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CONFÉRENCES DONNÉES

DANS LA HUITIÈME DÉCENNIE 2024-2034




Jeudi 28 septembre 2023
Le Français, une langue, des institutions, des valeurs
par Bernard CERQUIGLINY

Bernard Cerquiglini est professeur émérite de l'Université de Paris VII-Diderot, ancien recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie, vice-Président de la Fondation des Alliances françaises et membre de l'Académie royale des sciences, lettres et beaux-arts de Belgique. Il a publié de nombreuses études sur la langue française. C'est donc un grand honneur qu'il nous fit en ouvrant notre nouvelle saison avec une passionnante conférence intitulée "Le français : une langue, des institutions, des valeurs". Devant un public fidèle et nombreux, le conférencier, au verbe enchanteur, rappela que la langue française possède trois caractères, dont la réunion forme la singularité. C'est tout d'abord une langue. Elle appartient aux idiomes romans, mais son histoire est particulière : elle est septentrionale et atypique. C'est ensuite une institution. Depuis longtemps écrite, protégée du pouvoir, normalisée, elle est un idiome littéraire, politique, grammairien. C'est enfin un ensemble de valeurs, déposées par l'histoire (partage, solidarité, diversité), dans lesquelles les francophones se reconnaissent. La réunion des trois explique la Francophonie, politique de solidarité linguistique mondiale, seule organisation internationale fondée sur une langue.

Le français est une langue romane née du latin vulgaire, issu du premier Moyen Âge, dont la romanité mériterait d'être davantage mise en lumière. Et l'auteur de tordre le cou à certains mythes encore bien présents dans les esprits ; ainsi de l'influence gauloise qui ne représente en réalité qu'une très faible quantité de mots, à l'inverse de la part essentielle tenue par l'héritage germain dont le peuple franc est issu. Le français est donc, dès son origine, une langue romane du Nord qui se retrouve au carrefour de l'Europe occidentale et devient un point de contact culturel hors du commun. Puis Bernard Cerquiglini, radicalement à rebours d'un certain esprit décliniste, insista sur le fait que le français est une langue mondiale qui n'a jamais compté autant de locuteurs ; ainsi est-elle l'une des langues les plus étudiées au monde. À ce titre, le conférencier rappela toute la richesse et la puissance d'influence de la francophonie.

Par ailleurs, le français est une langue institutionnelle dont le passage à l'écrit se fait très tôt dans son histoire. Ainsi compte-t-elle de puissantes institutions – dont l'emblématique Académie Française –, des milliers de dictionnaires, de grammaires, d'études diachroniques, etc. Il est incontestable que le français est la langue la plus normalisée au monde, faisant d'elle une langue d'écriture et de littérature à nulle autre pareille, dont la syntaxe apparaît d'une solidité inégalée.

Enfin Bernard Cerquiglini évoqua le caractère éminemment politique de la langue française. Dès 842 et la signature des Serments de Strasbourg, qui actent le partage de l'empire carolingien au profit des différents fils de Charlemagne, notre langue est placée sous le signe de la diplomatie. De la naissance du Collège Royal à l'Académie Française, de la constitution des premières grammaires à l'édification du lexique, parler français, c'est faire de la politique, construire un destin commun, forger une nation dont le cœur battant est sa langue même.

H.C.



Jeudi 23 novembre 2023
De la rumeur d'Orléans à sa représentation théâtrale
par Luc TARTAR et Éric CÉNAT



Jeudi 5 décembre 2023
Cicéron et les scandales dans la Rome républicaine, lecture de textes
par des membres du BUREAU



Jeudi 14 décembre 2023
Des frères de sang aux frères humains, qu'est-ce que la fraternité ?
par Alexandre DE VITRY

Alexandre de Vitry – auteur d'Une histoire de la fraternité (2023) – évoqua d'abord la genèse de ce projet monumental, fruit de près de dix années de recherche, en partant de ce constat :"l'actualité de la fraternité est le signe tragique de son inactualité". En effet, ce vocable millénaire semble aujourd'hui obsolète, malgré sa présence tutélaire dans nombre des débats de notre temps. C'est à Charles Baudelaire que l'auteur emprunte le titre de son ouvrage, une formule quelque peu provocatrice qui reflète la casuistique inhérente à toute réflexion autour de la métaphore fraternelle.

Dans un second temps, le conférencier revint sur les racines linguistiques de la fraternité, naviguant entre l'indo-européen bhrater et le latin frater, afin de montrer que, dès l'origine, cette dernière est marquée du sceau de l'ambivalence et de la polysémie, la fratrie étant autant une réalité sociale qu'une image permettant de représenter la vie publique. Puis, c'est aux mythes que l'auteur se référa – ceux issus de la tradition biblique – pour évoquer la question de la violence et du fratricide qui semblent indiquer que la fraternité se déploie précisément lorsqu'elle s'éloigne du référent familial. Enfin c'est autour de la dialectique ouverte/fermée qu'Alexandre de Vitry acheva le premier temps de sa réflexion, en évoquant l'opposition entre une fraternité universelle et une conception plus recentrée, la sœur de l'ombre de la trinité républicaine désignant autant un groupe, un élan hospitalier, une valeur qu'une attitude face au monde.

