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LA COLONNE TRAJANE : IMAGES ET RÉCITS

LES GUERRES DACES


Avant propos par R. Chevallier

L'ANNÉE 101
Le "Limes"
L'installation des Romains
La bataille de Tapa
La victoire diplomatique

L'HIVER 101-102
La manoeuvre de Décébale
Le retour de Trajan
Le récit fait à Trajan
La bataille de Nicopolis
Après la bataille

L'ANNÉE 102
Le mouvement des troupes romaines
Les cérémonies
Avant la bataille
Les combats autour de Sarmizegethusa
L'assaut final
La paix

LA DEUXIÈME GUERRE
Le voyage de l'Empereur
Le secours aux garnisons
La fin de l'année 105

L'ANNÉE 106
Le début de la campagne
La concentration des troupes
Le siège
L'incendie de la ville
La chute de Sarmizegethusa
Les derniers combats
La mort de Décébale
La fin de la guerre

Bibliographie

Alain Malissard avait utilisé comme illustrations de son étude la totalité des gravures réalisées par Pietro Santo Bartoli (1635-1700), qui ont été publiées à Rome en 1667-1672. Nous avons préféré leur substituer quelques photographies des moulages en plâtre conservés dans le Museo della Civiltà Romana à Rome (article "Reliefs de la Colonne Trajane" dans Wikipedia).



AVANT-PROPOS, par R. Chevallier

Il est curieux de constater à quel point nos études classiques, perdues dans leur abstraction, ont, en dehors de quelques scènes toujours reproduites, ignoré l'ensemble de la Colonne Trajane, le plus important monument figuré que nous ait légué l'Antiquité.

M. A. Malissard vient de fournir le premier commentaire français approfondi (1) de ce chef-d'oeuvre, qui en renouvelle totalement la compréhension, apporte des conclusions originales sur l'art de l'époque, la personnalité du maître d'oeuvre et ses méthodes de travail. Il s’agit de Analyse filmique de la Colonne Trajane. L'écriture de l'histoire et de l’épopée dans ses rapports avec le langage filmique, Tours, Centre de Recherches A. Piganiol, 1974, 2 vol. in 4°, 446 p., 15 pl. (ouvrage présenté dans Caesarodunum n°X, sup. 1974, 5-10).

Mais la lecture de ce livre érudit et technique ne peut être abordée avec fruit que par un lecteur ayant déjà une connaissance discursive du monument. C'est pourquoi j'ai demandé à M. A. Malissard de nous procurer cette Colonne Trajane "racontée" à l'usage de nos étudiants, de nos collègues du secondaire soucieux de donner un contenu plus concret à leur enseignement et, je l'espère, d'un public cultivé, dont les cérémonies de l'Année Sainte ou même celle du centenaire de l'École Française de Rome ont pu tourner l'attention vers "la Ville éternelle".

Une illustration photographique eût été trop dispendieuse pour une édition économique. Nous avons donc illustré ce texte en reproduisant les très belles gravures réalisées sur l'ordre de Louis XIV par P.S. Bartoli, élève de Poussin.

Soulignons, avec M. A. Malissard, l'intérêt qu'offre pour nous un tel monument.

Malgré quelques maladresses et au moins un cas où le programme initial a été modifié, la colonne est une oeuvre de très grand art, habile et variée, dont la principale originalité réside dans son caractère de continuum spatio-temporel. Un seul exemple à propos des arbres de séparation : sur la céramique grecque, ils ont pour fonction de distinguer des scènes qu'ils transforment en images fixes et dis tinctes les unes des autres, comme des métopes ; sur la frise, au contraire, les arbres unissent des séquences et favorisent la continuité de la narration. L'espace se prolonge toujours d'une scène à l'autre. Il est ouvert, afin de permettre au temps de s'écouler. Jamais aucun artiste n’avait entrepris jusqu'alors de raconter totalement une histoire en la sculptant dans sa continuité chronologique.

Comme l'écrit très finement A. Malissard, « la frise intérieure du Parthénon ressemble beaucoup plus à la photographie qu'au cinéma, tout peut s’y dérouler dans le même instant, un certain jour, à une certaine heure, en un certain endroit, un cinquantième de seconde devient sur la pierre une immobile éternité ; sur la Colonne Trajane, au contraire, six années de guerre, sur des fronts différents, à des moments divers, se fondent en un mouvement à jamais arrêté ». Et l'ensemble résonne de bruits comme il vibre d'animation. L'artiste a nettement conscience des procédés qu'il utilise et rien dans la frise n'est laissé à l'aventure. Il a découvert, dans le progrès de son travail (cf. p. ex., dès le plan 3, l'invention du principe du fondu enchaîné) une méthode originale, qui le rend, en par ticulier, maître du rythme, plus important encore que l'expression du temps pour la structure et l'esthétique.

On touche ici aux principales caractéristiques de l'esprit romain :
– rôle essentiel du symbolisme dans l'art, jusque dans les moindres détails, où il est rendu par des séries d'oppositions, p. ex. la présentation des ambassadeurs ennemis sur un fond neutre, sur du vide, celle de Trajan au contraire appuyé à son camp, symbole de sa puissance ; et ailleurs l'opposition des hardes de fuyards et de la tenue des Romains, des cris et de la musique, du feu et de l'eau, de la tristesse et de la joie, de la défaite et de la victoire ;
– conceptions militaires: importance de la disciplina, des travaux de génie pour préparer les engagements proprement dits ;
– place de la religion : c'est la répétition des sacrifices avant et après les campagnes, qui mettent les dieux du côté du bellum iustum ;
– intentions profondément politiques, volonté de pacification constamment affirmée et acceptée, dès qu'elle est mieux connue, comme le prouve l'accueil bienveillant des populations au cours de la deuxième guerre. En ce sens, il faut souligner la place occupée, à l'arrière-plan, par la ville et ses monuments, image de la romanisation ;
– humanitarisme, pitié pour les vaincus ;
– enfin, façon dont sont conçues et représentées les relations des cadres fondamentaux de l'espace et du temps. Dans le déroulemept de la frise comme dans celui du cinéma, l'espace n'est, en quelque sorte, que l'immobile expression du temps. Au fond, ce qui caractérise Rome, c'est la faculté d'organiser l'espace, à l'origine un chaos à cadastrer, à urbaniser. C'est en cela que consiste le triomphe de la raison.

Le spectateur est frappé par la familiarité de l’empereur et de ses troupes. Une conception épique et réaliste à la fois situe l'histoire au niveau de l'homme et du groupe auquel il appartient. Elle fait de l'empereur, personnalité calme et puissante, un chef simple et aimé, dans un contexte de philosophie politique connu par ailleurs.

« Le sculpteur de la colonne ne fait presque jamais appel ni à l’infini d'un immense paysage, ni à l'extrême rapprochement ; il traite continuellement l'espace d'une manière moyenne, sans jamais le dilater à l'extrême ni le faire entièrement disparaître au profit d'un seul individu. Jamais, par exemple, l'Empereur, pourtant omni-présent, n'est montré de très près, et jamais il n'occupe à lui seul plus de place qu'un autre ; le sculpteur s'est contenté de le distinguer, un peu, de le surélever souvent, de l'isoler parfois, c'est-à-dire qu'il lui rend hommage en modifiant les cadrages, au lieu de modifier les plans. » […] « Le décor réduit l'espace à la dimension des êtres, sans jamais ni les diminuer, ni les exalter outre mesure » […] Debout au-dessus des soldats qui l'acclament ou des Daces qu'il soumet, l'Empereur s'impose à l'armée qu'il dirige, aussi bien qu'aux ennemis qu'il écrase : les têtes sont dressées, les regards tournés vers le haut, c'est-à-dire vers le chef, dont la grandeur ne paraît jamais excessive, parce qu'elle reste, pour ainsi dire, au niveau de ceux qu'elle domine. En même temps ces tableaux, qui s'élèvent comme une pyramide dont la base serait constituée par les soldats et le sommet par l'Empereur et les aigles […] se rattachent d'une manière indirecte à une tradition triomphale plus ancienne. »

Et, par-delà certains effets de symétries et d'échos (oppositions du type profectio / adventus, parallélisme et antithèses d'une campagne à l'autre, par-delà tous les moyens d'expression, on peut déceler, sous-jacente, l'inspiration d'un texte écrit. Il est possible de retrouver le scénario originel et même les grands chapitres des Dacica de Trajan, par la comparaison de deux langages, l'image reflétant les changements de style du texte.

Telles sont les principales conclusions qui se dégagent d'une lecture nouvelle du monument.

R. CHEVALLIER


L'ANNEE 101

Le « Limes » (plans 1 à 3)

Sur le « Limes Danuvius », c'est l'aube, silencieuse et grise encore, mais, le long de la rive droite du fleuve, tout est prêt.

Devant les réserves de fourrage et de grain destinées à la cavalerie, près des tours élevées qui veillent sur les terres daces, If soldats romains montent la garde ; immobiles et attentifs, ils tiennent levé le pouce de leur main droite, afin de ne pas s'endormir. Au sommet des tours, la lueur des torches trace encore comme une ligne de feu tout au long de la frontière, que l'Empereur a décidé d'agrandir.

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1-02

Au port voisin, quelques marins travaillent déjà ; ils char gent de tonneaux et de paquetages militaires des barques lourdes qui re monteront le cours du grand fleuve pour ravitailler les armées en guerre. Les premiers bruits résonnent dans la lumière déjà plus vive du matin clair (plan 1).

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1-03

Un jour très long commence. Nous sommes au printemps 101 après Jésus-Christ et les troupes romaines vont envahir la Dacie ; mais il faudra deux expéditions successives et quatre années de lutte pour que le royaume du roi Décébale devienne une province comme les autres.

Avec les premiers rayons du soleil, les rumeurs de l'armée en marche sonnent sur les eaux calmes. En ordre et en grand équipement, la cavalerie marche en tête, mais les chevaux sont tenus à la bride ; puis viennent les musiciens ; derrière eux, à pied, l'Empereur, entouré de son état-major de conseillers et d'officiers supérieurs, conduit la longue file des légions ; les soldats, disciplinés et bien entraînés, portent leur casque à la ceinture et tous leurs bagages à l'épaule ; ils franchissent le Danube, aux environs de Ledereta, sur un gigantesque pont de bateaux que le génie romain vient d'installer en quelques jours. Le Dieu du Fleuve en personne est apparu pour tendre vers les navires une main protectrice (plans 2 et 3).

