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Jean Borde
L'AMOUR VAINQUEUR DE LA HAINE

Résumé détaillé


 

Le roman se situe dans la période qui a précédé la prise de Grenade en 1492. Auparavant l'Espagne catholique d'Aragon et de Castille s'opposaient au royaume musulman de Grenade, qui était soutenu par les Marinides du Maroc. De plus, depuis 1480, dans le royaume de Grenade, s'opposaient deux factions, les Abencérages et les Zégris; leurs querelles s'étaient terminées par l'extermination des Zégris.
Le chef des Zégris, Mahomad-Zaïs, fut tué par le chef Abencérage Alamir. Mais une fillette de 12 ans, Zaïde, fille de Mahomad, fut sauvée par un écuyer et se réfugia chez un riche Espagnol castillan. Celui-ci avait une fille de 18 ans, Léonor, qui devint la grande amie de Zaïde. Dans les trois années qu'elles passèrent ensemble, Léonor apprit l'arabe et Zaïde l'espagnol.

1- DEUX AMIES, ZAÏDE, UNE MAURESQUE, ET LÉONOR, UNE CASTILLANE, VONT A MAROC AVEC DES DESSEINS DE VENGEANCE DIFFÉRENTS.

Léonor devait révéler à son amie Zaïde que, à l'âge de 16 ans, elle était tombée amoureuse d'un beau gentilhomme, Dom Alonze de Béjar, qui disait l'aimer avec passion. Mais, son père ayant voulu qu'il retourne à la Cour, Dom Alonze était parti en promettant à la jeune fille de revenir et de l'épouser. En fait, il ne donna plus jamais de ses nouvelles; et Léonor apprit qu'il avait plusieurs maîtresses à la Cour, puis qu'il était passé en Afrique au service du roi de Maroc.
Lorsque son père mourut, Léonor hérita d'un bien considérable en or et pierreries. C'est alors qu'elle forma le projet d'aller en Afrique pour tirer vengeance de celui qui l'avait trahie. Zaïde, elle, voulait se rendre auprès du roi de Maroc pour préparer sa vengeance contre les Abencérages. Zaïde et Léonor décidèrent donc de partir ensemble en Afrique.
Pour se mettre à l'abri sur le navire, elles décidèrent de prendre des vêtements d'hommes et c'est en se faisant passer pour de riches cavaliers espagnols qu'elles débarquèrent en Afrique, à Salé, où elles résolurent de continuer à se déguiser en hommes. En échange d'or et de pierreries, le Juif Moraqui, qui les hébergeait à Salé, accepta de les accompagner à la Cour du roi de Maroc après avoir acheté esclaves et chevaux.  Zaïde, vêtue en cavalier maure, prit le nom de Zulémar, Léonor celui de Dom Carlos. Apprenant que "Zulémar" était un Zégris parent de Mohamad, le roi de Maroc l'hébergea magnifiquement avec son ami(e) "Dom Carlos".

2- HABILLÉES EN HOMMES, ZAÏDE ET LÉONOR PARTENT COMBATTRE POUR LE ROI DE MAROC SOUS LES NOMS DE ZULÉMAR ET DE DON CARLOS; ZAÏDE VOULAIT FUIR L'AMOUR DE LA FILLE DU ROI ET LÉONOR, ELLE, ÉTAIT À LA RECHERCHE DE DOM ALONZE POUR LE TUER.

Il firent alors la connaissance de la princesse Xarise, fille du roi. Xarise, trompée par son vêtement d'homme, fut immédiatement amoureuse de "Zulémar" qui, bien sûr, s'efforçait de la tenir à l'écart; s'étonnant de sa froideur à son égard, elle faisait tout pour le séduire. Pour la fuir, "Zulémar" demanda au Roi de lui donner un commandement dans son armée et partit à la guerre avec son ami(e) "Dom Carlos". Et Léonor s'étonna de voir une jeune fille comme Zaïde se conduire au combat comme un homme, sans que personne ne soupçonne son véritable sexe.
Mais Léonor, toujours sous le nom de Dom Carlos, cherchait en vain à retrouver la trace de Dom Alonze pour se venger de sa trahison. Elle décida donc de quitter "Zulémar".

3- À TUNIS, LÉONOR, SE FAISANT APPELER DOM CARLOS, RENCONTRE DOM ANTONIO, UN SICILIEN GÉNÉRAL DE CAVALERIE ET SA FILLE FATIME.

