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LES VOYAGES DE 1990 À 2010 (avec Alain Malissard)




1990
Du dimanche 26 août au dimanche 2 septembre 1990
Découverte de la Campanie jusqu'à Paestum

Logé à Sorrente à l'hôtel La Badia et accompagné par Alain Malissard, le groupe à pu découvrir quelques sites essentiels de la Campanie.
— lundi 27 : visite de Pompéi.
— mardi 28 : visite du Musée National de Naples (1); puis Puzzoles (port et soufrière) et Cumes.
— mercredi 29 août : visite de l'île de Capri (la villa Jovis, la Torre di Damecuta).
— jeudi 30 août : visite du Musée National de Naples (2); puis visite d'Herculanum.
— vendredi 31 août : visite de l'ancienne colonie grecque de Paestum; retour par la côte amalfitaine.
— samedi 1er septembre : visite de la villa d'Oplontis à Torre Annunziata; montée au Vésuve.

L’organisation matérielle avait été confiée à la "Compagnie des Voyageurs" à Besançon.




1991
Du samedi 24 août au lundi 2 septembre 1991
A la découverte de Rome


Notre section locale a organisé ce voyage à Rome pour ses membres et pour les étudiants de l’Université du Temps libre, l’organisation matérielle étant confiée à la "Compagnie des Voyageurs" de Besançon. Le thème en était la connaissance de la Rome antique, des vestiges républicains aux sanctuaires paléo-chrétiens, avec des ouvertures sur l’extérieur (Ostie, Tivoli, les Monts Albains) et les soirées libres nous ont permis d’apprécier la vie nocturne de la Rome vivante.

Le programme, dans ses grandes lignes, a été le suivant :
— Le 25 août : visite du Forum Boarium et du Forum Holitorium, du château Saint-Ange, du Testaccio et du Janicule.
— Le 26 : visite du Forum républicain, du Palatin ; l’après-midi, visites des Forums impériaux, du Colisée, de l’arc de Constantin, des thermes de Caracalla.
— Le 27 : visite (exceptionnelle) de la Domus Aurea ; l’après-midi, sur la via Appia Antiqua, visite des catacombes de Saint-Calixte, du cirque de Maxence, du tombeau de Romulus, du mur d’Aurélien à la porte Saint-Sébastien, et de Saint-Jean de Latran.
— Le 28 : promenade sur la Via Appia antica, puis excursion aux Castelli Romani via Castelgandolfo, le musée naval du Lac Némi, Frascati, et le site antique de Tusculum.
— Le 29 : visite de Saint-Pierre de Rome, du Musée du Trésor et des fouilles de la Basilique jusqu’à la partie inférieure ; l’après-midi, Ostia antica et son Musée.
— Le 30 : le matin, visite de l’Ara Pacis, du Mausolée d’Auguste et du Panthéon ; l’après-midi, excursion à la Villa Hadriana.
— Le 31 : le matin, le Capitole, les musées Capitolin et des Conservateurs ; l’après-midi, visite de la basilique de San Clemente et de ses fouilles (sanctuaire de Mithra) ; visite libre du centre historique.
— Le 1er septembre : matinée libre ; le soir, promenade commentée du Palais Farnèse à la Fontaine de Trévi, retour par le Largo Argentino, — un dernier salut au Ponte Sisto (près de l’hôtel du même nom où le groupe était hébergé) en attendant le Palatino de 19 h., ce vieux train cher à Michel Butor…




1992
Du mardi 1er septembre au mardi 8 septembre 1992
La Vallée du Rhône à l'époque romaine


Le programme, dans ses grandes lignes, a été le suivant :
— 1er septembre : Visite des fouilles de Saint-Romain-en-Gal ; de Vienne (théâtre, temple de Livie et d'Auguste, ruines du sanctuaire de Cybèle).
— 2 septembre : Visite du Musée de Vienne, puis de Vaison-la-Romaine (sites de Puymin et de Villasse).
— 3 septembre : Visite rapide de Cavaillon (arc de triomphe), du site de Vernègues, des Antiques à Saint-Rémy de Provence et du site de Glanum.
— 4 septembre : Visite d'Arles (arènes, théâtre, thermes de Constantin, cryptoportique du forum, Musée, Alyscans).
— 5 septembre : Visite du Musée archéologique de Marseille, des sites et des fouilles du port.
— 6 septembre : Visite du site de Barbegal ; visite de Nîmes (amphithéâtre, sanctuaire de la Fontaine et temple de Diane, castellum, Maison Carrée, Porte d'Auguste, Tour Magne, Musée).
— 7 septembre : Visite du Pont du Gard et d'Orange (théâtre antique, arc de Triomphe).
— 8 septembre : Sur la route du retour, arrêt à Lyon et visite des fouilles de Fourvière.



1993
Du vendredi 16 avril au dimanche 25 avril 1993
Découverte de la Sicile


Notre section a organisé ce voyage, pour ses membres et pour ceux de l'Université du Temps Libre d'Orléans, sous la conduite de son président Alain Malissard, l'organisation matérielle étant, comme d'habitude, confiée à la "Compagnie des Voyageurs" de Besançon.
Le programme était le suivant :
— vendredi 16 : arrivée à Palerme et première visite de la ville.
— samedi 17 : visite du site de Solunto, de Cefalu, traversée à l'île de Lipari.
— dimanche 18 : tour de l'île de Lipari, visite du Musée éolien, promenade dans Lipari, embarquement, arrêt à l'île de Vulcano, départ pour Taormina par Milazzo et Messine.
— lundi 19 : visite de Taormina (théâtre et ville), passage à Catane, visite du château d'Euryale, première visite de Syracuse.
— mardi 20 : visite commentée du Musée archéologique de Syracuse, de la zone archéologique, promenade à la fontaine de Cyanè, seconde visite de Syracuse.
— mercredi 21 : départ pour Agrigente, visite de Caltagirone, de la Villa Casale à Piazza Armerina, de Gela (musée, site et fortifications grecques).
— jeudi 22 : journée entière à Agrigente : visite de l'église San Nicola, du Musée, promenade dans la ville, visite de l'abbaye de Santo Spirito, visite détaillée des « terrasses antiques ».
— vendredi 23 : départ d'Agrigente, visite du site d'Heraclea Minoa, visite de Sélinonte, continuation vers Trapani avec excursion à l'île de Mozia (visite des sites, du musée célèbre par son Ephèbe).
— samedi 24 : départ de Trapani, visite de Ségeste (temple et théâtre), visite de la cathédrale de Monréale, retour à Palerme et seconde visite.
— dimanche 25 : visite du Musée archéologique de Palerme et du palais Mirto ; embarquement vers 15 heures.


Le 20 octobre 1993, un retour en images sur ce voyage a été présenté sous le titre "La Sicile retrouvée"

Ce fut une conférence à trois voix, dont le support était constitué par un choix de 150 diapositives prises par M. Pierre Navier, M. Gérard Lauvergeon étant chargé de la partie géographique, M. Alain Malissard du commentaire historique, tandis que Mme Geneviève Dadou avait pour mission de faire la liaison grâce à des textes littéraires, anciens et modernes, de Pindare à Dominique Fernandez.

La Sicile, "le plus prodigieux carrefour de civilisations du monde" (selon Jean d'Ormesson), a occupé une position capitale dans le Bassin méditerranéen, parce qu'elle était à la fois un obstacle, un lieu de relâche dans les courants de navigation et un objet de convoitise. L'antique Trinacria constituait un monde à elle seule, dont l'insularité était plus nettement marquée qu'aujourd'hui. Cette terre était consacrée à Cérès et Libera ; ce "magasin aux vivres" — selon le terme du vieux Caton — a toujours eu une réputation de fertilité, ce que les géographes actuels contestent, car montagnes et plateaux arides occupent les 4/5e du territoire. Néanmoins la Sicile a été, dès les temps préhistoriques, un lieu de peuplement et surtout d'envahissement. Les premiers occupants, Sicarres et Elymes, ont été, à l'âge du fer, refoulés dans la partie occidentale par les Sicules venus d'Italie. Dès la fin du IXe siècle, les Phéniciens s'y sont installés, puis les Grecs, d'abord à Naxos en 757, puis à Agrigente en 580. Les mêmes terres vont être occupées de haute lutte par les Carthaginois puis par les Romains, à partir de 264, date de la première guerre punique (en attendant les Normands, les Arabes, les Angevins, les Aragonais…).

La Sicile, toujours convoitée, a été le lieu idéal pour le mélange des populations, au-delà des destructions successives. Les exemples abondent :
— Ségeste, ville élyme à l'origine, hellénisée, alliée à Athènes — et qui voulut montrer son excellence par la construction de son temple dorique (inachevé) — fit appel à Carthage, ce qui causa sa ruine au siècle suivant ;
— Solunto, comptoir phénicien, colonisé par les Grecs puis les Romains, garda ses anciens cultes tout en adoptant les nouveaux ;
— Mozia, îlot minuscule au sud de Marsala, la plus ancienne colonie punique, célèbre aujourd'hui par son éphèbe exhumé en 1979, ce « surhomme en marbre d'Anatolie, avec sa tunique merveilleuse  », dont Dominique Fernandez a fait un si bel éloge.

Le reportage photographique nous a permis de saisir l'opposition entre une Sicile côtière perpétuellement illuminée, magnifiquement solaire, où règne l'esprit grec de Pindare et de Pythagore… et une Sicile intérieure sombre, voire mélancolique, tumultueuse, celle des cultes chthoniens, du mythe de Proserpine, celle d'Empédocle et d'Eschyle. La colonisation grecque a commencé sur la côte ionienne : Leontinoï, Megara Hyblea, Catane et surtout Syracuse, faite de quatre villes dominées par la forteresse cyclopéenne d'Euryale. Sur la côte sud, trois sites intéressent particulièrement archéologues et visiteurs : Géla, la plus ancienne, création des Rhodiens, où l'on peut voir encore le seul exemple d'architecture militaire grecque, Agrigente et ses dix temples, la plupart ornant cette étonnante terrasse qui laissa Goethe béat d'admiration, Sélinonte et son chaos gigantesque. C'est dans cette région de Sicile que les Romains ont sans doute découvert l'hellénisme. Par la suite ils y ont imprimé leur marque : le théâtre grec de Taormina a été "rhabillé" à la mode latine ; à l'époque impériale, les riches demeures se sont établies, comme à la villa Casale de Piazza Armerina. Pendant le Ier millénaire après J.-C., puis au Moyen Age, les civilisations se sont mêlées : l'exemple le plus caractéristique est la transformation du temple d’Athéna en cathédrale de Syracuse. Le voyageur Renan s'est émerveillé devant cette « combinaison sans exemple  », devant ce "monde mêlé et plein de vie". Et cet émerveillement, nous l'avons tous ressenti pendant deux heures – trop courtes !