L'installation des Romains (plans 4 à 12)

La cavalerie n'est pas encore installée sur la rive gauche, en territoire ennemi, que Trajan tient déjà son premier conseil de guerre. Sur la grande tribune, l'Empereur et ses deux plus proches collaborateurs, Hadrien, qui lui succédera, Licinius Sura, son secrétaire, ont des sièges ; l'État-Major est debout près d'eux. La discussion ne porte que sur des détails secondaires, car les grandes lignes de la campagne ont été tracées depuis longtemps dans les bureaux de Rome : avance prudente des armées, travaux réguliers de fortifications, installation de l'essentiel des forces dans une région proche de Sarmizegethusa, la capitale dace, mais bien ouverte sur le Danube et d'un ravitaillement facile, tels sont les seuls objectifs de l'année 101 ; encore faudra-t-il s'implanter dans la région choisie, celle de Tibiscum, car l'ennemi, même s'il est souvent mal organisé, ne manque ni d'audace, ni de vaillance : sous le règne de Domitien, le roi Décébale a su tenir Rome en échec (plan 4).

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1-07

Après le conseil de guerre, on prépare le sacrifice solennel qui ouvrira la campagne, conciliera les dieux, et soulignera la piété de l'Empereur comme le conseil a montré sa prudence. On pousse vers les au tels les boeufs et les moutons nécessaires au "suovetaurile" ; les trompettes sonnent, les rumeurs s'apaisent; dans le grand camp, l'Empereur, vêtu maintenant de la toge et la tête couverte, va célébrer le sacrifice et honorer les dieux, dont il est déjà si proche (plan 5).

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La grande cérémonie terminée, Trajan reprend la tenue militaire et sort du camp pour écouter un messager ennemi. Mais le Barbare, peut-être ému par l’importance des troupes et la présence de l’Empereur, tombe de cheval sous les yeux de toute l'assistance. Heureux présage, qui laisse deviner l'écroulement des Daces et le succès des Romains.

Trajan est maintenant revenu à l'intérieur de l'enceinte fortifiée ; les enseignes sont rassemblées et les hommes réunis autour de la tribune, du haut de laquelle il va parler. En quelques mots, très simples sans doute, il indique les grandes lignes du plan qui doit conduire à la victoire : il exhorte les soldats au courage, tant pour les nombreux travaux qu'ils devront accomplir que pour les combats contre un ennemi qu’il ne faut pas mésestimer; il leur rappelle aussi qu'il sera toujours près d'eux, quelles que soient les difficultés (plans 6 et 7).

Mais il faut, sans retard, se mettre au travail. Comme si les paroles du chef sonnaient encore à leurs oreilles, les soldats, des légionnaires vêtus de la "lorica segmentata", construisent avec ardeur le grand ensemble dont l'Etat-Major veut faire le centre de rassemblement des troupes. On abat des arbres pour en tirer des poutres et des pieux, on transporte le sable et le mortier dans des corbeilles, on ouvre des voies d'accès, on élève des fortins reliés entre eux par des ponts et des passerelles, on achève de puissantes fortifications destinées à protéger le camp principal, qui se dresse au sommet d'une colline aride ; derrière des palissades, on emmagasine le fourrage et le blé; on prévoit la nourriture et l'eau pour les soldats ; on travaille de toutes parts et l'Empereur circule inlassablement pour encourager les hommes et contrôler le bon déroulement des opérations (plans 8 à 10).

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Mais, à l'extérieur, l'ennemi veille et les légionnaires gardent toujours, rangés à portée de la main, leurs casques et leurs boucliers, sur lesquels on peut lire l'emblème des légions auxquelles ils appartiennent. Des patrouilles font la chasse aux espions qui peuvent se cacher dans les bois. Justement, la cavalerie vient de faire un prisonnier; on le pousse devant l'Empereur qui va l'interroger. Le Dace a les cheveux longs et hirsutes, les traits lourds; il est barbu, porte des braies et une tunique assez courte ; son allure est fière et même agressive : c'est un "Comatus", un de ceux qui résisteront le plus long temps, un représentant de la classe pauvre, qui n’a rien à gagner d'une alliance avec Rome. L’Empereur regarde, avec une certaine curiosité, le premier ennemi et, sans doute, le premier prisonnier de la guerre ; derrière lui s'étend le camp fortifié, mais derrière le prisonnier, que les cavaliers tiennent avec une certaine crainte, on élève encore d'autres remparts, on transporte encore d'autres arbres : il reste beaucoup à faire et l'ennemi peut attaquer à tout instant (plan 11).

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C'est ce que paraît exprimer aussi le visage de Trajan, revenu maintenant au milieu des légionnaires qui achèvent un pont, termi nent un fortin et en construisent un autre ; seul entre deux conseillers, dans l'angle du rempart qu'on achève, l'Empereur regarde au loin, par-dessus ses soldats, vers l'ennemi caché dans la montagne. Il a choisi la plus lente et la plus prudente des tactiques ; est-ce la bonne (plan 12) ? Tout laisse penser que l'ennemi va tenter un assaut, pour briser l'étau qui bloque sa capitale…

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La bataille de Tapa (plans 13 à 21).

La cavalerie a mis pied à terre, les chevaux boivent, mais ils sont inquiets ; il est parfois difficile de les tenir; c'est qu'on entend au loin le bruit de la bataille et le cri des combattants. D’autres cavaliers passent au galop , franchissent le pont et s'éloignent du camp devant lequel attendent leurs camarades. Ils se dirigent vers un groupe de fantassins rangés derrière leurs enseignes ; l'Empereur les garde en réserve, mais il n'aura pas besoin d'eux ce jour-là, car le combat sera bref (plans 13 à 16).

D'autres légionnaires abattent des arbres, destinés sans doute à d’éventuelles barricades au milieu desquelles on pourra placer des balistes ; aujourd'hui cependant, elles ne seront pas nécessaires.

Les cavaliers contournent maintenant les réserves toujours immobiles et foncent vers le combat; levant leurs lances, ils passent au galop de charge devant l'Empereur : ils n'ont pas d'étriers et tiennent leurs jambes très en arrière ; ils ne portent plus le lourd manteau qu'avaient gardé leurs camarades en attente et qui les gênerait pour le corps à corps et le maniement de l'épée. Au même instant, des auxiliaires vêtus, comme les cavaliers, de la « tunica hamata », présentent à Trajan la tête des premiers ennemis tués au combat. L'Empereur accepte cet hommage barbare, mais propre à symboliser la victoire que les Romains sont en train d'obtenir (plans 17 et 18).

Pourtant, la lutte est incertaine. Au centre, les Daces résistent aux assauts des Germains, qui combattent le torse nu et sont ar més de lourdes massues; beaucoup d'entre eux sont tombés déjà, mais ils ne reculent pas. A droite, les auxiliaires paraissent bloqués par le tir des archers ennemis et ne parviennent manifestement pas à briser les lignes adverses ; il est à craindre que l'assaut de la cavalerie ne donne pas de meilleurs résultats (plan 19).

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Mais, tout à coup, le ciel s'est couvert ; l'orage éclate, la foudre tombe dans les rangs daces et tue le fils d'un chef que ses amis se hâtent d'emmener à l'arrière. C'est le désespoir chez les Barbares, qui commencent une retraite ordonnée et reculent vers les montagnes, familières aux "Comati". L'engagement, qui s'est déroulé sans doute aux environs de Tapa, entre Tibiscum et les Portes de Fer, s'arrête donc avant d'avoir été décisif : il n'a duré que jusqu'à l'orage et les adversaires n'ont pu que s'affronter, sans vraiment se combattre (plan 20).

Pendant quelque temps, des commandos romains vont sillonner la, région et détruire les villages, d'où sont partis les ennemis et dans lesquels ils peuvent encore trouver refuge ; d'une manière, systématique, les auxiliaires brûlent les. maisons et chassent les habitants qui ne peuvent prendre avec eux que quelques pauvres objets. L'Empereur s'est avancé avec l'une de ses patrouilles ; comme l'ennemi n'est pas loin, Trajan porte une lance et des gardes veillent sur lui. Il contemple, à l'horizon, de puissantes fortifications daces, qui sont peut-être celles de la capitale elle-même : avec ses ouvrages défensifs, ses remparts élevés, ses fossés emplis de pieux, l'ensemble donne une impression de force et d'horreur. Le face à face de l'Empereur et du barrage ennemi, sur lequel n'apparaissent que les têtes décharnées des soldats romains tués, prend, dans la lueur incertaine des incendies, un caractère solennel et pathétique : la première campagne se termine ; les plans ont été respectés, mais la puissance dace est intacte. De quoi sera fait l'avenir? Telle est la question que se pose l'Ernpereur à l'avant des lignes (plan 21).

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La victoire diplomatique (plans 22 à 29)

Pourtant la saison est belle encore ; pendant que les Daces fuient leurs villages incendiés, les dernières troupes romaines arrivent, musique en tête; les soldats mettent leurs vêtements dans des boucliers et traversent nus les rivières peu profondes ; chez les Romains règne une joie que les ennemis, chassés de leur pays et contraints de se réfu gier derrière les grandes lignes fortifiées, ne connaissent plus (plan 22).

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Quelque temps plus tard. l'Empereur s' adresse à ses hommes ; il les félicite de leurcourage, leur montre que tout va bien et leur signifie que la première campagne est terminée (plan 23).

Mais, juste, à la fin de son discours, des cavaliers se présentent devant le camp : ce sont des Daces qui, annoncent une importante ambassade et ne descendent pas de cheval pour montrer qu’ils ne sont pas vaincus. Trajan reçoit aussitôt l'ambassade annoncée; elle est faite de "Tarabosti", nobles ou riches commerçants; ils portent d'amples vête ments brodés et proposent, à Trajan de conclure des arrangements, dont la base est sans doute essentiellement commerciale. Trajan accepte et obtient de ce fait une grande victoire diplomatique : il y aura désormais deux partis daces, les "Comati", âme de la résistance, et les "Tarabosti" qu'on verra souvent près des Romains (plans 24 et 25).

La campagne de l'année 101 est donc heureusement terminée ; seules se dérouleront encore quelques opérations de nettoyage, destinées à empêcher une éventuelle guérilla d'hiver; les Romains livrent des combats isolés, détruisent les villages dont leurs ennemis ont massacré le. bétail avant qu'ils n'arrivent. Au point de vue diplomatique, Trajan accompagne jusqu'au Danube, près duquel il est maintenant revenu, des femmes daces, filles et soeurs peut-être des « Tarabosti » déjà ralliés ; avec leurs enfants, elles iront à Rome où elles seront en « sécurité », mais leur départ garantit aussi la fidélité des nouveaux amis de l’Empereur (plans 26 à 29).


L'HIVER 101-102

Pourtant, de graves événements vont se produire vers la fin de l’hiver, et les Romains devront repousser une attaque surprise des Daces et des Sarmates.