Mais à quel moment la fraternité – née dans le creuset du christianisme – se sécularise-t-elle ? C'est en 1789, à la faveur de la Révolution française, que la première rupture a lieu, actant le passage d'un régime paternaliste à une communauté politique fondée sur l'égalité de tous et l'invention de la notion de citoyenneté, parangon de la fraternité républicaine. La seconde, née sur les barricades de 1848, témoigne de l'apogée de la fraternité et marque également l'implosion du terme sous le poids de sa propre polysémie. Triomphant, mais sombrement paré du sang des révoltés, le langage fraternel entre dans une longue période de caducité politique.

Si la fraternité semble avoir été évacuée manu militari de l'espace public suite aux douloureuses expériences révolutionnaires, elle va trouver dans la littérature un locus amoenus où se ressourcer. Et qui mieux que Victor Hugo pour réinsuffler à l'ancienne métaphore un peu de sa vitalité perdue ? Ce sera Les Misérables (1862), monument de la fraternité universelle qui offrira le plus éclatant "point de contact entre l'idéal solidaire et la réalité pesante de la solitude et de la misère" du XIXème siècle. Toutefois, à l'universalisme hugolien s'oppose la conception baudelairienne fondée sur l'idée de choix, impliquant un processus d'élection autant que d'exclusion, menant vers une fraternité d'élus. Deux auteurs reflétant pleinement la conflictualité originelle de la fraternité. Puis, c'est à Charles Péguy, ardant défenseur d'une fraternité exigeante et intransigeante, qu'Alexandre de Vitry se réfère avant d'évoquer les atrocités du XXème siècle. À une fraternité accueillante succède "une fraternité du tombeau, une fraternité faite tombeau". Cependant, bien que l'indicible ait terrassé le réseau signifiant de la métaphore fraternelle, la littérature résiste. De Romain Gary à Jonathan Littell, en passant par Albert Cohen ou Thomas Mann, les écrivains réactualisent les présupposés sémantiques du lexique fraternel, la littérature apparaissant comme un espace de résistance et de résilience favorisant la survie de la fraternité dans la mémoire collective.

H.C.



Jeudi 11 janvier 2024
La procession en France au XVIIIe siècle
Par Gaël RIDEAU

Le 11 Janvier 2024, Gaël Rideau, professeur d'histoire moderne à l'Université d'Orléans a tenu une conférence sur un sujet peu habituel, « La procession en France au XVIIIe siècle ». Conférence très intéressante, se donnant pour but d'éclairer tous les enjeux contenus dans ces manifestations (lien entre espace, temps et société).Trois enjeux sont mis en évidence: le religieux (ex. l'Ascension), la communauté urbaine rendue visible, avec ses distinctions locales (Fête-Dieu) et le politique (naissance d'un dauphin ou en 1744, processions pour la guérison de Louis XIV malade …), la procession étant un moyen de réaffirmer le lien entre le peuple et la dynastie. En ce sens elle est à distinguer très nettement du pèlerinage.
La procession votive ou mémorielle en lien avec un fait important est le type le plus fréquent. Gaël Rideau prend l'exemple du 8 mai à Orléans et celui d'Auxerre commémorant tous les ans, avec port du St Sacrement, sa libération des Protestants en 1568. Mais un jeu de pouvoir se pose sur la question de savoir lequel, du clergé ou du pouvoir politique, est le dépositaire de la mémoire. Autre type de procession, les processions « climatiques », dans le cadre des dévotions au Saint Patron, le plus souvent pour lui demander l'arrivée de la pluie ou l'en remercier, accompagnée de pénitences (si le climat fait défaut c'est qu'il y a faute). Mais on note au siècle des Lumières, un recul des processions notamment climatiques. Les raisons sont de trois ordres : la sécularisation de la société qui rompt avec des pratiques vues désormais comme de la superstition ; le propre désir de l'épiscopat de renforcer l'encadrement pour éviter des actes superstitieux vus comme de la profanation ; l'émergence de l'idée de la dangerosité, envisageant le risque d'émotion populaire capable de débordements et séditions. Cependant cette manifestation hautement symbolique et officielle oblige au respect sous peine (c'est arrivé au jeune chevalier de La Barre) d'emprisonnement et de mort.
Sur les lieux des processions au XVIIIe, G. Rideau note que la plupart ne sortent pas dans la rue, réservée à celles ayant un aspect exceptionnel : réaffirmation de visibilité; mise en scène jugée indispensable; question d'évolution de l'espace urbain (c'est le 8 mai 1772 que pour la 1ère fois la procession passe par la rue Royale plus large); réactivation du passé dans la période présente. La durée d'une période « processionnelle » est très variable, pouvant atteindre plus de 80 jours, et les processions sont très fréquentes (à Orléans tous les jours, heureusement sans participation globale !).
Le conférencier envisage en dernier point les limites liées à ce fait collectif au XVIIIe siècle. Il y a d'abord la dimension sociale : la procession rassemble mais divise en distinguant ceux qui défilent de ceux qui regardent et en causant des querelles de préséance dans la hiérarchie des rangs. En mettant les pouvoirs en contact avec la population, elle peut créer des tensions politiques, troubles à l'ordre public, voire des émeutes. Elle est sujette à des tensions relevant de la sphère religieuse : les Jansénistes luttent contre les manifestations ostentatoires; l'église elle-même s'attache à une tempérance décente. Enfin la dynamique de la sécularisation de la société et l'émergence de la liberté individuelle poussent à la neutralisation de l'espace public.
Gaël Rideau termine sur le désaccord, dans la deuxième moitié du XVIIIe entre les Lumières, pour qui les processions sont héritières des manifestations païennes émanant de la religion naturelle de l'Antiquité, et l'Eglise pour laquelle elles sont une spécificité du Christianisme.
Ainsi les relations complexes à l'œuvre témoignent des évolutions sociales et religieuses et de la place de la rue dans société du temps.



