de traditions intellectuelles considérées comme concurrentes ou antagonistes, combinaison produite comme un puzzle de manière méthodique et originale. COMPTE RENDU |
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CALENDRIER DES ACTIVITÉS
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