La manoeuvre de Décébale (plans 30 et 31)

Le roi des Daces en effet n'est pas resté inactif : il a décidé d'attaquer les Romains, avant le printemps, sur la rive droite du Danube. Son plan est simple et très habile: en franchissant le fleuve, il peut couper de leurs bases les légions qui se sont enfoncées en Dacie, semer le désordre en Mésie Inférieure, et, s'il avance vers la Mer Noire, isoler la Dobroudja et les armées qui s'y trouvent avec l'Empereur. Ses chances de réussir sont considérables: d'une part, il prend l'initiative des opérations, d'autre part, il déclanche la guerre pendant l'absence de Trajan, dans une région que les Romains croient à l'a bri des coups et dans une saison qu'ils estiment peu propice au combat; enfin, il est soutenu par les Sarmates, d'excellents cavaliers, dont les corps et les chevaux sont entièrement protégés par des cottes de mailles hermétiques : les « cataphractae »

Pour franchir le Danube (plan 30), les Daces utilisent exc eptionnellement des chevaux, qui les aideront à couper le courant et qu'ils laisseront dès qu'ils auront pris pied sur l'autre rive ; mais le passage est difficile ; beaucoup d’hommes sont entraînéspar les eaux du fleuve et se noient sous les yeux de leurs camarades. Pourtant, aidés par les cataphractaires sarmates et ralliés derrière les « Tarabosti » qui lèvent haut l'étendard dace en forme de dragon, les survivants, moins nombreux sans doute que le souhaitait Décébale, attaquent vivement les fortins du limes (plan 31) que défendent plusieurs garnisons, reconnaissables à leurs boucliers ; dans les rangs barbares, près de ceux qui poussent contre les portes un bélier à tête sculptée, on aperçoit des transfuges romains qui aident et conseillent leurs anciens ennemis, dont ils se distinguent par leurs cheveux courts, signe de "romanité". Le combat est incertain, mais les Daces ne paraissent pas loin de vaincre.

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Le retour de Trajan (plans 32 à 35)

Pendant que Décébale mettait au point son offensive,Trajan se trouvait sans doute en Dobroudja, non loin du Danube et de la Mer Noire. Prévenu, comme le prouve sa prudente stratégie de 101, de l'audace et de l'habileté de Décébale par l'échec de Domitien, Trajan avait, en effet pensé qu'un assaut d'hiver n'était pas impossible ; il n'avait donc commis, ni l'imprudence de rentrer à Rome, ni celle de rester à Tibiscum, aux avant-postes, et s'était sans doute installé lÎans une région d'où il pût facilement intervenir en utilisant le cours du Danube, sur lequel il disposait d'une flotte importante. En même temps, sa présence pendant la trève devait rassurer les populations romanisées et permet tre une préparation de l'après-guerre, à laquelle il fallait déjà penser.

Lorsque Trajan apprend l'attaque dace, il s'embarque donc (plan 32) dans une ville riche et fortifiée de la rive droite, où l'on aperçoit un amphithéâtre et des constructions de pierre; le port dispose d'un arc orné d'un char et les Anciens devaient reconnaître ici des lieux que nous ne savons plus déterminer avec précision ; en même temps que l'Empereur, les légions font mouvement et les soldats de la flotte embarquent leurs bagages, pendant que l'Etat-Major, groupé autour de son chef, règle les derniers détails avec les légats et les tribuns des légions.

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Le voyage (plan 33) paraît rapide ; l'Empereur tient lui- même le gouvernail du bateau sur lequel il se trouve, cédant ainsi au goût pour la navigation que nous rapporte Pline le Jeune. En route, on croise des barques chargées de chevaux, qui descendent le fleuve et n'ont aucun rameur; les Romains, s'ils tuent parfois le bétail pour affamer les Daces, épargnent en effet les chevaux et les transportent vers l'arrière, afin de les intégrer à leurs unités de cavalerie.

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Les bateaux de la marine danubienne sont confortables ; le timonier est protégé des intempéries, les proues sont ornées de sculptures, spécialement celle du bateau impérial, puisqu'il s'agit, si l'on peut dire, du navire amiral.

Quand Trajan arrive dans un port plus pauvre (plan 34), les événements se précipitent ; on débarque sans tarder le matériel des légions, d'autres bateaux, chargés de troupes, se présentent près des quais; déjà, l'Empereur s'est débarrassé du manteau de voyage pour revêtir la « lorica ». Le temps presse en effet et l'Empereur saute à cheval (plan 35) pour aller, le plus rapidement possible, au devant des troupes engagées contre Décébale.

La marche est rapide ; la cavalerie rattrape les auxiliaires romains et germains partis en avant-garde et doit bientôt mettre pied à terre: deux messagers, dépêchés par les légions, arrivent dans l'autre sens ; tournés vers l'Empereur, qu'ils saluent réglementairement, ils accomplissent la mission dont on les a chargés : rapporter à Trajan les faits importants qui se sont produits pendant qu'il remontait le 2leuve.

Le récit fait à Trajan (plans 36 à 38)

Tout d'abord, disent les messagers, la cavalerie romaine (plan 36) s'est attaquée aux Sarmates; malgré leur remarquable équipement et leur habileté au maniement de l'arc, dont ils savent se servir même à cheval et en se retournant, les Sarmates ont été mis en déroute et ont eu de nombreux tués.
D'autre part (plan 38), un détachement romain, fait de Germains, d'auxiliaires et de cavaliers, a surpris un important convoi dace qui bivouaquait ; les soldats qui l'escortaient ont été tués ou se sont donné la mort; les chariots ont été pris. L'opération s’est déroulée pendant la nuit et les Barbares ont été surpris pendant leur sommeil (Plan 37).
En conclusion, Décébale est privé de ses alliés Sarmates, qu’on ne reverra plus, et ne dispose pas du matériel qu'il attendait; comme il a déjà perdu bien des hommes au cours du franchissement du fleuve, sa situation est désormais difficile et il ne pourra plus sans doute réaliser tous ses desseins.

La bataille de Nicopolis (plans 39 à 42)

Ces événements relatés, nous retrouvons Trajan, quelque temps plus tard et très près de l'ennemi, dans un camp dont on achève la construction ; frappés par la rapidité dont il a fait preuve, les soldats sont pleins de confiance et des délégations daces (plan 39) viennent auprès de l'Empereur, afin de lui confirmer leur allégeance et de manifester qu'elles ne font pas partie de ceux qui attaquent en ce moment l'armée romaine ; autour des chefs, que l' Empereur accueille dans son camp, se trouvent pour la première fois des femmes et des enfants, qui attestent les intentions pacifiques de la délégation. Sans doute Trajan leur accorde-t-il l'appui qu'ils réclament et les reconnaît-il pour alliés.

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Mais déjà la bataille est engagée: l'attaque a sans doute été déclenchée très vite, pendant que Décébale était en difficulté et dès que la présencede l'Empereur est venu raffermir les courages. Partout, étant donné l'importance de l'enjeu, les engagements sont très durs: près des premiers prisonniers daces, que l'on attache en vue d'in terrogatoires ultérieurs, s'affairent des médecins militaires, qui soignent les seuls blessés romains que l'on verra pendant les deux guerres (plan 40) ; assis sur des rochers, alors que les Daces sont à terre, les blessés. reçoivent sur place les premiers soins et les médecins se penchent sur eux, pendant que des camarades les aident et les soutiennent.

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Dans le fond, une cohorte, qui était en réserve, va prendre position ; elle est précédée de musiciens, des "cornicines », qui soufflent dans des trompes demi-circulaires, coupées par une barre que termine une espèce de demi-lune ; la musique exhorte les soldats au combat et couvre le fracas de la bataille. Devant la cohorte en marche, on met en place de lourdes balistes, tirées par des mulets ; elles vont bombarder l'ennemi dans les points où il n'est pas au corps à corps avec les Romains.

Au premier plan, l'Empereur interroge un prisonnier que l'on pousse devant lui ; sans doute cherche-t-il à connaître les posi tions de l'ennemi.

Tous ces détails attestent bien la violence d'une bataille qui ne se déroule pas encore sous nos yeux : les blessés sont nombreux dans les rangs romains (ne dit-on pas que Trajan fit déchirer ses vêtements pour en faire de la charpie ?), leslégionnaires de réserve sont engagés; il faut faire appel aux balistes, et aux renforts.

Avec ses hurlements, ses bruits de fer, ses cris d'horreur, le combat (plan 42) se déploie maintenant devant nous., C'est la fin; malgré leur résistance acharnée, les Barbares fléchissent et s'effon drent ; ils sont encerclés par leurs adversaires, parmi lesquels on distingue, en plus des légions, des auxiliaires étrangers, Germains principalement.

Bientôt, la cavalerie donnera la chasse aux fuyards (plan 42 bis); sur le champ de bataille, les morts sont innombrables : c'est un horrible entassement de corps enchevêtrés. Les Daces sont seuls visi bles,mais les premières images nous ont montré que les Romains aussi déplorent de lourdes pertes. Heureusement, le combat est décisif et les Daces, qui se retirent dans les bois, sont peu nombreux et démora lisés.

Plus tard, Trajan fera construire dans cette plaine la vil- le de Nicopolis ad Istrum, dont les alliés, qui étaient venus le saluer dès son arrivée, seront sans doute les premiers colons.

Après la bataille (plans 43 à 46)

Pendant que les Daces prennent la fuite et se replient dans les montagnes, Trajan adresse aux soldats victorieux un grand discours (plan 43), dans lequel il les félicite et les encourage.

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Quelque temps plus tard a lieu la distribution des récompenses, qui consistent sans doute en rations supplémentaires (plan 45) ; les soldats les plus méritants montent à la tribune et en descendent avec leur sac, après avoir baisé la main de l'Empereur qui leur dit à chacun quelques paroles ; au pied de l'estrade, les soldats, sans armes et tout à leur joie, s'embrassent et se congratulent mutuellement.

Hélas, pendant que se déroulent ces cérémonies, les Daces ont regagné les villages isolés qui les abritent ; ils ont annoncé le désastre et les femmes vengent leurs époux ou leurs frères tués au combat, en massacrant les prisonniers romains (plan 46). Mis à nu, mains liées dans le dos, les malheureux sont brûlés vifs; cet horrible supplice, proche encore des sacrifices humains d'une religion barbare, fait un saisissant contraste avec la joie des soldats qui ignorent tout du sort de leurs camarades et avec la tranquillité dans laquelle on laisse les prisonniers daces enfermés à l'intérieur du camp romain (plan 44).

Ainsi, l'armée victorieuse fait preuve d'une humanité qui l'honore et la fin de cet épisode sanglant s'organise habilement autour d'une image de propagande destinée à rehausser encore le prestige des légions de Rome.

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L’ANNEE 102

Mais déjà les opérations vont reprendre : le printemps est revenu, le temps a passé, il faut maintenant continuer l’assaut que l’année 101 n’avait fait qu’engager.

Le mouvement des troupes romaines (plans 47 à 50)

Trajan s’embarque donc (plan 47) pour traverser le fleuve et passer de nouveau sur la rive gauche du Danube, en territoire ennemi.

Au moment où il monte dans le bateau qui l’attend, l’Empe reur voit venir à lui une délégation suppliante ; le geste de sa main tendue fait bien comprendre qu’il apaise les craintes et confirme les espérances: l’Empereur quitte la rive droite, mais les Daces n’y reviendront plus et les habitants de ces régions, qui se sont ralliés à lui dès le début, n’ont plus aucune crainte à avoir ; la nouvelle vil le que l’Empereur fait édifier les accueillera et les protégera si nécessaire.

