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THÉRÈSE LEMAJEUR

paru dans le Journal pour tous, 21 et 28 avril, 22 et 29 décembre 1855
paru dans Les Orages de la vie, 1860


RÉSUMÉ

PERSONNAGES :
– Mme veuve Marcille et son fils Eugène Marcille, d'une riche famille
– Deux oncles maternels d'Eugène, tous deux riches célibataires : Narcisse, ex-commandant de cavalerie, et Deshaies, procureur général.
– Mme veuve Lemajeur qui, ayant eu des revers de fortune, vit pauvrement avec sa fille mineure Thérèse Lemajeur, employée comme lingère.
– Mme Adélaïde Granger, amie de Mme Marcille, mère de Cornélie Granger.
– Mme Henriette Desmarres, veuve d'un médecin, amie du commandant Narcisse; elle a adopté une nièce.
– Mme Ferdinand, une couturière; elle organise des « jeux innocents » entre ses ouvrières et quelques jeunes fils de famille.
– Mme Hilarion, une vieille femme malade, qui habite dans le même immeuble que Mme Marcille.


Mme Ferdinand, la couturière, a fait se rencontrer Thérèse Lemajeur et Eugène Marcille; tous deux s'aiment, mais l'honnête Thérèse, qui sait qu'il ne peut être pour elle question de mariage, refuse d'être sa maîtresse. Mme Ferdinand, accusée par Mme Marcille d'avoir poussé son fils dans les bras d'une grisette, se venge en faisant courir des bruits calomnieux sur Thérèse.

Eugène Marsille est décidé à épouser Thérèse, en dépit du scandale de cette mésalliance contraire aux convenances sociales. Malgré l'opposition de ses oncles, malgré la douleur de sa mère, il persiste dans son intention, même si Thérèse, effrayée, pense qu'il serait sage d'abandonner ce projet. Alors la bonne société se dresse contre Eugène: Mme Granger, qui songeait à lui faire épouser sa fille Cornélie, lui ferme sa porte; avanies, affronts, se multiplient; un charivari est organisé par la couturière sous les fenêtres des Lemajeur.

Eugène, toujours résolu à se marier, envoie un notaire, Me Digoing, pour obtenir de sa mère un consentement écrit au mariage: elle refuse de signer l'acte qu'on lui présente. Alors toute la famille conspire pour faire échouer ce projet de mariage : l'oncle Narcisse affronte violemment son neveu et menace de le déshériter.

En revanche l'oncle procureur général estime que les vexations ne feront que renforcer Eugène dans sa décision et qu'il faut s'y prendre autrement. Il pense en effet que l'amour de son neveu n'était qu'une fantaisie que les obstacles seuls ont transformé en passion. Il lui fait prendre conscience que ses biens sont grevés d'hypothèques, qu'il a accumulé des dettes, qu'il ne peut plus compter sur l'héritage de ses oncles : épouser Thérèse serait donc faire le malheur de cette femme honnête et compromettre l'avenir des enfants qu'il aurait d'elle. Il lui conseille fermement d'ajourner son mariage et de voyager. Si, au retour, il persiste dans sa volonté, son oncle fera en sorte que Thérèse soit réhabilitée dans l'esprit du public, afin qu'il puisse l'épouser. Marsille, ébranlé par ces arguments, demande un délai de réflexion.

Un nouvel événement intervient : Mme Ferdinand, la couturière, vient d'être arrêtée. On sait qu'elle organisait des rencontres entre ses employées et quelques jeunes gens; or une apprentie est tombée enceinte et a refusé l'offre que lui a fait sa patronne d'avorter. Thérèse risque alors d'être confondue avec ces filles perverties. Toutefois, lors du procès, elle est présentée comme une victime de la couturière, ce qui équivaut pour elle à une réhabilitation.

Mais, le bruit ayant couru qu'Eugène est sur le point d'être déshérité par son oncles, ses nombreux créanciers se réveillent et Eugène est menacé par un usurier véreux qui a racheté les créances. Il doit vendre ses propriétés à très bas prix, ce qui lui laissera tout juste de quoi aller vivre très modestement à la campagne avec son épouse et sa belle-mère, à laquelle il devra faire une petite pension. Luii qui a été habitué à vivre dans l'aisance, il imagine avec horreur quelle vie il aura avec Thérèse et des enfants sans aucun avenir.

Thérèse elle-même lui propose de reprendre sa parole et de lui rendre tous les riches cadeaux qu'il lui a faits. Après une dispute assez dure, ils se réconcilient. Marsile, suivant le conseil de son oncle, décide de s'éloigner et d'aller à Nice.

Thérèse est alors amenée à s'occuper de sa mère, malade, et de sa vieille voisine, Mme Hilarion, qui, mourante, a promis de lui laisser ses meubles, ses bijoux et son argent. Alors le procureur, séduit par la force de caractère de Thérèse, réussit à convaincre sa mère de donner son consentement au mariage. Le commandant, lui, ne veut rien entendre, poussé sans doute par son amie Henriette Desmarres qui convoite son héritage pour une nièce qu'elle a adoptée.

Mme Lemajeur étant morte, Thérèse se retrouve seule. Séparée de Marsille, elle sent qu'il lui est devenu indifférent. Le procureur offre de l'installer dans une petite maison et de lui donner assez d'argent pour qu'elle n'ait plus à travailler. Après avoir hésité, elle accepte. Alors l'opinion publique change à son égard : elle est admise dans la bonne société; Cornélie, la fille de Mme Granger, veut devenir son amie. Et Thérèse, transformée, souhaite tout faire pour ne pas retourner dans la vie médiocre qu'elle a connue lorsqu'elle était lingère.

Quand Marsille revient, il a de la peine à reconnaître Thérèse qui, dans sa robe de deuil, l'accueille froidement: loin d'elle, il l'a idéalisée dans ses souvenirs et il est déçu en la revoyant. Alors qu'il pourrait maintenant conclure le mariage, il sombre dans la mélancolie. Le sentant, la jeune Cornélie joue la coquette avec lui et Marsille, séduit, ne s'occupe plus que d'elle, s'attirant ainsi le mépris de Thérèse.

Cornélie, triomphante, montre à Thérèse une lettre dans laquelle Eugène dit clairement qu'il n'aime plus Thérèse, mais qu'il considère que c'est son devoir de l'épouser. Alors Thérèse refuse le mariage d'une manière irrévocable.

Mais elle s'est habituée à vivre dans une certaine aisance et l'idée qu'elle va devoir quitter sa petite maison et rendre tout ce qu'on lui a offert la rend malade, jusqu'au délire. Le procureur, compatissant, passe beaucoup de temps à son chevet, lui témoignant beaucoup de tendresse. Thérèse repousse toutefois son aide, car les bontés du procureur à son égard commencent à faire jaser.

Alors le procureur lui propose de l'épouser, sûr que, quand elle sera devenue sa femme, il saura la faire respecter. Ce mariage entre le riche procureur et la petite lingère sera un véritable évènement politique. Malgré la différence d'âge, il seront un couple heureux et sans histoires.


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