Sous les vêtements et le nom de Dom Carlos, Léonor partit avec le Juif Moraqui et un esclave pour visiter les villes de la côte. Puis ils s'habillèrent à la manière des Turcs, et Moraqui se fit passer pour un riche marchand qui voyageait accompagné de son neveu, laquel prit le nom d'Alibeg. Quand ils furent arrivés à Tunis, Moraqui s'acquit la bienveillance du roi en lui offrant un magnifique diamant.
Moraqui ignorait toujours le véritable sexe de son "compagnon". Comme il le voyait mélancolique, il proposa de lui acheter une jeune et belle esclave; mais "Alibeg" repoussa son offre en disant que, chez les femmes, il n'appréciait que l'esprit. Alors Moraqui lui proposa d'aller rencontrer le Général de la Cavalerie. En fait c'était Dom Antonio, un renégat sicilien, qui, ayant épousé une Espagnole provençale, avait une fille, Fatime, très belle, très cultivée et qui parlait espagnol. "Alibeg" fut très bien reçu par ce Général, qui l'invita à séjourner dans sa propriété à la limite de l'émirat de Tunis.

4- PAR HASARD, LÉONOR RETROUVE DOM ALONZE DEVENU ESCLAVE; CELUI-CI QUI SE FAIT PARDONNER PAR SON AMANTE EN RÉTABLISSANT LA VÉRITÉ.

Un jour qu'il se promenait seul jusqu'à la limite du désert, "Dom Carlos" rencontra deux esclaves qui venaient d'une carrière de marbre où travaillaient de nombreux esclaves sous la direction d'un maître cruel. Le lendemain il décida d'aller visiter cette carrière et là il vit un esclave blessé à une jambe: c'était Dom Alonze de Béjar!
Léonor allait-elle le tuer avec le cimeterre dont elle s'était munie ? Auparavant, sans se faire reconnaître, elle l'amena à lui raconter son histoire. Son père, expliqua Dom Alonze, avait voulu le marier à Séville à la fille, très riche, de son ami Dom Baltazar Henriques. Pour rester fidèle à Léonor qu'il aimait, il avait tout fait pour se discréditer aux yeux de Dom Henriques, allant jusqu'à faire le joli coeur auprès des belles dames de la Cour pour se donner la réputation d'un jeune étourdi volage. S'il n'avait jamais écrit à sa Léonor, c'est que son père surveillait son courrier. Puis il s'était embarqué sur un navire de guerre chargé d'aller aborder des bateaux tunisiens. Mais son navire avait été pris et il avait été fait prisonnier avec quatre de ses compagnons, puis vendu comme esclave au maître de la mine de marbre. Là, blessé, il avait été affecté au soin de la nourriture des esclaves. Et c'est ainsi que, prisonnier depuis quatre ans, il ne pouvait que songer à sa Léonor qui, sans doute, le croyait à tort infidèle et parjure.
Ayant entendu cette confession, Léonor, persuadée de la bonne foi de son amant, se fit reconnaître. Elle lui parla aussi de son compagnon Zulémar, ne voulant pas trahir le secret de son amie Zaïde.

5- GRÂCE  LA GÉNÉROSITÉ DE DOM ANTONIO, DOM ALONZE EST LIBÉRÉ AINSI QU'UN AUTRE ESPAGNOL, DOM FADRIQUE.

Ils décidèrent alors d'user de l'autorité du Général de la Cavalerie pour obtenir sa libération. Léonor lui dit être un Cavalier espagnol venu en Afrique pour rechercher son frère et qu'il venait de le retrouver dans la carrière de marbre, esclave d'un maître cruel qui ne voulait pas entendre parler de rançon. Cette histoire attendrit Fatime, la fille du Général, qui pressa son père d'organiser un déplacement vers les mines de marbre.
Le maître cruel ne put refuser l'offre de rançon qui lui fut faite pour Dom Alonze et pour ses quatre compagnons. Tous les cinq quittèrent la mine, Dom Alonze sur un brancard, les autres à cheval et ils furent installés dans une maison du Général. Convalescent, Dom Alonze, était veillé par son "frère", c'est-à-dire Léonor toujours vêtue en homme sous le nom de Dom Carlos. Puis tous rentrèrent à Tunis. Moraqui avait préparé l'argent de la rançon, mais ils eurent la surprise d'apprendre que le Général l'avait payée lui-même. Alors "Dom Carlos" et Dom Alonze décidèrent d'offrir leur plus beau diamant à Fatime.