Pendant ce temps, dans les environs de Pons Trajani, de nouvelles légions, sans doute arrivées de Rome, passent elles aussi le fleuve (Plan 48) et s’engagent sur le pont de bateaux dont les alentours ont été fortifiés par de hautes palissades, destinées à parer une éventuelle attaque venue de la rive gauche. En tête avance la cavalerie avec ses chefs, puis viennent à pied les officiers, les musiciens, les »signiferi », les « aquiliferi » qui portent les enseignes et les aigles, puis les légionnaires, dont la ceinture fermée indique bien qu’il s’agit de corps d’ élite, enfin, le train avec ses mulets lourdement chargés de vivres et de bagages. Le passage est lent et difficile et l’importance des troupes qui défilent montre clairement l’ampleur des opérations qui vont maintenant se dérouler.

Laissant les troupes à leur lent cheminement le long des deux rives du Danube, nous revenons bientôt près de Trajan. Il est debout, entouré par ses deux conseillers (plan 49) ; devant lui apparaissent des soldats; dans le lointain, on devine des fortifications puissantes qu’un pont bien fortifié, sur lequel se trouvent encore les premiers légionnaires, protège contre les ennemis. Bien des jours ont, passé sans doute et Trajan salue maintenant l’arrivée près de Tibiscum des soldats que nous avons laissés tout à l’heure sur le pont de bateaux.

L’ensemble du camp apparaît alors, sous nos yeux (plan 50). Voici le chemin fortifié, ouvert par une porte monumentale et cerné de fosses et de traquenards ; il se glisse au flanc de la colline et ressemble, quand on le voit d’en haut, à une espèce de serpent,métallique. Voici l’ensemble des murs et des remparts; devant eux, l’Empereur accueille, avec les officiers de la garnison, les légions, qui arrivent du Danube et touchent enfin au terme d’un long voyage.

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Maintenant, tout est, prêt ; les troupes sont rassemblées. L’Empereur, venu par une voie plus rapide, est avec elles ; la rive droite est débarrassée des ennemis qui s’y étaient infiltrés : la campagne peut commencer, dès que les cérémonies officielles auront été célébrées.

Les cérémonies (plans 51 à 53)

Pendant que les soldats se livrent à des travaux qui semblent plus destinés à les occuper qu’à fortifier vraiment le camp, les Daces envoient près de l’Empereur une délégation de nobles, chargée de discuter avec lui et de négocier peut-être une trève (plan 51). C’est que les circonstances ont changé; les Romains viennent d’obtenir une grande victoire et sont bien installés à l’intérieur du pays dace, dont il ne sera pas facile de les déloger ; certains sentent donc venu le moment de demander une paix honorable. Mais l’Empereur préfère continuer la guerre jusqu’à la reddition de Décébale, qui lui paraît être la seule garantie valable..

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C’est pour obtenir la faveur des dieux dans les combats à venir que Trajan célèbre, après l’échec de l’ambassade, un grand sacrifice solepnel (plan 52). La troupe rassemblée contemple le défilédes prêtres et des victimaires qui conduisent les brebis et les porcs près de l’autel où- ils seront immolés. A l’intérieur de l’enceinte fortifiée, Trajan, la tête voilée, entouré de musiciens et de notables ; fera lui-même l’offrande aux divinités.

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Suivant un rituel bien établi, il reprend ensuite la tenue militaire pour s’adresser aux hommes après avoir célébré les dieux. Son discours (plan 53), assez bref, marque sans doute le véritable début de la campagne, puisque, aussitôt après, les soldats se regroupent (plan 54) et s’apprêtent à partir, pendant que d’autres légionnaires s’occupent à la construction d’une route nécessaire au passage probable des chariots qui tranportent l’équipement lourd; sur leurs lances, ils ont planté, en signe de victoire, les têtes des ennemis qu’ils ont tués.

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Avant la bataille (plans 55 à 60)

Car l’armée est en marche : elle avance vers Sarmizegethusa qui est le but essentiel de l’Empereur. En 101, les choses n’avaient pas été si faciles : il fallait s’installer, assurer les arrières et les communications, se méfier d’un ennemi dont les forces étaient encore intactes ; en 102, à partir du disposif puissant que la prudence de l’Empereur a mis en place, il est possible de passer à l’assaut et d’aller plus avant à l’intérieur du pays ennemi. Déjà, la présence, humble et suppliante, des ambassadeurs, nous a montré que la victoire est proche.

En progressant, les légions nettoient le terrain et détruisent les villages qui pourraient servir de repaire ou de refuge aux ennemis (plan 55). L’Empereur, toujours proche de ses hommes, traverse un bourg que ses troupes incendient ; il passe un petit pont, tandis que la fin de son escorte franchit l’enceinte en bois, gardée par des senti nelles ; il faut être prudent en effet : l’étendard ennemi flotte dans la montagne au-dessus des maisons.

Un oeil attentif (plan 56) pourrait découvrir les Daces au sommet des collines dans lesquelles ils sont réfugiés. Les dissensions divisent leurs rangs ; les uns veulent aller de l’avant et sans doute attaquer l’envahisseur, les autres veulent reculer pour défendre leur capitale : premier symptôme des désaccords profonds qui briseront souvent l’unité des Barbares et les empêcheront, face à l’impeccable discipline romaine, d’obtenir tous les succès que leur valeur aurait mérités.

Pendant que l’Empereur inspecte ainsi les premières lignes, l’armée construit un nouveau camp (plan 57), car la solidité de l’implantation reste, aux yeux de l’Etat-Major, une chose essentielle; les soldats transportent le bois nécessaire aux palissades, charrient la terre dans des corbeilles tressées, portent, sur leurs dos, des briques maintenues par un petit brancard; l’activité est grande et le camp, vu du dessus, s’élève presque devant nous.

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Dans l’enceinte principale, Trajan reçoit les supplications, ou peut-être la soumission, d’un chef dace (plan 58) qui, à genoux devant lui, réclame manifestement sa grâce ; il ne peut en effet s’agir ni d’un prisonnier, qu’une escorte plus importante ne manquerait pas de tenir sous bonne garde, ni d’un ambassadeur, qui n’aurait pas jeté ses armes et son bouclier et dont la tenue serait plus digne. Derrière le Barbare, une légion entre dans le camp, musique en tête; elle est sans doute la dernière de toutes celles qui se rassemblent en ces régions depuis le début de l’été. La scène, en tout cas, confirme que les Romains sont en position forte et que bien des Daces le comprennent : le "Pileatus" écrasé devant Trajan pendant que sonnent au-dessus de lui les fanfares militaires, exprime une fois encore la puissance et la supériorité de Rome.

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Mais Trajan n’est pas seul et les soldats qu’il dirige méritent aussi qu’on les regarde (plan 59). Avec les chariots chargés de tonneaux, que tirent de lourds boeufs d’attelage, nous approchons du grand camp, dans lequel vivent les légions et dont elles ont la garde. Les troupes sont occupées à des opérations ponctuelles, qui se répètent sans doute presque quotidiennement dans cette période d’attente, au cours de laquelle rien de particulier ne se produit encore : tantôt les soldats attaquent un fortin ennemi, tantôt ils pourchassent les Daces dans la montagne, tantôt ils se mettent en route pour des opérations de plus grande envergure, tantôt ils cèdent le pas à la belle cavalerie maure de Lusius Quietus, arrivée depuis peu de temps et particulièrement habile à poursuivre les Daces.

Partout, sous l’œil attentif de l’Empereur (plan 60), les Daces ont été refoulés ; partout, ils se retirent dans leurs forêts, groupés, sans distinction de classe ni de rang, autour de leurs étendards et décidés à défendre leur capitale contre l’assaut maintenant inévitable de la puissante armée romaine.

Les combats autour de Sarmizegethusa (plans 61 à 65)

Autour de la ville, devenue sans doute un véritable camp re tranché, les légionnaires installent, en effet, de puissants points d’appui fortifiés qui serviront de base aux opérations du siège. Bientôt prisonnière de ce vaste ensemble, la cité dace sera vite investie tota lement et nul ne pourra plus y entrer, ni en sortir (plan 61).
Conscients du danger, les Daces ont attaqué la ligne romai ne et tentent d’empêcher son achèvement ; pour l’instant, les auxiliaires les ont écartés. Tirées par des mulets, des balistes passent devant l’Empereur et ses conseillers, que des ambassadeurs daces essaient enco re de fléchir (plan 62) ; les légionnaires restent en réserve à l’entrée des fortifications que défendent aussi d’autres balistes.

Les frondeurs des Baléares et les archers scythes, reconnais sables à leurs casques longs et pointus, soutiennent de leur tir le combat des auxiliaires qui arrêtent l’adversaire, sans essayer de l’enfoncer. On se bat donc plutôt à distance et les balistes romaines (plan 62) protégées par d’épaisses barricades de bois que l’on achève en hâte, répondent au tir des balistes daces (plan 63), que Décébale a obtenues de Domitien et qui ont été fabriquées dans les ateliers de Rome.
Bien abrités par leur artillerie et par l’assaut de leurs camarades, les Daces (plan 64), puisqu’ils ne peuvent percer les lignes ennemies, se fortifient à leur tour en renforçant les palissades et les bastions qui, de l’autre côté de la forêt, interdisent l’accès de la capitale.

De leur côté, les Romains achèvent des travaux semblables (plan 65) : ils construisent des murs, abattent des arbres, sans quitter de vue leurs armes, leurs casques et leurs boucliers posés tout près d’eux sur Ie sol. Pendant ce temps, au milieu des soldats, l’Empereur interroge des prisonniers qui lui donneront peut-être une indication sur le dispositif adopté par les ennemis ; autour de lui, la garde veille; c’est que la zone est dangereuse et qu’une attaque peut s’y produire à tout instant; déjà d’ailleurs les troupes romaines s’y concentrent en vue des assauts prochains.

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L’assaut final (plans 66 à 70)

Bientôt, les Romains vont approcher des remparts et les attaquer. Un premier assaut (plan 66) ne réussit pas: les Daces se retirent derrière leurs murailles, dont les auxiliaires, les Germains et, derrière eux, pour les couvrir, les frondeurs baléares et les archers scythes, ne peuvent pas approcher ; leur élan se brise sur la résistance opiniâtre des Barbares qui se font tuer sur place et ne reculent pas.

Un second assaut (plan 67) sera donc nécessaire. Maintenant, les légionnaires de réserve ont été engagés ; ils ont pu s’approcher des remparts ; pour se protéger des projectiles qui pleuvent sans trève, ils mettent leurs boucliers longs au-dessus de leur tête et forment la tortue. Cette fois, les Barbares ont reculé et se sont enfermés dans leurs murs que nul ne défend plus de l’extérieur: les Romains sont au pied de la capitale dace.