1994
Du vendredi 15 avril au mardi 26 avril 1994
Découverte de la Syrie

Avec le support logistique de la "Compagnie des Voyageurs" de Besançon, quarante-cinq budistes enthousiastes ont été conduits par le président Alain Malissard (qui avait fait l'année précédente une expédition de reconnaissance), assisté d'un guide local très efficace.

Nous en rappelons succinctement le programme :
— Vendredi 15 avril : d'Orléans à Paris et vol Air-France vers Damas.
— Samedi 16 avril : le matin, à Damas, visite du quartier chrétien sur les pas de saint Paul, puis visite du sanctuaire de Saiya Zenab, de Shahba (Philippopolis) et Qanawât ; déjeuner à Sûwayda et visite du musée ; dans l'après-midi, visite de Bosra ; retour à Damas.
— Dimanche 17 avril : départ de Damas pour la visite de Maalûla et la visite du Crac des Chevaliers ; départ pour Tartus après le déjeuner ; continuation sur Lattaquié avec bref arrêt à Jablé.
— Lundi 18 avril : départ de Lattaquié pour la visite de Ugarit ; continuation vers Slenfé avec un arrêt au Qalaat Salah ad-Dîn (Saône) ; déjeuner à Slenfé ; continuation sur Apamée ; visite d'Apamée ; arrivée à Hama.
— Mardi 19 avril : excursion au Qsar ibn Wardan et visite du musée ; retour à Hama avec arrêt à un village ancien ; visite des norias et du musée ; départ après le déjeuner vers le musée de Maarat ann Nûman, le site d'Ebla et Alep.
— Mercredi 20 avril : visite de la ville d’Alep avec le musée archéologique, la Citadelle, la Grande Mosquée, les souks, les caravansérails, le quartier Jédéidé et les quartiers chrétiens.
— Jeudi 21 avril : temps libre à Alep le matin ; l'après-midi, excursion à Aïn-Dara, à Qalaat Samaân (Saint Siméon) et à la ville morte de Deir Samaân.
— Vendredi 22 avril : départ d’Alep pour la visite de Rasafa, franchissement du lac Assad, arrêt à Qalaat Jubar et à Raqqa, arrêt sur les bords de l'Euphrate à la citadelle d'Halabiyé et arrivée à Deiz ez Zor.
— Samedi 23 avril : départ de Deiz ez Dor pour la visite de Mari et de Doura Europos ; déjeuner à Deiz ez Zor ; continuation vers Palmyre par la route du désert.
— Dimanche 24 avril : visite du musée et de l'essentiel du site de Palmyre (du temple de Bâal Shamin au temple de Bâal par le tétrapyle) ; l'après-midi, promenade dans l'oasis et visite de la vallée des tombes ; en fin de journée, ascension au château arabe.
— Lundi 25 avril : le matin, route vers Damas et visite du musée archéologique ; l'après-midi, visite de Damas (palais Azem, mosquée des Ommayades et souks).
— Mardi 26 avril : De Damas à Paris et retour à Orléans.


Le 20 septembre 1994, une rétrospective en images sur ce voyage a été présentée sous le titre "A la découverte de la Syrie".

La réunion d’ouverture de la saison a été, à l’imitation de la saison précédente, une conférence à trois voix, en quelque sorte le carnet de route du voyage de la section en avril 1994, avec des photographies prises par un groupe de participants. Le président Alain Malissard, instigateur et organisateur du voyage, MM. Gérard Lauvergeon et André Lingois s’étaient partagés le commentaire, en sacrifiant le plus souvent possible à la tradition budiste, c’est-à-dire en lisant des textes littéraires : tablettes archaïques, poèmes arabes anciens ou souvenirs des voyageurs ou archéologues du XVIIIe siècle à nos jours, de Volney à André Parrot.

Un coup d’oeil sur la géographie a montré la différence entre trois types de régions : les plaines cultivées (qui justifient l’appartenance au "croissant fertile"), celle de l’Euphrate ainsi que le fossé d’effondrement du Ghrab irrigué par l’Oronte, connu par ses jardins et ses norias ; la montagne, qui continue les deux chaînes du Liban et de l’Anti-Liban ; le désert, qui prolonge celui d’Arabie.

La première étape de notre promenade à travers le temps a été celle des trois millénaires avant notre ère. En effet, dans cet espace relativement réduit, de brillantes civilisations se sont développées : Uruk, les Babyloniens, les Hittites, les Araméens et, vers le Xe siècle, les Chananéens, qui deviendront les Phéniciens. Les trois grands sites mis au jour par l’archéologie, Mari (3000 av. J.-C.), Ebla (2500 av. J.-C.), Ugarit (1500 av. J.-C.), portent la marque de véritables royaumes organisés, de centres artistiques et de lieux de mémoire, puisqu’on y a trouvé des milliers de tablettes gravées, les archives les plus anciennes de l’humanité avec Sumer. Ugarit est pour nous, sans doute, le lieu le plus émouvant, puisqu’il est le berceau de notre écriture (l’alphabet de 28 consonnes et semi-voyelles passe pour le premier des alphabets modernes, puisqu’il est purement phonétique).

La seconde étape nous a conduits en Syrie romaine, la plus riche en monuments et en mosaïques. Les Romains, débarqués en Syrie en 62 av. J.-C. avec les légions de Pompée, y sont restés pendant près de quatre siècles. Trajan, Hadrien, Septime Sévère, Caracalla y ont imprimé leurs marques, sans parler des deux empereurs autochtones, Héliogabale et Philippe l’Arabe, lequel fit de sa ville natale, Shabba, une véritable capitale. Les vestiges abondent dans cette région du Hauran, l’actuel pays des Druses, les plus spectaculaires se trouvant à Bosra. Le terme de « vestiges » se révèle d’ailleurs impropre à propos du théâtre, miraculeusement protégé, avec sa cavea, son portique et son mur de scène intacts. Mais les spectateurs ont peut-être préféré le site d’Apamée, ville séleucide reconstruite par Trajan, puis ruinée par un séisme, redécouverte au XIXe siècle et récemment relevée du chaos, avec sa superbe perspective de colonnades le long d’un cardo de plus de 2 km. Toutefois le choc, pour tout le monde, a été la vision de Palmyre du haut du château arabe, découvrant ses ruines opulentes au milieu de sa palmeraie, dont Volney disait, enthousiaste : « Il faut reconnaître que l’Antiquité n’a rien laissé, ni dans la Grèce, ni dans l’Italie, qui soit comparable à la magnificence de Palmyre ».

L’étape suivante fut consacrée à la Syrie chrétienne et byzantine. N’oublions pas que c’est à Damas qu’un juif intransigeant du nom de Saül de Tarse a été baptisé pour devenir saint Paul, le propagateur de la foi. L’époque byzantine connut une grande prospérité ; de grandes villes surgirent du désert comme Rasafa, ou, plus exactement, Sergiopolis, la ville de saint Serge, dont le culte reste vivant, avec celui de son compagnon saint Bacchus, à Maaloula, terre aride où l’on parle encore aujourd’hui l’araméen, qui fut la langue du Christ. C’est vers cette époque qu’est né également le culte de Siméon le Stylite, qui passa 50 ans au sommet d’une colonne de 20 mètres de haut ; il ne reste de celle-ci qu’une pierre usée, mais au centre d’une basilique, le plus vaste des sanctuaires byzantins, dont l’architecture et la décoration étonnent par leur audace.

Notre voyage s’est poursuivi en Syrie franque et médiévale, sans doute la plus connue du fait des croisades, de son Krak des Chevaliers, et aussi du château de Saône qui, en dépit de sa position imprenable, fut pris par le sultan Salad-al-Dîn, autrement dit Saladin. Quelques belles vues de la citadelle d’Alep, des palais ottomans et surtout de la mosquée des Ommeyades à Damas ont évoqué la grande époque de l’Islam qui aurait mérité, à elle seule, une longue étude.

La dernière séquence a suggéré un aperçu de la vie quotidienne contemporaine, en particulier le mélange des religions : sunnites traditionnels, chiites au mausolée de la fille d’Ali, chrétiens orthodoxes, catholiques de rite melkite entre autres. Le contraste est également frappant entre la steppe, avec ses villages en pisé et leurs toits en cône, et les vieux quartiers des cités avec leurs pittoresques souks qui n’ont pas changé depuis la description qu’en faisait Pierre Loti, il y a exactement cent ans, jour pour jour…





1995
Du 26 août au 2 septembre 1995
Rome, Tivoli, Mont-Cassin


Ce voyage s’est effectué sous la conduite de notre président Alain Malissard, avec le concours de Veglia Castaldi, notre guide romaine, l’intendance étant assurée par la "Compagnie des Voyageurs" à Besançon.

Le programme reprenait, en partie, les visites traditionnelles de notre séjour d’août 1991, c’est-à-dire Forum, Colisée, temples du Forum Boarium et du Largo Argentina, Panthéon, Musées du Capitole et des Conservateurs, Saint-Pierre et Basiliques majeures… Mais, cette année, un temps beacoup plus frais nous a permis de profiter davantage de nos "vacances romaines".

Des visites — nouvelles pour les participants de 1991 — ont été très appréciées, comme celle des jardins du Vatican (celle du Musée a été en partie gâchée par une cohue bruyante et trop d’activités mercantiles), celle de Saint-Pierre-aux-Liens et de Sainte-Praxède, sans oublier la dernière, réservée aux amateurs éclairés : la visite de l’excubitorium de la 7e cohorte des pompiers, au Transtevere.

Deux sorties "hors les murs" ont complété un programme au "tempo di Roma" très accéléré :
— le mardi 29 août : une excursion à Tivoli, avec, le matin, la visite (pour la plupart, c’était une confirmation plutôt qu’une découverte, mais l’agrément n’en était que plus vif) de la Villa Adriana, et, l’après-midi, la promenade dans les jardins de la Villa d’Este et au temple de la Sibylle.
— le 1er septembre, une excursion à l’abbaye du Mont-Cassin, avec retour par le littoral du Latium et la visite de la "grotte de Tibère" à Sperlunga, dont le musée conserve d’étonnants vestiges…


Le jeudi 11 janvier 1996 a été présentée une rétrospective de ce voyage sous le titre : "Tivoli, Antiquité et Renaissance".

Cette retrospective a été illustrée par des photographies prises sur place par M. Pierre Navier (avec la collaboration de plusieurs participants), et par des textes littéraires variés, d’Horace à Montaigne, de Pline le Jeune à Gabriele d’Annunzio.

