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L'ODYSSÉE DANS LA BASILIQUE SAINTE-MARIE-MADELEINE DE VÉZELAY


 

Trois sculptures du XIIe siècle ornant l'abbaye de Vézelay ont été inspirées par des passages de l'Odyssée :


1- Une scène figurant sur le tympan du grand portail de Vézelay avait été interprétée comme une représentation de « Cynocéphales » de l'Inde appelés à être touchés par la parole de Dieu. En fait, en 1941, Charles Picard y a reconnu une scène de l'Odyssée avec le personnage de Circé la magicienne. (dans Bulletin Monumental, t. 103, n° 2, 1945, p. 213 sq).

On y voit Ulysse, barbu et chevelu, mis en garde par Euryloque qui, envoyé en reconnaissance près du palais de Circé, a flairé le piège tendu à l'équipage. On y voit aussi la sorcière Circé, "aux beaux cheveux" (XII,150) bouclés, vêtue d'une robe moulante à capuchon, qui touche à l'épaule un homme dont la tête commence à se métamorphoser. A droite, deux des compagnons d'Ulysse, déjà dotés, par la magie de Circé, d'une tête de loup, se grattent comme des bêtes galeuses.

Il s'agissait, pour l'imagier chrétien, de mettre en garde contre les sorcières et autres enchanteresses qui, par incantations et breuvages magiques, pouvaient nuire aux imprudents, tout en leur laissant "leur esprit de mortels" (Odyssée, X, 240).


2-Sur le même tympan, une autre scène montre un homme à la barbe bouclée : c'est un étranger que rencontre Ulysse porteur d'une rame de navire que l'homme, parce qu'il habite une terre loin de la mer, va prendre pour une pelle à vanner (selon la prédiction de Tirésias, XI, 128).


3-Sur le chapiteau de gauche du portail intérieur sud du narthex, un petit personnage, nu et recroquevillé, se bouche les oreilles pour ne pas entendre une sirène à queue d'hippocampe, portant une ceinture à franges et une épée (?), et qui joue de la viole.


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