Quelque temps plus tard, un dernier grand combat (plans 68 à 70) livrera la ville à Trajan ; il connaîtra des fortunes diverses et sera sans doute longtemps incertain. Les auxiliaires offrent à leur chef les têtes des Barbares qu’ils viennent de tuer (plan 68), les légionnaires restent en réserve (plan 69).

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Mais les Romains ont tourné parfois le dos (plan 70) et il faut toute la fougue des auxiliaires pour venir à bout de la résistance dace. Encore la ville n’est-elle pas vraiment prise, puisque, au fond de l’image, apparaissent des lignes de fortification, devant lesquelles on s’est battu et que les Romains n’avaient sans doute pas franchies, quand Décébale a demandé la paix.

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La paix (plans 71 à 74)

La guerre s’arrête ainsi brusquement, sans qu’elle soit totalement terminée ; sans doute les Romains ne désiraient-ils pas détruire la capitale dace, ni écraser totalement un roi dont la conduite avait été valeureuse et auquel son peuple restait très attaché ; ils espéraient que la conquête serait définitive et ne pensaient pas alors qu’il faudrait, une fois encore, attaquer la Dacie trois ans plus tard.

Dans le camp fortifié, Trajan annonce la trève et l’ouverture des négociations (plan 71) ; il est en tenue militaire et entouré de son Etat-Major d’officiers supérieurs. Il ne donne pas d’ordres, ne fait pas de recommandations particulières et se borne à demander aux soldats et aux chefs la vigilance et la patience; c’est plus tard en effet que la reddition des Barbares sera certaine, quand ils auront signé les traités et que Sarmizegethusa deviendra "ville ouverte" ; en attendant, les légionnaires maintiennent les fortifications en état et même les renforcent...

Et le grand jour arrive (plan 72). Près des remparts de la ville prise, des cavaliers sans casques abreuvent leurs chevaux; la détente et la joie se lisent sur tous les visages ; des fantassins passent, chargés de bagages et de butin ; sans doute repartent-ils vers l’Italie. Dans le bassin, l’eau coule, fraîche et pure, et son murmure tranquille succède aux fracas de la guerre.

Bientôt, la ville apparaît sous nos yeux ; à l’intérieur, des soldats font mouvement, devant, des légionnaires et des auxiliaires sont rangés en parade, plus près de nous encore l’Empereur est assis sur une petite estrade, comme un juge, et ses conseillers l’entourent. A ses pieds, trois Barbares le supplient de leur accorder la vie sauve ou la liberté ; derrière eux, quatre hommes, debout et les mains liées, demeurent immobiles : ce sont des transfuges, des Romains qui se sont battus dans les rangs daces et se trouvent maintenant face à l’Empereur qu’ils ont trahi; plus loin, à genoux, toute la longue file des Barba res vaincus, plus longue encore que la ville aux remparts de bois qui barre l’horizon ; ils ont leurs boucliers à leurs pieds, ils tendent vers l’Empereur une main suppÎiante, « Pileati » et « Comati » mêlés, tous unis cette fois dans la crainte et la supplication.

Mais, à l’autre extrémité, Décébale, debout et la main tendue vers son peuple soumis, fait toujours face à Trajan; il a signé des traités, dont l’application commence, mais il demeure libre et ses étendards, en forme de dragons menaçants, n’ont pas été pris.

Les transfuges ont été livrés, les remparts seront bientôt détruits (plan 73), les bastions démantelés; les populations seront déplacées et de longs cortèges de femmes et d’enfants prendront le chemin de l’exil en poussant devant eux quelques pauvres troupeaux, mais DécébaIe songe à la revanche, à la reonstruction rapide des murailles, et l’ordre romain, s’il est excessif, favorisera de nouvelles révoltes.

Pour l’instant, la guerre paraît bien finie. Dans un discours, très simple et très bref, Trajan, déjà vêtu du lourd manteau de voyage (plan 74), fait ses adieux aux soldats qui l’acclament. Rome l’attend pour fêter son triomphe et la victoire écrit déjà son nom sur les trophées.

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LA DEUXIEME GUERRE

Mais la paix n’a pas duré. Trois ans plus tard, au printemps de l’année 105, c’est l’aube encore et la guerre est déjà recommencée.

Le voyage de l’Empereur (plans 75 à 82)

Décébale en effet n’a pas respecté les traités. Les Daces ont repris leurs incursions sur le Danube, la garnison romaine a été chassée de Sarmizegethusa ; bientôt peut-être les places-fortes du limes et les ports du Danube auront à subir des assauts qu’ils ne pourront pas soutenir.

Trajan repart, mais les circonstances ne sont plus les mêmes.

Ancône est calme encore (plan 75). Les temples sont déserts ; nul ne passe près du grand arc de triomphe que la ville vient d’ériger à la gloire de son Empereur. Dans le port, la flotte va partir ; les rameurs sont à leur place, des lanternes brillent dans la nuit pâle au sommet des gaillards d’avant. Sur le quai, les porteurs de torches qui ont accompagné Trajan sont encore là. Lui, vient de prendre place à bord de son navire, à la proue duquel des chevaux marins semblent contenir leur impatience; il va partir vers la Dacie, dans le silence d’un mâtin blême, que troublent seuls le bruit des rames et le cri des matelots ; dans l’eau, les dauphins l’entourent, comme un signe favorable du dieu des océans.

2-02
2-02

Voici la côte (plan 76) ; sur le quai moderne, on attend l’Empereur. Un sacrifice est préparé, dont la flamme brille au loin; le boeuf est immolé ; la foule se presse autour des grands portiques qui entourent le Forum. Trajan débarque et salue les notables venus l’attendre (plan 77). Précédé de ses licteurs, entouré d’une foule amicale, il marche dans la ville et déjà c’est au port qu’on le raccompagne : près du grand phare, au sommet duquel on allume pendant la nuit des feux qui aident les marins, d’autres bateaux l’attendent et se préparent à une nouvelle étape.

Mais, tant le voyage est aisé, Trajan déjà débarque ailleurs (plan 78) et c’est la même foule de femmes, d’enfants et d’hommes cou ronnés de lierre, qui vient lui faire accueil ; ils ont franchi les portes monumentales et marchent vers le lieu du grand sacrifice ; les licteurs accompagnent l’Empereur, les enfants, vêtus d’une belle toge de cérémonie, le regardent passer, la foule l’entoure et semble le porter.

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2-06

Près du grand autel, les boeufs sont prêts, les victimaires attendent, un groupe important de notables, eux aussi couronnés de lier re, salue Trajan et lève la main vers lui. Dans le camp voisin, quelques soldats montent la garde ; ils ne verront pas de près leur chef, mais leurs regards se tournent irrésistiblement vers ‘lui. Dans ce grand jour, autour de la flamme du sacrifice, les peuples des provinces qu’il visite unissent, dans un même élan de piété, leur foi pour les dieux et leur amour pour Rome.

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2-07

Partout, l’accueil sera le même (plan 79). Pour sa troisième étape, Trajan s’arrête au port d’une belle ville, dont on découvre au loin les fortifications, les temples, les portiques, les arcs de triomphe et l’amphithéâtre ; pour la première fois, des soldats, qui le rejoignent peut-être en cet endroit, l’ont accompagné; ils descendent comme lui sans doute de bateaux qu’on voit encore et vont prendre position dans leur camp sans s’arrêter dans la rade. Le boeuf a été sacrifié ; tête couverte, Trajan célèbre les rites divins, les prêtres l’assistent et la foule, où les enfants en toge sont nombreux, assiste avec recueillement à la cérémonie.

2-08
2-08

Mais voici le bateau qui emportera l’Empereur; on en voit le gaillard d’arrière, le gouvernail, l’ancre et les cordages; la voile est encore roulée autour du mât ; sous la voile (plan 79.), des formes apparaissent (plan 80), des visages d’hommes, civils et militaires, groupés autour de Trajan pour la dernière étape.

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2-09

Cette fois, l’Empereur n’est plus très loin de son but, et les nouvelles sont inquiétantes ; les civils restent nombreux, mais les militaires tiennent la première place: on aperçoit des enseignes, un camp fortifié, des chariots qui s’apprêtent à partir et les gens qui entourent l’Empereur ne l’acclament pas ; ils discutent avec lui de la situation. C’est que les événements pressent: les Daces ont attaqué sur le limes, plusieurs places ont été prises et les Romains sont en difficulté.

Sans plus tarder, Trajan continue sa route à cheval (plan 81) ; les cavaliers qui l’accompagnent sont équipés à la légère, sans casques et sans cuirasses; ils n’ont que le glaive au côté ; les fortins défilent à l’horizon. Ce n’est pas encore la zone dangereuse; l’implantation romaine est solide en ces régions et même si les gens qui acclament Trajan quand il passe ont un air plus barbare, leur attitude, la présence des femmes et des enfants, montrent qu’ils sont fidèles et favorables à la présence de Rome. Pas tous peut-être, car ceux du fond se détournent et ressemblent plus à des espions qu’à d’innocents citoyens !

Même s’il faut faire vite, l’hommage aux dieux ne saurait être oublié (plan 82). Près des portes de la ville, Trajan s’est arrê té pour offrir un ultime sacrifice : il y a 4 autels, 4 boeufs, 4 victimaires et l’Empereur n’a pas la tête voilée. Près de lui, des enfants regardent avec envie le « camillus » qui l’escorte ; les hommes sont venus en famille, les femmes bavardent un peu; pourtant la guerre n’est pas loin et l’on dirait que les boucliers des soldats qui travaillent sont posés près des assistants comme un dernier rempart.

2-13
2-13

Le voyage est fini. Les étapes se sont comme enchaînées les unes dans les autres avec facilité ; partout les populations ont été favorables, partout la flamme des sacrifices a célébré les, dieux, partout l’Emper’eur a reçu des gages de confiance et de fidélité, partout son « auctoritas » et sa « pietas » ont été reconnues. Son périple a renforcé l’implantation romaine et confirmé le désir qu’avaient ces provinces de rester dans l’amitié de l’Empire.

Mais, pendant ce temps, les Daces ont attaqué ; Trajan le savait sans doute depuis le milieu de son voyage, dont il n’a cependant jamais accéléré les étapes ; car, de ville en ville et de port en port, il faisait déjà la guerre et s’assurait que nul secours inattendu ne parviendrait plus à Décébale. C’est un diplomate et un pacificateur qui va venir au secours de ses soldats en péril.

Le secours aux garnisons (plans 83 à 87)

Les cris de joie s’arrêtent en effet ; aux robes longues et plissées des femmes en fête succèdent soudainement les tuniques courtes ef droites des « classiarii » au travail (plan 83). De nouveau, les ouvrages militaires s’édifient dans les forêts ; tournés cette fois vers la droite, dans le sens du temps et de la victoire, les marins construisent en hâte des ponts, des routes et des camps.

2-14/15
2-14/15

C’est que, pendant le voyage de l’Empereur, les Daces se sont une fois encore rassemblés autour de Décébale ; ils ont attaqué, en Mésie, les fortifications romaines du Danube, dont ils ont plusieurs fois réussi à se rendre maîtres.