6- DOM ANTONIO AYANT QUITTÉ TUNIS AVEC SA FILLE, DOM FADRIQUE ÉPOUSE FATIME EN ESPAGNE.

L'un des quatre Espagnols libérés, Dom Fadrique de Vegas, tomba amoureux de Fatime, la fille du Général. Et il souffrit beaucoup lorsqu'il fut question pour lui de s'embarquer pour regagner l'Espagne. Dom Carlos leur promit qu'il les rejoindrait dans moins de deux mois, lorsqu'il aurait obtenu son congé du Général.
Mais la veille du départ pour l'Espagne, le Général renégat leur annonça qu'il était rentré dans la vraie Foi et qu'il allait partir clandestinement avec eux, en emmenant sa fille. Il avait avec lui deux cassettes pleines d'or et de pierreries. Elles seraient pour Fatime qui épouserait Dom Fadrique.
Tous donc (Dom Antonio, sa fille Fatime, Dom Fadrique, Dom Alonze et Dom Carlos-Léonor) quittent discrètement Tunis pour traverser vers l'Espagne. Là on célébra la réconciliation du renégat Dom Antonio et le mariage de Dom Fadrique et de Fatime.

7- ZAIDE TOMBE AMOUREUSE D'ALAMIR, UN ABENCÉRAGE; MAIS CELUI-CI N'A QUE DE LA HAINE POUR CE « ZULÉMAR », UN ZÉGRIS.

Léonor décida qu'il était temps pour elle d'aller retrouver son amie "Zulémar". Elle s'embarqua avec Dom Alonze et Moraqui pour débarquer à Salé, puis pour gagner Maroc où elle retrouva Zaïde. A la surprise de Léonor, son amie la pressa de retourner rapidement en Espagne. Puis elle lui raconta ce qui s'est passé en leur absence.
"Zulémar", qui s'était couvert de gloire au combat, était devenu le favori du Roi de Maroc et la Princesse Xarise, sans soupçonner que c'était une femme, continuait à l'importuner de son amour. Alors était arrivé un ambassadeur du nouveau roi de Grenade auprès du roi de Maroc : c'était  Alamir, chef des Abencérages, le fils de celui qui avait assassiné le père de Zaïde et le responsable de la mort d'un grand nombre de Zégris. La réaction immédiate de Zaïde avait été de tirer vengeance de cet ennemi, mais… elle en était tombée amoureuse, sans pouvoir le dire; mais Alamir n'eut pour "Zulémar", un Zégris, que mépris et haine. En revanche, dès qu'il vit Xarise, Alamir en fut amoureux, mais la Princesse accueillit ses avances avec froideur, car c'est toujours "Zulémar" qu'elle aimait. En résumé, "Zulémar" aimait Alamir, qui aimait Xarise, qui aimait "Zulémar". Et Alamir, croyant que "Zulémar" aimait Xarise, était jaloux et avait pour lui, de ce fait, encore plus de haine.
Léonor retourna donc en Espagne. Alamir, toujours repoussé par Xarise, retourna à Grenade. Là il parla de Xarise en termes tels que le jeune Roi de Grenade en devint amoureux, sans la connaître.

8- LA GUERRE AYANT REPRIS, ZULÉMAR ET ALAMIR SE RETROUVENT CHEFS DE L'ARMÉE EN GUERRE CONTRE LES ESPAGNOLS, PARMI LESQUELS COMBAT DOM ALONZE, ÉPOUX DE LÉONOR.

Zaïde, toujours proche du roi sous le nom de "Zulémar" souffrait de l'absence d'Alamir, mais ne savait comment faire pour quitter Maroc. C'est la reprise de la guerre qui lui en donna l'occasion. En effet la guerre se ralluma entre l'Espagne et Grenade. Comme Grenade était alliée avec le roi de Maroc, celui-ci envoya "Zulémar" comme général des troupes à la tête de dix mille hommes. Prenant congé de Xarise, "Zulémar" lui laissa entendre qu'elle pourrait bien un jour devenir reine de Grenade.
Ainsi "Zulémar", comme chef des Africains, retrouva Alamir, général de l'armée du roi de Grenade. Mais Alamir, voyant en "lui" non seulement un Zégris mais aussi un rival qu'il croyait heureux, ne montrait que de la froideur, malgré tous les efforts de Zaïde pour susciter sa bienveillance.
Le guerre fut l'occasion pour Zaïde d'aller rencontrer Léonor dans la maison où elles avaient passé leur adolescence. Là elle apprit que Moraqui vivait désormais auprès de Dom Antonio et que Dom Alonze était à la guerre dans l'armée espagole avec Dom Fadrique. Comme l'armée de Grenade, avec le renfort de l'armée venue d'Afrique, allait sans doute être victorieuse, Léonor avait tout à craindre pour son mari.