M. Alain Malissard a rappelé en introduction le destin de cette cité de Tibur, aux confins du Latium et des pays sabins, dont l’origine mythique remonte à Tiburnus, fils du divin Amphiaraos. C’est là que la fameuse Sibylle, appelée Albunea par Virgile, rendait ses oracles, peut-être à l’endroot même où fut construit, en surplomb de la gorge, un temple rond longtemps attribué à Vesta. La cité de Tibur, d’abord ennemie de Rome, devint vite florissante et, dès la fin de la période républicaine, fut un lieu de séjour privilégié, dont témoignent les restes des villas de Mécène, Varus, de Manlius Vopiscus et même, selon une tradition locale, d’Horace. L’auteur des Odes et celui des Silves ont célébré la fraîcheur et le pittoresque du site, qu’admirèrent les artistes du XVIIIe siècle comme Hubert Robert et Fragonard, ou les voyageurs amoureux des ruines comme Chateaubriand.

M. Gérard Lauvergeon a fait le commentaire géographique du lieu, point de rencontre entre les derniers contreforts des monts Sabins et la plaine du Latium, au débouché de la via Tiburtina qui se prolonge en suivant le cours de l’Aniene (l’Anio latin) et traverse l’Apennin jusqu’à l’Adriatique. Le plateau calcaire de Tivoli est cisaillé par le fleuve qui vient alimenter une impressionnate cascade ; le paysage verdoyant ruisselle de résurgences ou "cascatelles" ; dans l’Antiquité, toute cette eau était captée et amenée à Rome par trois aqueducs.

L’empereur Hadrien a jeté son dévolu sur le site dès son avènement en 118. M. Malissard rappela que la construction de la Villa Hadriana dura pendant tout son règne, mais en deux phases vraisemblablement séparées par une pause entre 120 et 125. A la première période appartiennent les grands thermes, impressionnants par leurs voûtes grandioses à demi écroulées, les thermes dits à heliocaminus (premier exemple de chauffage solaire), la "Piazza d’Oro", la caserne des Prétoriens avec ses pavements de mosaïque. L’édifice circulaire appelé traditionnellement "théâtre maritime" continue d’intriguer les archéologues : il s’agit sans doute du lieu de retraite favori de l’empereur. De très belles images ont permis de nous attarder, pour notre plus grand plaisir, sur le Canope, fermé au sud par le Serapeum, plein des souvenirs de l’Egypte et du bel Antinoüs, si joliment évoqué par Marguerite Yourcenar.

De la Villa Hadriana aux jardins de la Villa d’Este, il n’y a que quelques pas, vite franchis. M. André Lingois résuma l’histoire de cette "folie" commandée par le fils de Lucrèce Borgia, le cardinal Hippolyte d’Este, qui fit une fulgurante mais assez brève carrière à la fois dans la hiérarchie ecclésiastique et dans la diplomatie. Après avoir été le favori de François Ier, après avoir manqué l’élection pontificale, il est nommé en 1550 gouverneur de Tivoli. Jugeant sa demeure indigne de son rang, il confie à l’architecte Pino Ligorio — l’auteur de la Casina de Pie IV au Vatican — le soin de remodeler sa maison et d’y aménager en contrebas les jardins "à l’italienne", inspirés de ceux de Lucullus. Ceux-ci sont conçus comme une architecture autour de deux éléments naturels, la verdure et l’eau. Les fontaines jaillissantes et bruissantes — parfois véritables chefs d’oeuvre techniques — faisaient l’orgueil de la famille d’Este ; leur délabrement charma les visiteurs romantiques. En 1855, le cardinal Von Hohenlohe entreprit de restaurer le domaine et invita Franz Liszt. Madame Dadou, chargée de la conclusion musicale avec l’aide de M. André Poujade, parla du séjour du musicien entre 1861 et 1868, alors qu’il avait pris les ordres mineurs. Celui-ci, devant les fontaines ressuscitées, composa les célèbres Jeux d’eau de la Villa d’Este, dont la virtuosité ne doit pas faire oublier l’inspiration évangélique. Et la conférence s’acheva sur un extrait de cette pièce évocatrice, tandis que, sur l’écran, les eaux scintillaient sous l’inimitable lumière de Rome.




1996

Du samedi 24 août au dimanche 1er septembre 1996
En Catalogne romaine, romane et contemporaine


Le voyage se déroula sous la conduite de notre président Alain Malissard, avec le concours de guides locaux, l’intendance étant confiée, comme d’habitude, à la "Compagnie des Voyageurs" de Besançon. L’essentiel du voyage consistait en un séjour à Barcelone, avec un intermède de deux jours à Tarragone, ville jumelle d’Orléans (où le groupe a été reçu chaleureusement par la municipalité de la cité catalane).

Le premier centre d’intérêt était bien évidemment l’Antiquité romaine (voire grecque et punique), présente d’abord au Musée historique de la Cité, du Musée paléo-chrétien de Barcelone aux ruines d’Empuries, ainsi que dans la toute vieille ville de Tarragone où les vestiges sont superbement mis en valeur, ainsi qu’aux environs (l’aqueduc de Les Ferreres, la "Tour des Scipions", le Mausolée des Centcelles).

Le second point fort du séjour fut la découverte de l’architecture religieuse catalane, avec les visites des cathédrales et des cloîtres de Barcelone, Tarragone et Gérone, le remarquable monastère de Poblet, celui de Montserrat emprisonné dans son rocher, sans oublier le très beau musée d’Art catalan au Palais national de Barcelone où l’on peut voir la plupart des fresques des églises de la Haute Cerdagne.

L’Art nouveau, qui a fleuri à Barcelone en même temps que dans toutes les grandes villes d’Europe, n’a pas été oublié, puisque toute une matinée a été consacrée à Antonio Gaudi, l’architecte du Parque Gwëll et de l’église de la Sagrada Familia, dont l’achèvement est prévu pour… 2050.


Le 10 mars 1997 a été présentée une rétrospective en images de ce voyage, sous le titre "En Catalogne, des Grecs à Gaudi".

 "La Catalogne, de superficie modeste, dit en préambule M. G. Lauvergeon — qui traitait la partie géographique et historique de l’exposé —, est sans conteste la région la plus riche de l’Espagne, avec des paysages variés. On comprend la fierté des Catalans, dont l’histoire, la culture et la langue se distinguent du reste du continent ibérique". Mme G. Dadou est alors intervenue pour montrer le bien-fondé des autonomistes revendiquant le catalan comme "une langue à part entière", laquelle se rapproche davantage de notre langue d’oc que de l’espagnol moderne (que l’on devrait appeler "castillan"), et dont l’usage, banni par Franco, est de nos jours officiellement reconnu.

M. Alain Malissard — qui a conduit la cohorte des fidèles budistes sur les sites archéologiques — a rappelé brièvement l’histoire ancienne de cette terre, peuplée par les Ibères et les Celtibères, et qui va attirer le commerce de tout le bassin méditerranéen. Les Phocéens s’y installent dès le VIIIe siècle avant notre ère et fondent, sur un îlot, Emporium ("le Marché"), aujourd’hui Empuries, qui s’étend ensuite sur le rivage dans la cité de Neapolis, dont nous avons admiré, fidèles à notre culte pour l’eau, les citernes et leur ingénieux système de filtres. Les Romains construisent sur la colline voisine une ville importante, avec un vaste forum. Cependant les plus beaux vestiges se trouvent sans conteste à Tarragone. Le praesidium militaire de Tarraco, fondé au début du IIe siècle av. J.-C, est devenu en -27 la capitale de la provincia Hispania citerior ; de ce fait, on y trouve deux forums, l’un municipal, l’autre provincial. Parmi les monuments les plus spectaculaires, il faut citer l’amphithéâtre, près de la mer, et le cirque, enclavé dans la colline à la manière grecque, dont les voûtes ont été conservées et mises en valeur. La ville romaine — et c’est ce qui fait son charme — existe sous la cité médiévale, et l’on en découvre la présence au détour d’une ruelle ou en entrant dans une « bodega ». Mais Tarragone, c’est aussi la campagne , les pierres au milieu des pins et des lentisques : le tombeau dit des Scipions, la coupole du Mausolée de Centcelles, élevé en l’honneur de Constant, fils de Constantin, et surtout le très bel aqueduc de Los Ferreres, dont le specus est resté intact. En comparaison, la Barcelone romaine — de son vrai nom Colonia Faventia Julia Augusta Paterna Barcino — paraît un peu décevante. Fort heureusement, le Museu d’Historia de la Ciutat conserve des substructions intéressantes et de belles statues, dont une admirable tête de dame hispano-romaine.

M. G. Lauvergeon a ensuite résumé l’histoire de la Catalogne du Moyen Age, période d’expansion dès le XIe siècle, avec le comte Raimond Berenguer III, puis avec son successeur, qui devint roi d’Aragon. Cette période fut également d’une grande richesse artistique, comme en témoignent les oeuvres du Musée d’Art catalan, installé dans le Palais National, aménagé pour y accueillir d’incomparables fresques des chapelles romanes (du XIe au XIIIe siècle) de la Cerdagne et de la région du Seu d’Urgell, des peintures sur bois, et des vierges polychromes que M. A. Lingois a comparées aux chefs-d’oeuvre de l’art auvergnat. A peu près à cette même époque, les moines bénédictins fondent Montserrat, un des hauts-lieux de la Catalogne, pèlerinage célèbre, que nous a présenté Mme G. Dadou. Il ne reste plus grand chose du monastère primitif, que les guerres, y compris celle de Napoléon, ont dévasté, mais subsistent deux éléments indestructibles : le site extraordinaire avec ses rochers géants et la foi "simple et naïve" de tout un peuple venu prier la Vierge noire. Au contraire, le monastère de Poblet, sis au coeur d’une "conca" verdoyante, révèle une merveille d’architecture, avec son cloître mi-roman et mi-ogival, sa fontaine centrale ou lavabo, sa tour-clocher en pur gothique flamboyant, et son enceinte fortifiée ; les rois de Catalogne et d’Aragon en avaient fait leur Saint-Denis. Le voyage avait permis de voir également les grandes cathédrales : celles de Tarragone, de Gérone, de Barcelone (achevée au XIXe siècle), au milieu du Barrio gotico dominé par le Palais Royal construit sur les soubassements de la muraille romaine.