C’est sans doute au moment de la quatrième étape de Trajan que la concentration s’est terminée. Dans la grande place-forte, prise aux Romains et solidement bâtie en « opus quadratum », Décébale et ses lieutenants ont assisté (plan 84) au regroupement des partisans, qu’ils avaient appelés après le succès de leurs premiers coups de main. Les derniers arrivent par la gauche, nous les suivons dans leur marche; avec eux, nous entrons dans l’enceinte déjà toute pleine de Barbares, avant de découvrir, debout près de l’entrée, l’imposante stature du roi leur chef.

Aussitôt après, les Daces ont engagé une grande attaque contre d’autres places romaines (plan 85), mais les soldats des garnisons se sont défendus avec acharnement ; ils ont réussi à sortir de leurs murs et à chasser les Daces qui se sont fait tuer sur place ou ont dû fuir vers le grand camp dans lequel ils s’étaient rassemblés quelque temps auparavant et dans lequel leurs camarades arrivaient encore du fond de la Dacie.

Les Romains sans doute les ont poursuivis ; ils ont même réussi à reprendre la base dace qui les protège à présent de ses murs en « opus quadratum » (plan 86), mais ils subissent une vive contre-attaque et ne sont pas loin de perdre la partie : quelques Daces en effet sont déjà à l’intérieur, d’autres s’apprêtent à franchir les murs et ne vont pas tarder à se rendre maîtres de l’ouvrage qu’ils attaquent de tous côtés à la fois. Au loin, sur les collines, une légion romaine marche vers les assiégés, mais elle paraît en difficulté et risque bien d’arriver trop tard.

Heureusement, Trajan, que nous avons vu partir tout à l’heure à cheval, arrive enfin sur les lieux de la guerre et les deux actions désormais se rejoignent. La cavalerie romaine se présente soudainement, menée par son Empereur toujours victorieux (plan 87); les Daces n’attendent pas d’être pris à revers, ils s’enfuient, et Trajan, sans avoir à combattre, peut faire détruire les murs qui abritaient ses ennemis.

2-19
2-19

Le seul bruit de son nom semble assurer la victoire et sa « celeritas » lui permet d’arriver toujours à temps au secours de ses troupes. Les travaux, un instant interrompus, peuvent maintenant reprendre et les « classiarii » sont déjà au travail : la stratégie de l’Empereur, toujours prudente et calculée, ne sera plus bouleversée.

Ainsi, dès le début de la guerre, Trajan a su montrer que, fidèle à ses amis comme aux dieux, il serait impitoyable avec ses ennemis ; n’a-t-il pas d’ailleurs le droit pour lui, puisque tous les peu ples qu’il a visités lui ont crié leur confiance et leur foi ?

La fin de l’année 105 (plans 88 à 90)

L’alerte a cependant été chaude et Trajan doit remercier les dieux qui lui ont apporté leur soutien; aussi célèbre-t-il un sacrifice (plan 88) devant le grand pont, dont la construction a été achevée entre 103 et 105 par l’architecte Apollodore de Damas.

Dans le fond de la scène, le pont étend ses arches majestueuses et sa présence atteste le génie de Rome et son rayonnement civilisateur. Au-dessus des cinq arches de pierre (qui étaient en réalité au nombre de dix) s’élève une balustrade en bois, prolongée sur terre par trois arcs plus larges ; à l’entrée du pont s’ouvre une porte monumentale. Il ne sera plus nécessaire désormais d’aligner des bateaux pour franchir, le Danube.

Devant le monument, Trajan procède à une libation ; il est aidé par un « camillus » et entouré de son Etat-Major, dont une partie porte encore la tenue militaire ; un détachement des troupes assiste à la cérémonie ; il est rassemblé non loin du grand camp, visible à gauche du pont et dans lequel les légions continuent de se regrouper.

2-20
2-20

Peu de temps après, Trajan reçoit à Pons Trajani une délégation des peuples alliés de la région (plan 89), dont son voyage a confirmé l’amitié. La ville, près de laquelle est installé le camp des légions, se reconnaît à son portique et à son amphithéâtre ; la construction du pont lui adonné un nouvel essor et les ambassadeurs étrangers ont pu admirer son modernisme et sa beauté. Nous sommes toujours sur la rive droite et Trajan remercie les dieux et reçoit ses alliés du côté même où il vient d’obtenir la victoire.

Devant l’Empereur, qui porte, ainsi que son Etat-Major, une tenue civile, les Germains, les Daces et les Jazyges viennent confirmer, sinon leur appui, du moins leur neutralité dans le conflit qui recommen ce; seuls certains Jazyges peut-être, reconnaissables à leurs bonnets et à leurs chevaux, paraissent encore hésitants; plus tard, d’ailleurs, après la défaite, ils donneront asile aux Daces et les Romains n’hésiteront pas à violer leurs frontières (plan 134). Mais, pour l’heure, seules la paix et l’amitié règnent entre Rome et les voisins de Décébale.

Une fois les alliances confirmées, les légions franchissent le Danube (plan 90); passant sous la porte monumentale qui ferme le pont du côté Dace, elles descendent la passerelle en pente douce qui permet de rejoindre la terre. Avec la cavalerie, Trajan est parti le premier ; les troupes installées en Dacie l’accueillent par un sacrifice. Derrière les musiciens, les enseignes et les casques on devine des constructions et des camps ronds qui rappellent ceux de Tibiscum, dans lesquels les Romains ont installé, dès 101, l’essentiel de leur dispositif militaire.

Quant à Décébale, chassé de la rive droite et privé d’alliés éventuels, il n’a pu que se réfugier dans sa capitale fortifiée, puisque l’essentiel de son pays est déjà tenu par les légions romaines, qu’il n’a pas réussi à chasser. Trajan trouve ainsi, une fois encore, la récompense de sa prudente stratégie de 101 et c’est autour de Sarmizegethusa que se déroulera l’essentiel des opérations de 106.

2-23a
2-23a


L’ANNEE 106

L’hiver a passé comme une, veillée d’armes et c’est au printemps suivant que les armées romaines vont entreprendre le siège de la capitale dace, en suivant un plan rigoureux, que l’Etat-Major a sans doute minutieusement mis au point.

Le début de la campagne (plans 91 à 93)

Comme le veut la tradition, un sacrifice solennel (plan 91) marque le début des opérations ; les soldats, vêtus de la tunique, sont rassemblés dans le camp ; l’Empereur en toge officie avec l’aide des prêtres et de leurs assistants ; les moutons et les porcs que l’on va tuer pour les dieux sont conduits en grande pompe vers le lieu de la cérémonie ; les musiciens, les victimaires, les porteurs de torches et la plupart des assistants sont couronnés de lauriers et la cérémonie se déroule dans la confiance et dans la joie.

2-23b
2-23b

Aussitôt après, et fidèle à son habitude, l’Empereur s’adresse aux troupes (plan 92) ; il a maintenant revêtu la tenue militaire et parle, entouré de ses conseillers, du haut de la tribune de commandement ; les soldats qui l’entourent, rassemblés derrière leurs enseignes, sont déjà prêts à partir : ils portent leur casque de parade, leurs boucliers, leurs armes et, derrière eux, la cavalerie, pied à terre, est totalement équipée elle aussi. C’est donc à l’ensemble des troupes, et spécialement aux légionnaires et aux cavaliers, que I’Empereur s’adresse pour annoncer le début de la campagne et recommander, comme à l’accoutumée, le courage et la discipline.

Un ultime conseil de guerre (plan93) illustrera la prudence et la sagesse de Trajan; assis au milieu de ses çonseillers, l’ Empereur met au point les derniers détails : des auxiliaires sont venus prendre ses ordres et un légat s’apprête à partir avec les troupes qui déjà commencent leur mouvement.

La concentration des troupes (plans 94 à 99)

Alors commence une longue marche en Dacie, vers Sarmizegethusa, que les Romains vont investir avec toutes les forces dont ils disposent (plan 94) ; ce n’est pas cependant la marche régulière d’une armée que nous allons maintenant voir, mais plutôt une formidable concentration de troupes autour de la capitale dace ; pendant plusieurs semaines en effet, les cohortes romaines vont converger vers Sarmizegethusa.

En tête de chacune des légions marchent les tribuns, les légats, les musiciens coiffés de peaux de bêtes, les porteurs d’enseignes ; derrière avancent les légionnaires ; les premiers à passer portent le casque et se tiennent sur leurs gardes, ceux qui les suivent prennent moins de précautions. Beaucoup d’entre eux sont barbus. En queue se trouvent les chariots du train, les bagages et l’artillerie.

On fait halte dans des places-fortes bien gardées ; on s’y détend un peu, on y reçoit des vivres, on charge et on décharge des chariots qui portent des bagages et la nourriture, puis on repart un peu plus avant en territoire ennemi et le même cortège lent et puissant recommence, presque interminable.

Près des légions, toujours précédées de leurs légats et de leurs musiciens, rriarchent aussi des auxiliaires renforcés par les étrangers : des Germains et des Gaulois, aux torses nus, des archers de Palmyre aux longues robes plissées. Ainsi, peu à peu, l’armée se concentre, par arrivées successives, autour de la capitale ennemie qu’elle investit progressivement ; déjà, un immense camp est construit (plan 95) et protégé par un solide rempart de pierre : il servira de base principale et c’est à l’intérieur de ses murs que se tiendra l’Ètat-Major.

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C’est l’été ; les légionnaires moissonnent en hâte, autant pour engranger le grain, que pour en priver l"ennemi ; pendant que les soldats coupent le blé, d’autres veillent sur eux (plan 96), car les moissonneurs, qui doivent déposer leurs armes, sont toujours vulnérables aux attaques surprises.

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Pendant ce temps, dans la capitale dace, que l’étau romain enserre de plus en plus, c’est le désordre et presque la discorde; les Daces ne s’entendent pas sur la marche à suivre. A l’extérieur (plan 97), les Pileati et les Comati discutent avec animation, les uns, partisans de la fuite et d’une longue résistance en montagne, les autres, avec Décébale sans doute, plus favorables à un siège, dont ont peut espérer que les Romains, loin de leur base et pressés par l’hiver, finiront par se lasser. A l’intérieur des murs (plan 98), imposants et immenses, le même débat semble instauré, mais déjà des Barbares veulent quitter la place, qui bientôt risque d’être totalement isolée du pays.

Cependant, il est de plus en plus difficile de gagner la ville ou de la quitter ; les Romains sont maintenant trop puissants et la cité peut-être trop pleine ; les combats qui se déroulent sporadiquement aux alentours (plan 99) montrent bien que le blocus se resserre et le désespoir des Daces enfermés dans leurs murs vient aussi du fait que leurs amis ne peuvent plus désormais les rejoindre et sont arrêtés par le barrage romain.