Jeudi 18 janvier 2024
L'arche de l'Alliance sur la mosaïque de Germigny-des-Prés
par Jean-François BRADU

Le 18 janvier 2024, Jean-François Bradu, professeur agrégé d'histoire-géographie et membre du bureau, a donné une brillante conférence sur la mosaïque du chœur de l'église de Germigny-des-Prés (près de Saint-Benoît-sur-Loire), singulière par son ancienneté et par l'unicité de son motif: pourquoi l'Arche de l'Alliance, un objet, dans l'abside principale partout ailleurs réservée à des représentations à figure humaine ? Il s'agit de rendre compte des travaux d'Anne Free­man et Paul Meyvaert universitaires à Harvard, en lien avec les propres recherches de J.F. Bradu, visibles sur son site internet. Edifiée en 806 l'église était l'oratoire privé du grand théologien Théodulf, évêque d'Orléans et conseiller de Charlemagne.
D'abord le conférencier replace l'œuvre dans le contexte politico-religieux de la querelle des images dans la représentation du divin qui fit rage, du 4ème au 9ème siècle. Les iconoclastes comme Charlemagne, interdisant la représentation du Christ et du divin sous forme humaine tandis que les iconolâtres, les papes et pour l'Orient plutôt les impératrices, prêchaient la vénération édifiante des saintes icônes. Selon la thèse des deux chercheurs, la mosaïque serait une illustration, voulue par Théodulf, des Livres Carolins, ouvrage iconophobe se référant aux deux Testaments que Charlemagne lui avait commandé avant d'en abandonner l'édition.
Ensuite, s'appuyant sur des extraits précis des Livres, J.F. Bradu analyse la symbolique puissante de la mosaïque : l'Arche présentée par deux petits chérubins, surmontée de deux merveilleux grands chérubins dont les ailes abritent le tout, entre les deux groupes une main descendant du ciel ; en bas, une mystérieuse bande (mal restaurée ?) ondulée de douze bosses. Un rappel est fait du thème de la « préfiguration », très présent chez les théologiens et chez Théodulf, qui consiste à voir dans l'Ancien Testament les signes précurseurs du Nouveau Testament.
Tout d'abord, litigieux dans une œuvre iconophobe, les quatre anges à figures humaines. Ils sont justifiés comme étant avec l'Arche non pas les créatures spirituelles mais la représentation d'œuvres construites par des hommes pour être une préfiguration symbolique des mystères du Nouveau testament : Moïse pour les uns, Salomon pour les deux grands chérubins. Ces deux derniers sont vus comme symboles des deux Testaments, donc des deux peuples : coté nord les Chrétiens avec l'auréole à trace cruciforme, place valorisante à droite de l'Arche par rapport au regard des anges (comme ailleurs à droite du Christ), coté sud à gauche les Juifs, qui n'ont pas reconnu le Messie ; leurs ailes qui se croisent et la main (analysée comme celle du Christ) représentant l'Alliance entre les deux peuples, la continuité entre les deux Testaments. Mais la découverte la plus importante de P. Meyvaert concerne la zone du bas interprétée comme la traversée du Jourdain, les douze bosses étant selon lui les douze pierres prélevées sur ordre de Josué pour la construction d'un monument et les douze autres remises pour marquer l'endroit du passage. Les Livres Carolins en livrent une fois de plus la signification symbolique, Josué préfigurant le Christ, les pierres prélevées les apôtres chargés de baptiser les peuples, le Jourdain le baptême et les pierres remises les douze tribus d'Israël. Concernant l'Arche, présentée sans son couvercle et vide du contenu habituel lié à l'Ancien Testament, P. Meyvaert s'appuie à nouveau sur les Livres pour expliquer ce vide par la réalité du Nouveau Testament qui a remplacé ce que pressentait l'Ancien : l'Arche symbolise le Christ.
Une belle et fine démonstration que la mosaïque est une image dont le message réside dans le symbolisme religieux des objets représentés … menée comme une enquête de détective !