La dernière étape nous a menés vers la Barcelone moderne, qu’on peut contempler du haut de Montjuich ou du Tibidabo, l’extension du siècle dernier que les Barcelonais appellent l’Eixample, les Ramblas, et cette architecture moderniste — un des avatars de l’Art Nouveau européen — due à des créateurs audacieux comme Martorell, Puig y Cadafalch, Domenech y Montaner, et, le plus contesté, Antoni Gaudi y Cornet. Ses contemporains étaient restés sceptiques devant la Casa Batlo ou devant la Pedrera, « océan caverneux pétri par des mains de géant », selon un autre catalan, Salvador Dali, ou encore devant le décor du Parque Güell. Mais on ne peut quitter Barcelone et la Catalogne sans s’arrêter devant ce monument étrange qu’est la Sagrada Familia, rêve mystique inachevé, symbole d’un art qui se cherche depuis vingt siècles.




1997
Du 11 au 21 avril 1997
A la découverte de la Tunisie punique et romaine


Ce voyage, dirigé par notre président Alain Malissard, avec le concours de la "Compagnie des Voyageurs" de Besançon, se déroula selon le programme suivant:
— 11 avril : premier contact avec Tunis.
— 12 avril : visite des sites de Bulla Regia, Chemtou et Dougga (Thugga).
— 13 avril : visite de Maktar (Mactaris) et Sbeïtla (Suffetula).
— 14 avril : visite de Kairouan et Kasserine (Cilium).
— 15 avril : matinée à Tozeur (Thusuros), après-midi à l’oasis de Nefta.
— 16 avril : visite de Gafsa (Capsa), Sfax et El Jem (Thysdrus).
— 17 avril : visite de Mahdia, Salakta (Sullectum) et Monastir ; visite du musée de Sousse (Hadrumetum).
— 18 avril : visite de Zaghouan, Thuburbo Majus, Jebel el Oust et Oudna.
— 19 avril : promenade à Hammamet, Nabeul (Neapolis), au cap Bon ; visite du cimetière punique de Kerkouane ; après-midi à Tunis.
— 20 avril : visite du Musée du Bardo et de la Carthage romaine.
— 21 avril : visite du site de la Carthage punique.


Le 5 mai 1998 a été présentée une rétrospective en images de ce voyage sous le titre "De Carthage aux marges du désert".

Il s’agissait d’un exposé à plusieurs voix, autour du président Alain Malissard et de François Vannier, illustré par les diapositives de Pierre Navier. Le titre reconnaît à la fois l’itinéraire géographique, de Tunis aux oasis du sud, et le cheminement historique, des origines à l’État moderne.

La première étape de ce voyage a donc été la colonisation phénicienne, au début du IXe siècle avant notre ère, quand une petite troupe de Tyriens fonda la ville neuve : Quart Hadash, c’est à dire Carthage. La deuxième étape a duré à peu près sept siècles, au cours desquels les Romains ont laissé des traces spectaculaires — comme le Capitole et le théâtre de Dougga, les temples de Sbeïtla, les arènes d’El Djem, l’aqueduc de Zaghouan — ou plus modestes, comme les thermes de Maktar, les citernes de La Malga, ou des sites moins connus comme Bulla Regia, Djebel el Oust, Oudna, sans parler de l’étonnante richesse des mosaïques...

La séquence suivante a évoqué la civilisation de l’Islam : Kairouan, fondée au VIIIe siècle, qui a connu la splendeur avec les grandes dynasties — dont les Aghlabides et les Almohades — avant d’être supplantée par Tunis.

Les dernières images nous ont conduits dans les paysages du sud, accueillants comme la palmeraie de Tozeur et la "corbeille"  de Nefta (hélas sérieusement menacée) ou minéraux comme les gorges du Midès ou les sables de Tamerzat. C’est dans ce décor aride que nous avons vu nos budistes goûter aux joies de l’aventure sportive, oubliant pour un temps Tanit, Salammbô et Scipion l’Africain...




1998
Du 11 au 23 avril 1998
De Beyrouth à Pétra


Sous la direction du président A. Malissard, avec le concours de la "Compagnie des Voyageurs" de Besançon, ce voyage nous a fait traverser le Liban, la Syrie et la Jordanie, jusqu’aux bords de la Mer Rouge.

Les étapes essentielles ont été : Beyrouth, la vallée de la Kadisha et les Cèdres ; Tripoli et Byblos Baalbeck, Zahlé et Anjar ; Bosra et Amman ; la vallée du Jourdain et les villes de la Décapole, Uni Queis, Irak el Amir une journée à Jérash ; les châteaux du désert, Madaba et le mont Nébo ; Ummek Rasas, Kérak, Shubak ; une journée et demie à Pétra ; le Wadi Rum, Aquaba et la Mer Morte.


Le 4 mai 1999 a été présentée une rétrospective en images de ce voyage sous le titre "De Byblos à Pétra".

Ce fut un voyage à la fois géographique (exactement de Beyrouth à Akaba, à travers le Liban, la Syrie et la Jordanie) et historique, depuis les Phéniciens jusqu’à l’époque des Croisades, en survolant plus de cinq millénaires. Le plupart des sites, Byblos, Tripoli ou Amman, révèlent toutes les strates des civilisations successives, l’empreinte romaine impériale étant la plus présente.

Baalbek et Jérash ont été les temps forts de la première partie de cette visite. Baalbek — à l’extrémité nord de la grande plaine fertile de la Bekaa (souvent citée lors de la guerre du Liban), ayant pour toile de fond la chaîne du Liban enneigé vue dans l’encadrement des colonnes magistrales du temple de Jupiter — reste le lieu qui impressionna le plus les voyageurs du XIXe siècle, à commencer par Lamartine.

Jerash — cette cité construite par les empereurs, notamment par Hadrien, dont le très célèbre forum ovale témoigne de la savante maîtrise des architectes de l’époque dans l’aménagement de l’espace — renferme des richesses incomparables, comme le temple d’Artémis et celui de Dionysos, devenu cathédrale au IVe siècle.

On ne peut imaginer un voyage aux lisières du Jourdain, même si l’on ne pénètre pas en Israël, sans évoquer la Bible, que ce soit au mont Nebo, à Amman, dont le musée conserve les célèbres manuscrits de Qumran, à Machéronte, ou devant les paysages minéraux du Wadi Mujibe, ou à Madaba, où fut conservée cette étonnante mosaïque représentant la première carte imagée de l’Orient. Cette évocation a été faite de manière magistrale par Mme G. Dadou, évocation agrémentée de lectures d’extraits de l’Ancien Testament, de Victor Hugo et de Flaubert.

Après l’intermède des châteaux du désert — Azraq, qui est devenu le Q.G. de Lawrence d’Arabie, Qsar Amra et ses précieuses fresques, Karaneh, construction omeyyade, Kérak, Shaubaq, qui fait penser au Krak des Chevaliers — et après le passage obligatoire au Wadi Rum, nous sommes arrivés au terme du voyage, dans ce lieu mythique s’il en est, ancienne capitale du royaume des Nabatéens : Petra. En dépit de la célébrité de l’endroit et de sa médiatisation, on ressent une émotion profonde quand, après avoir cheminé dans la gorge étroite du Siq — que les rares explorateurs de la fin du XIXe siècle comparaient à l’Enfer de Dante — on découvre, dans une échancrure lumineuse, le Kazneh Firaoun, « le trésor du Pharaon », mausolée d’Arctas IV, tombeau-temple du Ier siècle, bel exemple d’un art qui unit la Grèce classique, le baroque alexandrin et une inspiration orientale.




2000
Du 11 au 14 avril 2000
Au pays des Séquanes et des Helvètes

Ce voyage a été organisé par notre président Alain Malissard, avec la participation de Mme Hélène Walter, professeur d’archéologie à la Faculté des Lettres de Besançon et le concours de M. Michel Lacaille, responsable, à Besançon, de la "Compagnie des Voyageurs".

— Premier jour. Arrivée à Besançon vers 11 h 30 ; après le déjeuner : visite partielle de la ville (hôtel de ville, palais de Justice, palais Granvelle), puis visite archéologique, commentée par Mme Walter, du souterrain de l’hôtel de Région, du square A.-Castans et de la Porte-Noire.
— Deuxième jour. Excursion à Villards-d’Héria (avec accompagnement de neige et de soleil) ; visite du niveau inférieur, dit site des Arches, et commentaire des fouilles par Mme Walter
— Troisième jour. Excursion à Augst (à l’est de Bâle) ; visite détaillée du site d’Augusta Raurica (amphithéâtre, temple, forum, curie), du Musée romain et de la reconstitution de la maison romaine ; l’après-midi, visite du site de Kaiseraugst, "garde du Rhin".
— Quatrième jour. A Besançon, visite du quai Vauban, du temple et de la galerie de bois de l’ancien hôpital du Saint-Esprit ; visite commentée des salles gallo-romaines du musée archéologique ; visite du sous-sol de la faculté des Lettres et du petit musée aménagé par le professeur L. Lerat ; déjeuner à la Citadelle et visite libre du site (notamment du musée populaire comtois) ; puis départ en direction d’Orléans vers 15 h 30.

Selon la tradition budiste, outre les commentaires géographiques dus à Gérard Lauvergeon, ont été évoqués quelques écrivains franc-comtois comme Louis Pergaud, Louis Duplain, (horloger et poète), Auguste Bailly (biographe et romancier né à Lons-le-Saunier), Georges Collomb (plus connu sous le nom de Christophe et père du Sapeur Camember), Marcel Aymé, Bernard Clavel…




2000
Du 30 octobre au 5 novembre 2000
En Égypte, le Caire et Alexandrie


Ce voyage en Égypte s’est déroulé sous la direction de M. Alain Malissard, président de la section orléanaise, et de M. Jean-Yves Empereur, directeur de recherches au CNRS et fondateur du centre d’Études alexandrines.

Ont été visités :
— Au Caire : le site de Saqqarah (pyramide à degrés de Djéser, pyramide de Téti, mastabas) ; le plateau de Guizeh (sphynx, pyramides, musée de la barque solaire) ; le musée national des antiquités égyptiennes.
— A Alexandrie : les fouilles du phare d’Alexandrie à Qaytbay et au théâtre de Kom ed Dikka ; le dépôt de fouilles et le laboratoire de restauration du Centre d’Études Alexandrines ; le lac Mariout et les sites archéologiques de Plinthine, Taposiris Magna (temple d’Osiris) et Marea ; la nécropole de Kom El Choufaga ; le Serapeum (colonne de Pompée) ; le musée gréco-romain.




2001
Du 18 au 28 avril 2001
En Crête et à Santorin


Comme à l’accoutumée, ce voyage s’est effectué sous la conduite de notre président Alain Malissard.