Le siège (plans 100 à 104)

Le siège en effet commence et Trajan, les choses installées et mises en place, va pouvoir attaquer les remparts de la ville. Derrière lui, rien à craindre, les Daces ont été refoulés et savent qu’ils ne peuvent plus approcher de leur chef (plan 99) ; devant lui, une population décidée à se battre et à gagner du temps jusqu’à l’hiver qui ne peut que lui être favorable ; mais Trajan veut en finir avant cette date.

Dans le grand camp principal, bien gardé et bien fortifié contre d’éventuelles attaques, l’heure n’est plus aux défilés. L’assaut des remparts est en effet commencé (plan 100). Les Romains se sont approchés assez près de leurs ennemis pour tenter de mettre des échelles en place ; la manoeuvre est délicate, car, du haut des remparts naturels, qui jouxtent leurs fortifications, les assiégés précipitent des pierres énormes que les Romains parent difficilement avec leurs boucliers. Enfin, une échelle est en place; pendant que, de part et d’autre, les frondeurs mitraillent le haut des remparts pour en déloger les ennemis, les auxiliaires commencent une dangereuse escalade ; en bas, leurs camarades, boucliers horizontaux pour se protéger des traits qui pleuvent sur eux, retiennent l’échelle que les Daces essaient de précipiter ; l’un d’eux s’est trop penché sans doute: l’auxiliaire, plein de fougue, qui conduit l’escalade, lui a tranché la tête d’un seul coup et, alors que le cadavre décapité est près de tomber dans le vide, le soldat, glaive encore levé, regarde avec stupeur la tête qu’il tient à bout de bras par les cheveux.

D’autres Barbares sont tombés des remparts, une échelle a été mise en place, mais le combat n’est pas décisif et les jets de pierre, ainsi que le tir oblique des archers, ont finalement raison de l’ ardeur romaine. Ce n’est pas aujourd’ hui que la ville sera prise.

Ce genre d’assaut se répète sans doute depuis longtemps et Trajan décide une pause. Les remparts sont maintenant dégarnis (plan 101) ; la ville s’étend immensément au fond de l’horizon avec ses tours, ses murailles faites de blocs hexagonaux d’apparence indestructible, ses appareils en bois ; plus près, on aperçoit d’horribles machines de guerre: ce sont des sortes de faux à trois roues, maintenues en équilibre par un contrepoids ; les assiégés peuvent leur faire dévaler la pente, afin qu’elles hachent aveuglément tout ce qu’elles rencontreront; peut-être est-il possible, une fois qu’elles sont en bas, de les ramener jusqu’en haut avec des câbles ; ces engins meurtriers et presque invulnérables ont sans doute arrêté plus d’une fois l’assaut des légionnaires.

Au premier plan, immobile au milieu de son Etat-Major, Trajan contemple la ville immense et calme, qu’il n’a pas encore pu prendre. Autour de lui, ses officiers l’écoutent et lui répondent; derrière lui, une garde de légionnaires et d’auxiliaires importante atteste la proximité des ennemis. On met au point sans doute une autre méthode en utilisant la trêve que les ennemis aussi doivent mettre à profit pour refaire un peu leurs forces ; mais le face à face de I’Empereur et de la ville au loin apparaît comme un hommage rendu, avant sa défaite, à la force et au courage de l’ennemi.

Bientôt en effet, les combats vont reprendre avec le plus grand acharnement (plans 102/103) ; les Daces ont tenté une sortie et se sont avancés, en dehors de leurs remparts, jusqu’aux lignes ennemies ; pour les refouler, les archers scythes, les Gaulois, les Germains, les auxiliaires et les légionnaires ont conjugué leurs efforts ; maintenant, les Daces reculent; bientôt les Romains menacent les remparts et réussissent à prendre une tour d’angle qu’ils s’empressent de détruire, tandis qu’à l’intérieur, les Daces, et sans doute leur chef lui-même, restent comme paralysés par l’ampleur de la catastrophe. Quelle ruse ou quelle trahison ont pu permettre ce coup d’éclat romain que rien ne laissait prévoir? Il est presque impossible de le dire, mais les Daces qui apparaissent au premier plan, immobiles et désarmés, ont peut-être fait défection et livré à leurs ennemis une porte de la ville. Rien n’est cependant bien clair à cet endroit, et le "metteur en scène" paraît tout d’un coup peu soucieux de nous faire comprendre la vérité.

Malgré cette victoire, les Romains continuent à se renforcer (plan 104) ; près de la ville, ils abattent des arbres et construisent des tours et des fortifications en bois, qui les protègeront contre les assauts, d’où qu’ils viennent. Pendant ce temps et près d’eux, Trajan reçoit la soumission d’un chef dace, un "pileatus" qu’entoure un fort détachement d’auxiliaires. La fin est proche et les jours de la capitale dace désormais comptés,

L’incendie de la ville (plans 105 à 107)

Les Daces en effet ont renoncé à se battre, mais ils ne veulent pas que leur ville tombe intacte entre les mains de leurs adversaires (plan 105) ; la rage au coeur, mais résolus, ils jettent des torches enflammées dans le sanctuaire et le feu gagne rapidement là cité, d’où les habitants s’enfuient en emportant quelques objets précieux.

Pendant que les constructions les plus belles sont devenues la proie des flammes, les soldats se sont rassemblés sur les remparts (plan 106) ; ils vont mourir sur les murs de la ville qu’ils n’ont pas pu sauver. Leurs chefs leur distribuent les coupes empoisonnées qu’ils emplissent dans un grand chaudron ; déjà, quelques-uns sont morts dans d’effrayantes convulsions et leurs camarades les emportent vers l’intérieur ; d’autres lèvent les bras au ciel et implorent leurs dieux avant de boire le poison; impassibles et déterminés, les chefs continuent la tragique distribution et seront les derniers à mourir. Ainsi, les Daces, peuple valeureux, resteront unis jusque dans la mort et ne survivront pas à la ruine de leur capitale. A droite, un vieux chef s’est retiré pour pleurer sur le corps de son fils, dont il soutient la tête, comme s’il pouvait encore l’aider à vivre au milieu des cadavres crispés de ses compagnons de combat.

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Mais certains n’acceptent pas la défaite; suivant Décébale, ils ont décidé de quitter la ville et fuient par une porte dérobée qui leur permet sans doute d’échapper à la surveillance romaine (plan 107) ; ils emportent leurs étendards et leurs armes et vont continuer, dans les montagnes, un combat désespéré, refusant de mourir tant qu’un espoir de vaincre demeure encore. Ils laissent leur ville qui brûle, leurs amis qui ont choisi la mort, leur patrie qu’ils espèrent sauver et ne peuvent s’empêcher de se retourner pour regarder, une fois encore, les flammes qui éclairent l’horizon.

Devant eux s’ouvre un avenir incertain, mais ils n’auront désespéré, ni de leur chef qu’ils suivent aveuglément, ni de leurs dieux, qui ne les ont peut-être pas totalement abandonnés. Après ce dernier regard à leur passé, ils se précipitent en pleurant dans la forêt sombre, prêts au combat et, qui sait, à la victoire.

La chute de Sarmizegethusa (plans 108 à 111)

Ainsi Sarmizegethusa n’a pas été véritablement prise, mais plutôt abandonnée par ses habitants, qui ont préféré une autre stratégie, et n’ont pas renoncé à se battre. Maintenant, les légions s’apprêtent à occuper solennellement la ville ; elles sont rangées en bon ordre et viennent d’arrêter leur marche (plan 108) ; derrière l’Empereur, les porteurs d’enseignes vont poser les aigles à terre, les musiciens cessent de jouer, les légionnaires marquent le pas et commencent à parler entre eux : c’est que des Barbares se sont précipités au devant des soldats ; ils se prosternent devant l’Empereur, tendent les bras vers lui et implorent une clémence qui leur est sans doute accordée. En effet, près des Daces qui ont choisi la mort et près de ceux qui se sont décidés à poursuivre le combat, un troisième parti préfère la paix et la soumission : il se rallie et reconnaît la supériorité de l’ennemi. Ainsi, les morts et les ralliés viennent chaque jour diminuer davantage les troupes du roi en fuite.

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Peu de temps après, ce qui reste de la ville est livré au pillage (plan 109) ; à l’intérieur des remparts, près du grand bassin de ravitaillement en eau, les soldats romains emplissent leur sac d’objets précieux, ou de grain ; ils le chargent sur leur dos et l’emportent vers le camp ; tous s’emparent ainsi, légionnaires et auxiliaires, d’un butin que l’Empereur leur laisse en reconnaissance pour leur ardeur et leur courage, et le pillage fait si bien partie de la guerre qu’il ne vient pas au sculpteur l’idée de supprimer cette scène; elle ne déshonore pas une armée, dont elle souligne au contraire le mérite, puisqu’il s’agit d’une récompense.

Dans le camp qui a servi de base de départ et de quartier général pendant l’ensemble du siège, l’Empereur va prononcer un discours que tous attendaient (plan 110). Comme à l’ordinaire, Trajan fé licite les soldats pour leur courage, mais il leur demande encore un effort : contrairement aux espérances que l’on pouvait avoir, la chute de Sarmizegethusa n’est pas vraiment la fin de la guerre; le roi s’est enfui et veut continuer la lutte dans les montagnes ; il faut le trouver et le prendre ; alors seulement la guerre sera finie; elle va devenir une chasse à l’homme plutôt qu’une grande opération militaire, mais cette condition est nécessaire à la paix définitive. Les soldats ont écouté le discours et l’approuvent ; ils acclament longuement leur Empereur qu’ils saluent peut-être du titre d’Imperator.

Aussitot, ils se mettent en marche et les paroles de leur chef sonnent encore à leurs oreilles (plan 111).

Les derniers combats (plans 112 à 121)

Interrompus par les opérations de siège, les travaux et les constructions de camp vont maintenant reprendre, car les Romains s’enfoncent en Dacie, derrière les troupes que Décébale conduit encore dans les forêts. Fidèle à sa tactique sage et prudente, Trajan fait établir un nouveau dispositif avancé autour duquel rayonneront les attaques (plan 112); les légionnaires abattent des arbres et achèvent un camp supplémentaire, pendant que, dans la partie principale, la vie s’organise en tours de garde et en corvées diverses. Le matériel se concentre aussi : les chariots apportent le ravitaillement ; le train suit donc régulièrement la marche des armées qui se sentent toujours solidement liées à leurs bases de départ et savent qu’elles ne seront jamais coupées de tout dans un pays hostile.

La seule présence des Romains et leur évidente décision de ne pas renoncer à la guerre poussent les Daces à se rallier ; devant Trajan, de nombreux Pileati viennent faire allégeance (plan 113) et se retirent ainsi du combat.

Mais, il faut faire vite ; déjà la mauvaise saison s’approche et les premières grandes pluies d’automne viennent grossir les rivières. Un pont provisoire que les Romains avaient établi sur la Sargetia sans doute est soudainement emporté; des légions, qui allaient traverser, sont immobilisées (plart 114) ; elles ne peuvent plus passer sur l’autre rive et doivent attendre les bateaux que l’on construit en toute hâte (plan 116). L’armée romaine se trouve donc soudainement coupée en deux et Décébale, bientôt mis au courant, ne va pas manquer d’exploiter l’avantage inattendu que lui offre la nature.