9- APRÈS LA DÉFAITE DES ESPAGNOLS, DOM ALONZE, FAIT PRISONNIER, EST LIBÉRÉ ET ZULÉMAR ENTRE AU CONSEIL DU ROI DE GRENADE.

La bataille décisive eut lieu, pendant laquelle "Zulémar" protégea Alamir et même lui sauva la vie. Grâce à "Zulémar" les Espagnols furent vaincus. Alamir, admiratif devant les qualités guerrières de "Zulémar" et la modestie dont il faisait preuve, s'efforçait de conserver pour lui la haine qu'il devait avoir envers un Zégris et surtout un rival.
Dom Alonze s'étant retrouvé parmi les trois mille prisonniers, "Zulémar" le prit en charge : il lui permit d'abord d'aller embrasser sa Léonor, puis il le conduisit à Grenade avec les autres prisonniers de qualité. A la demande de "Zulémar", le roi accorda sa grâce à Dom Alonze, qui put rejoindre son épouse.
La réception que le roi de Grenade fit à "Zulémar" fut un premier signe de la réhabilitation des Zégris. Il le fit entrer dans son Conseil et réhabilita bon nombre de Zégris, ce qui augmenta la fureur d'Alamir contre "Zulémar".

10- LE ROI DE GRENADE, ENCOURAGÉ PAR ZULÉMAR, FAIT VENIR LA PRINCESSE XARISE POUR L'ÉPOUSER, CE QUI DÉSOLE À LA FOIS XARISE ET ALAMIR.

Mais le roi de Grenade avait toujours dans l'esprit tout ce qu'Alamir lui avait dit de Xarise et était vraiment amoureux de cette Princesse qu'il n'avait jamais vue. "Zulémar" fit tout pour le conforter dans cet amour et, très vite, le roi se décida : il envoya Zulémar à Maroc pour demander Xarise en mariage. C'est comme une victime que Xarise s'embarqua avec son jeune frère  pour venir Cour de Grenade, condamnée à vivre près de de "Zulémar" qu'elle aimait et qui, apparemment, ne l'aimait pas.
Le mariage fut retardé lorsqu'on apprit que le roi de Grenade était gravement malade. Alors Xarise, toujours amoureuse de celui qu'elle croyait Zulémar, tomba dans une espèce de langueur.
Alamir, qui avait continué brillamment la guerre contre les Espagnols, se désolait d'apprendre que "Zulémar" avait été choisi pour accompagner la Princesse Xarise depuis Maroc et que celle-ci (qu'il aimait) allait épouser le roi de Grenade. Ce qui le consolait un peu c'était l'idée que "Zulémar" allait perdre Xarise (alors qu'en fait Zaïde, toujours amoureuse d'Alamir, supportait mal le mépris qu'il avait pour "lui").

11- LE ROI DE GRENADE FAIT EMPRISONNER ALAMIR QUI A REFUSÉ D'ÉPOUSER UNE ZÉGRIS; ALAMIR  EST MENACÉ DE MORT.