Le programme était le suivant :
— Crête : musée archéologique de la Chanée ; site romain d’Aptera ; presqu’île de l’Akrotiri ; monastère d’Aghia Triada ; monastère de Gouverneto ; nécropole d’Armeni ; Rethymnon ; musée d’Héraklion.
— Santorin : site d’Akrotiri ; Pyrgos ; musée archéologique de Fira ; site archéologique de l’ancienne Thera.
— Crête : sites de Gortys, Aghia Triada et Komos ; Phaestos ; nécropole de Fourni ; site de Vathipetro ; musée d’Archanes ; palais de Knossos ; sites de Nirou Xani et de Malia; plateau de Lassithi ; monastère de Panaghia Kera ; monastère de Toplou ; site de Kato Zakros ; musée d’Aghios Nikolaos ; église de Panaghia Kera à Kritsa ; site dorien de Lato.


Le mardi 14 mai 2002 a été présentée une rétrospective de ce voyage sous le titre "La Crète, de Minos à Kazantzakis".

Alain Malissard, Gérard Lauvergeon et André Lingois ont commenté les photographies de Pierre Navier prises au cours de la visite de la Crète d'ouest en est, avec une incursion à Santorin. Comme à l'accoutumée, les séquences historiques et archéologiques étaient séparées par des commentaires géographiques et les lectures.

Après une vue générale de la "terre de Crète aussi belle que riche", avec ses montagnes arides, lieu de la naissance mythique de Zeus, fut abordé le point essentiel : la période minoenne, qui recouvre presque deux millénaires, dont les traces sont visibles aussi bien dans les grands palais comme Knossos, Mallia, Phaistos ou Haghia Triada que dans des lieux moins connus : Archanes, Vathipetro, Nirou Chani ou Kommos. Sans négliger les éléments architecturaux, dont la reconstitution est jugée parfois excessive comme à Knossos, M. Malissard a insisté sur les témoignages recueillis dans les musées, principalement à Héraklion et à Haghios Nikolaos, que ce soient des vases, de petits objets ou des pièces d'orfèvrerie comme le célèbre pendentif aux abeilles. Tout aussi célèbres sont ces poteries décorées de poulpes ou de fleurs dont s'enchantait Jacques Lacarrière ou ce vase des moissonneurs d'Haghia Triada ou cette déesse aux serpents ou encore ce rhyton en forme de tête de taureau, souvenir du Minotaure qui hanta l'imagination des poètes.

Des Minoens, nous sommes passés à Santorin, en suivant la chronologie, car ces deux civilisations ont dû disparaître à peu près à la même époque, à la suite de l'éruption du volcan de Théra, prélude à la formation de la "caldeira", le chaudron entouré de falaises sombres sous la crête desquelles s'alignent des villages d'une blancheur africaine.

Revenus dans la grande île crétoise et franchissant les siècles, nous avons visité le site dorien de Lato, dont il reste "des vestiges écartelés entre les flancs d'un paysage abrupt et splendide", puis celui de Gortyne, dont les restes les plus anciens, les "lois", demeurent au milieu d'une ville romanisée, promue au rang de capitale, puis devenue siège d'un évêché byzantin.

L'époque byzantine fut donc l'avant-dernière étape, longue étape puisqu'elle va historiquement de 395 à 1204 et se prolonge artistiquement jusqu'à l'époque moderne, malgré la domination turque. La Crète se couvre alors de monuments religieux, comme l'église de la Panaghia Kera à Kritsa avec ses peintures murales du XIVe siècle, le monastère de Kera Kardiotissa à l'orée du Lassithi, et celui de Toplou, le plus riche en icônes, dont le chef-d'oeuvre est le tableau "Megas ie Kyrie" que Ioannis Kornaros a peint au XVIIIe siècle. Même la domination ottomane, souvent mal vécue, et dont on voit les traces dans des villes comme La Canée et Rhétymnon, n'a jamais réussi à entamer les traditions de la foi orthodoxe ; l'Église a toujours préservé la langue et la culture grecques, avec cependant un caractère crétois original. C'est cette originalité que revendiquait Kazantzakis : "Une humanité nouvelle s'est mise à vivre… différente de la Grèce, toute faite d'agilité, de grâce et de raffinement oriental".




2002
Du 24 au 30 août 2002
En Occitanie, en suivant la via Domitia, du Perthus au pont du Gard


Ce voyage avait pour points forts la visite des sites archéologiques "incontournables", comme les quartiers antiques et les musées de Narbonne, Béziers, Montpellier, Nîmes… et le pont du Gard, avec son nouveau musée, à l’élaboration duquel a participé notre président.

Ce voyage avait également pour but de faire connaître des lieux plus secrets : la vallée de la Rome, près du Boulou, point de départ de la via Domitia, l’Amphoralis de Sallèles d’Aude, l’oppidum d’Ensérune, la villa des Prés-Bas à Loupian dans la campagne bitteroise, Murviel, Maguelone, le site d’Ambrussum, commenté par son inventeur Jean-Luc Fich, le mas des Tourelles, où un vigneron archéologue fait son vin à la manière de Columelle… autant de lieux qui offrent un panorama complet de la Provincia romanisée depuis vingt-deux siècles…


Le 22 mai 2003 a été présentée une rétrospective en images de ce voyage.

A été explorée seulement la partie ouest de la voie romaine construite à partir de 120 av. J.-C. par le consul Domitius Ahenobarbus. Elle réunissait l’Italie aux provinces d’Espagne en franchissant les Alpes au Mont-Genèvre et les Pyrénées au col de Panissars, près du Perthus, où le voyage avait commencé.

Les grandes villes gallo-romaines — Narbonne, Béziers et Nîmes — constituaient les grandes étapes, mais aussi les sites qui font encore l’objet de fouilles, comme l’oppidum d’Ensérune ou la cité d’Ambrussum, près de Lunel, qui conserve les plus beaux vestiges de la Via Domitia, franchissant le Vidourle capricieux sur un pont dont il ne reste qu’une arche majestueuse. D’autres sites antiques ont été visités, peut-être moins connus, comme Sallèles d’Aude, où l’on a exhumé de grands fours de potiers (certains ont été reconstitués dans un musée appelé Amphoralis) ou celui de la villa de Loupian, dont les mosaïques sont d’une très grande finesse, notamment les décorations en trompe-l’oeil.

Les richesses architecturales du Moyen Age n’ont pas été pour autant négligées, que ce soient les linteaux ou les peintures murales des petites églises du Roussillon, la très belle cathédrale d’Elne et son cloître — et sa très précieuse armoire eucharistique — la forteresse de Salses, construite par les Espagnols à la fin du XVe siècle et devenue française après le traité des Pyrénées, la curieuse cathédrale romane de Saint-Pierre de Maguelonne, isolée sur son cordon de sable au milieu de l’étang de Vic, ainsi que le prieuré troglodyte de Saint-Roman, dominant le Rhône tout près de Beaucaire, où les budistes firent une sympathique halte. En effet, au mas des Tourelles, un vigneron épris d’archéologie élabore un vin « à la romaine », selon les préceptes de Columelle.

Les dernières visites, à Nîmes et aux environs — où les constructions sont dignes des plus beaux édifices de Rome — ont constitué le point d’orgue : le pont du Gard, inscrit au patrimoine mondial, et son nouveau Musée, à l’élaboration duquel notre président a collaboré, le castellum de Nîmes, le « charmant petit temple » appelée Maison Carrée, les Arènes, « amphithéâtre d’un ovale parfait construit en pierre sans ciment », tous ces monuments « sans apparence de luxe ni d’ornement ». Comme Stendhal avait raison : « Les Romains faisaient des choses étonnantes, non pour inspirer de l’admiration, mais simplement, et quand elles étaient utiles… »




2003
Du 14 au 25 avril 2003
Dans le Péloponnèse, d’Athènes à Pylos

Cette promenade dans le Péloponnèse, d’Athènes à Pylos, a été dirigée par notre président Alain Malissard, accompagné de Chryssa, notre guide grecque.

Le programme s’est déroulé ainsi :
— Lundi 14 avril : arrivée à Athènes vers 17 h.
— Mardi 15 avril [en Attique] : visite du CAP SOUNION (temple de Poséidon) et, l’après-midi, du monastère de KAISARIANI sur le mont Hymette.
— Mercredi 16 avril [en Corinthie] : visite extérieure du site d’ÉLEUSIS (le musée étant fermé pour cause de grève) et de l’Héraion de PERACHORA ; après la traversée du canal, sur le pont submersible de Posidonia, arrêt à CORINTHE au « diaulcos », puis visite du sanctuaire de l’Isthme et du Musée Isthmique, du site de l’ancien port de Corinthe et du temple d’Isis immergé ; arrivée à Nauplie.
— Jeudi 17 avril [en Argolide] : visite du site de TIRYNTHE, de l’Héraion d’ARGOS et du théâtre, du site de MYCENES ; l’après-midi, visite de NÉMÉE (temple de Zeus, stade) et retour à Tolon.
— Vendredi 18 avril [d’Argolide en Élide] : visite du musée de TRIPOLI (collection de vases funéraires trouvés dans les tombes de Paleokastro), du théâtre de MEGALOPOLIS ; puis route pittoresque par Karitena et Andritsena ; visite du temple de BASSAE (Apollon Epikourios) en restauration.
— Samedi 19 avril [en Messénie] : départ du port de PYLOS pour le palais de Nestor (megaron) ; route vers METHONI avec visite de la citadelle (antique, byzantine, puis vénitienne), puis par Koroni, route vers Ithomi, site de l’ancienne MESSENE (portes, théâtre, temples, stade, gymnase) ; après arrêt à Kardhamili, arrivée à Gythion.
— Dimanche 20 avril [dans le Magne laconien] : découverte de la presqu’île jusqu’au CAP TÉNARE avec ses villages typiques comme Gerolimenas et Vathia ; visite du petit monastère de Panagia Phaneroumeni.
— Lundi 21 avril [de Laconie en Argolide] : arrêt au port de GYTHION (l’îlot de Pâris et Hélène) ; route de Sparte au pied du Taygète enneigé ; visite de MISTRA (cathédrale St-Dhimitrios, église St-Theodoros, Moni Vrondohion, église de la Pantanassa et ses peintures murales), puis visite (facultative) de la ville haute ; visite des vestiges de SPARTE (acropole avec théâtre et temple d’Athéna, sanctuaire d’Artémis Orthia) ; visite du site de TÉGÉE (temple d’Athéna Alea).
— Mardi 22 avril [du Péloponnèse à l’Attique] : départ de Tolon par la route d’Épidaure et de Trézène ; embarquement à Galatas pour l’île de POROS (promenade dans la ville) ; traversée en direction de l’île d’ÉGINE (visite du temple d’Aphaia, tour de l’île et arrêt au sanctuaire d’Agios Nektarios) ; retour au Pirée en hydroglisseur.
— Mercredi 23 avril [en Attique] : le matin, départ vers Oropos ; visite du sanctuaire d’AMPHIARAON (lieu de pèlerinage semblable à Épidaure) avec temple, autel, fontaine votive, portique (ou abaton), théâtre hellénistique) ; l’après-midi à ATHENES, après un déjeuner dans une authentique taverse de Plaka, rue Mnesicles, visite de l’Acropole et du Musée, puis promenade libre à travers l’Agora (Theseion) et le quartier de Monastiraki.
— Jeudi 24 avril [à Kéa] : départ du port de Laurion, traversée avec vue sur le cap Sounion et l’île de Makronissos, arrivée à KÉA au port de Korissia ; visite du Musée de Ioulis (trésors des fouilles d’Agia Irini, cité minoenne du deuxième millénaire av. J.-C.) ; promenade dans les ruelles de Ioulis jusqu’à l’ » arkaios leôn » taillé dans le roc.
— Vendredi 25 avril : retour d’Athènes à Paris et Orléans.