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Quittant aussitôt les places fortes commencées en pierre, mais hâtivement achevées en bois, qu’elles occupaient sur l’autre rive et que les Romains venaient justement attaquer, les dernières troupes daces marchent rapidement dans les bois (plan 115), pendant que les Romains piétinent au bord de la rivière (plan 114) et attendent les bateaux qui peuvent seuls leur permettre de passer (plan 116). Bientôt Décébale arrive en vue des bastions romains isolés et les attaque de toutes parts ; les Daces ont l’énergie du désespoir et les Romains assiégés se trouvent un instant dans une situation si difficile qu’ils doivent jeter, par dessus les murs, les créneaux de leurs murailles (plan 117). Les Daces parviennent parfois jusqu’au sommet des murs et les Romains les repoussent à grand-peine ; malgré les morts qui jonchent le sol, les Barbares ne renoncent pas et la ligne de leurs boucliers se tend, toujours plus menaçante, vers le haut des remparts romains.

Au loin (plan 118), Décébale, assisté de deux officiers, dirige les opérations ; mais il devra bientôt donner le signal de la retraite, car la résistance acharnée des assiégés a laissé aux premiers secours le temps de franchir la rivière et d’arriver en vue des forts. A nouveau, les Daces et leur chef disparaissent dans la forêt, sans avoir pu infliger aux Romains la défaite qu’ils espéraient (plan 119) ; les premiers détachements qui viennent de franchir la rivière (plan 120) les laissent passer sans tenter de leur barrer la route; il suffit qu’ils aient défait l’étau qui enserrait leurs camarades; point n’est besoin d’un combat douteux, dont les résultats ne sauraient être positifs, puisque Décébale est sûrement déjà loin. .

Parvenu sur les lieux de la victoire en même temps que les avant-gardes, Trajan s’adresse aux légions qui viennent également d’arriver (plan 121) et sans doute aux soldats qui se sont vaillamment dé fendus ; félicitant les uns de leur victoire, il encourage les autres au combat et leur rappelle que Décébale vient de subir une nouvelle défaite et que le moral de ses troupes est au plus bas : la victoire est à portée de la main.

C’est le dernier discours de Trajan, qui n’apparaîtra plus qu’une fois sur la sculpture ; derrière-lui s’étend la place-forte que le courage des auxiliaires a gardée aux Romains, et les soldats répondent à ses paroles par des acclamations qui couvrent le son des musiques militaires.

Dans une forêt épaisse cheminent déjà les mulets (plan 122), qui transportent le trésor dès Daces, fabuleuse prise de guerre avec laquelle l’Empereur, une fois la paix revenue, fera construire les marchés, le forum et la Colonne Trajane elle-même. On peut cependant douter que la découverte des trésors ait eu lieu à ce moment ; sans doute le sculpteur a-t-il ici modifié l’ordre chronologique et tenu à placer le transport des richesses entre le dernier discours de Trajan et le dernier discours de Décébale, afin de donner une valeur stratégique à l’événement; dans laréalité, la découverte du trésor a dû se produire plus tard, aprèsl a mort du roi; plus que le fruit d’une habile stratégie, elle a été une véritable prise de butin.

L’instant n’en est pas moins solennel ; la victoire maintenant certaine se devine dans le dernier discours de l’Empereur ; du côté de Décébale, enfermé dans les bois et pratiquement privé de ses riches ses, c’est la défaite et le chagrin.

La mort de Décébale (plans 123 à 127)

Au fond de la forêt, en effet, Décébale prononce également son dernier discours (plan 123) : pas de fortin, pas de musique, seulement quelques chevaux préparés pour la fuite, les seuls qu’on voit aux Daces depuis l’hiver 101, quelques guerriers fidèles, des arbres, des rochers. A ses derniers partisans, le roi dit qu’il faut renoncer à se battre : la guerre est perdue, la Dacie à son tour va tomber sous le joug romain; au moins aura-t-elle êté l’une des dernières à combattre pour son indépendance et aura-t-elle laissé aux hommes le souvenir de sa vaillance. Pour lui maintenant, il va fuir avec ses lieutenants et retarder autant qu’il le pourra l’instant de la défaite définitive; que les derniers combattants se dispersent, pendant que les Romains le cherchent, et qu’ils choisissent eux-mêmes leur destin, puisqu’ils ne peuvent plus changer celui de leur patrie.

Les Daces alors se séparent une dernière fois en trois groupes (plan 124) ; les uns vont partir avec le chef ou se perdre dans les forêts, les autres vont se rallier à l’ennemi, les derniers vont se donner la mort: ils s’enfoncent eux-mêmes le poignard dans le coeur ou demandent à un compagnon de les tuer. Bel exemple de stoïcisme et de dévouement à la liberté.

Ceux qui ont décidé de se rendre sont arrivés au camo romain pendant que leurs camarades choisissaient un autre sort; ils se jettent aussitôt aux pieds de l’Empereur, dont c’est la dernière apparition (plan 125). Tendant vers lui des mains suppliantes, ils implorent sa grâce et lui proposent, en gage de soumission, des objets précieux qui pourraient provenir du trésor de Décébale, puisque le sculpteur en a volontairement anticipé la découverte. Peut-être leur soumission va- t-elle plus loin, peut-être trahissent-ils aussi leur chef, en livrant le lieu de sa retraite : bientôt, en effet, les cavaliers, romains vont le poursuivre et le hasard n’a sans doute pas été le seul à les aider. Ainsi, à la noble intransigeance des uns, s’oppose maintenant la félonie des autres.

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Déjà la cavalerie romaine s’est lancée sur les traces qu’on lui a données (plan 126); dans les bois, elle poursuit le chef dace dont les fidèles officiers protègent la fuite. Les arbres défilent au fond de l’horizon, les manteaux courts volent dans le vent, les chevaux sont tendus par l’effort, les jambes sont serrées, les mains crispées sur les rênes ; parfois les cavaliers de première ligne lancent un javelot, un Dace tombe, la poursuite continue au milieu des bois et des broussailles.

Lentement, les cavaliers romains, mieux entraînés et plus nombreux, remontent la troupe dace ; bientot ils apparaissent sur sa gauche et commencent à se rabattre devant elle pour pour l’ arrêter (plan 127).

Décébale, qui galopait plus loin devant, protégé par le barrage que faisaient ses amis, est descendu de cheval; il s’est ar rêté au pied d’un grand arbre. Les cavaliers romains arrivent à bride abattue ; ils sautent à terre ; le vétéran Tibérius Claudius Maximus, dont la stèle funéraire a été retrouvée près de Philippes en 1970, se précipite vers le roi, mais son çheval le gêne: trop tard, Décébale vient de se trancher la gorge; il lâche son sabre courbe et s’écroule près de son grand bouclier au pied de l’arbre qu’il avait choisi. Il ne marchera pas dans les rues de Rome derrière le char de l’Empereur triomphant.

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Maintenant les soldats s’arrêtent, épuisés par la poursuite, impressionnés par la mort solitaire du chef ennemi, dont ils ne connaissaient que le nom. Après les cris et le fracas de la poursuite, c’est tout à coup le silence ; la guerre est finie, mais une étrange tristesse est entrée dans les coeurs : un cavalier porte lentement la main vers son visage.

La fin de la guerre (plans 128 à 136)

Il ne reste plus en effet qu’à réussir quelques opérations plus policières que militaires ; il faut arrêter les derniers chefs, prendre les meneurs, étouffer tous les germes d’une éventuelle résistance et achever la pacification, qui permettra aux colons romains de venir s’installer nombreux dans la nouvelle province.

Pendant qu’à l’intérieur du camp principal, Valérius Claudius Maximus et l’un de ses compagnons présentent à leurs camarades en liesse la tête et les mains de Décébale (plan 129), les arrestations se multiplient dans les villages de la Dacie vaincue. Ici, l’on pousse un homme dans le dos, on en ligote un autre, pendant que l’on écarte des enfants du cadavre de leur père ou de leur précepteur (plan 128) ; là (plan 130), on s’empare, avec difficulté semble-t-il, d’un homme plus âgé que l’on enchaîne et que l’on emmène au milieu d’une escorte menaçante et presque démesurée; ailleurs (plan 133), ce sont, d’un côté un « pileatus », de l’autre un « comatus », symboles du peuple dace tout entier, que l’on vient d’appréhender; plus loin (plan 135), une scène presque identique se répète. La répression est si forte que les Romains n’hésiteront pas à poursuivre leurs ennemis au delà des frontières et à se battre avec les Jazyges aux bonnets coniques (plan 134) qui défendent à juste titre ceux qui ont fait appel à leur hospitalité ; ainsi, dans leur désir d’assurer une paix définitive, les troupes romaines violent le droit des gens et la neutralité des pays voisins !

Les grands paysages uniquement peuplés de cerfs, de sangliers et d’urus retrouvent progressivement la paix et le calme après tant de guerres (plan 132), mais la Dacie pleure (plan 133) sa liberté perdue, ses villages incendiés, l’exil et la mort de ses enfants.

Une fois les chefs arrêtés, les Romains mettent en effet le feu aux bourgs qui pourraient encore abriter des combattants (plan 136), tandis que ceux qui ont eu la chance d’échapper à la répression s’exilent avec leurs familles et quittent les montagnes qu’ils ont défendues jusqu’au bout. Les guerriers encore armés, leurs boucliers et leurs glaives à la main, ferment la marche et sont prêts à se battre; devant eux, avancent des hommes plus âgés qui portent des bébés ou des bagages ; devant eux encore, des femmes entourées d’enfants qui ne grandiront pas dans leur patrie, puis d’autres hommes, des bagages et des troupeaux, des vaches, des moutons, des chèvres, qui broutent paisiblement.

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Un instant, la femme et l’homme qui l’accompagne s’arrêtent et se retournent ; ils jettent un dernier regard à la Dacie, mais déjà, devant eux, la longue marche a repris. La guerre est finie, mais la liberté est morte ; ceux-là du moins ne seront pas Romains et resteront ce qu’ils étaient en naissant.

En 271 après J.-C., 164 années après la guerre, Aurélien ramènera les frontières sur le Danube et renoncera aux conquêtes de Trajan; créée la dernière, en 107, la Dacie, évacuée dès 258, fut ainsi la première province à disparaître ; mais on parle toujours, en Roumanie, une langue dérivée du latin.



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Cette étude, "La Colonne Trajane, images et récits", a été publiée dans Caesarodunum,
Bulletin de l'Institut d'Études Latines et du Centre de Recherches A. Piganiol,
Université de Tours, supplément n°19, 1975.

Elle a été reprise, sous le titre "Les guerres daces", avec des illustrations différentes,
dans Les Dossiers de l'Archéologie, n°17, 1976, p. 22 à 64.


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