Alamir demanda au roi de Grenade la permission de venir à la Cour et celui-ci refusa. Persuadé que le favori "Zulémar" était derrière cette décision, il n'en eut pour lui que plus de haine. Alors il vint quand même à la Cour. Le roi, furieux de sa désobéissance, voulut le faire mettre en prison, mais Zulémar intervint en sa faveur. Il profita de l'occasion pour essayer de convaincre Alamir de mettre fin à l'opposition entre Zégris et Abencérages; mais Alamir resta insensible aux propos de "Zulémar", propos quelque peu ambigus, car c'est Zaïde amoureuse qui lui parlait. Repoussé, méprisé, "Zulémar" décida pourtant de continuer à agir dans l'intérêt d'Alamir. Un vieux chevalier Almohade tenta lui aussi, mais en vain, de ramener Alamir à la raison et lui rappelant tout ce que "Zulémar" avait fait pour lui.
Malgré les appels de "Zulémar" à l'indulgence, le roi voulut qu'Alamir fût arrêté et emprisonné. Mais "Zulémar" intervint encore une fois auprès du roi, qui accepta de révoquer son ordre, mais à la double condition qu'Alamir retourne à l'armée et qu'il épouse une Zégris ; "Zulémar", lui, devra épouser une Abencérage. Informé de l'ordre du roi, Alamir refusa catégoriquement, l'idée d'un tel mariage lui faisant horreur ; il préféra se faire arrêter et emprisonner. Après une première réaction de colère, Zaïde s'apaisa.
Comme le roi s'inquiétait de voir Xarise si peu amoureuse, il finit par soupçonner qu'elle aimait Alamir. C'est donc surtout par jalousie qu'il le maintint en prison, malgré les interventions des chefs Abencérages. Et les Zégris furent désormais en faveur à la Cour.
C'est alors que le bruit courut d'une conspiration des Abencérages et de l'armée visant à faire libérer Alamir. Le roi, informé de ce complot, décida de faire exécuter Alamir, et "Zulémar" eut beaucoup de mal pour le faire revenir sur cette décision.

12- POUR SAUVER ALAMIR, ZAIDE SE FAIT ACCUSER ET CONDAMNER À MORT À SA PLACE.

La Princesse Xarise, ayant de plus en plus d'aversion pour le roi et toujours persuadée que "Zulémar" l'aimait en secret, projeta de se faire enlever pour retourner à Maroc. Le roi en fut informé par une lettre de Xarise trouvée près de la tour où était enfermé Alamir. Elle y confirmait un projet de fuite avec « celui qui était arrêté à Grenade ». Zaïde fut au désespoir, persuadée qu'Alamir allait être mis à mort.
Alors elle prit une grave décision. "Zulémar" s'accusa d'avoir lancé le bruit d'une conspiration par haine des Abencérages et d'avoir fait accuser Alamir et ses amis à tort; il s'accusa aussi d'aimer la Princesse et d'avoir eu le projet de l'enlever (en écrivant « celui qui était arrêté à Grenade » elle aurait fait allusion non à Alamir aux faveurs du roi qui retenaient "Zulémar" à la Cour). Convaincu, le roi fit libérer Alamir et arrêter "Zulémar".
Alamir trouva étrange le comportement de "Zulémar" qui aurait dû le haïr et qui faisait tout pour le sauver. Alors, malgré sa haine, il décida de s'opposer aux desseins violents du roi. Xarise, de son côté, avoua au roi ses sentiments pour "Zulémar", dont elle croyait être aimée. Elle écrivit même une lettre pour le justifier. Mais tout cela ne fit qu'exarcerber la haine du roi, qui décida que "Zulémar" allait avoir la tête tranchée le soir même.

13- HEUREUX DÉNOUEMENT : LE ROI ÉPOUSE XARISE ET ZAÏDE ÉPOUSE ALAMIR.

C'est alors qu'arriva Léonor accompagnée de son mari. Elle demanda audience au roi et lui apprit que "Zulémar" était… une fille, la fille de Mahomad-Zaïs, chef des Zégris. On savait maintenant que c'était pour Zaïde que la princesse s'était prise d'amour, alors qu'elle croyait que "Zulémar" était un homme; on savait aussi que Zaïde aimait Alamir, son plus cruel ennemi.
Alors Xarise, découvrant que le Zulémar qu'elle aimait était une femme, reporta son amour sur le roi. Et Alamir, comprenant que le Zulémar qu'il haïssait était une femme pleine d'amour pour lui, se mit à l'aimer.
Finelement le roi de Grenade épousa la princesse de Maroc et Alamir épousa Zaïde (réalisant la volonté du roi qui avait voulu qu'il épouse une Zégris)
Ainsi l'Amour fut-il vainqueur de la Haine : Léonor avait haï Dom Alonze qu'elle avait cru infidèle et elle l'épousa; Zaïde la Zégris avait haï les Abencérages et elle épousa leur chef Alamir; Xarise, qui avait haï le roi, l'épousa et devint reine.
Grâce à la force de l'Amour fut réalisé le rapprochement tant souhaité entre Zégris et Abencérages. Mais, plus tard, leurs dissensions réapparurent et furent la cause de la ruine du royaume de Grenade en 1492.


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