Le jeudi 13 mai 2004, les membres du Bureau ont commenté les photographies prises au cours de ce voyage sous le titre “Images du Péloponnèse".

Ce titre était quelque peu restrictif, car l’itinéraire avait conduit les budistes dAthènes à Pylos, et de la Laconie en Attique, avec incursion aux îles d’Egine et de Kéa. Cette évocation, à l’inverse du voyage, suivait un fil chronologique, depuis l’expansion mycénienne dont témoignent les étonnantes statues archaÏques du musée de Ioulis à Kéa, la citadelle de Mycènes et les entassements cyclopéens de Tirynthe. De la même époque date le Palais de Nestor, près de Pylos dominant la baie de Navarin, avec son megaron où fut reçu Télémaque à la recherche de son père… La grande époque classique offre une multitude de sites : Perachora, près de Corinthe, le temple de Zeus et le stade de Némée, les ruines majestueuses de Messène au pied du mont Ithomi et le fameux temple de Bassae dans son environnement solitaire et agreste — un monument qui retrouvera sa majesté ancienne une fois délivré de sa gangue protectrice .

Après l’intermède constitué par la visite du Magne, ce doigt de la Grèce qui pointe au cap Ténare, “région encore féodale comme hors du monde et du temps”, nous avons pénétré dans le Péloponnèse vénitien et byzantin : à Méthoni sur son promontoire âprement défendu par la Sérénissime pendant Cinq siècles et l’étonnante ville morte de Mistra que notre Guillaume de Villehardouin fortifia à l’aube du XIIIème siècle et qui vit fleurir en 200 ans sur sa colline abrupte une quarantaine d’édifices religieux dont le plus riche est la Pantanassa.

La dernière étape a été l’Attique, avec des monuments sans doute moins spectaculaires comme le sanctuaire d’Amphiaraos, à la fois lieu de culte et station thermale, ou le charmant petit monastère de Kaiseriani sur les pentes de l’hymette, mais aussi des lieux célèbres : pour conclure y-a-t-il une plus belle image que les colonnes du temple de Poséîdon dominant le cap Sounion, éternel symbole de la Grèce ?




2004
Du 18 au 29 août 2004
Toute la Campanie, de Capoue à Paestum


C’est un groupe de 46 personnes qui a participé à notre voyage en Campanie.

Le premier jour était consacré à la visite du palais des rois de Naples, à Caserte, avec son parc à la belle perspective, puis à la basilique de San Angelo in Formis aux remarquables fresques romanes, enfin à l'ancienne Capoue (aujourd'hui Santa Maria Capua Vetera) avec son amphithéâtre, son petit musée consacré aux jeux du cirque, son rare Mythraeum souterrain.

Les Champs Phlégréens étaient explorés le deuxième jour : les vestiges des villas, des thermes et des temples de Baia, la Saint-Tropez romaine, victime du bradisisme, l'immense Piscina Mirabile de Bacoli, la Solfatare et ses fumerolles, Cumes et l'antre de la Sibylle, enfin l'entrée des Enfers, le lac Averne.

Le troisième jour, départ pour Ravello, par Sorrente et l'admirable côte amalfitaine : visite des villas Rufolo et Cimbrone, aux jardins en balcon sur la Méditerranée.

Paestum était l'objectif du jour suivant.

Retour à Sorrente, d'où nous partons à Pompéi pour une journée entière.

Le lendemain, Capri nous révèle ses splendeurs : la villa Jovis et la villa San Michele. Sur la route de Naples, s'imposent les visites des villas détruites par l'éruption du Vésuve en 79 : villas San Marco, Ariana et surtout l'extraordinaire villa Oplontis aux fresques bien conservées ; puis ascension du volcan, bien endormi actuellement.

Sauf un après-midi consacré à Herculanum, les trois derniers jours ont permis de mieux connaître Naples : tour panoramique par le Pausilippe et Mergellina, exploration des souterrains, visite de Scappanapoli et de ses richesses architecturales, du Musée archéologique national, de la chartreuse de San Martino. Les temps libres ont permis aux uns ou aux autres de compléter par le musée de peinture de Capo di Monte, par le Palazzo Reale ou le Castel Nuovo, par le couvent aux majoliques de Santa Chiara ou encore la chapelle San Severo avec son magnifique Christ voilé.


Le mardi 17 mai 2005, une rétrospective de ce voyage a été présentée sous le titre "Richesses et Beautés de la Campanie".

Ce commentaire était mêlé de lectures variées allant de Pline l’Ancien à Jean-Noël Schifano, de 200 photographies prises principalement par Claude Viviani, avec le concours de plusieurs participants.

Le but n’était pas de retracer l’itinéraire du voyage au jour le jour, mais de montrer les différentes strates de civilisation dans cette terre sans cesse convoitée et occupée dés la protohistoire. Cette riche région, dont la moitié nord était appelée par les Anciens "Campania felix" a fait partie pendant plus d’un siècle (exactement entre 1734 et 1860, si l’on exclut l’intermède napoléonien) du Royaume des Bourbons (ou des Deux-Siciles) : le monumental palais de Caserte avec son parc et ses fontaines voulu comme une réplique de Versailles en est le symbole.

Après la présentation géographique qui a fait une large part au volcanisme, depuis les Champs Phlégréens jusqu’à la côte amalfitaine magistralement découpée, ce fut un raccourci historique des colonisations successives : d’abord les Étrusques et les Grecs, puis les Samnites; ces deux dernières civilisations coexistent à Paestum, les Samnites dans les peintures de la célèbre Tombe du Plongeur, les Grecs dans l’architectures des trois temples, dont le mieux conservé, attribué d’abord à Poséîdon, aujourd’hui à Héra, évoque le Parthénon avec "l’exacte grandeur dans la juste mesure" (André Suarès).

C’est bien sûr la Campanie romaine qui a fait l’objet d’une longue visite, étant donné l’abondance des vestiges laissés par la catastrophe du 24 août 79 tout au long du golfe de Naples : Capoue et son Mithraeum, l’antre de la Sibylle, près du Lac Averne — une des entrées des Enfers, selon une vieille croyance attestée par Virgile — les ruines de Baïes et la “Piscina mirabile”, Pompéï l’incontournable avec ses "classiques" : les Thermes de Stabies, les fresques de la Villa des Mystères, la Maison du Faune, celle du Lararium, le thermopolium d’Asellia, où "le caupo n’a pas eu le temps de passer le torchon humide pour effacer le rond des gobelets". Les autres sites moins fréquentés recèlent des trésors hélas ! fragiles, comme la mosaïque de la Maison d’Amphitrite à Herculanum, la Villa San Marco de Stabies, les peintures d’Oplontis et en particulier ce mur où une grive saisissante de réalisme vient becqueter depuis 2000 ans une figue toute fraîche…

Ce sont ces "realia" qui nous émeuvent le plus ; cependant les beautés naturelles ne sont pas en reste, comme ces vues de Capri, où la Villa Jovis de Tibère domine une mer azur et turquoise, ou celles d’Anacapri, où le Docteur Axel Munthe a construit sa thébaïde sous la protection de San Michele, celles de Ravello, lieu magique où la Villa Cimbrone donne la réplique au Palazzo Rufolo qui enchanta Wagner.

Naples, "théâtre permanent de l’Italie", a été la dernière étape de la promenade campanienne, avec les richesses inépuisables du Musée Archéologique National, les souvenirs des Rois Angevins, ses chefs d’œuvre baroques (surtout l’église Santa Chiara, la Chapelle San Severo et l’inoubliable Christ voilé de Sammartino), les ruelles pittoresques du Vieux Naples : "Spaccanapoli", ses jardins suspendus, ses Vierges naïves, ses échoppes multicolores, une cité populaire où l’on sent battre "le cœur mis à nu de la ville aux palpitations antiques…"




2005
Du 22 août au 30 août 2005
Etrurie, Toscane, Ombrie, Latium: fresques et tombes étrusques, fresques italiennes des XIIIe, XIVe et XVe siècles 

Ce sont deux grandes périodes très différentes qu’en Ombrie d’abord, en Toscane ensuite puis dans le Latium ont été parcourues dans l’inévitable désordre d’un itinéraire qui a permis tout à la fois de découvrir le détail de la grande civilisation des Etrusques, de parcourir des villes magnifiques et d’admirer les œuvres d‘une dizaine de peintres de premier plan.

Premier jour : Pérouse (porte et arcs étrusques, galerie nationale de l'Ombrie, musée archéologique), Assise (basilique San Francesco)
Deuxième jour : Orvieto (le duomo, le musée archéologique national, la nécropole étrusque du Crocifisso del Tufo), Chiusi (tombes étrusques et musée archéologique)
Troisième jour : lac Trasimène, musée de l'Académie étrusque, musée diocésain
Quatrième jour : Arezzo (église San Francesco et musée archéologique, Florence (couvent San Marco, salles étrusques du musée archéologique)
Cinquième jour : Sienne (Museo Civico, baptistère, musée dell'Opera, duomo
Sixième jour : Volterra (la ville, la porte étrusque, le musée étrusque Guarnacci, le parc archéologique, les «balze»).
Septième jour : parc archéologique de Baratti et Populonia (nécropole San Cerbone et via del Ferro), Tarquinia (tomnes étrusques)
Huitième jour : Cerveteri (tombes étrusques, musée)

A travers les superbes paysages de ces régions d’Italie, et même si Florence, supposée déjà bien connue, s'est trouvée quelque peu sacrifiée au profit de Sienne ou de Pérouse, nous sommes allés  de chefs-d’œuvre en chefs-d’œuvre au gré d’un parcours qui s'est voulu cette fois essentiellement esthétique.


