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LES DEUX FRANCS-MAÇONS OU LES COUPS DU HASARD



Personnages :

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Guillaume OUDIN, charpentier en moulins mécaniques
Catherine OUDIN, ouvrière en dentelles
ÉLISABETH, fille de M. et Mme Oudin
BLINCHARD, sous le nom de FONCRENNES, américain venu en France
POLIPHEME MELCHIOR, 66 ans, propriétaire de l'hôtel de Normandie, avare, usurier
M. URBAN, notaire
MICHEL, domestique d'Oudin

A Paris chez Mme Oudin, dans une chambre au cinquième étage, à l'hôtel de Normandie.


Guillaume Oudin, franc-maçon, et son épouse Catherine venaient d'avoir une petite fille, Elisabeth lorsque Oudin, après un an de mariage, décida de tout quitter pour aller en Amérique. C'est qu'il était las d'affronter les reproches de son épouse qui avait une véritable haine contre les francs-maçons. Arrivé sans argent en Amérique, il fut secouru par un franc-maçon américain, M. Binchard, qui, au nom de la fraternité maçonnique, lui donna 500 guinées qui furent le début de sa fortune.

À Paris, Catherine Oudin, abandonnée par son mari, vint habiter avec sa fille au cinquième étage de l'hôtel de Normandie, où elle gagna quelque argent comme dentellière.

Venu en France, Blinchard s'installa dans le même hôtel. Il était riche et put louer pendant six ans un bel appartement au premier étage et même acheter un château, le château de Foncrennes, dont il prit le nom. C'est lui qui s'occupa de l'éducation de la petite Élisabeth, dont il devint le grand ami. Mais la passion du jeu le conduisit peu à peu à la ruine et à l'obligation de mettre en vente son château
L'hôtel de Normandie appartenait à Poliphème Melchior, un homme de 66 ans, qui s'était enrichi comme usurier et par toutes sortes de malversations; entre autres, il avait gardé pour lui une somme importante (24.000 francs) que Guillaume Oudin avait envoyée d'Amérique pour qu'elle soit remise à son épouse. Il en voulait beaucoup à de Foncrennes, parce que ceui-ci avait de plus en plus de mal à payer son loger, mais surtout parce qu'il avait refusé d'appuyer sa demande d'entrer dans la franc-maçonnerie. En revanche, il ménageait Catherine Oudin parce qu'il s'était mis dans la tête d'épouser la jeune Elisabeth. Mais celle-ci n'éprouvait pour lui qu'une profonde répulsion, alors qu'elle souhaitait ardemment devenir l'épouse de M. de Foncrennes. Toutefois Madame Oudin était très favorable au mariage de sa fille avec le vieil et riche usurier et totalement hostile à un mariage avec l'américain qui, ruiné, serait bientôt contraint de quitter la France.

C'est alors qu'après 15 ans d'absence Guillaume Oudin revint à Paris, décidé à se faire pardonner.

*

Quand la pièce commence, la tension est grande entre Mme Oudin et sa fille. Mme Oudin, impressionnée par la richesse de Melchior et ses mirifiques promesses, usant de son autorité de mère, veut obliger Élisabeth à se marier avec le vieil homme. Mais la jeune fille, tout à son amour pour Foncrennes, ne veut pas admettre que c'est un garçon que sa passion pour le jeu a ruiné.

C'est dans cette situation de crise que Guillaume Oudin va apparaître.

D'abord il envoie son domestique Michel pour prendre un premier contact avec son épouse, sous le prétexte de lui confier les travaux de dentelle. Puis, profitant du fait qu'une grave maladie l'a rendu méconnaissable, il se présente comme quelqu'un qui a connu Oudin en Amérique : cela lui permet d'entendre les griefs de son épouse contre lui et de commencer à présenter sa défense. Enfin lorsqu'il réussit à lui faire dire qu'elle lui pardonne, il se révèle comme le véritable Oudin qui, repentant, revient près de son épouse et de sa fille pour partager avec elles la fortune qu'il a acquise. Pour vaincre une dernière réticence de Mme Oudin, il lui explique ce que sont les vertus des francs-maçons et leurs pratiques de la solidarité.

Alors tout se précipite vers un dénouement heureux. Mme Oudin ne pourra plus contraindre sa fille à épouser Melchior, puisque son père, réapparu, ne donne pas son contentement. Mais, comme elle persiste à penser qu'un mariage avec Binchard ferait le malheur de sa fille, Oudin achète le château de l'Américain, paie toutes les dettes de tout le monde, oblige Melchior à rembourser l'argent qu'il avait induement gardé pour lui et, finalement, donne sa fille à Blinchard, à condition toutefois que celui-ci promette de ne plus jamais risquer de l'argent au jeu

Le notaire M. Urban, convoqué pour établir la vente du château et le contrat de mariage, impressionné par la générosité des deux francs-maçons demande à être admis lui-même dans les rangs de la franc-maçonnerie.


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