Jeudi 8 février 2024
Le "street-art" comme lien social
par Christophe GÉNIN

Christophe Genin, agrégé de philosophie, docteur es Lettres et maître de conférences en philosophie de l'art et théorie de la culture à la Sorbonne, est l'auteur entre autres œuvres de l'essai « Le Street art au tournant : de la révolte aux enchères ». C'est par ses travaux sur l'art contemporain et ses formes émergeantes qu'il a été amené à travailler sur le Street Art. Le sujet peut paraître inattendu dans le cadre de notre association mais il en a démontré la pertinence pour une association humaniste attentive à toutes les émanations de la société moderne.
Le conférencier insiste sur l'aspect planétaire (grande vogue aux Etats-Unis), hétérogène et contradictoire de ce phénomène. Il démontre d'abord comment parti de graffitis transgressifs (pour la doxa, « gribouillis » symboles des endroits louches), dans des lieux urbains souvent de non-droit (pans de murs reculés, pas­sages souterrains, piles de pont ou d'autoroutes, berges de Seine, tous lieux peuplés par les SDF …), cet art marginal et réfractaire réintroduit du « grain à moudre », de la surprise par l'art du détournement d'images connues voire de clichés, et crée de nouvelles occasions de rencontres, de mélange et d'échange dans la société. Il analyse ensuite comment ce mouvement a fini par devenir un art à part entière engagé pour certains dans des commandes officielles, aux tentations d'internationalisation et soumis au marché de l'art. Mais, à l'intérieur de ses contradictions, sans perdre pour la plupart la faculté de l'humour par le détournement et la vigueur d'une culture alternative à la rencontre des exclus de la société, de ceux qui souffrent, donc outil d'une réelle contestation politique à visée humaniste.
Un des grands intérêts de la conférence est sa richesse iconographique, C. Genin s'appuyant sur la projection d'un grand nombre photographies d'œuvres prises par l'auteur lui-même in situ. Œuvres allant de graffitis anonymes à des créations de noms devenus célèbres comme Bansky, Combo, Miss Tic, le Toulousain 100Taur (magnifiques fresques inspirées des mythologies et du fantastique) qui exécute la commande d'une immense fresque d'art sacré, par le couvent des Bénédictins et C215 simple graffiteur sur boîtes à lettres, devenu le Street artiste du récit national français par les commandes publiques. Et, bien sûr, la grande figure considérée comme un des « grands-pères » du Street art humaniste euro­péen, Ernest Pignon Ernest, ouvrant certainement la voie à une production spécifiquement française faisant le lien avec la littérature.
Ainsi, C. Genin nous donne aussi à voir la floraison d'œuvres humanistes et/ou politiques suscitée par les grands soubresauts du monde contemporain, voici quelques exemples cités :
- Les graffitis sur le Mur à Berlin ouest, dont les photos prises tous les ans ont suivi la progression.
- Miss Tic, d'Orly, s'approprie des figures féminines, notamment des femmes battues ou révoltées par ex. Judith tuant Holopherne.
- Après les attentats de 2015 les Street artistes sont tout de suite apparus avec par exemple des Mariannes en pleurs et la fresque de Bansky sur la porte arrière du Bataclan, ainsi qu'en 2016 à Nice.
- Pendant l'épisode des gilets jaunes la statue de la Victoire éborgnée inspire une série où elle est détournée en Marianne éborgnée, symbole des gens du peuple éborgnés par les flash- ball. On ne compte plus les Mariannes détournées comme celle, métisse, de Marko, artiste de Saint-Denis.
- Morèje, premier artiste de l'art urbain à introduire la mosaïque encadrant de petits portraits de figures souvent emblématiques (Rimbaud, Cabu …), fait le portrait du 1er médecin mort du covid.
A travers et malgré ses contradictions, par le détournement pour toujours renouveler le regard,
le Street art, nous dit C. Genin, demeure donc le « témoin d'une intelligence de la rue comme rendez-vous de la variété humaine ».



4 avril 2024
Saletés et difformité: les ruines dans les villes romaines
par Charles DAVOINE



23 mai 2024
La révolution anthropologique de la Genèse
par Hélène de SAINT-AUBERT


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