Le jeudi 11 mai 2006, un compte rendu en images de ce voyage a été présenté sous le titre "Retour en Toscane".

Pour être plus précis, il s’agissait d’un voyage en Étrurie — dont les limites ne coïncident pas exactement avec celles de la Toscane actuelle — et dans une partie de l’Ombrie, voire du Latium.

Mis à part le préambule géographique qui a montré en particulier l’implantation des cités anciennes installées sur les hauteurs, comme à Todi ou à Orvieto, l’histoire a fourni naturellement le fil conducteur. La première étape a été la civilisation étrusque dont les grands sites archéologiques sont essentiellement des lieux funéraires, les plus riches se trouvant non loin du rivage de la mer tyrrhénienne ( ainsi baptisée d’un des premiers noms des Étrusques, “Turennoï”), comme Tarquinia, Populonia et Cerveteri — où les tombeaux recouverts de tumuli circulaires sont parfaitement conservés, et dans un cadre virgilien. En revanche, les seuls restes architecturaux sont des bases de murailles ou des portes de ville, comme l’arc de Velathri/Volterra ou la “Porta Marcia” de Pérouse. Pour avoir une idée de la ville étrusque, il faut se rendre dans les nécropoles, comme celle du Crucifisso del Tufo, au pied d’Orvieto, avec ses allées étroites se coupant à angle droit, où l’on déchiffre encore sur un linteau quelques caractères étranges… Ces tombes sont souvent d’une grande richesse, contenant soit des urnes au décor sculpté, par exemple à l’Hypogée des Volumnii, près de Pérouse, au musée de Chiusi (le Clusium du roi Porsenna dont on recherche depuis 2000 ans le mausolée souterrain), soit des sarcophages comportant en général un couvercle qui représente un personnage couché, appuyé du coude sur son lit funèbre, la “klinè”, comme on a pu en admirer au Musée Guarnacci de Volterra . Mais les reliques les plus émouvantes — et qui témoignent d’un art très évolué (le seul exemple de la “Chimère d’Arezzo” suffirait à le prouver) — sont pour nous les fresques sur les parois des tombes de Tarquinia, que ce soit celle des Léopards, des Lionnes, des Bacchantes, celle dite de la Chasse et de la Pêche où des oiseaux bleus s’envolent depuis deux millénaires vers l’éternité...

En Étrurie, les vestiges romains visibles sont rares, car la ville médiévale, gardant la forme de l’oppidum primitif les a en quelque sorte assimilés ou englobés. Le forum est devenu la place centrale où l’on va trouver face à face dès la fin du XIIe siècle siècle le Duomo, symbole de la foi et du pouvoir épiscopal, et les bâtiments publics, symboles de la conquête de l’autonomie politique des Communes. Le plus ancien est le Palazzo dei Priori de Volterra qui a eu son heure de gloire en 1398 : chaque année en été, la ville commémore la frappe de sa monnaie, ce qui donne lieu à une fête pittoresque, liesse à laquelle les budistes furent mêlés l’an dernier. Mais l’édifice public médiéval le plus beau est sans conteste le Palazzo Publico de Sienne qui ferme l’admirable Piazza del Campo “à l’ovale exquis et à la suave pente”, ensemble qui a assuré le prestige de la Commune, inscrit à l’intérieur, dans les fresques du bon et du Mauvais Gouvernement dues à Ambrogio Lorenzetti et dans celle peinte par Simone Martini , du condottiere Guido Riccio da Fogliano, chevauchant “infaillible et sûr comme le destin”. A la même époque, Toscane et Ombrie vont se couvrir de monuments à la gloire de Dieu, monuments qui vont passer du roman au gothique (d’un gothique qui souvent déconcerte notre œil habitué à l’esthétique de Chartres ou de Reims). Si les églises d’Arezzo et d’Assise ont gardé à l’extérieur une grande sobriété, les cathédrales de Sienne et d’Orvieto en imposent par leur décor; si, à Sienne, on peut ne pas être séduit par la façade cachée par un suaire offert par les banquiers siennois, on ne peut cependant qu’admirer la nef, la coupole, la chaire, le pavement en marqueterie de marbre (dont les célèbres Sibylles). Quant à la vue du Duomo d’Orvieto — qui passe pour être l’exemple le plus accompli de l’architecture gothique italienne-, elle confirme l’enthousiasme des visiteurs du début du XXe siècle siècle, que ce soit Paul BOURGET :”ce blason sacré, comme une page de missel dressé en pierre”, ou André SUARES:” un lotus doré, large, riant, multicolore... un joyau d’orfèvrerie, une œuvre parfaite où, par une singularité unique, l’excès y obéit au meilleur goût”…

La dernière étape — et qui justifiait à elle seule la première partie du programme du voyage (“Fresques italiennes”) a présenté un choix parmi les trésors de la Renaissance, et essentiellement dans la peinture religieuse. Une place particulière a été faite à la basilique Saint François d’Assise (dans l’église supérieure, à peine remise du dernier tremblement de terre, les fresques de Cimabuë et celles de son élève Giotto)

Trois thèmes ont été retenus ensuite : en premier celui de l’Annonciation, qui a permis une comparaison parmi les œuvres peintes par Fra Angelico : d’abord entre les deux du Couvent San Marco de Florence (la plus connue, face à l’escalier du 1er étage, “nous accueille pour nous introduire dans l’univers mystique de la Révélation” ; la seconde se trouve sur le mur d’une cellule.) La comparaison se poursuit avec une Annonciation du Musée diocésain de Cortone. Le deuxième thème, celui de la légende de la vraie Croix est illustré à l’église San Francesco d’Arezzo par les fresques de Piero della Francesca d’une étonnante fraîcheur (en réalité fruit d’un patiente restauration de quinze ans) dont on admire particulièrement la visite de la Reine de Saba à Salomon et le songe de Constantin. Le thème de la Vierge en majesté ou “Maesta” a été particulièrement traité par les peintres siennois : ainsi la Madone peinte par Pietro Lorenzetti dans le polyptyque de l’église Pieve di Santa Maria d’Arezzo; la Maesta de Simone Martini (au Palazzo publico de Sienne) réalisée quelques années après la fameuse Maesta de Duccio, “une harmonie sur fond d’or que le peintre veut céleste, étrangère à toute incarnation”…

La dernière image a mis en parallèle un personnage de la Tombe des Augures de Tarquinia et une vierge à l’enfant bénissant, figures majestueuses de Giotto — preuve de la pérennité de l’art dans cette terre au cœur de l’Italie. Comme le disait un Toscan célèbre, Malaparte : “tout ce qui paraît miraculeux, de grâce et de pureté en Toscane, ce sont les Toscans qui l’ont fait ; hommes et saints…” Les hommes ont su peindre les figures dansantes des tombes étrusques aussi bien que les saints du panthéon chrétien. Et les fresques italiennes portent trace de leur génie.





2006
22 avril au 28 avril 2006
A la découverte de l'Angleterre romaine


Jusqu'à ce jour, nous n'étions allés que vers le sud. Aux limites des possessions romaines nous avons ainsi parcouru les rives de l'Euphrate, les bords de la mer Rouge ou l'extrême sud tunisien. Cette année, c'est vers le nord que nous sommes partis à la découverte — en Grande Bretagne — des marges occidentales de l'empire romain ; les vestiges y sont certainement moins grandioses, mais l'empreinte latine y est demeurée profonde.

Gérard Hocmard nous a guidés sur les sites proprement anglais. Alain Malissard s'est chargé de la partie romaine et nous sommes allés ainsi sur les traces de Jules César et dans les pas de Shakespeare.

Le programme a été le suivant :

Samedi 22 avril : Orléans - Eastbourne
— A Douvres, visite de la Painted house, montée au château et tour du phare.
— Visite de Richborough.
— A Canterbury, visite du musée romain et de la cathédrale

Dimanche 23 avril : Eastbourne - Salisbury
— Visite de Bignor House ; arrêt à Stane Street (voie romaine) ; visite de Fishbourne Palace.

Lundi 24 avril : Salisbury - Bath - Swindon
— Visite de la cathédrale de Salisbury et tour en ville.
— Visite de Stonehenge.
— Visite de Avebury ; coup d'oeil à Silbury Hill.
— Visite des bains romains de Bath.

Mardi 25 avril : Bath - Stratford-upon-Avon
— Fin des visites de Bath : la collégiale, les quartiers XVIIIe (Queen’s Square, Royal Circus, Royal Crescent, la maison n°1 Royal Crescent).
— Visite du musée de Corinium et de la villa de Chedworth.
— Route vers Stratford-upon-Avon à travers les villages des Cotswolds (avec arrêts à Bourton-on-the water et Stow-in-the-world).

Mercredi 26 avril : Stratford - Oxford
— Visite de Stratford : Holy Trinity church, Anne Hathawaw's cottage, Shakespeare's birthplace.
— Oxford : visite de Christchurch (le collège et la cathédrale), descente à pied vers Magdalen College et visite, remontée en ville et promenade dans le centre.

Jeudi 27 avril : Oxford - Londres
— Visite de Saint Albans : la cathédrale, le musée de Verulamium et le théâtre romain.
— A Londres, visites de la cathédrale Saint-Paul et du musée de Londres, suivies d'une promenade à pied dans la City (reconstruction du temple de Mithra et vestiges du rempart romain de Londinium).

Vendredi 28 avril : Londres - Orléans
— Visite du British Museum.




2007
Du 25 octobre au 5 novembre 2007
À la découverte de la Libye antique

– 25 octobre : Paris - Tripoli - Benghazi (par avion).

– 26 octobre : Benghazi (visite de la ville) - Ksar Libya (l’ancienne Theodorias, visite du site et du musée de mosaïques byzantines) - visite du site d’Apollonia, nuit à Al Bayda.

– 27 octobre : visite du Musée et du site de Cyrène (sanctuaire de Zeus, agora, théâtres, gymnase, palestre, sanctuaire d’Apollon, route des tombeaux) — départ pour Salantah (sanctuaire primitif des dieux autochtones), Ksar Beni Gdem (fortin du limes de Septime Sévère).

– 28 octobre : route de la Cyrénaïque en direction de l’est - basiliques byzantines de Ras-el-Hilal et d’El Atroun (ancienne “Erythron”), Darnah (site inattendu de la cascade), retour à El Bayda.

– 29 octobre : Ptolemaïs : visite du site (arc de Constantin, tétrapyle, citernes monumentales), visite du Musée (célèbre mosaïque d’Orphée), Taucheira (ancien port et fort byzantin).

– 30 octobre : vol Benghazi/ Tripoli - départ pour la côte ouest : visite du site de Sabratha (mausolée punique, forum, basilique dite d’Apulée, Serapeum, thermes de la mer… et le summum de la visite : le théâtre monumental et son célèbre “frons pulpiti”) — l’après-midi : visite du musée romain (dont le pavement de la basilique de Justinien ) et du musée punique.

– 31 octobre : retour à Tripoli : visite du Musée National (salles romaines et byzantines, étage consacré au Raïs); visite de la ville: médina et souks, mosquée Mustapha Gorgi, arc de Septime Sévère, rue des Français, quartier italien.

– 1er novembre : départ de l’Hôtel Dar el Telil, au bord de la mer - route du désert - arrêt aux greniers collectifs (XIV° s) de Kasr el Adj, visite du site de Nalut (ghorfas habités jusqu’en 1979) - arrivée au soleil couchant à l’oasis de Ghadamès et à l’hôtel Dar Ghadamès.

– 2 novembre : journée à Ghadamès : déjeuner dans une maison typique et le soir parcours en 4x4, jusqu’au Kalaat al Ghal ; accueil sous une tente bédouine, montée à la “dune”.

– 3 novembre : route Ghadamès / Tripoli avec arrêts notamment à Kabaw (greniers “fortifiés”, moulin à huile archaïque) et à Garhyan.

– 4 novembre : départ de Tripoli pour Lepcis Magna : visite du Musée et du site (tétrapyle, Thermes d’Hadrien, “via colonnata”, forum, marché, basilique sévérienne, théâtre, à l’extérieur : port et amphithéâtre).

– 5 novembre : vol Tripoli / Paris.


Le jeudi 25 septembre 2008 a été présentée une rétrospective en images sur ce voyage.

Les images ont été prises par MM. Baconnet et Mirloup, lors du voyage de l'association en “Lybie antique” du 26 octobre au 6 novembre 2007, l'avant-dernier jour ayant été consacré à Lepcis Magna (l’orthographe Lepcis est conforme à l’épigraphie, ce qui permet aussi de distinguer ce site d’un Leptis Magna en Tunisie).

Alain Malissard a rappelé brièvement l’histoire de cette cité de Tripolitaine, au départ colonie phénicienne, puis, à partir du VIIIe siècle avant notre ère, habitée par des Puniques venus commercer avec un arrière-pays fertile. Lepcis la Carthaginoise après Zama (en 202) va peu à peu se romaniser : à l’avènement d’Auguste, elle fait partie de la province romaine d’Africa nova et en 100 reçoit le statut de colonie romaine. En 193, Septime Sévère, né à à Lepcis en 146, devient empereur et va faire de sa ville natale un modèle d’urbanisme. À partir du IIIe siècle, ce sera le déclin, rendu encore plus sensible par trois tremblements de terre successifs ; Lepcis disparaîtra vite, dévastée d’abord par les Vandales, puis engloutie sous les sables ; elle ne resurgira qu’à partir de 1920, avec la complicité industrieuse des archéologues italiens et sous l’impulsion du Duce.

L’assistance, déjà conquise dès les premières vues du majestueux tétrapyle, hautement symbolique, dont la décoration de marbre reste encore somptueuse, n’a eu qu’à se laisser guider dans les rues et places de la cité dominant une mer d’un bleu sans tache. Nous avons suivi un court instant la longue rue pavée — le decumanus — qui aboutit à un autre arc de triomphe consacré à Trajan, avant de tourner, en direction de l’est, en suivant ces curieux “phallus à pattes” sculptés sur les murs (qui servaient de poteaux indicateurs avec une fonction apotropaïque), pour découvrir d’abord les thermes monumentaux d'Hadrien avec un frigidarium parfaitement conservé et, un peu plus loin, près de la palestre, les nymphées se faisant face ; le plus grand est orné de frontons et d’architraves extrêmement travaillés.

De là nous avons pu pénétrer dans l’immense forum sévérien de 6000 mètres carrés, avec des portiques à arcades, une basilique monumentale — réplique du Forum de Trajan à Rome. Ce n’est pas seulement la majesté de l’ensemble qui correspond à la “dignitas forensis” voulue par Lucius Septimius Severus, mais les détails des sculptures, comme les médaillons des portiques représentant des Néréides et des têtes de Méduse, ou ces chapiteaux composites dits “pergaméens” qui entraînent l’admiration du visiteur.

La promenade s’est poursuivie, d’abord par le Vieux Forum, puis par le marché, construit à l’aube de notre ère par un notable, Annobal Rufus, unissant à son patronyme punique un nom bien romain : deux bâtiments hexagonaux, à colonnades entourant un étal circulaire, le tout d’un étonnant raffinement pour un ouvrage utilitaire. La découverte archéologique sans doute la plus remarquable — pièce unique ! — a été une table de mesure avec l’équivalence des systèmes punique/grec/romain.

Le même Annobal Rufus a fait édifier non loin de là un théâtre (c’était le premier construit en Afrique) : il est sans doute aujourd’hui moins impressionnant que celui de Sabratha, puisqu’il n’a plus son mur de scène, mais conserve en revanche un élément rare : le portique d’entrée. Quant à l’amphithéâtre, de type néronien, qui pouvait contenir 16000 places, il est situé à l’extérieur de la cité, tout au bord de la mer et non loin du port ; il présente la particularité d’être creusé dans la colline même.

La dernière image était celle d’une belle colonne de cipollin couchée dans le sol, près de la grève, abandonnée par le “vandale” (en réalité vendue par les Ottomans occupant alors la Libye) qui n’était autre que Claude Lemoine, consul de France agissant pour le compte de Louis XIV aux fins de l’embellissement de Versailles. Alain Malissard a ajouté in fine que c’était là ”le symbole d’une ville qui, à son apogée a rivalisé avec Rome, a été sauvée des sables après avoir été pillée, mais dont la grandeur subsiste encore.”




2008
Du 1er septembre au 12 septembre 2008
À la découverte de la Grèce du nord

Ce voyage proposait de découvrir une partie encore un peu méconnue de la Grèce, la Macédoine de l’est et la Thrace, aux frontières de la Bulgarie et de la Turquie.

De Thessalonique, deux journées ont permis la visite, au sein de plaines de remblaiement récent et fertiles, des grands sites macédoniens: Pella, la capitale de Philippe et d’Alexandre, Dion, au pied du mont Olympe, Lefkadia et ses tombeaux et l’extraordinaire Vergina, musée conçu au-dessus du tombeau de Philippe.

Thessalonique nous a retenu une journée et demie par l’arc de Galère et son mausolée, la Rotonde, ses églises byzantines, son pittoresque marché central, les remparts de la ville haute et le très riche musée archéologique.

La Chalcidique, aux trois doigts pointés, nous offrait ensuite ses rivages propices aux bains de mer, les vues lointaines sur les monastères du Mont Athos, la montée aux ruines d’Olynthe et la révérence au lion d’Amphipolis.

De Kavala, nous partîmes pour l’île de Thassos dont le marbre l’or et l’argent enrichirent une cité dont les vestiges sont encore impressionnants.

Puis, la visite de Philippes occupa une matinée avant le quartier libre dans la vieille ville dominée par son Kastro byzantin et où naquit Méhémet Ali.

Nous entrions ensuite en Thrace en longeant la chaîne du Rhodope, en nous arrêtant à Xanthi et en visitant les petits mais excellents musées d’Abdère et de Komotini.

Puis ce fut l’embarquement pour Samothrace où la Victoire (factice) nous attendait au sein du sanctuaire enchanteur des Cabires, en bord de mer.

Tout cela offert dans une Grèce ensoleillée et conviviale, au charme prenant.




2010
Du 2 mai au 13 mai 2010
Washington & New-York

Lundi 3 mai : Découverte de Washington (départ de Roslyn, traversée de Key Bridge, traversée de Georgetown University, remontée par Wisconsin Avenue, Kalorama, Massachussetts avenue, Adams Morgan, Dupont Circle, Foggy Bottom, Ellipse, Maison Blanche, Mall) et visite du musée de l’Histoire (National Museum of American History). Visite du cimetière d’Arlington (tombe de John Kennedy, maison du général Lee, tombe des Inconnus). Arrêt au Marine Corps War Memorial, vue du Pentagon (Memorial Park du 11 septembre).

Mardi 4 mai : Visite guidée du centre d’information de la Maison Blanche et ascension au Top Floor du Washington Monument. Visite des Archives nationales (National Archives) et du Musée de l’espace (National Air and Space Museum). Découverte des mémoriaux (Vietnam Veterans Memorial, Lincoln Memorial, Korean War Veterans Memorial).

Mercredi 5 mai : Mount Vernon, visite de la maison et de la ferme de George Washington, de la Distillerie & Gristmill et du Ford Orientation Center & Donald W Reynold Museum. Visite de Fredericksburg dans l'état de Virginie. Visite de la ferme et de la maison de George Washington et de la plantation Kenmore. Visite du centre historique de Frederickburg.

Jeudi 6 mai : Visite du Capitole, de la librairie du Congrès et de la gare d’Union Station. Visite de la National Gallery. Tour de nuit des monuments de Washington illuminés (Washington Monument, Franklin D. Roosevelt Memorial, Jefferson Memorial, National World War II Memorial).

Vendredi 7 mai : Visite du théâtre Ford (évocation de l’assassinat de Lincoln) et de la Phillips Collection. Au choix : découverte d’un quartier (Georgetown, Dupont Circle, etc.), visite du musée de l’Holocauste (United States Holocaust Memorial Museum), du musée d’Histoire naturelle (National Museum of Natural History), du musée de l’Art américain et du Portrait (American Art Museum et National Portrait National Portrait Gallery).

Samedi 8 mai : Route à travers le Pennsylvania Dutch Country. Visite de Strasburg et visite du village amiche. Visite du musée du rail (Railroad Museum).

Dimanche 9 mai : Messe à Harlem. Visite de Harlem. Visite des Cloisters.

Lundi 10 mai : Visite de la Statue de la liberté et du musée de l'Immigration. Promenade dans Lower Manhattan (Wall Street, Ground Zero, Civic Center). Visite de l’Empire State Building.

Mardi 11mai : Visite de la bibliothèque Morgan (Pierpont Morgan Library), du Grand Central Terminal, du Centre Rockfeller, de la cathédrale Saint Patrick. Promenade sur la Cinquième avenue. Au choix, visite du MOMA (Musée d’art moderne), du Guggenheim ou de la Frick Collection.

Mercredi 12 mai : Visite du MET (Metropolitan museum). Promenade dans Central Park.



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